Le vendeur de sang

Premier livre d’une série de livres en rapport avec la Chine que je dois lire pour un cours. D’emblée, je dois dire que si le vendeur de sang se lit facilement ce n’est pas un livre qui m’a plut.

Il raconte l’histoire de Xu Sanguang, de sa jeunesse jusqu’à l’âge de ses 60 ans. Ce Chinois de classe modeste, se mariera, aura trois enfants (dont un bâtard qui n’est pas de lui, mais cela il ne le sait pas au départ) et traversera l’histoire chinoise de la seconde moitié du XXe siècle. La grande constance de sa vie, c’est que à chaque problème (disette, maladie, etc.), il ira vendre son sang, le liquide qui le relie à ses ancêtres.

Ce roman est avant tous une chronique de la vie ordinaire d’un Chinois de classe modeste. Elle est ponctuée du petits évènements tragico-comiques. Objectivement le roman est plutôt bon; une fois de plus, il ne m’a pas vraiment plus.

Krik? Krak!

« Krik? » demande le publique, « Krak! » répond le conteur avant de commencer son histoire. C’est par ces deux mots que commence la narration d’une histoire à Haïti, et c’est par ces deux mots que Edwidge Danticat a décidé de nommer son recueil de nouvelles. Des nouvelles qui nous parles de Haïti et des femmes. L’écriture puissante de Danticat et les thèmes qu’elle aborde font que chaque nouvelle est un coup de point que l’on reçoit. Un recueil fort donc, mais d’une beauté sublime et d’un écriture limpide et évocatrice.

« Children of the sea » narre le destin tragique d’un boat people perdu en mer et de sa petite-amie restée à Port-au-Prince, alors qu’une sanglante révolution vient d’avoir lieu.

« Nineteen Thirty-Seven » raconte les derniers jours d’une femme emprisonnée, le destin de sa fille, et le rituel secret qui les lient.

« A wall of fire rising » suit la vie familiale d’une famille pauvre, de l’amour d’une mère pour son fils jusqu’au rêve impossible d’un père sans estime de soi.

« Night Women » : la vie d’une mère et prostituée dans sa « cabane » à la fois lieu de vie avec son fils le jour et lieu de travail la nuit.

« Between the pool and the gardenias » : une femme, employée domestique à Port-au-Prince, trouve un nourrisson abandonné, elle le prend, il meurt, son amour pour lui aura de tragique conséquence pour elle.

« The missing peace » : une femme à la recherche de sa mère, un village et son charnier, une adolescente qui devient femme. Une histoire de maturité et de tragédie.

« Seeing things simply » : une adolescente pose nu pour une peintre française. Une plongée dans les mentalités haïtiennes et dans l’estime de soi d’une femme en devenir.

« New York day women » : une Haïtienne à New York voit sa mère dans la rue, elle la suit et découvrira un pan de la vie de sa mère qu’elle n’aurait jamais soupçonné.

« Caroline’s wedding » : une longue nouvelle qui narre les préparations du mariage d’une américaine d’origine haïtienne, ses relations avec sa mère et sa sœur, née en Haïti. Une nouvelle sur la perte d’une fille, sur la transmission de l’identité et, quelque part, sur l’exil et la nature humaine.

« Epilogue: Women like us » : un épilogue en forme de plaidoyer pour l’écriture et la mémoire ancestrale.

A concise Chinese-English Dictionary For Lovers

A concise Chinese-English Dictionary For Lovers est le journal de Z. (tant son nom est imprononçable par les Anglais) une jeune chinoise de 23 ans que ses parents ont envoyé à Londres pour qu’elle y apprenne l’anglais. Là, elle tombe amoureux d’un sculpteur de 20 ans son ainé et découvre à travers lui la liberté et un type de vie qu’elle n’a jamais connu en Chine. Un voyage, seule, à la découverte de l’Europe terminera sa maturité.

L’ouvrage est écrit sous forme de journal intime, dont l’anglais s’améliore au fil du temps, sur treize mois. Chaque chapitre débute par la définition d’un mot du vocabulaire anglais.

A concise Chinese-English Dictionary For Lovers est un livre divertissant et intéressant, on y voit le choc culturel causé par la rencontre de deux modes de vie différents, et au final l’enrichissement que chacun peut y trouver. Une lecture plaisante.

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Jazz

Un homme marié de cinquante ans tire sur son amante de seize ans lors d’une fête, personne n’entant le coup de feu, la fille ne dis rien pour laisser le temps à son amant de fuir, au matin elle est morte.

A partir de ce fait divers Toni Morrison a écrit un roman qui fait maintenant partie de mon top 4 des meilleurs livres que j’ai eu l’occasion de lire. Jazz narre l’histoire des différents protagoniste de ce fait divers (le mari, sa femme, l’amante, la meilleurs amie de l’amante, etc.), touchant pour cela aux moments importants de l’histoire afro-américaine du début du siècle dernier (La grande migration, la vie à Harlem dans les années 20, le Jazz, etc.). Le tout narré par un narrateur inconnu qui suppose l’histoire, qui se trompe, qui rectifie; alors que sa narration devient comme un morceau de Jazz, donnant la voix à plusieurs instruments (les protagonistes de l’histoire) et capable de change à chaque lecture. Car, comme le narrateur le dis de lui même à la fin du livre, mais cette phrase peut s’appliquer au roman égallement : « Say make me, remake me. You are free to do it and I am free to let you because look, look. Look where your hands are. Now ».

Un seul mot : magistrale.

Wizard of the crow

Difficile de résumer Wizard of the crow tant ce roman est dense (plus de 700 pages quand même). Il narre l’histoire d’un pays d’Afrique imaginaire (The free Republic of Aburiria) dont le dirigeant est un dictateur, anciennement soutenu par l’occident (guerre froide oblige) et qui doit gérer à la fois les troubles dans son pays (des rebelles), les relations avec l’étranger (et notamment la banque globale) et les luttes intestines de ses ministres. Le tout alors que le dirigeant recherche des fonds pour lancer « marche vers le paradis », la construction d’une nouvelle tour de Babel.

On suit principalement l’histoire de Kamiti, un africain féru de spiritualité, diplômé d’une université indienne, et sans emploi, qui pour échapper à la police un soir ou il faisait la manche invente un personnage fictif (le Wizard of the Crow du titre) . Ce dernier prendra de l’ampleur et le fera rencontrer tous le gratin du pays, ainsi que jouer un rôle important dans les événement politique de la nation. Il est accompagné par Nyawira, une jeune femme membre d’un mouvement de rébellion.

Le roman se rattache sans peine au courant du réalisme magique, et de nombreux éléments fantastiques viennent ponctuer le récit (un ministre s’est fait agrandir les yeux pour devenir les « yeux du dirigeant » et mieux voir ses ennemis, le dirigeant gonfle et perd l’usage de la parole, etc.). Tout ces éléments servant à mettre en avant les différents éléments de l’Afrique contemporaine. Wizard of the crow est vraiment un roman excellent, très riche et agréable à lire. Le seul reproche qu’on pourrait lui faire et de contenir certaines longueurs; longueurs qui ne m’ont personnellement pas gênées mais qui pourrait en rebuter certains.

Hullabaloo in the Guava Orchard

Hullabaloo in the Guava Orchard me fait furieusement penser à Como agua para chocolate (Les épices de la passion en français) de Laura Esquivel. De ce roman indien se dégage en effet une ambiance proche du réalisme magique.

Hullabaloo in the Guava Orchard narre l’histoire de Sampath Chawla, jeune Indiens un peu mou de 20 ans, qui un beau jour décide de quitter l’appartement familiale pour aller s’installer sur les branches d’un « arbre à Guava ». Sa famille le rejoint bientôt et monte un petit business autour de sa prétendu sainteté qui attire rapidement des pèlerins venus de l’Inde toute entière. Si l’on ajoute à cela sa mère, obnubilée par la cuisine, son père, obnubilé par l’argent, et sa soeur, obnubilée par l’amour, des singes ivres et des fonctionnaires peu efficaces, on obtient un mélange des plus drôles.

Hullabaloo in the Guava Orchard forme, à un autre niveau de lecture, égallement une satyre de la société indienne; que cela soit au niveau des coutumes des ses habitants, de la stupidité de ses élites, ou encore de l’inefficacité de son administration. Au final une lecture courte (le livre fait à peine 200 pages), drôle et agréable.

Babyji

Babyji est un roman de « coming of age1 » se déroulant de le Delhi de la fin des années 80. Anamika est une adolescente de 16 ans appartenant à la caste des brahmanes. Anamika est une des meilleurs élèves de Delhi, elle est « prefect » dans son lycée, elle adore la physique, mais surtout Anamika se cherche. Elle découvre peu à peu sa lesbianité au travers de plusieurs aventures interdites. Avec une femme d’âge mur, avec l’employée de maison de caste inférieur, avec une camarade d’école, Anamika papillonne et s’interroge sur le sens de sa vie et de la Vie. Elle s’inspire pour cela de ces cours de physiques.

Alors qu’Anamika se découvre, l’Inde vit une petite révolution : la prise de mesures de discrimination positive envers les basses castes met le pays en ébullition. Des adolescents appartenant aux hautes castes s’immolent par le feu pour protester. La tentation d’étudier à l’étranger, les USA, est également grande.

Babyji met en parallèle l’arrivée à maturité d’une adolescente dont les préférences sexuelles sont fortement réprimé par la morale, et un pays dont le système de caste est peu à peu remis en question.

Le roman est très bien écrit et très bien maitrisé. Anamika a des aires de Lolita indienne. Franchement, au début le roman ne me plaisait pas plus que cela, c’est dans sa seconde partie que j’y ai découvert toute sa dimension politique pour finalement ressortir de ma lecture avec un sentiment d’avoir lu une très bon livre. Si vous aimez le genre « coming of age », vous ne pourrez qu’aimer ce roman, sinon vous y trouverez de bonne chose également, bien que le côté très sensuelle de l’histoire puisse en déranger certain.

1. Si vous savez comment dire « coming of age » en français et/ou espagnol, laissez un commentaire je suis intéressé !

El pintor de batallas

Étrange roman que el pintor de batallas, écrit par un ancien reporter de guerre, Pérez-Reverte, il narre l’histoire de Faulques un ancien photographe de guerre. Ce dernier a abandonné son métier, et c’est réfugié dans une vielle tour où il peint une fresque représentant la guerre sous toutes ces formes.

Un beau jour un ancien soldat qu’il a photographié durant la guerre de Yougoslavie se présente à lui, et lui annonce qu’il vient pour le connaitre d’avantage et le tuer pour se venger des conséquences de la photo. Début ainsi une discussion entre les deux hommes, entrecoupée de la montée des souvenirs de Faulques. Elle permet au lecteur de découvrir les nombreuses fêlures de la vie de Faulques, dont nottement la mort de son grand amour : Olvido (dont le nom est chargé d’un symbolisme évident).

El pintor de batallas touche à un des grand mystère de l’être humain : sa cruauté. Le roman entrecroise les réflexions sur la guerre, la nature humaine, la culpabilité, la photographie, la peinture et la perception du réel. C’est un roman fort, profond qui est peut-être bien, d’une certaine manière, le plus aboutit de Pérez-Reverte. Pourtant l’ai-je aimé ? Difficile à dire, ce n’est pas mon préféré de cette auteur; il se dégage de ce roman une pesanteur, une profondeur et une violence retenue peut-être trop importante pour que je puisse vraiment dire que je l’ai aimé. Il reste néanmoins une lecture forte qui marque son lecteur.

Inca 1 : Princesse du soleil

Amoureux des romans historiques à la « Christian Jack » bienvenue !

En effet le premier tome de la sèrie Inca (qui en compte 3) retrace la chute de l’Empire Inca. La trame historique correspond bien au souvenir que j’en ai. On suit ainsi deux personnages : Annamaya, l’indienne des basses terres aux yeux bleus qui capturée par les Incas devient la dépositaire du savoir de feu l’Inca, et Gabriel, batard espagnole qui rescapé des gèoles de l’Inquisition se joint à Pizzaro dans son entreprise de conquête du Pérou.
Princesse du soleil suit ainsi la guerre fratricide en Athualpa et Huacar pour le contrôle de l’Empire, puis l’arrivée des Espagnols et la capture de l’Inca Athualpa au main de ceux-ci. Le tout matiné d’une histoire d’amour qui semble impossible en devenir et d’une touche de fantastique qui semble bien suivre les sources historiques sur la période qui mentionnent de nombreux présages ayant précédé la fin de l’Empire des quatres directions : l’Empire Inca.
La lecture est mal fois fort agréable et l’histoire m’a bien accroché. Le tout maintenant va être de trouver le temps de lire la suite….