Célanire cou-coupé

Lorsque j’ai débuté Célanire cou-coupé, une lecture pour un séminaire universitaire, je ne m’attendais pas à trouver un roman si intéressant et où le fantastique est si présent.

Lorsque Célanire Pinseau, une orpheline guadeloupéenne formée par des religieuses à Paris, débarque en Côte d’ivoire, alors colonie française, pour s’y occuper d’une école pour métisse, la colonie est loin de se douter des bouleversements qu’elle va vivre. En effet, Célanire cache de nombreux secrets (qui est-elle réellement, pourquoi porte-t-elle en permanence un foulard autour de son cou, …) et veut se venger de tous ceux qui lui ont fait du mal enfant; cette vengeance la mènera d’Afrique en Guadeloupe, en passant par le Pérou. Célanire n’est pas normal, elle magnétise tous ceux qui la côtoient, des morts mystérieuses semblent se passer dans son sillage, et ses idées choquent et fascinent à la fois (féministe, engagée pour la reconnaissance des cultures colonisées, …); mais surtout Célanire est à mi-chemin entre Frankenstein et les mythes créoles.

Ce magnifique roman m’a tous bonnement scotché et je l’ai lu quasiment d’une traite. Je ne peux que le conseiller à tous ceux qui aiment le fantastique amené par petites touches discrètes (ou le réalisme magique) et les histoires agréablement écrites.

Les rives du crépuscule

Sixième volume, en deux tomes de la saga de fantasy japonaise Les douze Royaumes (après la mer des ombres, Le rivage du labyrinthe et la majesté des mers, le vent de l’infini, les ailes du destin) propose une histoire que j’attendais depuis ma lecture du deuxième volume : ce qui est arrivé à Taiki la Kirini de Tai qui a disparu mystérieusement vers le Japon.

Dans ce volume, qui reprenant la saga des premiers volumes n’est que difficilement accessible à ceux qui ne sont pas familiers à la série des douze royaumes, Yoko, la jeune reine de Kei, entreprend avec l’aide d’autre royaume de retrouver le Kirin de Tai qui a disparu depuis maintenant 6 ans. Celui-ci est au Japon où oublieux de sa nature, il est lentement corrompu. Le récit est scindé est trois sous-récits qui s’entremêlent : des flaschbaks afin de comprendre ce qui c’est passé, l’histoire de Taiki au Japon vu du point de vu des créatures qui le servent, et le récit « principal » des efforts pour le retrouver.


Si j’attendais ce récit depuis un moment, je dois dire qu’il m’a en partie un peu déçu. J’ai trouvé qu’il manquait un peu de rythme et qu’une partie des explications que j’attendais n’ont pas été données. De plus, la fin de ce sixième volume ne résout que partiellement la crise qui secoue le royaume de Tai et je crains fortement que le septième tome qui sortira en français d’ici quelques mois ne propose pas cette résolution. Néanmoins malgré mes réserves, les rives du crépuscule est à conseiller fortement à tous ceux qui ont apprécié le reste du cycle et qui sont à la recherche d’une fantasy « exotique. »

Le Maitre des dragons

Le Maitre des dragons est le complément de La malédiction d’Old Haven; il se déroule en effet en parallèle de l’histoire de Mary Wickford et remplis une partie des ombres du premier roman.

On suit ici les aventures de Thomas Goodwill, jeune capitaine pirate au passé trouble qui a fait veux de tuer l’empereur du Nouveau Monde et de libérer son professeur enfermé dans les géoles impérialles. Ses aventures se dérouleront principallement sur les mers mais pas seulement et Thomas croisera la route de nombreuses personnes qui l’aideront dans sa quête. Une de ces personnes est Mary Wickford et le roman à plusieurs reprises reprent, sous un autre point de vue, des événements déjà décrit dans La malédiction d’Old Haven.

Le Maitre des dragons est écrit à la première personne et c’est Thomas qui narre son histoire à postériori. Bien que je me demande à quel point le roman est compréhensible pour une personne qui n’a pas lu La malédiction d’Old Haven, j’ai le sentiment qu’il est plus compréhensible et abordable que ce dernier. Et que les nombreuses références litéraires sont moins nombreuses (ou dis-je cela car elles m’ont d’avantage échapées ?). Dans tous les cas Le Maitre des dragons est une excéllente lecture qui plaira sans doute autant au public adolescent auquel la collection est déstiné comme à des adultes férus d’imaginaire.

Les ailes du destin

Cinquième volume de la saga de fantasy japonaise Les douze Royaumes (après la mer des ombres, Le rivage du labyrinthe et la majesté des mers, le vent de l’infini) les ailes du destin reprennent le schéma classique de la fantasy, schéma d’ailleurs déjà utilisé dans plusieurs des volumes précédents, qui voit une jeune fille se lancé dans une quête difficile pour devenir la reine du royaume de Kyô.

Ici il s’agit de la jeune Shushô 12 ans qui révolté par l’apparente indiférence des adultes qui l’entoure face au sort du royaume de Kyô qui, privé de souverain depuis bientôt 27 ans, est au prois à l’anarchie, au chaos et aux attaques de yomas (des démons). Elle décide donc de quitter la sécurité de la riche demeur de ses parents pour tenter l’assention du mont Hô afin de se présenter à la Kirin est d’être peut-être choisie comme nouvelle souveraine.

Le schéma est classique et déjà utilisé sous d’autres variantes dans les tômes précédents…. Et pourtant, là où je craignais une lecture répétitive, le style et le monde créé par Fuyumi Ono m’enchante toujours autant; surtout que ce volume l’appronfondi encore d’avantage et est celui que j’ai préféré de la série. Alors certe : il s’agit bien d’un roman avant tous écrit pour des adolescents. Mais voila à moi il me plait et j’ai pris beaucoup de plaisir à sa lecture. Et au final n’est-ce pas ce que l’on demande la plupart du temps aux livres que nous lisons ?

Temeraire

En vacance, j’ai donc profiter des deux dernières semaines pour lire les quatre tomes (un cinquième est annoncé pour la mi-juillet) de la série Temeraire de Naomi Novik.

Le « pitch » de départ de la série est assez simple : Le début du XIXe siècle, l’Europe est preque entièrement sous la botte de Napoléon, le Royaume Uni resiste comme il peut et les dragons existent. Ces derniers sont des créatures inteligentes qui forment les forces aériennes de nations. Lié à leur naissance avec un capitaine, ils constituent l’élite des troupes européene. Un capitaine de navire anglais se retrouve lié à un dragon d’origine chinoise particulièrement puissant et inteligent. La série conte ainsi leurs aventures d’une écriture agréable et atachée au quotidien de ces personnages; ici point de grandes élipses temporelles mais un suivit quasi journalier des personages.

His majesty’s dragon conte ainsi comment Laurence rentre en possecion d’un oeuf de dragon et comment il devient son capitaine. Il s’attache à suivre leurs premiers pas dans les divisions aériennes britaniques : leur entrainement, leur premier combat contre les forces napoléoniennes et la croissance de Temeraire.

The Throne of jade narre le voyage de Temeraire en Chine. En effet, l’Empire chinois souhaite récuperer ce dragon issue d’une lignée précieuse et destiné à Bonaparte. Le livre se divise en deux grandes parties : le voyage en bateau vers la Chine et la Chine elle même, cette dernière traitant de manière beaucoup plus « humaine » les dragons que les Européens qui semblent bien rustre en comparaison.

Black powder of war s’attache au voyage de retour vers l’Europe qui aura lieu par terre. Ainsi, après avoir traverssé toute l’Asie, Temeraire et son équipage se retrouveront prisonier à Istanbule, puit finiront par rejoindre la Prusse dans sa lutte contre Napoléon avant de retourner en Angleterre.

Empire of Ivory vera les protagonistes de la série repartire pour l’Afrique afin de chercher une cure à un mystérieu mal qui frappe les dragons britaniques. Afin de trouver un reméde, le dragon et son capitaine devront faire face à la traite négrière mais égallement aux anciennes forces qui reposent au coeur du continent noir.

Dans l’ensemble la série Temeraire est bien écrite et se lit avec plaisir. Bien qu’à mon sens elle ne valle pas la série des dragons de Pern, la référence selon mes goûts en terme de relation hommes-dragons, elle se situe dans la lignée des grandes saga de Fantasy.

Comme des fantômes


Comme des fantômes est le recueil des nouvelles écrites par Fabrice Colin jusqu’en 2005, dont certaine inédite. Disons le tout de go, si les nouvelles et l’écriture sont de bonne qualité et ce recueil est objectivement bon, je ne l’ai pas aimé. Je ne l’ai même pas lu en entier.

En effet, la présentation est très « postmoderne » : l’auteur est annoncé comme mort et ce recueil comme « l’ultime collection de son œuvre inachevée ». Les nouvelles côtoient donc de faux témoignages de proche, d’analyses littéraires bidons diverses, et autres choses du même (bon ?) gout. Et là c’est trop pour moi, j’ai donc abandonné la lecture avec un grand soupir. Décidément Colin était, à mon gout, bien meilleur lorsqu’il faisait du roman de commande pour les éditions Mémnos.

Le vent de l’infini I & II

Quatrième volume de la saga de fantasy japonaise Les douze Royaumes (après la mer des ombres, Le rivage du labyrinthe et la majesté des mers), le vent de l’infini reprend peu de temps après la fin de la mer des ombres.

Le roman suit la trajectoire de trois jeunes filles dont les destins vont se croiser. Yôko, tout d’abord, la nouvelle reine du pays de Kei éprouve de grande difficulté a dirigé son royaume. Elle doit faire face à la fois aux casseroles laissées par l’ancienne souveraine, la méfiance du gouvernement, son manque de confiance en soi et, étant originaire du Japon, sa méconnaissance de la vie quotidienne des douze Royaumes.

Suzu, en suite, jeune fille originaire également du Japon, qui a été propulsé dans un monde qu’elle ne comprend pas et qui semble ligué contre elle. Lorsqu’elle apprend que la nouvelle reine de Kei vient du même endroit qu’elle, elle entreprend un long voyage pour la rencontrer et pouvoir partager avec elle la misère d’être loin de chez soi.

Shôkei, finalement, ancienne princesse du pays de Hô dont le père a été renversé par une, juste, révolte populaire et qui a été déchu de son statut d’immortel et obligé à vivre la vie des gens du commun. Lorsqu’elle apprend qu’une jeune fille de son âge est devenu reine de Kei, elle décide de tout faire pour la renverser et prendre sa place.

Ces trois jeunes filles grandiront et muriront au cours de leur périple avant de, enfin, se rencontrer. Roman de « coming of age-fantasy », ce livre, avant tous destiné aux adolescents, se lit facilement et propose une fantasy rafraichissante qui, bien que souvent prévisible, est un réel plaisir à lire.

Les intermittences de la mort

Dans un pays inconnu, le premier jour de la nouvelle année la mort cesse de faire son travail. Soudainement, plus personne ne meurt à l’intérieur des frontières et les divers autorités du pays craignent le pire.

Les intermittences de la mort, du prix nobel de littérature José Saramago, narre donc les moments étranges vécus par le pays où la mort ne frappe plus. Le narrateur-conteur se glisse tour à tour au près du gouvernement, de l’Église, de la maphia (avec « ph » oui !), des groupes économiques, de l’homme du peuple, etc. afin de raconter son histoire. Le flux de la narration est continu et la narrateur se glisse par moment dans la peau de ses personnages et interpelle le lecteur à d’autres. La seconde moitié du roman est centrée sur la mort (avec un « m » minuscule, oui !) et sur ses motivation.

Les intermittences de la mort me laisse une impression bizarre. C’est à la fois un roman que j’ai pris plaisir à lire; une écriture particulière qui semble être la patte de Saramago et qui, bien qu’un peu déroutante au début, est superbement maitrisée. Mais dans le même temps, l’histoire narrée me parait être d’une banalité affligeante; j’aurais ardemment souhaité quelque chose de plus palpitant avec un pitch pareil. Au final, une lecture intéressante qui me laisse une impression en demi-teinte.

Avant l’hiver : architectoniques des Clartés

Avant l’hiver est le premier volume d’une série consacrée à Léa Silhol a paraitre aux Moutons électriques. L’objectif de cette collection, bibliothèque des Vertiges, est de lever peu à peu le voile sur la toile silholienne.

Ce premier opus donc, s’intéresse à la structure des cours féériques. Une trame principal, les recherches d’un historien fay (Kelis pour ceux qui connaissent un peu la trame) lie les différentes nouvelles qui constituent ce recueil (mais est-ce bien un recueil). Si la plupart de ces nouvelles sont inédites, un petit nombre sont connues mais prennent un sens nouveau à la lumière des révélations du recueil.

La qualité est au rendez-vous et les aficionados de Léa Silhol, dont je fais partie, seront en territoire connues et devraient être conquis. Pour les autres…. et bien je dirais que la conquête pourrait s’avérer plus dure. En effet, l’ouvrage revient sur de nombreux personnages de la trame silholienne sans forcément prendre le temps de les présenter. Cela ne gâchera en lien la lecture de bon nombre de nouvelle, mais le lecteur béotien risque de se sentir un peu égaré.

Égaré, c’est même ainsi que je me suis senti au début de ma lecture alors que mon cerveau tentait avec peine de situer les personnages dont les noms (je ne suis pas doué avec les noms) ne voulaient pas se fixer sur des évènements. Mais au final mon cerveau a pu y arriver et j’ai pris grand plaisir à la lecture d’Avant l’hiver qui lève le voile sur l’histoire des cours, et ce, même si le voile levé ne fait, parfois, que montrer d’autres voiles plus lointain que l’on voudrait lever mais que l’on ne peut atteindre. Frustration de ne pas savoir plus, et plaisir d’en savoir plus se mêlent ainsi; on se croirait en Ombre.

Les Gardiens de Ji tome 1

Troisième cycle se déroulant dans l’univers de Ji, la volonté du démon reprend les recettes qui ont déjà été utilisées pas Pierre Grimbert dans les deux premiers cycles : des jeunes sont propulsés sur les routes du monde de Ji avec à leurs trousses de mystérieux assassins. Les mystères qui entourent les évènements semblent liés à l’histoire de leurs ancêtres (parents ou plus lointain). Afin de survivre ils devront apprendre à se faire confiance et s’entraider, ainsi que découvrirent les secrets liés à leurs familles.

Si le premier cycle, bien que de facture classique, était excellent, aussi bien au niveau de l’écriture que de l’imaginaire développé, le deuxième cycle faisait un peu « on prend les mêmes, ou presque, et ont recommence », le début de troisième cycle laisse à penser que Grimbert ré-utilise une troisième fois la recette des deux premiers cycles.

Honnêtement je le lirais en entier car je suis un grand curieux, mais d’un point de vue réaliste je ne peux le recommander qu’aux fans inconditionnelles de l’univers de Ji, où éventuellement aux jeunes que la Fantasy ultraclassique émerveillent encore. En effet, l’écriture est correcte mais plate, le schéma déjà vue mille fois dans la Fantasy et deux fois sur ce cycle, et les idées peu novatrices.