Après le tome 1 (attention spoilers inside), j’étais très impatient de lire la seconde partie de Latium.
Disons le d’emblème, pour moi ce gros roman en deux parties (tant le tome 1 ne va pas sans le tome 2) est une vraie réussite et, dans mon panthéon personnel en tous, cas il prend clairement sa place à côté d’Hypérion, du cycle de La Culture ou des Robots d’Asimov; trois œuvres auxquelles la lecture de Latium fait penser par moment.
Si le premier tome de Latium présente les deux protagonistes que sont Plautine et Othon, et où une grosse partie de l’intrigue se déroule à l’intérieur même de l’esprit des ces deux puissantes IA, le second tome est plus porté sur « l’extérieur » car l’action se déplace de l’intérieur des deux IA (aussi bien intérieur physique que mental, on parle ici quand même de deux gigantesques nefs spatiales) vers l’extérieur.
Le centre du pouvoir du Latium déjà, gigantesque cité baroque où « vivent » les puissantes IA qui ont survécut à la disparition de l’humanité, mais également le lieux de vie de nombreuses sous-IA abandonnées par leurs créateurs, sciemment ou à la mort de celle-ci, et qui forme la lie de la société des Intelligences. Mais l’histoire se déploie aussi sur Mars et dans l’espace jusqu’à une conclusion qui réponde aussi bien aux questions traitant de la disparition de l’humanité, son éventuels survies et son devenir.
Latium est non seulement une histoire prenante et bien écrit, mais c’est aussi une puissante réflexion sur le libre arbitre, l’évolution de l’intelligence artificiel : une intelligence peut-elle, par exemple, resté une quand elle devient tellement grande, tellement puissante, qu’elle en devient capable de gerer de nombreux processus en même temps, une réflexion sur les trois lois de la robotique d’Asimov qui les poussent dans ses retranchement, etc.
Le roman malgré sa grande force n’est pas exempt de quelques défauts (pour ceux qui l’ont lu le côté « Deus Ex Machina » d’Anaximendre par exemple, le côté un peu « GrosBill » de la fin, avec pour moi une conséquence de cette fin non poussée à sa conclusion logique), il n’en reste pas moins que Latium est une fresque d’une très grande force aussi bien narrative que par l’ampleur de ses réflexions.
C'est GrosBill et non grosbille
Dans les années 1980, à l'école normale supérieure de la rue d'Ulm, un joueur parisien de AD&D, surnommé « Le Gros Bill », se faisait remarquer par sa manière très peu subtile de tricher dans le seul but d'acquérir un personnage surpuissant. Personne ne restait dupe longtemps, mais cela ne l'empêchait pas de continuer à annoter sa fiche de personnage pour améliorer ses statistiques. (Wikipedia).
Sinon merci pour cette sympathique chronique !