Dark State

Second tome de la seconde série des Princes-Marchands, Dark State reprend là ou Empire Game s’est arrêté : deux mondes parallèles, le notre avec un système de surveillance des citoyens très développé et celui parallèle où une version alternative des États-Unis s’est libéré il n’y a que quelques décennies d’un régime monarchique.
Les deux superpuissances sont des puissances nucléaires, et l’une des deux abritent les survivants du Clan, des personnes ayant la capacité naturelle de pouvoir se déplacer entre les mondes. Alors qu’un contact a eu lieux entre les deux puissances / mondes, démarre alors un jeu complexe dont l’enjeux ultime est d’éviter un conflit nucléaires entre les deux « empires ».
Mais derrière cet enjeux se cachent de nombreux autres enjeux : un conflit interne de succession qui se dessine dans le monde parallèle, le risque de voir les monarchies européennes tenter de reprendre pied en Amérique, l’allégeance de Rita (l’espionne américaine) entre sa famille d’adoption (anciennes taupes soviétiques aux Etats-Unis), son pays et sa famille biologique (le Clan), les tensions internes aux gouvernements américains et, dans un monde parallèle dévasté une menace plus ancienne encore qui se réveille….
Tous ses éléments se combinent pour former un roman à mi chemin entre le thriller d’espionnage et le roman de science-fiction. Dark State se lit d’une traite et tient son lecteur en halène. Le fin tient de plus de l’art assumé du cliffhanger, je veux la suite maintenant !

Rouge Toxic

La collection Naos (destiné à un publique jeune adulte / ado) publié un roman de Morgane Caussarieu, situé dans le même univers que ses deux autres romans « adultes » (des personnages de ces derniers sont d’ailleurs de la partie).
Pour résumé simplement Rouge Toxic il faut imaginer la trame d’un roman de vampires ados « classiques » (genre Twilight & Co) passé à la batte de baseball et avec comme moto : « les gentils vampires cela n’existe pas ». C’est gore, violent et, dirais-je, à ne pas mettre dans la mains des lecteurs les plus jeunes et impressionnable, mais à mettre dans les mains de tous les autres.
Le roman suit deux « ados » : Barbara, que ses proches appelle « Barbie », la quinzaine, orpheline et qui vit à San Francisco avec son parrains. Plutôt la weird du lycée, mais qui semblerait parfaitement normal si ce n’est qu’elle ne vit pas sous son vrai nom, qu’elle a des tendance dépressive et une maladie dont elle ne connait pas le nom (mais sans symptôme visible) et que son parrains semble vouloir protéger à tous prix d’un danger inconnu.
Faruk lui c’est une gueule d’ange, mais c’est surtout un vampire, un prédateur de deux cents ans dans un corps d’ado; violent, sans aucuns scrupule et mortel. Lorsque le parrain de Barbie réussit à le convaincre de veiller sur elle il va au lycée (avec l’aide d’un produit lui permettant de sortir le jour).
A partir de là s’il y a bien de l’amour dans l’aire, il y a surtout du sang, des morts (beaucoup de morts) et un destin pour les deux qui bien que ressemblant à « ils vécurent heures à jamais » est surtout fait de conspirations, de violence et de moralité douteuse.
Bref Rouge Toxic prend à rebours avec malice et plaisir le classique « un vampire au lycée » et c’est très réussi.

The man from the Diogenes Club

Recueil de nouvelles formant une sorte de roman publié en 2006 et sortie en version augmentée (deux nouvelles / chapitres de plus) en 2017, The man from the Diogenes Club est à la fois un recueil d’histoires de type « détective de l’étrange » et une uchronie de la série Anno Dracula (de Kim Newman également) dans le sens que le lecteur y retrouvera certains personnages mais dans une version où Dracula n’a pas pris le contrôle du Royaume Uni.

Le lecteur suivra, dans cet opus, les enquêtes de Richard Jeperson, un membre du Diogenes Club (un club chargé de protéger le Royaume Uni contre les menaces d’origines surnaturelles) et qui est actifs de 1960 à nos jours.

Organisé de manière chronologique, le recueil regorge d’enquêtes variées : voyage sur la Lune, dans un train hanté, dans une petite ville britannique, dans un cimetière, etc.

 The man from the Diogenes Club m’a beaucoup plus et montre, si besoin est, la maitrise d’écriture de Kim Newman. Le lecteur attentif trouvera même des clins d’œil à d’autres de ses écrits (une certaine Genévrière fait même un bref passage dans une des nouvelles, par exemple).  Je suis maintenant curieux de découvrir les autres nouvelles du même cycle.

L’ordre du labyrinthe

Les Moutons électriques poursuivent leur objectif de publier l’œuvre de Lisa Goldstein, écrivaine américaine pas (ou peu ?) traduite par chez nous avant (message perso pour l’éditeur : vous ne voudriez pas vous pencher sur les textes de Charles De Lint ?). Avec L’ordre du labyrinthe, les Moutons propose un texte d’Urban Fantasy fort sympathique.
Molly Travers a été élevé par sa tante à la mort de ses parents, elle ne se connait aucune autre famille et vit de job d’intérims. Lorsqu’un détective privé vient la voire en prétendant travailler pour un autre membre de sa famille elle se lance dans la découverte de son histoire familiale. Une histoire qui, passant par l’Angleterre, semble liée à une famille de magiciens et d’illusionnistes ayant parcouru les États-Unis au début du XXe siècle et d’un mystérieux ordre de spiritistes : l’ordre du labyrinthe.
Promenant le lecteur de révélation en révélation, en même temps que son personnage principale, L’ordre du labyrinthe donne à lire une histoire fort sympathique où illusions, magies et révélations sont liés. Un roman montrant bien la richesse du genre de l’Urban Fantasy.

Time travel a history

Pour changer j’ai envie en ce moment de tenter de lire un peu plus de livre d’analyses et de réflexions, j’ai donc commencer par Time travel a history de James Gleick : un ouvrage qui, comme son titre l’indique, traite du voyage dans le temps.
James Gleick discute, au long des différents chapitres de son essaie, de la manière dont l’idée de voyage dans le temps est apparue, d’abord via la littérature (avec H. G. Wells) mais aussi dans l’aire du temps et dans la science.
La naissance de l’idée de voyage dans le temps, la manière dont le temps était perçu mais aussi les tentatives de se projeter vers le futur (la mode des « time capsule » par exemple) sont longuement discutées.
La manière dont la physique mais aussi la philosophie se sont emparées des discussions sur la plausibilité des voyages dans le temps est également abordé.
Finalement la littérature, avec quelques œuvres classiques qui ont modifié la manière dont ont été pensé le voyage dans le temps (Wells, Heinlein, Asimov, par exemple) sont abordé mais aussi l’écriture en elle même comme mode de voyage dans le temps (avec, par exemple Proust).
Au final Time travel a history est un essaie intéressant mais dont je ressort de la lecture avec un sentiment de rendez-vous manqué. Je vois deux raisons à cela, la première est une lecture pas mal entrecoupée de pauses qui n’ont pas facilité mon immersion, la deuxième est sans doute une attente de ma part qui ne correspond pas à ce que l’essaie propose : j’aurais souhaitez d’avantage de discussion sur les voyages dans le temps dans les fictions (livres, filmes, séries, etc.) et de la manière dont celles-ci ont évolué par rapport à la science et la société, et sur le traitement des paradoxes, de lignes temporelles, etc. Ce que Time travel a history ne fait que peu.
Il n’en reste pas moins un livre sans doute incontournable pour penser certains aspects du voyage dans le temps et le remettre d’un contexte d’histoire des idées et des mentalités.

The Will to battle

Troisième tome de la tétralogie Terra Ignota de Ada Palmer, The will to battle est un roman dense dont il est difficile de parler sans dévoiler en partie l’intrigue des deux premiers tomes.
L’utopie qu’est notre planète au XXVe siècle est en effet en train de s’écrouler, après les révélations des tomes précédents les différents « groupes » qui ont remplacé les nations se regardent en chien de faïence et la guerre semble inévitable. Le lecteur suit les tentatives pour éviter, ou du moins retarder, le conflit.
Toujours servi par un narrateur dont l’objectivité et la santé mentale sont douteuse, le roman plonge dans les méandres de la politique du future, avant un final à la fois logique, abrupte et assez surprenant.
Oscillant entre discussion de philosophie politique, de jeu d’alliance, du poids du passé et de la meilleure manière d’organiser politiquement une société mondiale, ainsi que de sauver le futur lors d’un conflit pouvant potentiellement mener à la fin de la race humaine, The will to battle est un roman vertigineux. Le lecteur étant maintenant familier de l’organisation sociale du XXVe siècle, Ada Palmer peut alors développer d’avantage son propos.
Souffrant peut-être de quelques longueurs et d’une narration qui camoufle sous les oripeaux de la fiction des discussions de philosophie politique, The will to battle reste pour moi un roman marquant qui par son propos, sa richesse et sa complexité le font se rapprocher de classique tel que Dune ou Hypérion.

Le marteau des sorcières

Troisième tome de l’excellente série du bâtard de Kosigan, Le marteau des sorcières déplace l’intrigue à l’est, en Germanie, à Cologne pour être précis. Alors que l’intrigue parallèle qui se déroule à la fin du XIXe / début du XXe siècle, et qui met en scène le descendant de Kosigan, prend de l’ampleur.
Dans le monde médiévale où magie et êtres féeriques existent et sont pourchassés par l’Eglise, Cologne est la proie à une chasse aux sorcières virulente menée par l’Inquisition qui tente, sans grand succès de mettre la mains sur un groupe de sorcières particulièrement puissante. Kosigan est sa troupe de mercenaires sont à Cologne afin d’œuvrer au prompt départ de l’inquisiteur dont la présence met à mal les nerfs des puissants de la ville et son économie. Mais Kosigan a des motifs plus personnel pour être à Cologne : il cherche à en savoir d’avantage sur son passé. Bien évidement, il va se retrouver pris entre plusieurs groupes aux intérêts parfois convergents, souvent divergent, et avoir, peut-être, les yeux plus gros que le ventre.
En cette fin du XIXe / début du XXe siècle la magie n’est plus que mythes et légendes, mais le descendant de Kosigan découvre peu à peu que tous cela n’est que mensonges et que deux conspirations sont à l’œuvre afin de cacher l’existence de la magie.
Alors que tous s’accélèrent, à la fois pour Kosigan et pour son descendant, les événements de Cologne sont peut-être la cause directe des événements qui ont lieu à l’aube du XXe siècle…
Histoire en deux parties, Le marteau des sorcières ne propose pas une trame terminée, ce troisième tome est toujours aussi bien, se permet un clin d’œil à la nouvelle parue dans l’anthologie des Imaginales 2018, et me laisse avec l’envie urgente de lire et connaitre la suite !

Oracles

Second tome de la trilogie Town (après Tueurs d’anges), Oracles, de manière très maligne, se déroule en fait avant l’apocalypse décrit dans le premier tome. Il présente, par avancé temporelle successive, la vie de Oxyde, le jumeau astral d’Élias (un des personnages centraux de Tueurs d’anges) .
Sorcier puissant, puisque, comme son jumeau, amené avec le temps à développer tous les pouvoirs, Oxyde débute dans la vie avant tous comme un jeune homme un peu paumé qui un soir où la vie est plus sombre que d’habitude fait un pacte avec Lucifer.
Commence alors une vie fait à tenter d’éviter son destin, à rabibocher son karma abimé et à retrouver le premier des déchus afin de corriger l’erreur de jeunesse. Débute aussi une vie tissée de rencontre, dont celle avec une sorcière aux dons rares, mais au Karma très sombre…
Sur le fond de montée de la crainte du monde magique face à des signes qui semblent indiqués de grands changement, Oxyde vit sa vie d’exorciste obsédé par les anges et tentant de comprendre son rôle, son passé et son futur.
Oracles est de l’Urban Fantasy de qualité, un roman qui donne des clefs pour comprendre le chemin vers l’apocalypse, qui ne donne pas toutes les réponses, qui réunit les différents textes de l’autrice via des clins d’œil tout en restant claire pour celui qui ne lirait que celui là, et qui laisse préfigurer d’un troisième tome fort intéressant. Maintenant je veux la suite.

Vous pouvez précommander Oracles (sortie prévue fin-février) sur la boutique Tictial de l’autrice.

Danses aériennes

Recueil de nouvelles de Nancy Kress parus au Bélial, Danses aériennes fait partie de ses lectures où l’on ressort en se demandant pourquoi cette autrice américaine n’est pas plus connue par chez nous et pourquoi moi lecteur n’en ai-je pas lu d’avantage avant ?
En effets sur les différents textes que contiennent ce recueil (novellas et nouvelles dont une partie inédits en français) peu de mauvais textes et pleins d’excellentes lectures.
Des textes de sciences fictions mais qui se concentre d’avantage sur l’humain et sur les impacts de la sciences sur ceux-ci. Beaucoup de textes, mais pas tous, traitent d’ailleurs de l’épineuse question de la modification de l’humaine (de ses capacités mentales ou physiques).
Ainsi un texte se concentre sur une drogue capable de focaliser l’attention de celui qui l’a prend, un autre sur la possibilité de revivre parfaitement une mémoire du passé, un autre sur l’amélioration du corps humains et de son impact sur le monde de la danse, ou encore un boxeur qui, suite à une opération devient involontairement capable d’analyser très finement les gens.
Les autres textes dirigent leurs regards vers le cosmos et ses mystères avec l’arrivée d’extraterrestre qui ont éliminé une grande partie de l’humanité pour « son propre bien » ? Ou encore un mystérieux artefact qui traverse la montée et la chute de civilisation humaine semblant attendre quelque chose. Ou alors un jeu cruel sur jouant au dépend d’une terre dévastée. Et finalement le voyage d’un trio d’explorateur au cœur de notre galaxie…
Au final un recueil de très grande qualité qui met en lumière les impacts humains de la technologie et qui fait preuve d’une finesse et d’une justesse d’écriture impressionnante.

The City of Brass

Premier tome d’une trilogie de Fantasy basée sur les mythes et légendes orientaux.
The City of Brass débute au Caire, au dix-huitième siècle, et s’attache au pas de Nahri, une jeune femme, qui n’a pas connu ses parents, capable de détecter les maladies et de comprendre / parler toute les langues qu’elle entend, mais qui vit au jour en le jour, mi-voleuse / mi- arnaqueuse. Lorsqu’elle invoque, sans le vouloir (après tous la magie cela n’existe pas) un djinn, elle se retrouve projeté dans un monde de légendes vivantes et au seins d’intrigues qui la dépasse. Débute un voyage qui la mènera dans la cité Daevabad à la recherche de son passé et dans un nid d’intrigues liées à l’histoire de la plus grande cité des djinns….
Parallèlement le lecteur suit les déboires du plus jeunes fils du roi de la cité qui navigue entre intrigues de palais et son penchant à vouloir aider les plus démunis (les habitants mi-humains mi-djinns de la cité) qui le pousse, en croyant bien faire, à fréquenter des groupes aux intentions troubles…
The City of Brass est bien écrit et propose une Fantasy arabisante plaisante et pleines d’intrigues, j’attend avec curiosité et envie la suite.