The Scar

Cela fait plusieurs années que je voulais terminer la série de trois romans (indépendant les uns des autres) de Bas-Lag de China Miéville. J’ai donc attaquer le second tome de la série, The Scar, en version audio.

Connecté lâchement au premier tome, la protagoniste principale doit s’exiler de la Nouvelle-Crobuzon car elle connaissait le personnage principal du premier roman, The Scar est une histoire maritime, d’exile et de démesure.

Elle suit les pas de plusieurs personnages, en ce centrant sur Bellis Coldwine une jeune linguiste, exilée volontaire de la Nouvelle-Crobuzon capturée par des pirates et amené sur la cité flottant de Armada.A

A partir de là, elle va tous tenter pour pouvoir rentrer chez elle, se retrouvant au cœur des intrigues de la cité flottante (une ville fait de bateaux entremêlés qui vogue lentement sur les océans de Bas-Lag ).

Invocation de créature des profondeurs, intrigues politiques, projets gigantesques et fous, The Scar emmène le lecteur dans un voyage incroyable et mouvementé sur les océans de Bas-Lag.

Auteur d’une Fantasy weird, industriel (ou magies et sciences se côtoient), China Miéville livre ici un, autre, grand roman de Fantasy.

Before Mars

Il est rare de trouver une série de romans se déroulant dans le même univers, qui peuvent se lire dans n’importe quel ordre, qui s’éclairent l’un l’autre et qui, de moins points de vu,  sont d’une qualité croissante.
Ainsi Before Mars de Emma Newman, « après » Planetfall et After Atlas, situe son action sur Mars. Mais avant l’intrigue un mot sur l’état de notre monde :
Il y a 50 ans une scientifique de génie et leader religieux à quitté la Terre, avec un groupe de savants, dans un vaisseau, l’Atlas, afin de chercher Dieu. Elle a laissé une capsule de donnée qui doit être ouverte dans peu de temps. La Terre elle est aux mains de grande corporation qui ont remplacé / supplanté les États-nations. Les IA sont monnaies courantes et chaque individu est implanté avec une « chips » qui lui permet de se connecter au réseau et d’interagir avec des reconstructions en réalité virtuelle très réalistes.
Si l’Atlas a supposément quitté notre système solaire (beaucoup en doute), l’exploration spatiale a fait de nombreux progrès mais reste cantonnée à notre étoile. Mars est habitée de manière permanente mais seulement par un petit groupe de scientifique, et une IA, qui font de la recherche pour GaborCorp, la corporation qui a les droits exclusifs d’exploitation et de présence sur la planète rouge.
C’est dans ce contexte que Anna Kubrin arrive sur Mars. Géologue, mariée et mère d’un enfant, elle doit sa présence sur Mars principalement à ses talents de peintre, la mari du président de GaborCorp ayant convaincu son époux que des tableaux de Mars peints sur Mars pourraient se vendre très cher.
Mais voila à peine arrivé elle trouve un message de sa main la prévenant de se méfier de la neuropsychologue de la base, son alliance a été remplacé par une copie, elle embrasse naturellement le médecin de la base qu’elle vient de rencontrer…. Se pose alors pour Anna la question de savoir si elle souffre de psychose ou si quelque chose se trame dans la base martienne….
Si on ajoute que Anna a un passé chargé, son père est devenu paranoïa et a attaqué sa mère, son mariage bat de l’aile, elle peine à rentrer dans son rôle de mère et tous n’est pas rose chez les Gabor, vous obtenez un roman à la fois bien écrit, avec une héroïne à la psychologie complexe et aux mystères intriguant.
Pour ceux ayant déjà lu les deux autres romans, le plaisir de re-croiser certains personnages et de connaitre une partie des évènements à venir ne fait que renforcer le plaisir de la lecture.
Bref un must read !

Guardian Angels and Other Monsters

Guardian Angels and Other Monsters est un recueil de nouvelles qui réunis quatorze nouvelle de Daniel H. Wilson qui tournent, comme souvent avec cet auteur, autour du thème de la robotique.

Les nouvelles vont de moyennes à excellentes et mettent avant tous en avant des histoires où l’humain est au centre. Les personnages de Wilson, robotiques ou non, sont profondément humain et sont le plus souvent motivé par des sentiments de préservation de l’autres.
Le lecteur trouvera donc ici des robots qui s’attachent à des êtres humains, des êtres humains qui s’attachent à des robots, des hybrides ou robots qui s’interrogent sur leur « humanité ». L’écriture est agréable et le format court ne rend le propos que plus juste.
La version audio du recueil cumule plusieurs lecteurs qui s’en sortent très bien. A noter également qu’une nouvelle se déroule dans le monde de Robocalyspe et une autre dans celui de Le Cœur perdu des automates.

The last days of New Paris & This Census-Taker

J’ai récemment écouter deux novellas de China Miéville, en anglais mais une est traduite en français : The last days of New Paris et This Census-Taker (Celui qui dénombrait les hommes en VF).

The last days of New Paris se passe dans un monde alternatif au notre dans lequel une bombe surréaliste a explosé dans Paris durant la seconde guerre mondiale. La ville est maintenant coupée du reste du monde et des phénomènes étranges et magiques, surréaliste, s’y déroule. Le lecteur suit en parallèle l’histoire qui mène à la fin de cette « Nouvelle Paris » et l’histoire qui a mené la fameuse bombe dans la ville lumière.
L’histoire est tout en étrangeté, avec des démons, des hommes et des manifestions vivante de l’art. C’est un texte étrange mais très agréable à lire qui est remplis de références plus où moins cachées (l’auteur termine d’ailleurs son texte, enfin le témoignage qui lui a été confié, par une explicitation de nombreuses référence). Un voyage qui vaut la lecture.
This Census-Taker vaut aussi le détour, et ce même si j’ai fais l’erreur de le lire en version audio. Pas que cette dernière soit mauvaise, bien au contraire, mais parce que j’ai découvert après cous que des clefs de lecture cachée étaient incluses dans la typographie du texte….
Là nous sommes dans une petite ville de montage, un homme, son épouse et son fils vivent à part dans la montage. Lui fait des clefs que de nombreuses personnes viennent cherchées (que font ces clefs, mystères mais elles semblent bien magique). Mais voila le fils, qui raconte l’histoire comme une autobiographie (avec des passages qui laissent entrevoir son devenir futur) a peur de son père et lorsque sa mère disparait l’accuse de son meurtre….
This Census-Taker est une plongée onirique dans un monde à mi-chemin entre le notre et un monde plus fantastique (certaines interprétations des lecteurs laissent entendre que le père viendrait de la Nouvelle-Crobuzon, cité de Fantasy apparue dans les premiers romans de Miéville). Il s’agit en tous cas d’une lecture aussi fascinante que mystérieuse….

Walkaway

Cory Doctorow est un romancier et essayiste canadien qui a, je trouve, des idées et des points de vu très intéressant sur les futurs possibles pour notre présent. Il utilise souvent ses romans afin de développer ses idées (ce qui parfois est plutôt un désavantage car cela se fait au détriment de l’histoire).
Dans Walkaway, il imagine un futur possible (le roman se déroule dans la seconde moitié du XXIe siècle en Amérique du Nord). La surveillance dans la société a augmenté en même temps que la technologie et le travail disponible a diminué en proportion similaire, les plus riches (appelé ici « zotta ») le sont encore plus et s’accroche à leur privilège.
Si une partie de la société vit dans une société aux règles proches de ce que l’on connait aujourd’hui, dans le monde par « défaut », une franche importante de la population prend le large et vit dans les marges d’une société principalement urbaine, utilisant l’informatique et les imprimantes 3D afin de recycler bâtiments et vieux matériaux afin de se construire une vie avec plus de sens et sortir des logiques monétaires et productiviste.
C’est dans ce contexte que trois amis, donc une fille de « zotta » vont prendre le large et rejoindre le « mouvement » Walkaway. Débute alors une historie s’étendant sur plusieurs décennie à la fois chronique de la vie de ces trois personnes (et de quelques personnes rencontrées en chemin) et du devenir de cette société. Pour pimenter le tous Doctorow y ajoute le développement de technologie de scanner cérébraux permettant, timidement tous d’abord, de simuler des individus de manière virtuelle (et donc de « vaincre la mort »).
Walkaway est bien écrit et intéressant à lire, la version audio est de plus bien narrée avec plusieurs lecteurs de qualité. Le roman n’est cependant pas exempt de défaut : sauts temporels dans la narration assez abruptes et réflexions sur la numérisation et simulation de personnalité pas totalement convaincante à mon avis
Il reste néanmoins un roman agréable et aux réflexions intéressantes sur un futur possible.
L’avis de Alias (grand fan de Doctorow).

The girl in the tower

Second roman d’une trilogie (après The Bear and the Nightingale), The girl in the tower débute peu de temps après la fin du premier tome. Continuant l’histoire de Vasilisa, il étend également son horizon, et celui des lecteurs, en explorant la cité de Moscou en ci milieux de XIVe siècle fantastique….
Vasilisa, après les événements du premier tome, doit quitter le village où elle a grandit. Elle part bien décider, avec son cheval, à parcourir et découvrir le vaste monde. Mais dans les campagnes russes une bande de brigand sème morts et destructions. Lorsque son chemin croise la route des brigands une fuite dans la forêt et un ensemble de quiproquos l’a fait retrouvé son frère et être prise pour un garçon par le seigneur de Moscou.
Débute alors pour Vasilisa la découverte d’une grande cité, de la liberté d’être un homme par rapport à l’enferment d’être une femme, et un jeu dangereux qui la menace non seulement elle mais aussi son frère et sa sœur. Le tout alors qu’un ennemi sournois et puissant menace Moscou…
The girl in the tower est de la même qualité que  The Bear and the Nightingale : un roman bien écrit, avec une dose de Fantasy, situé alors que le monde chrétien menace l’existence de l’ancien monde fait d’esprits du logis, de puissantes divinités et de sorciers, de l’aventure et une réflexion sur la place des hommes et des femmes dans une société fortement patriarcale. Bref je veux maintenant la suite et fin de l’histoire de Vasilisa….

Guns of the Dawn

Guns of the Dawn, roman d’Adrian Tchaikovsky, est un roman de guerre se déroulant dans un univers très dix-septième – dix-huitième siècle avec de petites touches de fantasy légère. (des magiciens dont la magie dépend du roi, quelques créatures semi-fantastiques).
Le contexte est celui de deux royaumes, Denland et Lascanne : le premier a subit une révolution « démocratique » et a éliminé sa lignée royale, le second est entré en guerre afin de sauver la royauté.
A partir de cette situation, le lecteur suit l’une des trois filles d’une famille noble sur le déclin, les Marshwic. Emily, car tel est son nom, voit d’abord les hommes de la famille être conscrits pour aller mener la bataille contre le Denland puis lorsqu’arrive une conscription féminine elle doit partir à la guerre. Le lecteur suit alors son parcours et les combats sur un front fait de marrais / jungles où toute victoire n’est que éphémère…
Tchaikovsky écrit bien et son roman est avant tous le récit d’une guerre et du changement d’un monde qui bascule dans la modernité. Guns of the Dawn est avant toute chose un roman de guerre et je regrette quelques longueurs dans la partie consacrée aux combats proprement dit. Il n’est reste pas moins un roman de qualité et j’ai passé un très bon moment durant mon écoute (livre audio oblige).

Semiosis

Premier roman pour Sue Burke, également journaliste, traductrice et autrice de nouvelles, Semiosis se présente comme le récit, sur plusieurs génération, de la colonisation d’une planète par un petit groupe d’humains ayant abandonné la Terre. Particularité de la planète, inconnu des colons bien sur : les plantes sont sentientes…

Se développe alors un récit, raconté par les différents colons générations après générations centré sur l’évolution de la colonie : de sa rencontre avec un bambou particulièrement intelligent vivant dans une cité construit par une race de colonisateur maintenant disparu. De l’évolution de la colonie, mais aussi de la relation avec la plante et peut-être le (re)découverte du destin des anciens colons….

Semiosis est un roman sympathique, bien écrit et avec une histoire intéressante. Ceci dit c’est aussi une grande déception. Les prémisse du livre laisse entrevoir des possibilités pour un roman ambitieux, une histoire passionnante mais aussi des réflexions sur d’autres formes d’intelligence, d’autres évolutions possibles. Et c’est là que le bas blesse, tous le monde n’est pas Le Guin ou Adrian Tchaikovsky et Semiosis pèche par au final un manque d’ambition dans sa réflexion.

Reste donc un roman sympathique mais qui déçoit un peu par ce qu’il aurait pu être.

Les avis de Gromovar et d’Apophis.

Dark State

Second tome de la seconde série des Princes-Marchands, Dark State reprend là ou Empire Game s’est arrêté : deux mondes parallèles, le notre avec un système de surveillance des citoyens très développé et celui parallèle où une version alternative des États-Unis s’est libéré il n’y a que quelques décennies d’un régime monarchique.
Les deux superpuissances sont des puissances nucléaires, et l’une des deux abritent les survivants du Clan, des personnes ayant la capacité naturelle de pouvoir se déplacer entre les mondes. Alors qu’un contact a eu lieux entre les deux puissances / mondes, démarre alors un jeu complexe dont l’enjeux ultime est d’éviter un conflit nucléaires entre les deux « empires ».
Mais derrière cet enjeux se cachent de nombreux autres enjeux : un conflit interne de succession qui se dessine dans le monde parallèle, le risque de voir les monarchies européennes tenter de reprendre pied en Amérique, l’allégeance de Rita (l’espionne américaine) entre sa famille d’adoption (anciennes taupes soviétiques aux Etats-Unis), son pays et sa famille biologique (le Clan), les tensions internes aux gouvernements américains et, dans un monde parallèle dévasté une menace plus ancienne encore qui se réveille….
Tous ses éléments se combinent pour former un roman à mi chemin entre le thriller d’espionnage et le roman de science-fiction. Dark State se lit d’une traite et tient son lecteur en halène. Le fin tient de plus de l’art assumé du cliffhanger, je veux la suite maintenant !

The man from the Diogenes Club

Recueil de nouvelles formant une sorte de roman publié en 2006 et sortie en version augmentée (deux nouvelles / chapitres de plus) en 2017, The man from the Diogenes Club est à la fois un recueil d’histoires de type « détective de l’étrange » et une uchronie de la série Anno Dracula (de Kim Newman également) dans le sens que le lecteur y retrouvera certains personnages mais dans une version où Dracula n’a pas pris le contrôle du Royaume Uni.

Le lecteur suivra, dans cet opus, les enquêtes de Richard Jeperson, un membre du Diogenes Club (un club chargé de protéger le Royaume Uni contre les menaces d’origines surnaturelles) et qui est actifs de 1960 à nos jours.

Organisé de manière chronologique, le recueil regorge d’enquêtes variées : voyage sur la Lune, dans un train hanté, dans une petite ville britannique, dans un cimetière, etc.

 The man from the Diogenes Club m’a beaucoup plus et montre, si besoin est, la maitrise d’écriture de Kim Newman. Le lecteur attentif trouvera même des clins d’œil à d’autres de ses écrits (une certaine Genévrière fait même un bref passage dans une des nouvelles, par exemple).  Je suis maintenant curieux de découvrir les autres nouvelles du même cycle.