Time travel a history

Pour changer j’ai envie en ce moment de tenter de lire un peu plus de livre d’analyses et de réflexions, j’ai donc commencer par Time travel a history de James Gleick : un ouvrage qui, comme son titre l’indique, traite du voyage dans le temps.
James Gleick discute, au long des différents chapitres de son essaie, de la manière dont l’idée de voyage dans le temps est apparue, d’abord via la littérature (avec H. G. Wells) mais aussi dans l’aire du temps et dans la science.
La naissance de l’idée de voyage dans le temps, la manière dont le temps était perçu mais aussi les tentatives de se projeter vers le futur (la mode des « time capsule » par exemple) sont longuement discutées.
La manière dont la physique mais aussi la philosophie se sont emparées des discussions sur la plausibilité des voyages dans le temps est également abordé.
Finalement la littérature, avec quelques œuvres classiques qui ont modifié la manière dont ont été pensé le voyage dans le temps (Wells, Heinlein, Asimov, par exemple) sont abordé mais aussi l’écriture en elle même comme mode de voyage dans le temps (avec, par exemple Proust).
Au final Time travel a history est un essaie intéressant mais dont je ressort de la lecture avec un sentiment de rendez-vous manqué. Je vois deux raisons à cela, la première est une lecture pas mal entrecoupée de pauses qui n’ont pas facilité mon immersion, la deuxième est sans doute une attente de ma part qui ne correspond pas à ce que l’essaie propose : j’aurais souhaitez d’avantage de discussion sur les voyages dans le temps dans les fictions (livres, filmes, séries, etc.) et de la manière dont celles-ci ont évolué par rapport à la science et la société, et sur le traitement des paradoxes, de lignes temporelles, etc. Ce que Time travel a history ne fait que peu.
Il n’en reste pas moins un livre sans doute incontournable pour penser certains aspects du voyage dans le temps et le remettre d’un contexte d’histoire des idées et des mentalités.

The Will to battle

Troisième tome de la tétralogie Terra Ignota de Ada Palmer, The will to battle est un roman dense dont il est difficile de parler sans dévoiler en partie l’intrigue des deux premiers tomes.
L’utopie qu’est notre planète au XXVe siècle est en effet en train de s’écrouler, après les révélations des tomes précédents les différents « groupes » qui ont remplacé les nations se regardent en chien de faïence et la guerre semble inévitable. Le lecteur suit les tentatives pour éviter, ou du moins retarder, le conflit.
Toujours servi par un narrateur dont l’objectivité et la santé mentale sont douteuse, le roman plonge dans les méandres de la politique du future, avant un final à la fois logique, abrupte et assez surprenant.
Oscillant entre discussion de philosophie politique, de jeu d’alliance, du poids du passé et de la meilleure manière d’organiser politiquement une société mondiale, ainsi que de sauver le futur lors d’un conflit pouvant potentiellement mener à la fin de la race humaine, The will to battle est un roman vertigineux. Le lecteur étant maintenant familier de l’organisation sociale du XXVe siècle, Ada Palmer peut alors développer d’avantage son propos.
Souffrant peut-être de quelques longueurs et d’une narration qui camoufle sous les oripeaux de la fiction des discussions de philosophie politique, The will to battle reste pour moi un roman marquant qui par son propos, sa richesse et sa complexité le font se rapprocher de classique tel que Dune ou Hypérion.

Le marteau des sorcières

Troisième tome de l’excellente série du bâtard de Kosigan, Le marteau des sorcières déplace l’intrigue à l’est, en Germanie, à Cologne pour être précis. Alors que l’intrigue parallèle qui se déroule à la fin du XIXe / début du XXe siècle, et qui met en scène le descendant de Kosigan, prend de l’ampleur.
Dans le monde médiévale où magie et êtres féeriques existent et sont pourchassés par l’Eglise, Cologne est la proie à une chasse aux sorcières virulente menée par l’Inquisition qui tente, sans grand succès de mettre la mains sur un groupe de sorcières particulièrement puissante. Kosigan est sa troupe de mercenaires sont à Cologne afin d’œuvrer au prompt départ de l’inquisiteur dont la présence met à mal les nerfs des puissants de la ville et son économie. Mais Kosigan a des motifs plus personnel pour être à Cologne : il cherche à en savoir d’avantage sur son passé. Bien évidement, il va se retrouver pris entre plusieurs groupes aux intérêts parfois convergents, souvent divergent, et avoir, peut-être, les yeux plus gros que le ventre.
En cette fin du XIXe / début du XXe siècle la magie n’est plus que mythes et légendes, mais le descendant de Kosigan découvre peu à peu que tous cela n’est que mensonges et que deux conspirations sont à l’œuvre afin de cacher l’existence de la magie.
Alors que tous s’accélèrent, à la fois pour Kosigan et pour son descendant, les événements de Cologne sont peut-être la cause directe des événements qui ont lieu à l’aube du XXe siècle…
Histoire en deux parties, Le marteau des sorcières ne propose pas une trame terminée, ce troisième tome est toujours aussi bien, se permet un clin d’œil à la nouvelle parue dans l’anthologie des Imaginales 2018, et me laisse avec l’envie urgente de lire et connaitre la suite !

Oracles

Second tome de la trilogie Town (après Tueurs d’anges), Oracles, de manière très maligne, se déroule en fait avant l’apocalypse décrit dans le premier tome. Il présente, par avancé temporelle successive, la vie de Oxyde, le jumeau astral d’Élias (un des personnages centraux de Tueurs d’anges) .
Sorcier puissant, puisque, comme son jumeau, amené avec le temps à développer tous les pouvoirs, Oxyde débute dans la vie avant tous comme un jeune homme un peu paumé qui un soir où la vie est plus sombre que d’habitude fait un pacte avec Lucifer.
Commence alors une vie fait à tenter d’éviter son destin, à rabibocher son karma abimé et à retrouver le premier des déchus afin de corriger l’erreur de jeunesse. Débute aussi une vie tissée de rencontre, dont celle avec une sorcière aux dons rares, mais au Karma très sombre…
Sur le fond de montée de la crainte du monde magique face à des signes qui semblent indiqués de grands changement, Oxyde vit sa vie d’exorciste obsédé par les anges et tentant de comprendre son rôle, son passé et son futur.
Oracles est de l’Urban Fantasy de qualité, un roman qui donne des clefs pour comprendre le chemin vers l’apocalypse, qui ne donne pas toutes les réponses, qui réunit les différents textes de l’autrice via des clins d’œil tout en restant claire pour celui qui ne lirait que celui là, et qui laisse préfigurer d’un troisième tome fort intéressant. Maintenant je veux la suite.

Vous pouvez précommander Oracles (sortie prévue fin-février) sur la boutique Tictial de l’autrice.

Danses aériennes

Recueil de nouvelles de Nancy Kress parus au Bélial, Danses aériennes fait partie de ses lectures où l’on ressort en se demandant pourquoi cette autrice américaine n’est pas plus connue par chez nous et pourquoi moi lecteur n’en ai-je pas lu d’avantage avant ?
En effets sur les différents textes que contiennent ce recueil (novellas et nouvelles dont une partie inédits en français) peu de mauvais textes et pleins d’excellentes lectures.
Des textes de sciences fictions mais qui se concentre d’avantage sur l’humain et sur les impacts de la sciences sur ceux-ci. Beaucoup de textes, mais pas tous, traitent d’ailleurs de l’épineuse question de la modification de l’humaine (de ses capacités mentales ou physiques).
Ainsi un texte se concentre sur une drogue capable de focaliser l’attention de celui qui l’a prend, un autre sur la possibilité de revivre parfaitement une mémoire du passé, un autre sur l’amélioration du corps humains et de son impact sur le monde de la danse, ou encore un boxeur qui, suite à une opération devient involontairement capable d’analyser très finement les gens.
Les autres textes dirigent leurs regards vers le cosmos et ses mystères avec l’arrivée d’extraterrestre qui ont éliminé une grande partie de l’humanité pour « son propre bien » ? Ou encore un mystérieux artefact qui traverse la montée et la chute de civilisation humaine semblant attendre quelque chose. Ou alors un jeu cruel sur jouant au dépend d’une terre dévastée. Et finalement le voyage d’un trio d’explorateur au cœur de notre galaxie…
Au final un recueil de très grande qualité qui met en lumière les impacts humains de la technologie et qui fait preuve d’une finesse et d’une justesse d’écriture impressionnante.

The City of Brass

Premier tome d’une trilogie de Fantasy basée sur les mythes et légendes orientaux.
The City of Brass débute au Caire, au dix-huitième siècle, et s’attache au pas de Nahri, une jeune femme, qui n’a pas connu ses parents, capable de détecter les maladies et de comprendre / parler toute les langues qu’elle entend, mais qui vit au jour en le jour, mi-voleuse / mi- arnaqueuse. Lorsqu’elle invoque, sans le vouloir (après tous la magie cela n’existe pas) un djinn, elle se retrouve projeté dans un monde de légendes vivantes et au seins d’intrigues qui la dépasse. Débute un voyage qui la mènera dans la cité Daevabad à la recherche de son passé et dans un nid d’intrigues liées à l’histoire de la plus grande cité des djinns….
Parallèlement le lecteur suit les déboires du plus jeunes fils du roi de la cité qui navigue entre intrigues de palais et son penchant à vouloir aider les plus démunis (les habitants mi-humains mi-djinns de la cité) qui le pousse, en croyant bien faire, à fréquenter des groupes aux intentions troubles…
The City of Brass est bien écrit et propose une Fantasy arabisante plaisante et pleines d’intrigues, j’attend avec curiosité et envie la suite.

Fix

Troisième, et dernier, tome de la sympathique série Mancer (après The flex et The flux) qui décrit un monde où les personnes dont les obsessions sont suffisamment fort peuvent plier la réalité à leurs désirs, au risque de s’attirer de la malchance en retour, voir de détruire une partie de la réalité (ce qui est arrivé à l’Europe durant la Seconde guerre mondiale).
Suivant l’histoire de Paul Tsabo, un mancer dont l’obsession est la bureaucratie et de sa fille, game-mancer, Fix conclut la série de manière très satisfaisante. Alors qu’il tente depuis plusieurs mois de donner aux mancers une image positive, tout en les protégeant, Paul laisse sa fille participer à un match de foot. Durant celui-ci elle utilise ses pouvoirs et la situation dégénère au point de menacer la réalité dans la petite ville américaine où se déroule la partie.
Traqué, Paul Tsabo perd sa fille au profit de Smach l’organisation qui traque les mancers et les fait rejoindre un collectif d’unimancer tous lié et qui tente de protéger le monde de ce qui se passe en Europe. Paul se lance alors dans une croisade pour récupérer sa fille qui le mènera en Europe; mais sa fille a-t-elle vraiment besoin d’être sauvée ?

Présentant les tenants et aboutissant d’une menace vielle de 50 ans sur la réalité elle-même et sur ceux qui lutte contre elle, Fix propose des réponses, une fin très satisfaisante et une perspective différente sur les mancers. Au final une série très bien faites et agréable à lire.

Anno Dracula 1’000 Monsters

Cinquième opus de la série Anno Dracula, situé dans une uchronie littéraire (un monde où Dracula a gagné à la fin du livre éponyme et est monté sur le trône de l’Empire britannique, et où le lecteur croise des personnages de fictions et ayants réellement existé),  Anno Dracula One Thousand Monsters situe son intrigue peu de temps après le premier tome au Japon, en 1899.

Suivant un groupe de vampires ayant fuit le régime de Dracula, et cherchant une terre d’accueil, l’histoire propose une plongée dans le monde vampirique nippon constitué de lignées (les Yokais) aux formes et psychologies parfois très éloignées de l’humain.

Mené par Geneviève Dieudonné, Kostaki,, Daniel Dravot, et Christina Light, des personnages déjà aperçu dans les autres tomes de la séries (et notamment Geneviève qui a une place importante), l’intrigue se déroule principalement dans Yokai Town, la cité où sont confinés les créatures surnaturelles du pays. Pris dans des intrigues locales, les vampires européens vont se trouver entre le pouvoir ancien de la puissante reine de l’hiver et celui, plus récent, de la société secrète de la Vague noir. Et bien sur au dessus de tous cela plane l’ombre de Dracula dont les desseins semblent également englober l’Asie…

Toujours rempli de références à la culture populaire (dont celle du Japon que je connais moins bien), ce cinquième opus donne également des détailles sur la passé de Geneviève. Bien écrit, il est agréable à lire (et donc mon cas à écouté, la version audio, narré par la même voix que les tomes précédents, est de qualité), mais il reste néanmoins un roman plus mineurs dans la série, aux enjeux moins intéressants (le lecteur sait qui va s’en sortir) et qui transforme un peu le monde vampirique en un grand cirque aux transformations les plus fantaisistes.

Que passe l’hiver

Première lecture de David Bry pour moi et bonne pioche (merci à Lhisbei qui m’a conseillé cette lecture) : Que passe l’hiver est un excellent roman de Fantasy.
Sous des dehors assez classique, Bry propose une Fantasy bien écrite, dans une ambiance hivernale très bien rendue et qui tient autant de la tragédie classique que de l’utilisation maline des poncifs du genre.
Voyez plutôt : un monde, La Clairière, habité par quatre peuples dont la noblesse est dotée de pouvoir (les uns peuvent prendre des formes animales, les autres invoqués des créatures de par delà le voile, ou encore voyagé dans les ombres, ou finalement percevoir les fils des destins possibles), une fois l’an, au solstice d’hiver, les rois de chaque peuple se rendre au centre de La Clairière pour pretter à nouveau allégeance au Roi de l’hiver, le seul descendant de la divinité qui créa le monde et lien entre les êtres qui l’habitent et leur créateur.
Temps de rites et de fêtes, c’est pour Stig, fils cadet du roi du peuple changeforme et au pied bot, sa première cérémonie. Impatient de vivre pour la première fois cette événement, il ne réalise pas encore que cette fête du solstice sera particulière. En effet, dès la première nuit, un des seigneurs meurt; première victime d’une longue liste à venir.
Pris dans les filets du destin, Stig et les autres jeunes gens présents sur place tentera de comprendre ce qui se passe et de modifier l’issu tragique qui semble se profiler à l’horizon.
Bien que basé sur des poncifs du genre (le jeune homme qui se découvre une place important dans le destin, le rôle du destin et « mini » prophétie), David Bry parvient à tisser un roman à l’ambiance soignée et prenante, avec une fin bien trouvée et une saga dont chaque strophe ouvre un chapitre : une réussite.

Tool of War

Troisième roman situé dans le même futur (après Ship Breaker et The Drowned Cities), Tool of War est à la fois une conclusion à la « série » et une synthèse qui réunit dans la même histoire l’ensemble des personnages principaux des autres romans.
Situé dans un futur marqué par le déclin des états-nations, par la montée en puissance des cités et des multinationales, par le changement climatique (l’ensemble des villes de la côte Est des États-Unis, par exemple, ne sont plus qu’un gigantesque marécage), par l’augmentation des inégalités et par l’existence d’humains « OGM », le roman suit le destin de Tool, un soldat redoutable crée entièrement en laboratoire (en mixant sur une base humaine des gênes animaux).
Après s’être rebellé contre ses maîtres, Tool s’est fait discret. Mais sous sa férule, les différentes factions qui se faisaient la guerre dans les cités « englouties » (The Drowned Cities) sont soit vaincues soit sous son commandement. Attirant l’attention de ses anciens maîtres, il réchappe de peu à la mort et débute une fuite qui le mènera dans un puissant port indépendant et peut-être jusqu’à faire vaciller la multinationale qui l’a fait naître…
Labélisé « Young Adult », Tool of War est bien écrit et intelligemment mené. Le lecteur qui connait déjà Bacigalupi retrouvera ici, sa patte dans la description d’un futur ou se côtoie à la fois le meilleur et le pire du progrès.