Au départ il y a un constat, à la fois personnel et confirmé par les statistiques française disponible sur la santé mental : les hommes ont beaucoup moins recours à la psychothérapie que les femmes.
A partir de là Maud Le Rest propose, avec Tu devrais voir quelqu’un, une réflexion en trois temps sur les raisons et les effets de cet état de fais. L’essai s’ouvre sur une réflexion sur ce qu’est la psychologie, ce que les hommes en savent et les effets que cette vision a sur les hommes et sur les femmes qu’ils cotoient.
La réflexion se poursuit sur une tentative d’explication du désamour des hommes pour la santé mentale. Elle prend la forme d’un constat : la masculinité valorisée par la société pousse les hommes à ne pas se connecter à leurs émotions, à valoriser des amitiés masculines basées sur la compétition et qui ne forment un espace où parler de sentiments. Ce « rôle » de care revient du coup aux femmes dont la socialisation les pousses à « prendre soin des autres » avec des conséquences sur leurs santés mentales à elles aussi.
Finalement, Le Rest met en avant plusieurs éléments socialisateurs qui exacerbent le problème : les normes de couple (et notamment le rôle de l’argent), le mythe de l’homme parfait et l’influence de la pop culutre.
Tu devrais voir quelqu’un est un essai très intéressant dont j’ai apprécié la lecture. La question de savoir si j’aurai été réceptif à ses arguments il y a quelques mois / années en arrière se pose, comme de savoir si ceux qui auraient besoin de le lire, les hommes, le liront.