La nuit du faune de Romain Lucazeau

La nuit du faune est plus un conte philosophique de science-fiction qu’un roman. Se basant sur les connaissances astronomiques de notre univers il lance ses protagonistes, et avec eux le lecteur, dans un fol voyage vers le centre de notre galaxie…

Tous débute sur notre Terre dans un futur lointain qui a vu toutes traces de notre civilisation effacées par l’activé géo-physique de la planète, de même pour la civilisation suivante. Un membre de la race sentiente peuplant alors la Terre, un faune, se rend au sommet d’une montagne où se terre Astrée. Astrée est survivante de la race humaine qui, depuis des éons, vit ici sous la forme d’une petite fille. L’arrivée du faune va la tiré de sa routine et elle se lance dans un voyage au cœur de notre galaxie afin  de lui montrer le destin des races pensantes….

Débute alors un voyage qui interprète les observations astronomiques à travers le prisme d’un univers où la vie est partout présente, prenant des formes diverses et évoluant selon le degré d’avancement des civilisations.

La nuit du faune est un récit puissant et bien écrit qui propose une réponse vertigineuse à la question de l’origine et du devenir de la vie dans l’univers.

Latium T.2

Après le tome 1 (attention spoilers inside), j’étais très impatient de lire la seconde partie de Latium.
Disons le d’emblème, pour moi ce gros roman en deux parties (tant le tome 1 ne va pas sans le tome 2) est une vraie réussite et, dans mon panthéon personnel en tous, cas il prend clairement sa place à côté d’Hypérion, du cycle de La Culture ou des Robots d’Asimov; trois œuvres auxquelles la lecture de Latium fait penser par moment.
Si le premier tome de Latium présente les deux protagonistes que sont Plautine et Othon, et où une grosse partie de l’intrigue se déroule à l’intérieur même de l’esprit des ces deux puissantes IA, le second tome est plus porté sur « l’extérieur » car l’action se déplace de l’intérieur des deux IA (aussi bien intérieur physique que mental, on parle ici quand même de deux gigantesques nefs spatiales) vers l’extérieur.
Le centre du pouvoir du Latium déjà, gigantesque cité baroque où « vivent » les puissantes IA qui ont survécut à la disparition de l’humanité, mais également le lieux de vie de nombreuses sous-IA abandonnées par leurs créateurs, sciemment ou à la mort de celle-ci, et qui forme la lie de la société des Intelligences. Mais l’histoire se déploie aussi sur Mars et dans l’espace jusqu’à une conclusion qui réponde aussi bien aux questions traitant de la disparition de l’humanité, son éventuels survies et son devenir.
Latium est non seulement une histoire prenante et bien écrit, mais c’est aussi une puissante réflexion sur le libre arbitre, l’évolution de l’intelligence artificiel : une intelligence peut-elle, par exemple, resté une quand elle devient tellement grande, tellement puissante, qu’elle en devient capable de gerer de nombreux processus en même temps, une réflexion sur les trois lois de la robotique d’Asimov qui les poussent dans ses retranchement, etc.

Le roman malgré sa grande force n’est pas exempt de quelques défauts (pour ceux qui l’ont lu le côté « Deus Ex Machina » d’Anaximendre par exemple, le côté un peu « GrosBill » de la fin, avec pour moi une conséquence de cette fin non poussée à sa conclusion logique), il n’en reste pas moins que Latium est une fresque d’une très grande force aussi bien narrative que par l’ampleur de ses réflexions.

Latium T.1

Premier tome d’un gros roman en deux parties, Latium est une fresque spatiale futuristique née d’une uchronie.
Attention un peu de spoils possible dans cette chronique !
Au niveau de l’uchronie : l’invasion des Huns est repoussée par l’Empire romain qui se réorganise alors afin de latinisé les tribus germaniques et favorisés les Romains dans l’armée. Cela permet à l’Empire de ne pas chuter et, plusieurs siècles plus tard, de devenir la puissance dominante de la planète. La pensée grec et romaine (et donc le latin et le grec) devenant les piliers culturels de la planète.
Voila pour la base, maintenant Latium se déroule dans le futur, après que l’humanité ait commencé à se répandre dans le système solaire et ait développé des automates pensant pour les assister. Mais voila qu’un jour l’ensemble de l’humanité disparait; une maladie très virulente tue l’ensemble des humains en détruisant de manière irrémédiable leur génome (empêchant ainsi une résurrection via des techniques génétiques). Les automates, dont le fonctionnement de base est régi par les célèbres lois de la robotique d’Asimov, se retrouvent livré à eux même; créatures pensantes poussés à servir et protéger des maîtres disparus.
Après une période d’adaptation où bon nombre d’automates deviennent fous, les survivants se développent en devant de gigantesques nefs spatiales se donnant pour mission de défendre l’espace humain dans la galaxie contre les races barbares (que leur programmation ne permet pas de tuer) qui la menace. Afin de gagner du temps les IA créent le Limes, une frontière dans l’espace où tous les systèmes solaires sont détruits afin de former une zone infranchissable en l’état technologique des peuples vivant au delà.
Le roman se concentre sur l’histoire de deux IA vivant en marge de la société formée des anciens automates au service des humaines : Plautine et Othon. Là ou Plautine dérive dans le grand vide spatiale, toutes ses fonctions en sommeil, Othon est exilé dans un système solaire périphérique où, après avoir « libéré » les différentes sous-IA qui permette à la nef de fonctionner, il a développer une race d’hommes-chiens afin de pouvoir contourner les lois de la robotique qui l’empêche de lutter efficacement contre les barbares.
Lorsque Plautine se réveille suite à la réception d’un « message » qui laisse penser que l’humanité n’est peut-être pas éteinte, elle est fragmentée et subit un conflit interne entre ses différents composant. Appelant son ancien allié Othon, un partie d’elle même fait aboutir son propre plan pour s’affranchir des lois de la robotique.
Le premier tome de Latium est entièrement centré sur les deux IA, leur passé, présent et évolution. A l’image d’une pièce de théâtre classique, Romain Lucazeau dévoile un roman passionnant, bien écrit  et qui, pour une fois, mérite clairement la comparaison fait sur le quatrième de couverture avec Dan Simmons et Iain M. Banks.
Arrivé à la fin de ma lecture, je n’ai qu’une hâte pouvoir me plonger dans la seconde moitié du roman !