Avertissement : j’ai pas mal hésité avant de chroniquer ce livre. Donc, histoire d’être claire, je parle ici en mon nom (et pas « pour tous les hommes » ou truc du genre), et je suis un homme blanc, cisgenre, hétéro et célibataire après plus de vingt dans une relation hétéro et monogame).
Derrière ce titre peut-être un peu provocateur, ce cache un ouvrage super intéressant et dont la question du titre, Les Hommes Hétéros le Sont-Ils Vraiment ?, se révèle extrêmement pertinent.
En effet, Léane Alestra pose un constat : beaucoup d’hommes qui disent « aimer les femmes », cherchent avant tous à passer du temps entre hommes et leurs compagnes / conquêtes [sic] féminines sont avant tous des moyens de se faire mousser avec leurs potes. De plus, dans de nombreux groupes d’hommes, il y a un paradoxe entre « les amis en premier/avant tout » et « mais surtout nous ne sommes pas homo ».
Fort de ce constat, Alestra décortique la construction de la masculinité dans les sociétés occidentales en démontrant que les normes sociales de la virilités sont avant tous validées par les autres mâles et poussent les hommes qui s’y conforment à valoriser l’amitié masculine mais la sexualité hétérosexuelle « performatives » (c’est-à-dire coucher avec des femmes pour montrer sa virilité, ses talents de « chasseurs », etc. mais au final pas vraiment pour s’intéresser à la personnalité et à l’individualité des femmes en elle-même.).
La grande majorité des hommes se retrouvent donc devant le paradoxe de désirer être entre hommes mais de devoir désirer sexuellement les femmes.
Les Hommes Hétéros le Sont-Ils Vraiment ? est, je trouve, super intéressant et très convaincant dans sa démonstration. A titre personnel, cela met le doigt sur un ressenti que j’ai depuis très longtemps : je ne m’identifie pas du tous avec le model masculin « typique ». Et lire le livre m’a permis de comprendre le pourquoi de cette sensation.
Bref, Les Hommes Hétéros le Sont-Ils Vraiment ? est un livre que je trouve très important. Mais, je ne suis pas certain que ceux dont il parle seraient près à le lire et à accepter le miroir qui leur est tendu.
C’est chouette d’avoir un point de vue masculin sur cet essai ! Je l’ai u à sa sortie, et c’est une analyse intéressante qui est faite ici.