Redshirts

Redshirts est le dernier roman de John Scalzi, mais c’est également le terme utilisé (comme Wikipedia me le rappel opportunément) par les fans de Star Trek (et au delà) pour désigné un personnage secondaire qui meurt rapidement après le début de l’épisode.

Et c’est bien de ces personnages là qu’il s’agit dans cet excellent roman de John Scalzi. Le roman s’intéresse à l’histoire de plusieurs cadets qui viennent d’être affecter au vaisseau amirale de l’Union Universel : l’Intrépide. C’est une affectation de prestige, mais rapidement les cadets vont réaliser qu’il se passe quelque chose d’étrange sur l’Intrépide. En effet, le vaisseau a un taux de mort en mission très élevé, de plus il semble que les lois de la physique (biologie, chimie, etc.) ne fonctionnent parfois pas comme elles devraient, que certains officiers s’en sortent toujours et qu’une étrange force prend le contrôle des individus par moment. Déterminé à comprendre ce qui se passe, et à ne pas être les suivants sur la longue liste des morts, ils vont découvrir la puissance de la « Narration » et du destin des personnages secondaires d’un show TV.

Le roman est constitué de trois parties : une première montrant la vie quotidienne sur l’Intrépide, une seconde implique un voyage dans le temps pour sauver ce qui peut l’être en provoquant l’annulation d’un show TV, finalement trois codas concluent le roman en montrant le destin de personne liées à la série TV.

Très drôle à lire, Redshirts est une vraie réussite qui se paie le le luxe de se moquer, avec tendresse, des séries de SF du type Star Trek & Co et de proposer une petite réflexion sur la création de mondes fictionnelles. Le version audio, car c’est en version audio que je l’ai « lu », est, de plus, narrée par Wil Wheaton; les connaisseurs apprécieront l’ironie.

« Lu » dans le cadre du challenge Summer Star Wars

Amped

L’année dernière j’avais écouter en roman audio Robopocalypse de Daniel H. Wilson et j’en avais fait, après réflexion et peut-être un peu hâtivement, une bonne critique (le roman très cinématographique présentant une galerie de personnages intéressants, mais pèche sur certains aspects de la guerre contre les machines). C’est néanmoins avec curiosité, et une pointe de crainte, que je me suis attaqué à l’écoute de son dernier roman : Amped.
Se déroulant aux États-Unis et s’attachant à l’histoire d’une personne, un jeune enseignant du nom d’Owen Gray, Amped est un roman s’intéressant au moment de bascule qui porte l’humanité vers le transhumanisme et l’amélioration par la machine. Dans ce futur proche, un nombre croissant de gens vivent avec des implants (jambes en carbones, exosquelettes, mais surtout implants cérébraux) permettant de corriger des défauts (épilepsies, retards mentaux, accidents cérebraux) mais également d’améliorer les capacités cognitives et physiques.
Lorsque le roman débute, la Cours Suprême vient d’avaliser le banc des élèves « implantés » des écoles car ceux-ci ont un « avantage compétitifs » sur les enfants normaux. C’est alors le début d’une spirale infernale, menée par un sénateur membre d’un groupe « pro-humains », qui vont priver peu à peu les « implantés » de leurs droits civiques, jusqu’à mené les plus extrémistes à des attentats de masse.
Owen Gray se retrouve au cœur des événements, et d’une conspiration d’envergure, car son implant pour lutter contre l’épilepsie est en fait beaucoup plus sophistiqué (son accident initiale était aussi beaucoup plus grave que ce qu’il croyait) et d’origine militaire.
Daniel H. Wilson sait, je trouve, créer des personnages percutants. Si la thématique trans-humaniste n’est peut-être pas poussé à l’extrême, l’idée de placer le roman à la période de transition est excellente. L’histoire est plus ramassée (en temps, lieux et personnages) que Robopocalypse. Elle a ainsi peut-être moins d’ampleurs, mais elle gagne en efficacité pour, au final, un roman de bien meilleur qualité.

Bloody Red Baron

Suite d’Anno Dracula, Bloody Red Baron se déroule une plusieurs décénies après le premier volume : durant la première guerre mondiale. Pour rappel, la série de Kim Newmann est une uchronie littéraire dans laquelle Dracula n’est pas mort à la fin du livre de Stoker, après avoir dirigé un temps l’Empire britanique, il a, dans ce second tome, trouvé refuge en Allemagne et déclarer la guerre à la France et aux Royaumes Unis.
Cette guerre de tranché, la première guerre mondiale dans notre monde, est un combat violent. La nouveauté, outre les améliorations technologiques, est l’importance prise par l’aviation. Les pilotes, qui sont pour la plupart des vampires, rivalisent dans les cieux pour faire gagner leur camp.
Comme dans le premier tome, Newman mélange la réalité historique avec des personnages de fictions. Le mélange, qui pourrait être indigeste, prend bien et j’ai apprécié d’écouter l’histoire contée par le même lecteur que le tome un. On retrouve également certain personnage du premier tome (Dracula, Beauregard, Kate) et de nouveaux. L’histoire ce centre autour du combat contre le baron rouge, un vampire as de l’aviation particulièrement dangereux.
Conaissant mal les références littéraires liées à la seconde guerre mondiale, je suis sans doute passé à côté de la plupart des références (j’ai identifé la Baron Rouge, Edgard Alan Poe, le Dr Mabuse). Mon regret, par rapport à Anno Dracula, est un fil rouge plus tenu que l’enquête du tome 1.
Une bonne lecture quand même, j’attend la sortie du tome 3 en verison audio pour « lire » la suite.

Anno Dracula

Anno Dracula est une uchronie littéraire dans laquelle Dracula n’est pas mort à la fin du roman de Bram Stoker. Dracula toujours en vie, si l’on peut dire, il transforme la Reine Vitoria en un vampire et s’installe sur le trône de l’Empire britannique. L’existence des vampires devient une réalité reconnue et tous ce que Londres compte de « puissants », comme le plus bas peuple, souhaitent en devenir un.
C’est donc dans une Londres de la fin du XIXe siècle coloniser par les vampires, qui traitent la population comme des « indigènes » et qui réinstalle des lois moyenâgeuses que se déroule Anno Dracula. L’intrigue principal est une enquête qui secoue tous Londres pour découvrir qui est le mystérieux Jack l’éventreur qui s’attaque à des vampires de basse extraction. Kim Newman, l’auteur, convie alors dans son romans de nombreuses figures réels ou littéraires (et j’ai du en manquer beaucoup) pour brosser le portrait de cette Londres « alternative » : Jack, Dr Moreau, Dr Jekyll, le club Dyogène, Moreartie, Fu Manchu, etc. Les personnages principaux étant Charles Beauregard, un aventurier gentilhomme anglais, et Geneviève Dieudonné, une vampire de 200 ans qui n’est pas de la lignée de Dracula.
Là où le roman aurait pu être une collection indigeste de personnages célèbres et moins célèbres, Newman arrive a créé un univers cohérent avec une histoire, à la résolution certes un peu rapide par rapport au reste du roman, intéressante. Le lecteur du roman-audio est agréable à écouter, même si j’ai parfois trouvé qu’il donnait trop d’accent aux différents personnages non-britannique du roman. Des suites existes, je vais en tous cas lire/écouter la suivante.

Abarat Absolut Midnight

Troisième tome de la série Abarat (après Abarat Days of magic, Nights of war), Abarat Absolut Midnight propose une conclusion à de nombreuses intriguées débutées dans les deux premiers tomes, et ce bien que cinq ouvrages soient prévus dans cette série.
Candy Quakenbush, l’adolescente de notre monde propulsée à Abarat (un monde où chaque heure de la journée est une île et dont les habitants sont tous plus bigarrés les uns que les autres), continue sont voyages en Abarat.
Elle devient un élément central de la guerre qui se prépare sur l’île de Minuit. Le roman déroule plusieurs sous-histoires en plus de l’histoire principale (la conquête d’Abarat par Mater Motley, la Reine de Minuit) : le père de Candy qui devient un sorcier voulant purifier l’univers des monstruosités vivant en Abarat, la relation entre Candy et son « hôte » involontaire, les relations compliquées de la famille Carion et le devenir de Comecso City (un Las Vegas « fantastiques »), le danger représenté par des êtres venus « d’au delà les étoiles »..
Difficile de résumer ce roman foisonnant dont l’histoire prend parfois des trous et des détours surprenant. Si j’avais trouvé que le précédant tome partait dans beaucoup trop de direction, Abarat Absolut Midnight, en proposant une fin à certaines intrigues, est, à ce niveau, plus facilement lisible. La qualité de la lecture (car je l’ai écouté sous forme de roman audio) aide également au plaisir que j’ai eu à suivre ce livre. Sceptique à la fin du second, je suis curieux de découvrir la suite.

The Wolf Gift

J’ai un grand respect pour Anne Rice, ces ouvrages sur les vampires ont renouvelé le genre et clairement ouvert la voie à la littérature « bite-lite » ou « urban fantasy » que l’on connait aujourd’hui. C’est donc avec curiosité que j’ai attaqué la version audio de son dernier roman mettant en scène des garous.
Le lecteur suit l’histoire de Ruben, un jeune homme de bonne famille, journaliste et belle-gueule qui, lors d’un reportage sur une vielle propriété isolée prochainement mis en vente, est la victime indirecte d’un règlement de compte familiale. Seul survivant et mordu par un animal sauvage, il hérite de la propriété et se remet très rapidement de ses blessures…
Mais rapidement, il entend des voix et se transforme, la nuit tombé, en homme-loup qui, attirés par les voix, s’attaque aux criminels et aux pervers. Ruben doit ainsi faire face à une transformation qui le dépasse, à des questions morales, à l’intérêt de la presse, de la justice et du corps médical, ainsi qu’au mystère de son nouveau « talent » qui semble lié à la vielle propriété dont il est le nouveau propriétaire.
L’écoute de The Wolf Gift a été plaisante, le narrateur est bon et l’histoire sympathique. Elle n’est, hélas, que cela sympathique. L’aurais-je lu sur papier que j’aurais sans doute trouvé au roman plusieurs longueurs. En l’état, Anne Rice montre qu’elle sait écrire, mais ne produit au final qu’un roman semblable à beaucoup d’autre (sans explorer les questions liées à la nature « de groupe » du loup et avec des immortels). Au final, un roman plaisant mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Wild Cards 2

Parus en 1987 et second tome de la série Wild Cards, après Wild Cards 1, Aces High se présente toujours sous la forme d’un ensemble de nouvelles, écrites par plusieurs auteurs, qui forment une histoire commune de notre monde changé par la libération d’un virus à la fin de la seconde guerre mondiale ayant peuplé le monde de personnes avec pouvoirs (les Aces) et de personnes déformées (les Jokers).
Les différentes nouvelles composant ce second volume reprennent la plupart des personnages principaux déjà présent dans le premier volume. Une histoire cohérente se dessine rapidement tournant autours du culte de Tiamat (qui apparait dans le premier volume également). Sans résumés tous les tours et les détours des différentes nouvelles, les trames principales sont dirigées vers différentes menaces venues de l’espace : une créature organique gigantesque venu de l’espace voulant détruire la race humaines pour s’emparer de la Terre, la venue d’un vaisseau takesian (les créateurs du virus Wild Card) sur Terre, et des observateurs d’un conglomérat mercantile englobant de nombreux monde.
Si de manière générale, les nouvelles prises individuellement sont moins intéressantes que celle du premier volume, la trame qui émerge des différentes histoires (bien que prenant parfois de trop nombreuses circonvolutions) est intéressante. Écouté en version audio, et ayant le même narrateur que le tome 1, j’attends le tome 3 avec curiosité.

WWZ

World War Z an oral history of the zombie war est une collection d’entretiens avec des survivants, anonyme ou connus, ayant survécu à la guerre contre les zombies que se déclarera dans quelques années. L’ouvrage est une sorte d’appendice à un rapport officiel réalisé par l’auteur sur le sujet.
Organisé de manière chronologique, les témoignages permettent de connaitre, en creux, le déroulement de cette guerre qui a bien faillit mettre l’humanité et la civilisation à genoux. Les différents témoignages sont intéressants car ils mettent en évidence les stratégies des gouvernements pour lutter/résister contre l’épidémie, mais également la manière dont les citoyens ordinaires ont réagis à la menace. C’est donc un panorama des réactions humaines qui est ainsi dévoilé.
J’ai « lu » ce livre au travers d’un roman audio. Le côté passionnant c’est que plusieurs acteurs font les différents voix des témoins. Cela procure une sensation d’immersion très bonne. Le défaut, réalisé qu’une fois l’écoute commencée, c’est que l’unique version audio disponible est une version abrégée…. Je n’ai donc pas pris connaissance de l’intégralité du livre écrit. Même si cela ne se sentait pas à l’écoute, je suis quand même déçu de ne pas avoir eu « l’expérience » dans son intégralité.
Lu dans le cadre du challenge fin du monde version 2012.

Wild Card 1

Paru dans les années 80, et re-publié dans une version augmentée en 2010, Wild Card 1 est un recueil de nouvelles, dirigé par George R.R. Martin, qui a posé les bases d’un univers de super-héros ayant connu des suites sous-formes de romans/nouvelles, de comics et de jeux de rôle.
L’univers de Wild Card est le notre, sauf qu’en 1945, alors que la seconde guerre mondiale vient de se terminer, un virus d’origine extraterrestre est libéré, par ce que nous appellerions aujourd’hui des terroristes, au dessus de New York. Ce virus, rapidement baptisé « Wild Card » est très résistent et ses effets sont multiples : bénins chez la plupart des gens, une petite fraction de la population se retrouve horriblement déformée des suites du virus (les Jokers) et une partie encore plus faible se trouve doté de super-pouvoirs (les As). Le monde se retrouve ainsi modifié, mas pas trop, par l’apparition de « super-humains ».
Le premier volume de la série propose des nouvelles retraçant l’arrivée du virus sur Terre, les premiers sur-humains et l’histoire des États-Unis jusqu’au début des années 80. L’histoire du monde est peu modifié par l’arrivée du virus, seul change les enjeux de nombreux événements historiques : guerre froide, chasse au sorcières aux États-Unis (qui touche les communistes mais également les As), les années 60-70 avec les mouvements citoyens pour les droits des Jokers, puis la starification des As. La présence sur Terre d’un extraterrestre (à apparence humaine) télépathe, le Dr. Tachyon, est certes un événement également important mais qui ne modifie pas plus la donne.
L’ensemble des nouvelles s’intéressent à des individus touchés par le virus (dans la majorité des cas des As) et les personnages principaux de plusieurs nouvelles ré-apparaissent comme personnages secondaires dans les nouvelles suivantes. Le recueil m’a bien plus et l’univers créé évite, ce que je craignais, la surenchère héroïque en proposant des histoires où les protagonistes ne sont pas « en collants » en permanence et occupés à lutter contre des menaces globales. Le narrateur (car j’ai « lu » Wild Card 1 en livra audio) est très agréable à écouté et donne un relief agréable aux histoires.
Bref ! J’ai beaucoup aimé et je vais sans aucun doute lire/écouter prochainement le tome 2.

The Windup Girl

The Windup Girl se déroule en Thaïlande au (selon Wikipedia) 23em siècle. Notre ère du pétrole facile, connu sous le nom « d’expansion », est finie, et l’énergie nécessaire au fonctionnement des sociétés, rare , est produite au travers de l’ingénierie génétique (des sortes d’éléphants géants faisant tournés des dynamos, piles). Les manipulations génétiques des « callories company » ont libéré des virus et des plantes OGM qui ont éradiqué la nature telle que nous la connaissons aujourd’hui.

C’est dans ce contexte, dans la capital d’un royaume thaï toujours souverain grâce à une précieuse banque de semence, que le roman propose de suivre quatre personnages dont les actions vont profondément modifié l’équilibre du royaume. Cet équilibre est un jeu dangereux entre le royaumes et les « callories company » et, à l’interne, le palais et les ministères de l’environnement et du commerce. Les quatre personnages sont: un représentant des « callories company », un réfugié chinois, une membre du ministère de l’environnement au loyauté croisée et une « Windup Girl », une humaine OGM d’origine japonaise programmée pour servir.

Le roman est complexe mais propose une vision intéressante, mais terrifiante, du futur. En plaçant son roman en Asie, Bacigalupi présente également un seting inhabituelle dans les romans d’anticipation anglophone. The Windup Girl a gagné un prix Hugo amplement mérité.

Gromovar a également beaucoup aimé !

Lu dans le cadre du challenge fin du monde.