Faut-il manger les animaux

Ayant lu plusieurs bonnes critiques sur cet essaie de l’écrivain américain Jonathan Safran Foer, je me le suis procurer en bibliothèque et ai entamé ma lecture me préparant au choc qui me ferait renoncer à la viande.

L’auteur a lui même fait cette démarche lorsque, à la naissance de son premier enfant, il s’est lancé dans une recherche de trois ans pour comprendre comment la viande était produite. L’ouvrage, et sa « conversion » au végétarianisme sont les deux résultats tangibles de sa recherche. Il montre donc, avec un sens de l’écriture très agréable à lire, comment l’élevage industrielle et l’abattage industrielle à produit des animaux malades traités de manière brutal et peu « humaine ». Il discute aussi la manière dont nous construisons des histoires autours de ce que nous mangeons et comment nous effectuons nos choix alimentaires. Il présente également les impacts écologiques de notre consommation de viande.

La lecture de l’ouvrage est, comme je l’ai dis, agréable et ses différentes réflexions portées avec acuités et ouverture d’esprit. J’ai, personnellement, particulièrement apprécié la partie sur la manière dont nous construisons une histoire autours de notre alimentation. Ceci étant dit, je n’ai fondamentalement rien appris de nouveaux en lisant ce livre. Je reste donc, pour le moment encore, omnivore….

Plus spécifiquement, je regrette que l’ouvrage soit centré sur les USA. Je me pose la question, sans obtenir de réponse, si l’agriculture européenne, même avec tous les travers de l’industrie, n’a pas, dans l’ensemble, un meilleur bilan que l’Américaine. Et puis, plus fondamentalement, j’ai un peu l’impression qu’il est impossible de manger de manière « correct ».

En effet, il faudrait ne plus manger de viande, manger des légumes de saisons, mais surtout bio car les produits utilisés pour produire les autres sont nocifs. Ah oui, aussi, de proximité pour éviter le transport, et de production éthique, etc. Au final, chacun doit choisir ses combats; je suis sensibilisé aux problèmes liés à l’alimentation, je suis près à faire des efforts, mais je reste persuadé que rien ne pourra se faire sans une réforme massive du système.

Makers

Makers est l’avant dernier roman de Cory Doctorow; comme j’avais beaucoup apprécié Little Brother, je me le suis procuré en version audio et l’ai écouté ces dernières semaines.

Point positif, la lectrice de la version audio est très agréable à écouter et donne vie au roman. Celui-ci narre la vie de deux informaticiens-ingénieurs de génie qui débute par développer des machines à partir de déchets, avant de poser les base d’une nouvelle économie et, une fois l’échec de cette dernière, de développer des parcs d’attraction (rides) en open source et prendre de front l’attaque légal du géant Disney. Une journaliste-blogueuse et deux dirigeants d’entreprise sont également de « l’aventure ».

L’histoire de Makers est un peu fade et je pense que si je ne l’avais pas écouter j’aurais sans doute reposer le roman avant sa conclusion. Ceci étant dit, l’intérêt du roman réside d’avantage dans la vison du future proche qu’il propose : évolutions technologiques (imprimantes 3D, informatique, robots, lutte médicale contre l’obésité), sociales (nouveaux groupes), économiques (open source, mashup, …). A ce niveau là, Doctorow propose une vision intéressante du future et des luttes qui pourraient émergés entre tenant d’une nouvelle économie ouverte sur le monde et les tenants de l’ancienne (l’actuel) doctrine.

Même si l’exercice futurologique est intéressant, Makers manque, à mon goût d’un peu de souffle.

L’avis de Gromovar.

Daytripper

Je parle assez peu ici des comics, BD et autres aventures en cases. Il y a eu Watchmen et, de manière indirect, Fables; j’en lis pas mal pourtant mais souvent j’estime que cela ne vaut pas une note sur mon blog.

Daytripper est différent pourtant. Il s’agit, tout d’abord, d’une histoire terminée maintenant réunie en un volume; ensuite c’est une histoire écrite en anglais par deux Brésiliens et se déroulant au Brésil. Daytripper c’est l’histoire de Brás de Oliva Domigos, fils d’un écrivain à succès, auteur en devenir et, pour gagner sa croute, rédacteur d’élégies pour un journal local. Sa vie est sommes toute commune et banale et pourrait être la vie de tout à chaqun.


La poésie de Daytripper réside dans le dessin et dans la réflexion sur la vie, la mort et l’écriture qu’elle propose. En effet, à la fin de chaque chapitre (chaque numéro devrais-je dire), Brás meurt et une élégie pour lui est proposée. Sauf que chaque mort est un possible et au numéro suivant sa vie se poursuit (il y a parfois des épisodes dans le passé) comme si la mort du numéro précédant n’avait pas eu lieu. Se tisse ainsi une vie complète, avec ses différents points de ruptures possibles et, lors du dernier numéro, une mise en abime de l’histoire assez impressionnante.

Je suis venu aux comics par les supers héros et je découvre de plus en plus que le vraies perles sont à chercher à côté de ces derniers.

Narcisse enchaîné / Péchés céruléens

Respectivement le dixième, Narcisse enchaîné, et le onzième, Péchés céruléens, tomes des aventures d’Anita Blake, ces deux ouvrages sont, comme le reste du cycle, d’une lecture agréable, rapide et divertissante. Ceux qui ont détesté les premiers détesteront ces deux là, ceux qui ont apprécier les premiers s’interrogeront peut-être sur les nombreuses scènes de sexe et la tendance de pas de mal de personnages (Anita y compris) à se balader nu.

Dans Narcisse enchaîné, Anita Blake, réanimatrice de zombie, nécromancienne, femelle dominante d’une meute de loup-garou (même si elle n’en est pas une), en charge d’une meute de léopard-garou, experte pour la police, « serviteur » humaine d’un maitre vampire et à la vie amoureuse compliquée, doit faire face à un danger important planant sur les garous de Saint-Louis. Pour y faire face elle doit accepter de s’ouvrir complétement au Triumvirat de pouvoir qu’elle forme avec un maitre-vampire et un loup-garou. Enquêtant pour comprendre, puis lutter contre la menace, Anita se demande si elle ne pas devenir une léopard-garou et doit gérer « l’ardeur », un besoin vampirique qui concerne le sexe et non le sang. Elle gagnera au passage un nouvelle amant.

Dans Péchés céruléens, Anita, toujours en proie à l’ardeur, et Jean-Claude, le maitre vampire de la ville, doivent faire face à l’arrivée en ville d’une représentante de la créatrice de lignée vampirique de Jean-Claude et membre du conseil vampirique. Pour compléter le tableau, un garou massacre d’innocents citoyens et met la police, et Anita devenue Marshall, sur les dents. Le tout alors que l’ombre d’une puissante vampire, créatrice du conseil vampirique et connue comme la mère de tout les vampires semble sur le point de s’éveiller de son sommeille millénaire….

Comme je le disais au début, j’ai apprécié ma lecture. Dans les points positifs. l’évolution des personnages, de leurs relations et de l’univers dans lesquels ils évoluent est très intéressante; du côté négatif l’augmentation des scènes de sexe me semble un peu inutile, perso je les lis en diagonale pour gagner du temps…

Battle Hymn of the Tiger Mother

Battle Hymn of the Tiger Mother est un ouvrage qui a fait couler beaucoup d’encre Outre-Atlantique et qui a même reçu les honneurs des médias du monde entier. Amy Chua, l’auteure, est une américaine née de parents chinois, mariée à juif américaine, professeure de droit à l’école de droit de Yale et mère de deux filles aujourd’hui adolescente.

Battle Hymn of the Tiger Mother est un texte autobiographique où Amy Chua explique ses principes et méthodes d’éducation « à la chinoise » (même si l’auteure précise bien que ce n’est pas un absolu) en contradiction avec l’éducation occidentale tel que pratiqué par la plupart des parents américaines (et sans doute européens également). Le livre est agréable à lire et le portrait qu’Amy Chua dessine d’elle même n’est pas exempt d’ironie et de trait d’esprit.

Ce qui a fait débat aux États-Unis c’est le modèle éducatif qu’elle prône : les parents sont là pour pousser armer leurs enfants pour le futur. Par conséquent ces derniers doivent consacrer tout leur temps à progresser vers ce but. Il est ainsi hors de questions que ses enfants perdent du temps avec des activités oisives (soirées pyjamas, réunions avec d’autres parents pour jouer, regarder la télé toute la journée, etc.). Selon « l’éducation à la chinoise », les enfants ne doivent être bon, mais les meilleurs. Une bonne note n’est pas suffisante, il faut la meilleur note; la seconde place n’est pas la bonne, la première l’est; une heure de pratique d’un instrument de musique par jour n’est pas une répétition trois ou quatre heure oui, etc.

Dans la manière d’élevé ses enfants, même si elle s’en défend, Amy Chua est une vraie « controle freak » qui veut amener ses enfants à l’excellence. Ce qu’elle arrive à faire; ses deux filles sont de très bonnes élèves, sa fille ainée une pianiste hors-paire qui a déjà donnée plusieurs récitals, sa fille cadette une très bonne violoniste. Mais cette réussite a un prix, Amy Chua n’a laissé aucun répit à ses filles et s’est heurtée violemment à sa fille cadette jusqu’à une adolescence (en cours) particulièrement difficile et qui l’a particulièrement remise en question (elle a même autorisé sa fille a arrête le violon !).

La lecture de cette essaie m’interroge sur ce que je veux pour ma fille (deux ans dans quelques jours) et sur la nécessité de la pousser en avant et de (d’ici quelques années) de lui faire parfois violence pour son propre bien. Mais en même temps, j’ai l’impression que la vision de l’éducation d’Amy Chua est une vision très bourgeoise et élitiste. En effet, si poussé ses enfants vers l’excellence est sans doute une bonne chose, il n’est pas possible pour tout le monde d’être le meilleur et le premier. Et si la « mère tigre » semble penser que c’est à la portée de tout le monde de passer des heures avec ses enfants pour les entrainer et les amener à l’excellence, elle passe totalement à côté du fait que pas tous le monde à les moyens de payer de nombreux cours de musique à ses enfants, que pas tout le monde à les moyens d’avoir une « nanny » parlant le mandarin pour que ses enfants deviennent bilingue, que pas tout le monde à les moyens de maitriser l’ensemble du cursus scolaire et extra-scolaire afin de driller et d’appuyer ses enfants.

En fin de compte j’ai pris grand plaisir à cette lecture et cela me pousse à une réflexion plus globale sur l’éducation que je souhaite donné à ma fille, mais dans le même temps je ne partage pas la vision du monde, la vision d’une « vie réussie » et la vision de classe d’Amy Chua.

Lune Bleu / Papillon d’Obsidienne

Huitième et neuvième tome des aventures d’Anita Blake, Lune Bleu et Papillon d’Obsidienne suivent les grandes lignes de chaque aventure d’Anita Blake : un mystère, une enquête, des dangers surnaturels, de nouveaux ennemis et de la puissance surnaturelle supplémentaire pour Anita.

Dans Lune Bleu, Anita quitte la ville de Saint-Louis pour venir en aide à Richard, son amoureux/amant loup-garou inculpé de viol. Pour résoudre ce problème, Anita devra mettre les pieds dans une ville où le maitre-vampire est hostile, la meute de loup-garous locale amicale mais « monstrueuse » et les flics corrompu. Tous cela pour mettre la main sur un terrain occupé par de pacifique troles des montagnes.

Dans Papillon d’Obsidienne, se déroulant un an après le précédant, Edward, « l’ami » chasseur/tueur d’Anita lui demande de l’aide. Elle se rend donc à Albuquerque afin d’enquêter sur des morts d’origine surnaturelle. Anita se joint donc à une fine équipe de tueurs psychopathes, travaille avec la police et se frotte à la maitresse de la ville locale, Papillon d’obsidienne, une vampire d’origine aztèque à la puissance impressionnante.

J’apprécie toujours autant les aventures d’Anita Blake. Malgré quelques longueurs, ces deux tomes m’ont bien plus. Je vais continuer ma lecture.

Offrande Brûlée

Offrande Brûlée est le septième tome des aventures d’Anita Blake. Cela se lit toujours aussi bien et vite. Contrairement à mes craintes, il n’y a pas de débauche de sex dans ce septième tome qui m’a bien plus.

Anita se rapproche de plus en plus des monstres. Elle sort maintenant avec le maitre vampire de la ville, elle porte même ses marques vampires et assume son statut de servante humaine du vampire (bien qu’elle conserve son indépendance). Elle forme de plus un triumvirat avec le vampire et un loup-garou, qui est son ex ce qui complique bien la chose. Comme si cela ne suffisait pas voila que des membres du conseils vampirique débarque en ville bien décidé à faire la peau de son amant. Tous ceci alors qu’un pyrokinetique incendie des bâtiments dans la ville et qu’Anita prend sous son aile une partie des garous de la ville.

Offrande Brûlée a le bon gout de faire évoluer le background tout en l’enrichissant. Ce n’est pas le livre, ni la série, du siècle, mais cela reste un très bon divertissement.

Colombo Chicago

Je dois être un peu maudit; en effet chaque fois que je participe à un partenariat avec le site blog-o-book, je tombe sur un livre qui me parait alléchant et qui au final me laisse un peu sur ma faim. C’est le cas avec Colombo Chicago : une chronique s’étendant sur 70 ans deux deux familles sri-lankaises dont le destin oscille entre le Sri-Lanka et les États-Unis.

Pour être tout à fait honnête le roman n’est pas si mauvais que cela, le destin de ces deux familles est intéressant et montre la diversité des destins à partir d’une même origine. Non ce qui m’a laissé un peu sur ma faim c’est la multiplications des personnages que l’on ne suit qu’un bref moment, sans avoir le temps de bien les situer ni de vraiment s’attacher à eux ainsi que le choix de la narration. L’histoire des deux familles  n’est pas en effet présenté de manière linaire mais par de bref tableau, une vingtaine, un par chapitre, qui brosse le destin de un ou plusieurs membres de la famille dans un lieu précis à un moment donné. Si certains personnages réapparaissent, d’autres sortent rapidement du champ pour ne jamais y revenir.

C’est ainsi une fresque qui me semble inachevée qui est proposés. Le côté instantané de chaque destin m’a plus gêné que plus, ce qui est dommage car l’écriture poétique de l’auteur laissé promettre une présentation de destins communs (deux familles, deux pays) intéressante.

Brave New Worlds

Brave New Worlds est un recueil de nouvelles, non-inédites, proposant 33 dystopies et une liste d’ouvrages pour approfondir le sujet.

Alors bien sur avec autant de nouvelles il y a du très bon et du mauvais. Mais de manière générale, ce recueil est de très bonne facture. Les textes présentés couvrent les cinquante dernières années mais avec une prédominance de textes relativement récent (moins de vingt ans). Les différentes dystopies proposées s’appuient sur divers prémices : eugénisme, non-violence, « big brother », évolution scientifique, exagération d’un trait de nos sociétés (religion, capitalisme, logique du monde du travail, etc.), philosophique, etc.

Mon seul bémol se trouve dans la taille du recueil; il est certes complet, mais le nombre de nouvelles sur des variations du même thème devient, à la longue, un peu indigeste. Il aurait sans doute fallu que je lise une ou deux nouvelles à la fois en intercalant d’autres lectures entre. Malgré ce bémol, Brave New Worlds est très intéressant et je relirai sans doute à l’occasion certaines des nouvelles.

Mortelle Séduction

Sixième tome de la série Antia Blake, Mortelle Séduction est un peu plus gros que les tomes précédant et fait également avancer le « background » de manière un peu plus significative que les autres tomes.

Mortelle Séduction se centre avant tous sur les problèmes de Richard, le petit-ami loup-garou d’Anita qui devrait diriger la meute locale si ce n’était ses scrupules à tuer le loup alpha actuel. Le roman voit aussi l’évolution du triangle amoureux entre Richard, Anita et Jean-Claude, le maitre-vampire de Saint-Louis. La présence d’un vampire malade et de son serviteur, un nécromancien, et un contrat sur la tête d’Anita venant compliqué le tout.

J’ai trouvé que ce sixième tome avait de nombreuses longueurs et aurait sans doute pu bénéficié d’une réduction d’un quart/un tiers de sa taille. Certaines scènes, notamment celle ou Anita, finalement, couche, auraient également méritées d’être plus courtes. Il n’est reste pas moins que Hamilton fait évolué ses personnages et les situations qu’elle a mises en place. La relation entre Richard, Anita et Jean-Claude en sort ainsi passablement modifiée et de manière assez intéressante. J’ai également l’impression que le lecteur assiste à la lente transformation d’Anita d’humaine chasseuse de monstres en monstre. Je suis curieux de voir comme cela va évoluer, en craignant néanmoins un peu la montée en force des scènes sado-masos et de sexes.