I am Legend

J’avais lu ce classique de la littérature vampirique qu’est I am Legend il y a une grosse quinzaine d’année, j’ai donc décidé d’y jeter à nouveau un coup d’œil avec un peu plus de maturité.

Assez loin de l’adaptation cinématographique qui a en été fait il y a quelques années, I am Legend raconte l’histoire de Robert Neville, le dernier homme vivant alors que le reste de la planète a succombé à une infection les transformants en vampire sans cervelles. Le lecteur suit ses pérégrinations et ses doutes dans un monde devenu hostile.
Très bien écrit, ce roman est intéressant en lui même, mais aussi pour ses réflexions sur l’humanité. I am Legend met en effet en évidence le caractère social de l’être humain. Il reconstruit également (le roman a été publié en 1954) le mythe du vampire au travers du prisme de la science (Neville cherche une solution à l’épidémie qui a détruit son monde dans la science). Finalement, le roman montre comment une société peut être détruite et se reconstruire autre où ce qui était normal devient monstrueux.
Lu dans le cadre du challenge fin du monde.

Alter Ego Camille

Lors du dernier Masse Critique spécial BD sur Babelio, j’ai eu le plaisir de recevoir un des tomes, Camille, de la série de six tomes Alter Ego. Il s’agit d’une série de SF-Anticipation dont chaque tome est centré sur un personnage différent, levant chacun le voile sur une partie de l’intrigue et pouvant se lire indépendamment l’un de l’autre.
Dans le tome Camille, le lecteur suit la trajectoire de Camille, la fille d’une scientifique qui décède lors de l’incendie de sa maison. Elle laisse à sa fille une lettre à porter à une personne inconnue en Afrique qui lui annonce qu’elle a un cancer. Se suit alors un jeu de pistes dangereux pour comprendre sur quoi sa mère travaillait et sur les implications de ses découvertes (qui semble lié les êtres humains entre eux).
Le « premier tome » de cette série est fort sympathique et je pense que dès que mes finances s’améliorent un petit peu je vais me procurer le reste de la série afin de mieux comprendre le puzzle.

Jennifer Morgue

Second tome de la série consacré à la Laverie (l’agence ultra-secrète anglaise chargée de lutter contre les menaces « para-normales »), Jennifer Morgue louche d’avantage du côté de la parodie de James Bond que le premier tome.
Bob Howard travaille depuis maintenant quelques années sur le terrain. Il sort toujours avec Mo, la superbe philosophe rencontré lors de sa première mission (cf. tome 1). Envoyé pour participer à une réunion européenne de coordination inter-service, Bob se retrouve lancé dans une mission des plus dangereuses. Il se retrouve lié, mystiquement parlant, avec une superbe espionne (glamour niveau 3) de la Chambre Noir (l’équivalent américain de la Laverie) afin d’enquêter sur les agissements d’un milliardaire américain aux Caraïbes qui menace la race humaine dans son ensemble. En effet, ce dernier cherche a récupéré un artefact cthonien des profondeurs de l’océan alors qu’un traité avec les « profonds » (les véritables maîtres de la planète dans le sens qu’ils contrôlent les profondeurs océaniques) l’interdit.
Bardé de gadget dernier cris, Bob est embarqué dans une aventure dont il ne maitrise ni les tenant, ni les aboutissement. Jennifer Morgue est réellement une parodie de James Bond. Si cela m’a un peu agacé au début, le fait que la parodie est non seulement assumé mais également justifiée dans l’histoire même, fait de ce roman un petit bijou d’humour. Fan de Lovecraft, de X-files et d’humour british ce roman est fait pour vous.
PS : le roman est bourré de référence, et je dois dire que celle du titre m’a échappé, comme celle liée au deux autres prénoms de Bob (Oliver et Francis). Si quelqu’un peut m’éclairer je lui serais reconnaissant….

Zombie

Zombie est un court roman (une petite centaine de pages) en espagnol, paru au Chili et écrit par un auteur, Mike Wilson, argentino-étasuien. Il narre, dans une ville sans nom mais qui se trouve entre la cordillère des Andes et la mer, le sort d’adolescent rescapée d’un holocauste nucléaire.
Là où la ville n’est plus qu’un cratère de cendre noir, un quartier n’a pas été détruit (le missile n’a pas explosé et se trouve planté au centre du quartier) et les ados ont survécu (contrairement à leurs parents morts des radiations). Cinq ans après la catastrophe une petite société c’est organisée entre les enfants du quartiers et ceux qui y étaient par hasard. Entre trips de meth et désespoirs la petite communauté a survécu. Mais des jeunes sont manquants, on a retrouvé que leurs chaussures à la frontière du quartier et du cratère; dans le même temps un ado défiguré deal de la meth et repend un culte de mort basé sur son jeu de rôle de Cthulhus.
L’histoire est perçue au travers du regard de quatre ados (un chapitre = le point de vue d’un ado). Il s’agit d’une fiction vite lue qui suinte le désespoir et la mort. L’histoire n’est pas très passionnante et les relations entre ados dans la communauté très basiques. Si le pitch avait du potentiel, Zombie sonne au final très creux et trop surréaliste pour mes goûts.
Lu dans le cadre du challenge fin du monde.

Eternity Incorporated

Eternity Incorporated est un double roman post-apocalyptique. Double car dépeignant les conséquences de deux apocalypses. La première, qui a eu lieu il y a plusieurs siècles, a vu un virus faire disparaitre l’humanité et horriblement muté plusieurs animaux. Les survivants, car il y a eu des survivants, se sont réfugiés dans des bulles protectrices, coupées du monde extérieure et gérée par une I.A. : le Processeur.

Dans la dernière bulle encore habitée, ce qui reste de l’humanité survit depuis plusieurs siècle grâce au Processeur. Hors un beau jours celui-ci cesse de fonctionner. C’est le point de départ d’Eternity Incorporated qui narre, au travers de trois personnages : la chargée de la connectique de la Bulle, un musicien borderground et une « militaire » rompu au sortie à l’extérieur voient leur destin lié à l’enquête qui s’ouvre pour découvrir ce qu’il est arrivé au Processeur.

Le roman narre ainsi à la fois l’enquête sur ce qui devient vite la « Grande Panne » et l’évolution de la Bulle suite à cette dernière. L’histoire est alors assez classique : lutte entre traditionalistes et progressistes (les déconnectés qui  n’approuvaient déjà plus le Processeur avant la panne), découverte des mensonges/arrangements avec la vérité du Processeur, etc. L’ouvrage se concluant par la découverte des raisons de la Grande Panne.

Eternity Incorporated est bien écrit et agréable à lire. Il propose une intrigue classique et, ma fois, sans réelles grosses surprises. Outre l’intrigue un poil trop classique à mon goût, mon grand regret vient du rythme du roman. Je trouve en effet que l’enquête est présentée avec quelques longueurs et que les révélations finales sont très vites présentées. Cela me donne un certain sentiment de déséquilibre dans la construction du roman. Une fin plus diluées ou alors un roman plus court aurait sans doute été plus à mon goût.

Lu dans le cadre du challenge fin du monde.
 

7th Sigma

Continuant de ma veine apocalyptique, je me suis mis dans les oreilles le dernier roman de Steven Gould qui est sorti il y a peu : 7th Sigma. Le pitch du « monde » : le nord du Mexique et le Sud des États-Unis a été dévasté par des insectes nanotechnologique (personne ne sait exactement d’où ils viennent) qui dévorent tous les métaux afin de se reproduire. Pour une raison tout aussi inexpliqués l’infestation ne c’est pas étendue. Le Sud des États-Unis est devenue « les Territoires » une zone où reignent une ambiance « far-west » et où les métaux sont bannis (la population utilisent de la céramique à la place, mais certaines choses, voitures, ordinateurs par exemple, ne peuvent pas entre les Territoires).
C’est dans ce nouveau far-west que vit Kim, un jeune adolescent fugueur. Vivant dans la rue, il rencontre Ruth une sensei d’aïkido qui vient ouvrir un dojo dans les Territoires. Ruth prend Kim comme élève et ses talents naturelles attirent l’attention d’un ranger qui va l’enrôler dans les services de renseignement des Territoires. Kim mènera donc divers enquêtes (trafiques de drogue, trafique d’armes) pour le compte des renseignements tout en devenant adulte.
Le roman est inspiré du célèbre Kim de Kipling (dont des situations ouvres les différentes partie de 7th Sigma) et reprend les grandes lignes de celui-ci. Je l’ai bien aimé mais reste un peu sur ma faim car le mystère des insectes n’est qu’effleuré et reste sans véritable réponse; où plutôt sans exploration direct de leurs origines. Il n’en reste pas moins que c’est un roman plaisant qui m’a fait passé un très bon moment.
Lu dans le cadre du challenge fin du monde.

Le bureau des atrocités

Après avoir découvert Charles Stross grâce au recueil de nouvelles Wireless, j’ai été pris d’une irrépressible envie de m’attaquer à sa série « The Laundry ». Un détour par une bibliothèque plus tard, je m’attaquais au Bureau des atrocités, suivi d’une novela : La jungle de béton. Bien m’en pris car ces deux histoires sont tous simplement géniales.
La laverie (The Laundry en anglais) est une agence secrète britannique chargée de la lutte contre ce que l’on pourrait appeler le « paranormale ». Cette administration (car elle fonctionne comme une administration avec tous ses problèmes de budgets, de guerre interne et d’open space) fonctionne dans le plus grand secret. Bob est un informaticien dans cette vénérable institution, un jour sa demande de passer en service de terrain est admise. Il devra alors jonglé avec un chef inquiétant, une ancienne cheffe revancharde, le service comptable et des créatures aux angles improbables.
La première histoire tourne autours de l’enlèvement d’une philosophe américaine aux USA, d’anciens nazis et d’une menace d’un autre monde. La deuxième tourne autours d’un programme informatique, du réseau de caméras de surveillance publique anglais, de basiliques et gorgones et des joies de l’administration publique.
L’univers du Bureau des atrocités est un mélange improbable entre les horreurs lovecraftiennes, James Bond,  les mathématiques, la philosophies, l’administration et l’humour british. Cela donne un cocktail détonnant d’action, d’explications mathématico-philosphiques fumeuses (j’aime beaucoup les applications de portable qui permette des effets « surnaturelles » ou encore les algorithmes de calcules sur ordinateurs pour asservir des « démons ») et d’horreur qui est super. Je vais d’ailleurs prochainement m’attaquer à la suite.

Wireless

Première lecture de Charles Stross, un auteur anglais, son recueil Wireless me fait à peu près le même effet que la première lecture de China Mieville. En effet, même manière très riche (entendant complexe) d’écrire, mais imagination prenant parfois la tangent (et de manière pas toujours euclidienne)… La comparaison m’est venu quasi immédiatement. Pourtant China Mieville m’avait fait un peu plus d’effet; sans doute le fait que ce dernier écrit plus du fantastique/fantasy là où Stross fait plus dans la SF.
Alors au menu de ce sympathique recueil on trouve :
  • Missil Gap une novella qui revisite la guerre froide : l’intégralité de l’humanité a été transporté dans un autre recoin de notre galaxie sur une gigantesque structure plate. Le lecteur suit des protagonistes des deux camps qui tentent de comprendre ce qui c’est passé. Très surprenant, la fin m’a paru un peu abscons.
  • Rogue Farm : une terre futuriste avec modification génétique et tous et tous, un fermier et sa femme confronté à l’arrivée d’une entité composite qui veut s’installer pour préparer son départ vers les étoiles…. C’est sympatoche et bizarre sans plus.
  • A colder war est une des grandes réussite du recueil. Un ensemble d’investigations des services secrets américains qui révèlent les différentes manigances de l’URSS qui cache sur le site de Tchernobyle l’entité endormie K-Thulhu. Une ambiance de fin du monde et d’horreur lovecraftienne très bien montée.
  • MAXOS une très courte nouvelle : ou quand l’humanité reçoit un spam cosmique….
  • Down on the Farm est une enquête de Bob Howard, le héros du Bureau des atrocités. Ce fonctionnaire britannique travaille pour une organisation qui gère le para-normal aux Royaumes Unis. C’est du Lovecraft décomplexé avec une grosse touche d’humour british. Dans cette nouvelle, il se rend dans un asile où se reposent les anciens de l’organisation. L’ordinateur qui gère le complexe semble avoir des ratés. Super sympa, la nouvelle m’a donné envie de lire les romans.
  • Unwirer est une uchronie écrite avec Cory Doctorow dans laquelle l’Amérique du Nord a rendu illégal l’Internet et les réseaux libre. C’est sympa mais, comme souvent avec Doctorow, j’ai le sentiment que la fiction cache mal des idées qui seraient mieux développée en textes argumentatifs.
  • Snowball’s Chance est une histoire de pacte avec le diable dans une Angleterre ravagée par les changements climatiques : fort sympathique.
  • Trunk and Disorderly est sensée être une nouvelle comique : pour dire elle m’a fait tant rire que je l’ai abandonée après dix pages…
  • Palimpsest est la vraie raison pour laquelle j’ai acheté ce recueil. Le lecteur suit l’histoire d’un agent de la STASIS une organisation qui veille à la survie de la race humaine. Pour cela elle utilise le voyage temporelle afin de ré-écrire continuellement l’histoire humaine et procède à de lourd travaux d’ingénierie cosmique pour rendre la terre viable à long terme. La novella fait instantanément pensé à La fin d’éternité d’Asimov tant par son thème que l’organisation qu’elle met en place. Et on y retrouve les mêmes éléments : un agent manipulé de tout part, une organisation surpuissante qui perd sa voie, le choix entre contrôle du temps et contrôle de l’espace, etc. Palimpsest est sans doute un peu moins lisible que le roman d’Asimov mais contient plus de ré-écriture du passé et d’itérations différentes des personnages. Une réussite dans tous les cas.
Un recueil au final très surprenant qui mérite amplement sa lecture.

Soft Apocalypse

Après un roman post-singularité et apocalyptique, je continue dans ma lancée avec un roman sur le devenir de notre civilisation après l’épuisement des principales ressources de notre planète : Soft Apocalypse de Will McIntosh.
Ici point de catastrophe violente qui détruit toutes les civilisations humaines en quelques instants, mais plutôt une lente décente qui débute par une crise économique sans précédent (40% et plus de chomage aux USA). Le roman, qui débute en 2023 et s’étend sur une douzaine d’année, suit les traces de Jasper. Ce jeune sociologue américain (car le roman se déroule aux USA) fait partie de la myriade de chômeurs et de sans-abris qui vivotent dans les villes américaines. Lui et sa tribu de « nomade » survivent de petits boulots et de la vente d’énergie collectée de manière « verte ». Au fil du temps on suit l’évolution de ce groupe vers une normalisation de leur statut au travers de petits boulots un peu plus fixe, puis vers une décente aux enfers alors que les crises se multiplient pour finalement (attention spoeilers généraux plus en avant) retrouver un semblant de civilisation et d’espoir.
Toute l’histoire se déroule avec en toile de fond la montée du chaos que les crises provoquent : montée de l’insécurité, terrorisme bio-technologique (avec des bambous OGM redoutable), neo-virus (mortels pour certains puis modifiant, en bien ?, les comportements ensuite), gangs plus ou moins anarchiques, crises financières et logistiques, etc.
Le roman est agréable et m’a bien plus. Il est d’un côté assez effrayant dans le sens qu’il ne base pas l’apocalypse sur un hypothétique événement cataclysmique mais plutôt sur ce qu’il risque d’arriver si nos sociétés continuent de consommer les ressources terrestres au rythme actuel. Quelques twists sont sans doutes discutables (je pense notamment au terrorisme bio-technologique) et la conclusion est intéressante. Elle montre en effet une possibilité de reconstruire une nouvelle civilisation humaine. En ce sens, la fin du roman est optimiste, mais dans le même temps, cet espoir est construit sur l’homogénéisation de la société et la transformation de l’homme par la technologie pour enlever ce qui pourrait être considéré comme mauvais en lui. Une fin que je trouve pour le moins ambigüe : sommes nous condamné a avancé en devenant autre grâce à la technologie ?
Lu pour moi, mais s’inscrit dans le cadre du challenge fin du monde.

Mordre le Bouclier

Mordre le Bouclier est la suite de Chien du Heaume; le roman débute peu après la fin du précédent. Chien du Heaume a perdu plusieurs doigts et se morfond dans sa condition d’estropiée. Elle va néanmoins repartir sur les routes avec Bréhyr afin d’accomplir une vengeance. Bréhyr, une guerrière de près de 60 ans, recherche le dernier de ses anciens tortionnaires encore en vie : Herôon. Celui-ci est parti participer au croisade, c’est donc dans un fort situé sur le chemin du retour que Bréhyr et Chien du Heaume vont l’attendre. En chemin elle rencontre un chevalier estropié et une jeune femme avec une arbalète qui vont les accompagner.
Mordre le Bouclier n’est pas un roman d’aventure, c’est plus un roman intimiste se déroulant dans un moyen âge sombre et sale. Les lieux ne sont jamais nommés, les réflexions des personnages sont plus importantes que leurs interactions avec le monde extérieur. C’est presque d’ailleurs plus une fable médiévale qu’un roman de Fantasy.
La postface de Jaworski (cris du Fanboy qui est en moi : hiiiiiiiiiiiiiii) est très intéressante et apporte un éclairage savant sur le roman. Néanmoins, je dois dire que je n’ai pas apprécié Mordre le Bouclier plus que cela. C’est un roman différent d’une grande partie de la production de Fantasy actuelle et pour cela il est intéressant, mais perso je n’ai pas adhéré plus que cela.