Endymion

Située 274 ans après la fin de La Chute d’Hypérion, Endymion narre le voyage de Raul Endymion, de Aenea, la fille d’une des participantes au dernier pèlerinage d’Hypérion, 12 ans, future « élue » ayant traversé le temps grâce aux tombes du temps, et de l’android A. Bettik au travers de différentes planètes grâce au forecaster qui fonctionne pour la première fois en 300 ans pour Aenea.
Parallèlement à ce voyage le groupe est poursuivie par le Père Federico de Soya voyagant de planète en planète avec un vaisseau ultra rapide qui le tue à chaque voyage.
Le contexte d’Endymion est différent de celui-ci des deux premiers romans : l’Hégémonie n’est plus, les différentes planètes reliées grâce à un réseau de puissants téléporteurs sont maintenant éloignées par l’étendue de l’Espace. Le Pax a remplacé l’Hégémonie et la religion catholique est redevenue la première religion humaine grâce à la maitrise des technologies nécessaire à la résurrection des morts, pouvant ainsi réellement promettre la vie éternel à ses fidèles.
Roman intéressant, Endymion est une longue quête à travers différentes planètes. Si le roman est agréable, il est un cran en dessous des deux premiers tomes et il est, par certains aspects, assez frustrant dans le sens qu’il pose plus de questions qu’il ne donne de réponses. J’espère que celles-ci seront donnée dans le tome suivant, dernier de la série.

The Water Knife

Il y a des livres dont on aimerait pouvoir visiter l’univers et il y en a d’autre où l’on se dit qu’on est très bien chez soi. The Water Knife fait définitivement partie de la seconde catégorie mais à sa lecture on a parfois sensation que ce qui est décrit c’est « demain ».
Se déroulant dans notre futur immédiat (5, 10, 15 ans, ce n’est pas clairement défini), The Water Knife, se déroule dans la ville de Phoenix, en Arizona. Le Méxique est sous le contrôle des cartels de la drogue, la Nouvelle-Orléans ou Miami ont été perdues face à la mer et aux ouragans, le gouvernement américain est toujours puissant, mais chaque état à renforcé ses prérogatives et contrôle, par exemple, de manière beaucoup plus stricte ses frontières.
Le sud des États-Unis se battent pour savoir qui à les droits les plus anciens sur l’eau afin de pouvoir répondre au besoin de leur population menacé par une sécheresse devenue permanente. Alors que la Californie et le Nevada, et surtout la ville de Las Vegas, se débrouillent bien, le Texas a sombré, lançant sur les routes ses habitants, et la ville de Phoneix se meurt. Privée d’eau, la ville sombre peu à peu dans l’anarchie, laissant une part croissante de la ville sous le contrôle de gangs.
C’est dans ce contexte que le lecteur est invité à suivre trois personnages, qui vont se croiser à plusieurs reprises, dans la ville de Phoenix : une journaliste, lauréate du prix Pulitzer, qui couvre depuis plusieurs années la déchéance de la ville, une jeune texane qui survit entre la menace du gang qui contrôle la zone où elle habite et le manque d’eau en essayant de ne pas sombrer dans la prostitution et un soldat de l’ombre (le « water knife » du titre) travaillant pour Las Vegas envoyé en mission dans la ville.
Ces trois personnages vont se retrouver au centre d’une traque pour retrouver des documents qui donne le droit d’exploiter les eau du Colorado, des droits anciens et qui dont ont priorité sur toutes autres demandes. Entre gangs, réfugiés texans, milice californienne et de Las Vegas, coyote qui font passer, contre argents, les migrants dans les autres États américains où il y a de l’eau, entrepreneurs chinois et trafiquants de drogue, la ville de Phoenix est devenue une ville dangereuse qui dévore ses habitants.
The Water Knife est un roman sombre à la crédibilité troublante. Outre de monter que le vernis de civilisation tient grâce à la satisfaction de quelques besoins de base, Paolo Bacigalupi a écrit un roman d’anticipation qui propose une vision de l’avenir basée sur les problèmes d’aujourd’hui. Une vraie réussite !

The Galaxy Game

Suite de The Best of All Possible WorldsThe Galaxy Game de Karen Lord se déroule quelques années après le premier tome, il est centré sur le neveu de « la héroïne » de l’histoire précédente.
Celui-ci possède un fort potentiel psy et il se trouve, au début du roman, dans une école spécialisé où il se sent mal à l’aise. Prenant la fuite de cet école, avec un camarade, il va changer de planète pour découvrir une culture où le poids des relations et le capital sociale est très important et mesuré. En même temps, il va se lier avec une faction qui cherche à retrouver un vieux mode de transport dans l’espace qui est peut-être lié à la destruction de Sadiri.
  
The Galaxy Game est un roman intéressant qui me laisse un sentiment mitigé. D’un côté il y a une intrigue intéressante et un effort important pour décrire des cultures riches et variées (un peu comme Leguin dans sa série de l’écoumène). Mais en même temps là ou Leguin arrive à distiller l’essentiel en des romans claires, Karen Lord propose quelque chose de peut-être trop riche ou pas assez claire, ce qui me laisse une impression de fouillis. Je serais néanmoins lecteur de la suite.

Voyage of the Basilisk

Troisième tome de la série sur la vie de Lady Trent, célèbre naturaliste qui passa sa vie à étudier les dragons (dans un monde imaginaire mais qui fait furieusement penser au notre durant le XIXe siècle.
Voyage of the Basilisk narre, ainsi, à la première personne, le troisième voyage de recherche de Lady Trent. Il s’agit ici d’une aventure au connotation maritime puisque le Basilik est le nom du navire sur lequel la naturaliste embarque, avec, entre autre, son fils et sa nourrice,  pour un voyage du plusieurs années autours du monde.
Le lecteur découvrira ainsi une partie de « l’Amérique central », et son dragon à plume, de « l’Asie », une sorte de Chine-Japon, mais surtout « l’Océanie » où se déroule la seconde moitié du roman et où Lady Trent se retrouve, suite à une tempête, à passer plusieurs mois sur une île où elle jouera un rôle important dans la vie politique des natives, mais aussi de son pays d’origine. Le tout bien sur en étudiant les serpents de mer et en mettant à un jour un secret disparu de l’ancienne civilisation qui a laissé des traces dans le monde entier.
Toujours aussi plaisant à lire, j’ai trouvé ce troisième tome un ton en dessous des deux précédents. Cela est sans doute du à une intrigue scindée en deux parties : le voyage proprement dit, très éclaté géographiquement, et une intrigue plus politique et local (dans la seconde moitié du roman) qui est aussi plus intéressante.
J’attends néanmoins avec curiosité et plaisir le tome suivant.

The Grace of Kings

Premier roman de Ken Liu, et premier tome d’une trilogie (si je ne m’abuse), The Grace of Kings est un roman de low fantasy se déroulant sur les îles de Dara. Un ensemble d’îles, divisés en plusieurs royaumes, avant qu’un des rois conquiert l’ensemble des îles pour en faire un Empire, et basée sur la Chine du passé. Pas de puissants mages ou de créatures et objets magiques ici, mais des Dieux qui interviennent subtilement pour tenter de manipuler leurs champions.
The Grace of Kings est un roman dense qui se déroule sur plusieurs années. Il narre les dernières années du règne du premier empereur et les rébellions qui vont détruire l’Empire après sa mort. Il s’agit aussi de l’affrontement entre deux membres importants de la rébellion : le grand et honorable guerrier Mata Zyndu et le malin et loyal Kuni Garu. Frère de bataille au début de la rébellion, ils se déchireront et s’affronteront par la suite représentant chacun une vision différente de l’exercice du pouvoir et de l’avenir de Dara.
The Grace of Kings est très prenant et agréable à lire. Il narre une histoire qui à la richesse et la complexité de la véritable Histoire. Liu change régulièrement de points de vue et ajoute régulièrement de nouveaux personnages sans perdre vu son intrigue principal. La Fantasy qu’il propose est plus proche de l’histoire chinoise que de l’histoire occidentale, offrant, de plus, une lecture connue avec des twists originaux.
J’ai beaucoup apprécié ma lecture et ait vraiment envie de lire la suite (bien que The Grace of Kings ait une fin totalement satisfaisante qui en fait un roman à part entière).

La Maison des derviches

Après un roman se déroulant au Brésil et traitant d’univers parallèles, un autre en Indes traitant d’IA, Ian McDonald propose, avec La Maison des derviches, un roman sur les nanotechnologies se déroulant à Istanbul.
Gagnant de plusieurs prix (dont celui du Planete-SF), La Maison des derviches est un roman bien écrit et agréable à lire. Il suit plusieurs personnage dans une Istanbul quelques années dans notre futur. Tous les personnages vivent, travaillent ou on un lien avec une ancienne maison de derviches transformées en groupement d’appartements.
Les différents personnages qui sont les points focaux des différents chapitre (un trader, un jeune garçon, un vieil informaticien, une vendeuse d’arts, une jeune diplômée en marketing, un jeune homme fuyant son passé) se croient dans divers intrigues qui, une fois le roman terminée, ont toutes un lien (plus ou moins grands) avec une menace terroriste. Le roman s’ouvre d’ailleurs par l’explosion d’une bombe dans un tramway de la ville.
La Maison des derviches est objectivement un roman bien écrit et agréable à lire ; malheureusement je trouve que les différentes intrigues des personnages principaux ne s’accordent entre elles que de manière très lâche. La menace représentée par les nanotechnologies, bien que présente, n’est elle aussi traitée que de manière très légère. Un roman bien écrit et maitrisé au final, mais qui manque d’une intrigue forte pour le porter.

The Three-Body Problem

Il y a en ce moment, aux États-Unis, un mouvement de traductions de textes de science-fiction du mandarin à l’anglais (ce que je trouve super). C’est dans ce contexte que Ken Liu a traduit le premier tome d’une trilogie de science-fiction de Liu Cixin.
 
The Three-Body Problem se déroule dans un futur proche, le roman suit deux scientifiques chinois, un ingénieur en nanotechnologie, dont l’histoire se déroule dans le présent du roman, et une astrophysicienne qui, après avoir subit la révolution culturelle chinoise, travaille dans un projet secret de l’armée; son histoire, en lien avec le présent du roman, est raconté dans le passé.
 
The Three-Body Problem est un roman à mystère : des scientifiques de haut vol se suicident en grand nombre, des militaires semblent penser qu’il y a une guerre en cours, certaines expériences scientifiques donnent des résultats aberrants et certains modèles théoriques semblent ne plus être valides, un mystérieux jeu online proposent de comprendre comment fonctionne un système solaire très différents du notre qui fait alterner des périodes de climats stables et d’autres de climats chaotiques…
 
Ces différents éléments sont évidements liés et le roman dévoile peu à peu les différents éléments de son intrigues. Si vous voulez être surpris je vous conseil donc de sauter le reste de ce paragraphe. Le roman décrit en fait ce qui est le premier stage d’une futur invasion extraterrestre et comment ces derniers ont découvert l’existence de la Terre.
 
Comme roman The Three-Body Problem est un bon roman de science-fiction que j’ai pris plaisir à lire. J’attends avec curiosité la traduction des second et troisième tomes afin de pouvoir les lire.
 
Gromovar en a fait une critique bien plus construite que je n’en suis capable (elle dévoile par contre beaucoup plus d’information sur l’intrigue)

Hypérion et La Chute d’Hypérion

 Hypérion et La Chute d’Hypérion (les deux tome se suivent exactement) est une œuvre majeure de la science-fiction qui avaient, jusqu’à maintenant échappé, à ma lecture. Voici la chose réparée et je dois dire que la réputation des romans n’est pas exagérée.

Se déroulant plusieurs siècles dans notre futur, alors que l’humanité, suite à la destruction de la Terre, à coloniser de nombreuses planètes dans d’autres systèmes. En utilisant des technologies, inventées par les hommes, combinant animation suspendue et vitesse supra-luminique l’humanité peut continuer très lentement son expansion. Mais les IA qui forment collectivement le « technocore » ont mis au point une technologie qui permet de créer des portes entre deux points distants dans l’univers. Les différents mondes reliés entre eux par cette méthode forme l’Hégémonie.

La planète Hypérion est une colonie humaine périphérique qui n’est pas membre de l’Hégémonie (c’est-à-dire qu’on ne peut l’attendre que par vaisseau). Ce monde à la particularité d’abrité les « tombes du temps », un ensemble de constructions construites dans le futur et qui voyage « à rebours dans le temps ». Le lieu est considéré comme sacré par une Eglise qui vénère une entité vengeresse qui résiderait dans les tombes : The Shrike. Les tombes sont également un lieu de pèlerinage important.

Quand débute Hypérion, les tombes sont sur le point de s’ouvrir et un dernier pèlerinage est organisé par l’Hégémonie. Il est composé de sept pèlerins qui, en suivant une structure de récit identique aux Contes de Canterbury, vont chacun leur tour raconter leur histoire. Mises bout à bout, elles permettent au lecteur de comprendre les enjeux du pèlerinage. Elles sont également chacune une variation sur les grands thèmes de la Science-Fiction.

Hypérion se termine avec l’arrivée des pèlerins aux tombes, ce qui se passe ensuite est narrée, de manière plus traditionnelle et chronologique, dans La Chute d’Hypérion. Les points de vu oscille entre celle des pèlerins et de ce qui se passe au cœur de l’Hégémonie qui doit faire fasse à une invasion sans précédent de la part de la partie de l’humanité qui a choisi de vivre en nomade de l’Espace.

Hypérion et La Chute d’Hypérion forme une histoire passionnante (bien que le premier tome, de mon point de vu, est sans doute le plus original et mieux maitrisé des deux) qui touchent à de nombreuses thématique de la Science-Fiction : les IA, l’exode de l’humanité dans l’Espace, la religion et le divin, le voyage dans le temps… C’est une lecture qui se range, à mon avis, parmi les classiques du genre.

The Bone Clocks

Conseillé par Gromovar, la lecture de The Bone Clocks m’a laissé un sentiment mitigé.
Côté pile, il y a un roman dense, très bien écrit et qui m’a tenu en haleine de la première à la dernière page. Le lecteur y découvre, en toile de fond, une guerre entre deux sociétés secrètes d’immortels possédant des pouvoirs psychiques qui s’affrontent. Cette guerre n’apparait que de manière détournée dans le roman et il faut atteindre assez longtemps après le début de la lecture pour en avoir les tenants et aboutissant.
Ce que le roman raconte également c’est la vie de Holly Sykes, personnage qui est à un rôle, à son insu, très important dans la guerre, mais qui est également présent durant tous le roman. C’est aussi, à l’image de Cloud Atlas du même auteur, un roman qui présente, au fil de ses six parties, la vie de plusieurs personnages durant la fin du XXe siècle et le début du XXIe : Une jeune Holly Sykes qui fugue en 1984, un mois de vie d’Hugo Lambs riche étudiant britannique et sociopathe en 1992, le récit de d’un journaliste de guerre, maris de Holly, tous juste revenu d’Irak en 2004, plusieurs années de vie du romancier Crispin Hershey entre 2015 et 2020, la lutte entre les deux sociétés secrètes vu par un de ses membres en 2025, puis finalement quelques jours dans la vie d’Holly Sykes dans un monde quasi post-apocalyptique en 2043. Chaque fragment de vie ainsi donné au lecteur est très intéressant à lire et éclaire à la fois le conflit fantastique et la vie de Holly Sykes.
Côté face, The Bone Clocks est un roman, je trouve, qui semble hésiter entre plusieurs intrigues sans jamais vraiment se décider : une intrigue fantastique, la présentation d’instantané de vie de plusieurs personnages, le récit de la vie de Holly Sykes. C’est un choix qui n’est pas dénué d’intérêt, mais je trouve qu’il donne au roman l’impression désagréable d’être « le cul entre deux chaises ».
Finalement, il y a la fin du roman qui présente un monde sur le déclin où les errements de l’humanité ont conduit à l’effondrement de sa Civilisation. Même si cette fin n’est pas dénué d’intérêt, je dois dire que je la trouve inutilement pessimiste.
Au final donc, un roman intéressant qui m’aura marqué mais dont la construction ne m’a pas entièrement convaincue.

Tokyo Raider & Murder on the Orient Elite

Deux nouvelles viennent de paraitre dans l’univers des chroniques du Grimnoir. Murder on the Orient Elite est une exclusivité Audbile (et est gratuite jusqu’au premier janvier 2015) et Tokyo Raider est tirée d’une anthologie, mais est également disponible « à la pièce » sur Audible (format dans laquelle je l’ai acheté).
Tokyo Raider se déroule bien après l’intrigue des romans (dans les années 50) et met en scène Joe Sullivan, le fils de Jake Sullivan héro de la trilogie du Grimnoir. Joe est dans l’armée américaine où il subit quelque discrimination du à ses origines en partie japonaise (par sa mère). Envoyé à Tokyo comme « conseiller militaire », il devra prendre le contrôle d’une armure géante afin de défendre la ville contre une invocation majeure au service de la Russie stalinienne, en guerre contre l’Impérium.
Tokyo Raider est une nouvelle distrayante dans l’univers du Grimnoir; elle joue délibérément la carte du « robot géant vs godzilla » et laisse entrevoir qui sont les enjeux futurs de cet univers.
 

Murder on the Orient Elite se déroule cinq ans après la fin de Foudre de guerre, cette nouvelle suit Jack Sullivan, devenu « ancien » de la société secrète du Grimnoir, dans une enquête mouvementée sur le dirigeable de luxe l’Orient Elite qui traverse l’Atlantique en direction de l’Argentine. Lors de son enquête, Sullivan aura à faire aux Impériaux japonais, au service secret russe au service de Staline et à une mystérieuse faction qui manifeste des pouvoirs surprenants.

Très sympathique à lire/écouter, cette nouvelle laisse entrevoir que Correia a encore dans sa manche des intrigues pour son univers. Je ne serais pas surpris de voir bientôt un nouveau roman dans cet univers…