Le mois d’Estelle Faye sur Book en Stock
Retrofuturo
Dans l’ensemble les nouvelles proposées sont intéressantes et bien écrites, mais je reste dubitatifs sur les liens de certaines nouvelles avec les années septante.
Dans celles qui m’ont laissé un peu sur ma faim l’on trouve :
« Trabante » de Marián Womack : une histoire d’amour et de jalousie dans une petite ville minière surveillée en permanence par une famille. Fondamentalement le texte n’est pas mauvais mais je ne suis pas rentré dedans.
« Haitzlurra » de Cristina Jurado Marcos : dans un pays basque coupé du reste du monde par une ceinture de fumée toxique, des réfugiés viennent chercher refuge dans une région au système politique et sociale à mi chemin entre le communisme et le communautarisme. Une fois encore la nouvelle n’est pas mauvaise en soi, mais je suis resté également un peu sur le seuil de l’histoire.
« Son ilusiones » de Juan Manuel Santiago : une nouvelle utilisant les références musicales que je n’ai pas et qui m’a donné du fils à retourd.
Les autres qui m’ont plus d’avantage :
« Transición » de Jesús Cañada une nouvelle assez déstructurée sur un membre de gang blessé et la mort de Franco, surprenante dans le bon sens du terme.
« Los ojos » de Colectivo Juan de Madre raconte l’histoire du mouvement des humanos monocordes, une secte qui s’incruste dans le corps une pièce mécanique, construite dans les années septante, et qui produit une note. Une nouvelle weird de très bonne facture.
« Ego te absolvo » de Nieves Delgado est une excellente nouvelle qui voit l’arrivée d’une IA très performante dans les Églises. La nouvelle, centrée sur un prête espagnol qui voit d’un œil suspicieux l’arrivée de la machine est très intéressante.
« Noche de carne en Harlem » de Alejandro Álamo est la rencontre entre le cyberpunk, les histoires de police afro et Harlem des années septante : un mélange explosif.
« Hospital Clarence Halliday para juguetes enfermos » de Tamara Romero est une intéressante nouvelle se déroulant le jour du premier pas de l’homme sur la lune. Alors que les animaux de compagnies sont interdits, les fabricants de jouet propose des poupées en partie vivantes, l’une d’elle est malade et la mère de l’enfant à qui le jouet appartient l’amène dans une clinique spécialisée…
« Vacaciones » de Guillem López suit deux policiers politiques à Valence dans la traque d’un dangereux agitateurs; le twist, peu utilisé dans la nouvelle, c’est que Valence, en 1972, flotte à plusieurs centaine de mètre au dessus du sol : classique mais sympathique.
« Crónicas de la ciudad de Kwoloon » de Layla Martínez narre « l’invasion » de la cité de Kwoloon par l’armée chinoise du point de vu de l’un de ses habitants qui a une relation symbiotique avec la cité.
« La máquina de los deseos » de Sofia Rhei suit une écrivaine anglaise qui, en acceptant l’invitation d’un cercle de lecture, va se retrouver prise au piège d’un homme qui pense que son dernier roman parle de lui et de sa fille. Une nouvelle entre le fantastique et la science-fiction fort sympathique.
Au final Retrofuturo una mirada a los años 70 fut une lecture agréable même si le thème de l’anthologie ne me semble pas toujours bien utilisée.
After Atlas
Les papillons géomètres
Roman d’enquête spirtiste se déroulant dans le Londres des années victoriennes, Les papillons géomètres voit un spectre sans nom, il se fait appeler « l’Enquêteur » s’allié à une médium afin de retrouver l’âme d’une femme morte qui ne s’est pas présenté à son « rendez-vous » annuel avec son époux (accessoirement ce dernier est porté disparu également).
Le roman alterne entre les points de vue du spectre et de la médium et, outre l’enquête, fait découvrir aux lecteurs un monde occulte, en marge du notre, où un groupe de spectres œuvre ensemble à l’avancée d’un mystérieux projet.
Si le court roman est bien écrit et propose une enquête est des mystères intéressants, ainsi qu’une ambiance originale, j’avoue reste un peu sur ma faim. En effet, les mystères les plus intéressants (la quêtes des spectres et les origines de l’Enquêteur) ne trouvent pas de réponse (une des scènes du roman reste d’ailleurs relativement cryptique arrivé à la fin de ce dernier). Je ne peux qu’espérer que d’autres romans dans le même univers viendront répondre à ces interrogations; et vue la qualité de l’écriture je serais alors au rendez-vous.
Sénéchal
Clade
Sombres cités souterraines
La Résurrection du Dragon
Second tome de la trilogie des Chroniques de l’étrange, après le sympathique Les 81 Frères, La Résurrection du Dragon se déroule quelques mois après la fin du premier tome.
Johnny Kwan, détective de l’occulte à Hong Kong et l’un des protecteurs de la cité, reprend du service après quelques mois de repos bien mérité. Après une petite enquête servant de mise en jambe, il est rapidement contacté par deux organisations qui lui demande d’enquêter sur le meurtre rituel de plusieurs esprits animaux pour l’une, et d’aider à l’identification d’un œuf de dragon pour l’autre (une triade).
Planetfall
Roman de science-fiction dont la sortie française est prévue est février prochain dans la collection J’ai LU, Planetfall raconte la vie dans une colonie humaine établie sur une autre planète.
Issue d’un petit groupe de colon ayant quitté la Terre à bord d’un vaisseau dont la technologie de voyage entre les étoiles (dont le lecteur ne saura rien) a été développé par eux-mêmes (et n’était donc pas accessible au reste de l’humanité), la colonie survit, plutôt bien, sur un autre monde depuis une vingtaine d’année.
Les colons ont quitté la Terre à la recherche de Dieu qui, selon eux, réside dans une « cité » mystérieuse, dangereuse et à la technologie organique se trouvant à coté de la colonie. C’est la vision d’une femme, Lee Suh-Mi, qui a conduit les colons a quitter la Terre. Pour les colons Lee Suh-Mi est enfermée dans la cité de Dieu depuis vingt ans et ils guettent son retour.
La réalité, que le lecteur découvre rapidement au travers de Renata Ghali, la narratrice du récit, scientifique brillante, amie de Lee Suh-Mi, responsable des imprimantes de la colonie (qui permettent d’imprimer tous ce que cette dernière à besoin : matériaux bruts, mais également objets et nourritures), et victime d’un syndrome de Diogène, caché au reste de la communauté, c’est que Lee Suh-Mi est morte lors de la première descente sur la planète et qu’elle et un autre membre de la colonie mentent aux colons depuis vingt ans.
C’est l’arrivée dans la colonie d’un descendant des victimes d’un accident lors de l’établissement de la colonie qui va chambouler l’ordre établi et modifier radicalement les rapports entre colons….
Roman avant tous centré sur l’aspect humain de la colonisation d’une autre planète, Planetfall prend tous son ampleur une fois la lecture terminée. Emma Newman propose ainsi un texte qui parle avant tous de l’humanité, de ses forces mais surtout de ses travers et défauts plutôt que la conquête de l’espace. Un beau roman qui est très intéressant.