La malédiction d’Old Haven est un roman étrange. Bien écrit, il est sortit dans une collection pour adolescent mais ceux-ci risquent de ne pas avoir la culture nécessaire afin d’en comprendre toutes les subtilités. Mais en même temps ce n’est pas dramatique car l’histoire n’a pas besoin que ces subtilités soient comprises pour l’être.
Ainsi donc, le lecteur suit les péripéties de Mary, une orpheline de 17 ans qui découvre le monde après être sortie du couvent/orphelinat où elle a été élevée. Le monde parlons en : il s’agit de l’Amérique du Nord des années 1720. Mais une Amérique du Nord bien différente du notre monde. Des dragons y vivent, la sorcellerie existe, un Empereur, aidé par l’Inquisition, règne sur l’Amérique du Nord, des femmes y vénèrent des entités anciennes et aliens, et la technologie y est plus développée que dans la réalité historique (les automates par exemple.)
Mary part donc à la découverte du monde et devra rapidement faire face aux secrets de ses origines. Elle découvrira ainsi peu à peu l’histoire du village d’Old Haven, les secrets de ses origines, la sorcellerie, et sera amener à jouer un rôle majeur dans l’histoire du continent. Tous cela alors que de nombreuses personnes la traquent et la recherchent. Le livre est ainsi écrit comme un journal intime, écrit à postériori, narrant ces évènements.
Si l’histoire est plaisante à lire, elle souffre, à mon avis, d’un manque de fluidité dans les transitions entre les différents évènements qui y sont narrés. Par contre le patchwork improbable d’inspirations utilisé par Fabrice Colin prend très bien. Et ce n’était pas gagné; parmi les inspirations que j’ai pu identifier, et je suis sur d’en avoir manquées plusieurs, il y a l’œuvre de Lovercraft (extrêmement présentant), les mythes américaines (Jack O’Lanterns, par exemple), l’anime Cobra, Batman, les sorcières de Salem, etc.
Au final, donc, un livre, certes parfois un peu décousu et souffrant de certaines faiblesses (notamment dans la première partie), inventif, agréable à lire et plus profond qu’on ne pourrait le croire.