Lunatic Café

Lunatic Café est le quatrième tome, sur dix-huit aujourd’hui, des aventures d’Anita Blake. Il reprend la structure globale des trois premiers tomes de la série : une séries de meurtres et de disparitions (ici liés aux lycanthropes), une communauté surnaturelle à explorer/approfondir (les lycanthropes) et des tensions amoureuses et sexuelles (ici entre Anita, son copain, un loup-garou potentiel chef de meute, et le maitre vampire de Saint-Louis).

Si la structure du roman n’apporte rien de nouveau par rapport au début de cycle, Hamillton est assez habile pour inclure des variations bienvenus sur son schéma de base. Ainsi, Anita évolue et ses rapports avec les autres personnages aussi, bref le temps passe. L’exploration d’une autre communauté surnaturelle et l’ajout de nouveau personnage tout en utilisant ceux déjà présenté donnent de la profondeur au monde créé.

Mais finalement, le plus intéressant est à mon sens la manière dont les monstres sont représentés. S’ils sont en effet fascinants et horriblement beau, leurs monstruosités ne se manifestent pas uniquement par des pouvoirs et des trains inhumains mais également par les différentes perversions qu’ils exhibent. Et là, clairement, Anita Blake est une série adulte et pour adulte. Pour l’instant je vais en continuer la lecture.

Bal de givre à New York

Pour son dernier roman « jeune adulte », Bal de givre à New York, Fabrice Colin s’attaque à la Bit Lit. Mais nul vampires ici, c’est à une balade au accent de rêve, dans un New York gothique, presque steampunk par moment, que nous propose ce roman.

Anna Claramond est une ado de dix-sept ans; après avoir été renversé par la limousine de Wynter, le bel héritier d’une des plus riches familles de New York, Anna vit sa vie un peu comme dans un rêve. Elle se rappelle au fur et à mesure de son histoire : ses parents son partis et son père, le célèbre architecte qui a rempli New York de passerelles et constructions qui semblent sorties d’un monde steampunk, lui a légué une fortune confortable. Anna vit dans une grande maison de style gothique avec un majordome manchot et télépathe.

Suite à son accident, Wynter la courtise et l’invite au Bal de givre donné par sa famille chaque année. Tombée amoureuse, Wynter cherche à l’entrainer dans son univers de blancheur éclatante (sa famille s’habille toujours en blanc). Mais, le Masque, un mystérieux criminel, sème des extraits de sonnets de Shakespeare sur les murs de la ville et semble porter un intérêt certain à Anna.

Roman onirique, fait de faux semblant et de symbole, Bal de givre à New York contient tout les ingrédients du genre : une jeune fille fragile, amoureuse, qui doit choisir entre deux opposés, qui n’a pas toute les cartes en main pour comprendre ce qui se passe, du mystère… Mais en même temps l’histoire n’est pas ce qu’elle semble être, et Colin lui donne un twist final qui, bien que prévisible (personnellement à un quart du roman j’ai commencé à me poser des questions, et à la fin du premier tiers j’avais deviné le twist), est assez joliment trouvé. Maintenant, la lecture du roman m’a quand même laissé mitigé, un petit arrière gout de construction intellectuel, d’onirisme savamment construit, de vide enrobé de quelques idées fortes et de maitrise de l’écriture.

Les Gardiens de Ji tome 3

Après la volonté du démon et le deuil écarlate ,le souffle des aïeux est le troisième tome de la troisième série de Ji : les gardien de Ji. Trouvé en bibliothèque ce roman fut très vite lu; et ma fois c’est tant mieux tant il est mauvais.

Les descendants des héros des deux premiers cycles obtiennent enfin quelques réponses et quelques pistes dans ce tome, des réponses et des pistes qu’ils auraient pu avoir depuis le début si leurs ancêtres n’avaient pas chercher à répéter encore et encore les erreurs du passés. Ils courent donc maintenant dans Ji afin de comprendre leurs pouvoirs qui s’éveillent, retrouver leurs parents et trouver un moyen de vaincre un ennemis ressorti des pages du premier cycle.

Cela me fait mal au cœur de voir commet à partir d’un premier cycle de romans certes convenus mais fort bien écrit et agréable à lire, Pierre Grimbert allonge la sauce ainsi. Je ne peux que supposer qu’il y a un public pour cela ce qui explique la parution de ce troisième tome. J’admets néanmoins que si la bibliothèque proche de chez acquiert le quatrième, et dernier, volume prévu je le lirais sans doute en une ou deux heures afin d’avoir le fin mots de l’histoire….. que voulez-vous je suis faible face à la fantasy même médiocre.

Wastburg


Cette chronique est un peu particulière car elle ne traite ni d’une nouveauté, ni d’un ouvrage sur le point de sortir (ce qui serait déjà exceptionnelle), mais d’un manuscrit à la recherche d’un éditeur. J’ai eu la chance que Cédric Ferrand , l’auteur, me le fasse parvenir pour pouvoir satisfaire ma curiosité. C’est donc un roman pour l’instant indisponible que je vais chroniquer, je le fais dans l’espoir un peu fou que cela lui ferra un peu de pub…
Wastburg est une cité médiéval située sur une île sis entre deux bras d’un grand fleuve servant de frontière entre les deux royaumes antagonistes du Waelmstat et de la Loritanie. La cité franche est habitée en majorité par une population originaire du Waelmstat et les Loritaniens sont les nouveaux arrivés mal aimés. La tour des mage qui surplombe la cité est inhabitée depuis la degluinge qui a vue, pour une raison inconnue, la magie se tarir.
Chaque chapitre de Wastburg suit les péripétie de personne différente de la cité, la plupart du temps des membres de la garde, paresseuse et corrompue, dans leurs tribulations quotidiennes. Par petites touches, et souvent par les bords, les péripéties de ce petit monde laisse apparaitre un complot d’envergure contre le bourgmestre en place depuis si longtemps que personne ne se souvient vraiment qui était son prédécesseur, ni de la manière dont il est arrivé au pouvoir.
J’ai beaucoup apprécié ce roman de low-fantasy. L’écriture est agréable et l’idée de focaliser le roman sur les petites gens (membres de la garde, mercenaires, petits artisans, bourreau, etc.) est bien trouvée et donne toute sa saveur à Wastburg. À mon sens, ce roman est à placer à côté des récits du Vieux-Royaumes de Jaworski (en montrant moins de magie et moins de jeux littéraires) et des Nouvelles de Tibbar de ThimotHée Rey (l’imagination un peu moins débridée quand même). J’espère de tout cœur que ce roman trouvera un éditeur afin que je puisse l’offrir et le conseiller à mes proches.
Cédric Ferrand a ouvert un blog pour faire la promotion de son roman, je ne peux que vous y inviter à y faire un tour.
Edit : le manuscrit sera édité par Les Moutons électrique et sort le 26 août 2011.

Le cirque des damnés

Troisième tome des aventures d’Anita Blake, le cirque des damnés reprend les ingrédients des deux premiers : une vague de meurtres surnaturels, le maitre vampire de la ville qui cherche à séduire Anita, son patron qui veut qu’elle travaille d’avantage, un collègue à l’amitié ambiguë qui veut des informations, des rapports de séduction ambiguës et compliqués et des factions surnaturelles en guerre.

A partir de là, il faut bien l’admettre, ce troisième tome est une décalque de la structure des deux premiers. Et pourtant j’ai pris plaisir à le lire. L’écriture est agréable (en tous cas dans sa version française), l’action rythmée et, je n’ai pas honte de le dire, j’ai passé un fort bon moment de lecture. De plus, l’univers surnaturel d’Anita Blake se densifie à chaque volume. Pour l’instant je vais encore continue ma lecture de la série. Il est claire, par contre, que ceux qui sont vite blasés par le genre pourront se passer de la lecture de ce tome.

Comment j’ai vaincu ma peur de l’avion

Reçut dans le cadre de l’opération Masse Critique de Babelio, Comment j’ai vaincu ma peur de l’avion est un recueil de plusieurs courts textes, quasiment des réflexions, du dernier prix Nobel de littérature, le péruvien Mariio Vargas Llosa.

Ces différents textes, écrits entre 1997 et 2008, propose une réflexion sur le voyage et les villes qui ont marqué Vargas Llosa. C’est ainsi que tout naturellement le recueil s’ouvre sur Comment j’ai vaincu ma peur de l’avion où l’auteur présente sa médecine littéraire (lire un bon roman) pour vaincre sa peur de l’avion. Viennent ensuite des textes sur les régions andines, Berlin, New York, Rome et Boma. Ici Vargas Llosa livre ses sentiments sur ses différentes villes. C’est bien écrit, agréable à lire et toujours très intéressant. Finalement, il livre également ses réflexions sur les bibliothèques et sur une des expériences commune de la vie contemporaine : se faire voler.

Ces textes rapides à lire (une heure de lecture tranquille pour moi) sont très sympathiques et m’ont fait passer un excellent moment. A vrai dire j’aurais bien aimé en avoir d’avantage à me mettre sous la dent….

Arlis des forains

Roman de Mélanie Fazi dont j’apprécie beaucoup les nouvelles, Arlis des forains se déroule dans la petite ville américaine de Bailey Creek. Arlis dix ans a été adopté bébé par une troupe de forain qui sillonne les États-Unis. Sa mère adoptive, qu’il n’appelle pas maman, est une ancienne cavalière ayant eu un accident. Arlis l’aime profondément et rêve du jour où ils quitteront la caravane pour se sédentariser. La troupe est un mélange de personnages hétéroclites aux fortes personnalités et aux relations complexes tissées de non-dits et de vielles rancunes.

Lorsqu’il arrive dans la petite ville de Bailey Creek, Arlis devient proche de Faith, la fille du pasteur qui a le même âge que lui. Elle l’initie au culte du dieu du maïs. Arlis a alors des visions qui lui ouvre peu à peu les clefs de son passé. Mais est-ce bien le dieu du maïs qui lui livre ces secrets où cela vient-il de lui ?

Arlis des forains est un roman d’apprentissage où le surnaturel apparait par petites touches en révélant peu à peu les différents secrets entourant la troupe de forain et la passé d’Arlis. D’une lecture agréable, ce roman au rythme lent aurait pour moi mérité soit d’être d’avantage étoffé sans d’être réduit pour faire une longue nouvelle. Il n’en reste pas moins d’une lecture fort agréable à défaut d’être des livres qui marquent.

La Horde du Contrevent

Si la taille, près de 700 pages de La Horde du Contrevent peut sembler rédhibitoire à certain, son histoire et son imaginaire valent le détours. Un monde construit par le vent : l’eau, la roche, le feu, la vie ne sont que des formes de vent plus ou moins ralenti.
Dans ce monde particulier, l’Hordre s’est donné comme mission de découvrir, en partant de l’extreme-aval, la source des vents : l’extreme-amont. Pour cela, à intervalle régulier, une compagnie d’hommes et de femmes surentrainés dès leur plus jeune âge sont envoyés à pieds pour une longue errance en direction de l’extreme-amont. La horde, car c’est leur nom, devra affronter des vents capable de raser des villages entiers, elle devra également faire face aux chrones, des créatures de vent capable de courber le temps ou de modifier la matière.
Ce roman chorale, dans le sens premier du terme (l’histoire est comptée par les différents membres de la Horde), est impressionnant de maitrise et d’imaginitivité. C’est une lecture initiatique et poétique. Le roman souffre néanmoins parfois de quelques longueurs et la multiplicité des personnages est au début déroutante. Mais ce n’est pas cela qui m’a le plus dérangé, c’est plutôt une chute qui, si elle est originale, m’est apparue évidente assez rapidement dans le récit, ce sont aussi des personnages qui, malgré trente ans passés ensemble et un objectif titanesque à atteindre, sont capables de garder par dévers eux des secrets de premières importances. Nonobstant ces quelques réserves, La Horde du Contrevent est un roman extraordinaire que tout amateur devrait prendre le temps de lire.

Bara Yogaï

En commençant Bara Yogaï je me réjouissais de fouler à nouveau les rues de Yirminadingrad grâce à ses sept nouvelles. Et ma fois je suis déçu. En effet, si les sept nouvelles de ce recueil, comme attendu, ne respire pas la joie et le bonheur, elles sont beaucoup plus intimistes que celle du recueil précédant et elles ne se déroulent pas toutes dans la ville de Yirminadingrad.
En y réfléchissant, ce n’est pas tant le ton noir des nouvelles qui m’a déplus, ni le côté intimiste, mais plutôt le fait que les héros de l’histoire ne sont plus les même. Dans Yama Loka Terminus, la ville de Yirminadingrad est le point focal du récit, c’est également le vrai héros de l’histoire, alors que dans Bara Yogaï les vrais héros sont les gens, petits, surtout, ou grands qui peuples les nouvelles. A tout prendre, je préfère quand la ville est le héros.

The Mystery of Grace

La lecture de The Mystery of Grace de Charles de Lint est pour moi une première dans le sens que je n’ai pas lu ce roman mais écouté. Je me suis en effet lancé pour une première expérience de livre audio. Expérience concluante et que je retenterai tant j’ai trouvé agréable de me faire lire une histoire lors de mes déplacements à vélo ou lors de jogging.

The Mystery of Grace se déroule, comme The painted boy, dans la ville de Santo Del Vado Viejo. Grace est une jeune mexicaine tatouée de la tête au pied qui travaille dans un garage. Elle vit une vie normale entre sa passion pour les voitures et ses amis lorsqu’elle tuée lors d’un casse. Mais au lieu de passer de l’autre côte, elle se retrouve, avec d’autres personnes mortes avant elle dans le même quartier, dans une version fantôme de ce dernier. Pouvant revenir deux fois par an dans le monde des vivants, Grace va trouver l’amour et lutter pour pouvoir continuer son chemin vers l’autre côté.

Bien que dans le genre qu’affection De Lint, The Mystery of Grace ne met pas en scène de puissants esprits tirés des spiritualités du monde, mais des gens de tous les jours confrontés aux mystères de la vie et de la mort. J’ai trouvé cela rafraichissant et très agréable à entendre. Les deux voix, une féminine et une masculine, racontant le récit sont plaisantes, un regret néanmoins : la voix féminine a un fort accent américain lorsqu’elle lit les quelques expressions et mots en espagnol alors que l’héroïne est d’origine mexicaine, ce n’est pas gênant mais un peu dommage.