Fleurs au creux des ruines

Fleurs au creux des ruines est un recueil de quatre nouvelles de Chloé Chevalier se déroulant dans le Royaume de Véridienne. Les nouvelles, non datées chronologiquement, présentent des pans de l’histoire du Royaume.
« Notre première graine » est l’histoire d’une migration qui se passe mal. Narrée sous forme de journal elle raconte la migration d’un peuple, son installation sur de nouvelles terres, la construction d’une grande forteresse-ville creusée dans la montagne, le siège de la cité par le royaume de Véridienne et la fuite vers les grandes plaines après la défaite.
« L’Art ou la Viande » est la correspondance de deux amoureux, l’une de bonne famille, l’autre de la plèbe, que les choix de vie vont inexorablement éloigné. L’homme s’engage dans l’armée et est positionné à la frontière de Véridienne alors que l’Empire est sur le point, à la surprise de tous, d’annexer le royaume allié voisin.  La femme se forme comme architecte à l’académie des arts et se retrouve prise dans les manigances du pouvoir religieux qui préside à l’académie. Une nouvelle qui donne une vision des l’organisation sociale de Véridienne.
« Lors chantèrent les bêtes » est une nouvelle sur la gigantesque éruption qui va ravager Véridienne au travers du journal d’un noble. Une nouvelle pas inintéressante mais qui manque un peu de contexte.
« La tour sous le Gris » se déroule plusieurs décennies après l’éruption présentée dans la nouvelle précédente. Un épais nuage de cendre recouvre le Royaume dont la population est revenu à une civilisation de survie centrée autours de village isolée. Une jeune fille va s’aventurer dans les marais pour trouver de la nourriture et y rencontré un jeune homme avec qui elle va se lier et découvrir les ruines de ce qu’était Véridienne….
Les quatre nouvelles présentées dans Fleurs au creux des ruines sont de qualité inégale, si « Lors chantèrent les bêtes » est de qualité moyenne et « Notre première graine » m’a peu parlé. « L’Art ou la Viande » et « La tour sous le Gris » sont de vraies petits bijoux que j’ai vraiment adoré.

Latium T.2

Après le tome 1 (attention spoilers inside), j’étais très impatient de lire la seconde partie de Latium.
Disons le d’emblème, pour moi ce gros roman en deux parties (tant le tome 1 ne va pas sans le tome 2) est une vraie réussite et, dans mon panthéon personnel en tous, cas il prend clairement sa place à côté d’Hypérion, du cycle de La Culture ou des Robots d’Asimov; trois œuvres auxquelles la lecture de Latium fait penser par moment.
Si le premier tome de Latium présente les deux protagonistes que sont Plautine et Othon, et où une grosse partie de l’intrigue se déroule à l’intérieur même de l’esprit des ces deux puissantes IA, le second tome est plus porté sur « l’extérieur » car l’action se déplace de l’intérieur des deux IA (aussi bien intérieur physique que mental, on parle ici quand même de deux gigantesques nefs spatiales) vers l’extérieur.
Le centre du pouvoir du Latium déjà, gigantesque cité baroque où « vivent » les puissantes IA qui ont survécut à la disparition de l’humanité, mais également le lieux de vie de nombreuses sous-IA abandonnées par leurs créateurs, sciemment ou à la mort de celle-ci, et qui forme la lie de la société des Intelligences. Mais l’histoire se déploie aussi sur Mars et dans l’espace jusqu’à une conclusion qui réponde aussi bien aux questions traitant de la disparition de l’humanité, son éventuels survies et son devenir.
Latium est non seulement une histoire prenante et bien écrit, mais c’est aussi une puissante réflexion sur le libre arbitre, l’évolution de l’intelligence artificiel : une intelligence peut-elle, par exemple, resté une quand elle devient tellement grande, tellement puissante, qu’elle en devient capable de gerer de nombreux processus en même temps, une réflexion sur les trois lois de la robotique d’Asimov qui les poussent dans ses retranchement, etc.

Le roman malgré sa grande force n’est pas exempt de quelques défauts (pour ceux qui l’ont lu le côté « Deus Ex Machina » d’Anaximendre par exemple, le côté un peu « GrosBill » de la fin, avec pour moi une conséquence de cette fin non poussée à sa conclusion logique), il n’en reste pas moins que Latium est une fresque d’une très grande force aussi bien narrative que par l’ampleur de ses réflexions.

Revenger

Après avoir lu la trilogie solarpunk d’Alastair Reynolds, j’étais curieux de découvrir d’autres romans de cet auteur. Son dernier roman, Revenger, était décrit comme étant plus focalisé sur l’histoire je me suis laissé tenter.

Revenger se déroule dans un futur très éloigné. Notre système solaire (ou est-ce un autre) à bien changé : plus de planète mais des gigantesques « stations » dérivant dans l’espace autour du soleil. La plupart ont des générateurs de gravités, la plupart sont inaccessibles car entourées d’un puissant champ de force; celles qui restent sont habitées par ce qu’il reste de l’humanité (ainsi que par quelques races extraterrestre venues du grand vie).
Des vaisseaux naviguent entre les stations, servant de moyen de déplacement mais également de moyen d’enrichissement pour les plus aventureux. En effet, les champs de force qui protègent la grande majorité des stations s’abaissent parfois pendant quelques temps, permettant aux plus courageux de découvrir artefacts et technologies, plus ou moins anciens, plus ou moins puissants, des temps où ces stations étaient utilisées.
L’histoire du système est en effet fait d’occupation successive qui se perdent dans les brumes du temps.
Adrana et Fura Ness sont deux jeunes filles, sœurs, qui décident de fausser compagnie à leur père (un bourgeois ruiné suite à de mauvaises inversions) pour s’engager sur un navire. Débute alors une aventure, centrée sur Fura, la plus jeune des sœurs, qui les mènera à découvrir certains mystères du système solaire et, après la rencontre avec la pirate la plus dangereuse et mythique du système, à changer également leurs vies.

Revenger peut se résumer en disant qu’il s’agit d’une histoire de pirate dans l’espace. Si effectivement le roman est plus focalisé que la trilogie que j’ai pu lire de Reynolds, il est aussi moins ambitieux et propose avant tous du dépaysement et de l’aventure façon « pirate ».

Latium T.1

Premier tome d’un gros roman en deux parties, Latium est une fresque spatiale futuristique née d’une uchronie.
Attention un peu de spoils possible dans cette chronique !
Au niveau de l’uchronie : l’invasion des Huns est repoussée par l’Empire romain qui se réorganise alors afin de latinisé les tribus germaniques et favorisés les Romains dans l’armée. Cela permet à l’Empire de ne pas chuter et, plusieurs siècles plus tard, de devenir la puissance dominante de la planète. La pensée grec et romaine (et donc le latin et le grec) devenant les piliers culturels de la planète.
Voila pour la base, maintenant Latium se déroule dans le futur, après que l’humanité ait commencé à se répandre dans le système solaire et ait développé des automates pensant pour les assister. Mais voila qu’un jour l’ensemble de l’humanité disparait; une maladie très virulente tue l’ensemble des humains en détruisant de manière irrémédiable leur génome (empêchant ainsi une résurrection via des techniques génétiques). Les automates, dont le fonctionnement de base est régi par les célèbres lois de la robotique d’Asimov, se retrouvent livré à eux même; créatures pensantes poussés à servir et protéger des maîtres disparus.
Après une période d’adaptation où bon nombre d’automates deviennent fous, les survivants se développent en devant de gigantesques nefs spatiales se donnant pour mission de défendre l’espace humain dans la galaxie contre les races barbares (que leur programmation ne permet pas de tuer) qui la menace. Afin de gagner du temps les IA créent le Limes, une frontière dans l’espace où tous les systèmes solaires sont détruits afin de former une zone infranchissable en l’état technologique des peuples vivant au delà.
Le roman se concentre sur l’histoire de deux IA vivant en marge de la société formée des anciens automates au service des humaines : Plautine et Othon. Là ou Plautine dérive dans le grand vide spatiale, toutes ses fonctions en sommeil, Othon est exilé dans un système solaire périphérique où, après avoir « libéré » les différentes sous-IA qui permette à la nef de fonctionner, il a développer une race d’hommes-chiens afin de pouvoir contourner les lois de la robotique qui l’empêche de lutter efficacement contre les barbares.
Lorsque Plautine se réveille suite à la réception d’un « message » qui laisse penser que l’humanité n’est peut-être pas éteinte, elle est fragmentée et subit un conflit interne entre ses différents composant. Appelant son ancien allié Othon, un partie d’elle même fait aboutir son propre plan pour s’affranchir des lois de la robotique.
Le premier tome de Latium est entièrement centré sur les deux IA, leur passé, présent et évolution. A l’image d’une pièce de théâtre classique, Romain Lucazeau dévoile un roman passionnant, bien écrit  et qui, pour une fois, mérite clairement la comparaison fait sur le quatrième de couverture avec Dan Simmons et Iain M. Banks.
Arrivé à la fin de ma lecture, je n’ai qu’une hâte pouvoir me plonger dans la seconde moitié du roman !

El ángel de Nicolás

Recueil de sept nouvelles de l’auteure mexicaine Verónica Murguía, El ángel de Nicolás propose des visions d’évènements historiques et/ou mythologiques (principalement chrétiens) au travers du prisme d’une personne les vivant.
Les nouvelles sont très bien écrites et c’est un grand plaisir que de lire ce recueil. Le lecteur pourra y trouver :
  • « El idioma del paraiso » : une nourrice raconte l’expérience d’un monarque pour connaitre le langage des origines en élevant des bébés sans leur inculqué un langage terrestre, Une nouvelle glaçante !
  • « Mutanabbi » : la fuite et la fin du poète Al-Mutanabbi dans le désert qui se remémore son histoire, sa poésie et les raisons qui l’ont forcé à un exil encore et encore…
  • « El ángel de Nicolás » : Un soldat de Constantinople, alors que la cité sera bientôt attaquée, se rappel les campagne violente et la vision qui l’a sauvé et changé…
  • « La piedra » : l’histoire de Herodías qui fut mariée à deux frères, le second ayant tué le premier, et qui dépérit dans son palais alors que le prophète Jean prêche à proximité.
  • « El converso » : alors que les seigneurs du Nord de l’Europe se convertissent peu à peu au christianisme, Radbod est sur le point de se convertir, tous se passe bien jusqu’à ce que l’honneur prenne le dessus.
  • « La mujer de Lot » l’arrivée de deux anges dans la ville de Sodome est le prélude à la chute de la ville vu par les yeux de la femme de Lot.
  • « Marsias » : les déboires de Marsias le satyre qui pour être trop laid va s’attire les foudres des Dieux.
El ángel de Nicolás est un recueil très agréable à lire, les nouvelles entre fantastiques et visions historiques sont de très bonne qualités.

Un pont sur la brume

Novella publiée dans excellente collection « une heure lumière », Un pont sur la Brume est sans doute la meilleure novella de la collection pour l’instant.
L’histoire résumée en quelques mots : un Empire dans un monde de low Fantasy avec au dessus de certaines rivières et fleuves une mystérieuse brume, corrosive, dangereuse, solide comme de l’eau par endroit, parcouru de prédateurs et dont sa présence sur un très grand fleuve coupe l’Empire en deux. Des bacs effectuent certes la traversée, mais c’est une méthode hasardeuse et lente.
C’est pour cela qu’un gigantesque pont est en construction sur le fleuve. Kit Meinem d’Atyar arrive un beau jour pour remplacer l’architecte/ingénieur, décédé, de cette œuvre colossal. Débute alors pour lui un travail de plusieurs années, à la fois aventure humaine (il faut se concilier les locaux) et d’ingénierie  (il faut vaincre la Brume).
Un pont sur la Brume peut sembler être une simple histoire de low Fantasy, mais en fait c’est beaucoup plus que cela. Servit par une écriture de très grande qualité, la novella est à la fois une histoire profondément humaines sur les liens qui se tissent entre les individus et une démonstration de la manière dont des décisions politiques et techniques peuvent changer à la fois la vie des gens et leurs environnement.
Me faisant par moment penser à l’excellent Kalpa Imperial de Angelica Gorodischer, Un pont sur la Brume est un court roman à lire absolument.

Sitrinjêta

Sympathique roman de SF/Space Opera, Sitrinjeta de Christian Léourier se déroule dans un futur lointain ou l’humanité, les Solariens, peuvent se déplacer dans les étoiles et interagir avec les autres races qui l’a peuple (les humanoïdes n’étant de loin pas le type de races la plus répandue).
Le lecteur est donc amené à suivre une expédition mené par le Solarien Hénar Log Korson, une sorte de roublard/aventurier/contrebandier qui poursuit le rêve de trouver un vaisseau ayant été construit par une race disparue et ancienne, presque un mythe.
Pour ce faire il acquiert un ancien artefact au près d’un trafiquant influant espérant ainsi pouvoir entrer dans le vaisseau. Le roman raconte le voyage menant au vaisseau; voyage constitué de nombreuses péripéties : pirates, belle passagère, rencontre avec l’administration, embargo d’une planète en guerre et complots diverses (tous le monde tentant de manipuler tous le monde) pour atteindre une fin plus mystique que ce à quoi je m’attendais.

Sitrinjeta est un roman bien écrit et bien mené. S’il n’est pas le chef d’œuvre de son auteur, il remplit clairement son contrat de divertir et cela est déjà très bien.

The Fireman

Encensé par la critique américaine, c’est avec curiosité que je me suis lancé dans la lecture de The Fireman de Joe Hill.

Le pitch est alléchant : un champignon, réactivé après des millions d’années en sommeil, provoque une épidémie mondial en infectant les humains avec une maladie particulièrement impressionnante. Les infectés se voit marqué d’écailles sur le corps et finissent, pour la plupart, en torche humaine. Rapidement le lien avec les dragons est fait et alors que les structures de la société (américaine / US ici) s’effondrent et que de puissants incendies ravagent la nation, le roman se concentre sur le destin d’une infirmière infectée, et enceinte, qui trouve refuge dans une petite communauté qui semble avoir apprivoiser la maladie et vit caché et en harmonie…

Le roman développe donc la vie dans la communauté, les amitiés, mais aussi les petites mesquineries intrinsèque à ce genre d’endroit. Puis ensuite une tentative de meurtre brise l’équilibre et la communauté bascule rapidement vers un groupe sectaire qui durcit ses règles et se choisit des boucs émissaires.

Le roman se concentre donc sur l’infirmière et sa lutte pour sa survie, la survie de son enfant a naître et des amis qu’elle se fait dans la communauté. La question de la manière dont la maladie se propage,se contrôle et le risque que les brigades du feu font peser sur les infectés (des brigades qui éliminent sans merci les malades).

Si le roman est bien écrit et la description des relations au seins de la communauté vivante, il y a un problème de taille et un problème de rythme. Au niveau de la taille : le roman aurait mérité d’être bien 50% plus court afin d’être plus digeste.

Au niveau du rythme : la manière dont les rebondissements ont lieu fait penser à une série avec de nombreux cliffhangers à la fin de chaque épisode. Si le procédé fonctionne bien pour maintenir l’intérêt à la lecture, la taille du roman et le nombre de cliffhangers finissent par rendre la lecture pénible; j’ai d’ailleurs arrêter ma lecture (enfin mon écoute) du roman durant un mois avant de la reprendre. Une lecture sur un mode sérielle aurait sans doute été plus adaptée.

Au final donc, The Fireman est un roman qui a des qualités mais qui est peut-être un peu trop « écœurant », une lecture étalée dans le temps (une semaine = un chapitre ?) serait sans doute plus adaptée.

L’avis de Gromovar.

Focus : Léa Silhol

De manière général je ne fais pas beaucoup d’articles « spéciaux » sur mon blog. Je l’ai créé pour garder une trace de mes lectures et c’est ce que je fais, parfois avec un peu plus de détails, parfois avec un peu moins et toujours avec pas mal de fautes d’orthographe et de grammaire (malgré toute ma bonne volonté la langue française à l’écrit ne se laisse pas dompté).
Mais de temps à autre il me prend l’envie de tenter quelque chose, j’ai donc décidé, au grès de mes envies, de proposer de petit focus sur certains auteurs qui me plaisent beaucoup et dont je pense que vous devriez les lire; au moins pour voir si à vous aussi ils pourraient vous plaire.
Une petite tempête dans un verre d’eau a secoué il y a peu la blogosphère SF sur le rôle du blogueur. Certains auteurs semblant croire que le blogueur était là pour assurer leurs promotions, Lhisbei a donné une réponse claire et que je partage sur son blog : en résumé simplifié « je suis sur mon blog chez moi et je fais ce que je veux ! »
Ceci étant dit, j’ai lu aussi ces derniers temps plusieurs éditos / coup de gueule / poste de blog mettant en évidence l’équation simple : un auteur pour continuer à écrire (dessiner / produire / etc.) doit pouvoir gagner quelque chose (c’est le cas dans l’édito de Comics Box de ce mois, c’est ce que dit Bellamy, ou encore Léa Silhol de qui il sera question tantôt). Au final l’argument est le même : « si vous aimez un auteur / un illustrateur / une série de comics achetez ce qu’il fait pour qu’il puisse continuer à le faire. » Auquel certains ajoutent : « et faites le avant que ce dernier arrête, après il sera trop tard pour venir lui dire que vous ne trouvez plus ses œuvres ».
Les focus que je souhaites faire sont donc à la fois une manière de donner un coup de projecteur sur un auteur que j’aime, mais aussi un acte un peu militant (et égoïste) pour essayer de vous donnez envie de découvrir un auteur que j’aime pour qu’à votre tour vous l’aimiez (ou pas…)
Pour ce premier focus j’ai décidé de vous parler de Léa Silhol. Une auteure qui a pour moi une double importance. Elle a été une des éditrices de feu les éditions Oxymore dont les ouvrages m’ont fait découvrir nombre d’auteurs devenus aujourd’hui centraux dans les littératures de l’imaginaire francophones aujourd’hui (Jean-Philipe Jaworski et Mélanie Fazi, par exemple), mais m’ont également donné goût à la nouvelle.
Mais après, ou avant c’est selon, d’avoir été éditrice, Léa Silhol est aussi auteure. Une auteur qui commence à publier au début de ce siècle et qui, après une (trop longue) éclipse entre 2008 et 2014, s’est remise à être publiée depuis 2015. Ce qui a changé, c’est que pour garder son indépendance et maintenir son intégrité, elle a décidé d’être publiée par Nitchevo Factory, une structure dédiée a apporter soutient aux artistes la formant et dont l’édition est seulement une de ses activités.
Ses ouvrages sont publiés via une plateforme d’impression à la demande ce qui implique, bien que cette dernière livre les libraires, que les livres sont moins présent sur les étals des libraires et donc du coup souffre d’un manque de visibilité.
Cela étant dit qu’est ce que Léa Silhol écrit et pourquoi je trouve cela bien ?
Et bien, elle écrit de la Fantasy au sens large : ré-écritures de mythes et légendes, Urban Fantasy, Réalisme Magique, etc. Elle écrit d’ailleurs admirablement bien. Pour moi elle a son meilleurs niveau lorsqu’elle écrit des nouvelles, là où son écriture riche et précise frappe le plus fort. Mais j’aime aussi ses romans, même si certains lui reprochent un style trop chargé (à titre personnel, je trouve que ces derniers romans parus sont plus agréable de ce côté là).
Elle développe surtout un univers commun, qui a comme nom officiellement officieux « La Trame ». Tout est lié chez Léa Silhol et chaque histoire, chaque personnage, chaque événement, trouve une place sur une trame plus large.
Là où le lecteur potentiel pourrait craindre de tomber, sans le vouloir, sur des ouvrages auxquels il ne comprend rien, chaque livre est en fait une porte d’entrée possible dans « La Trame » qui se tient seul. La lecture d’autres livres venant donner plus de profondeur à l’ensemble.
Dans sa bibliographie je vous propose une petite liste de ce qui est actuellement disponible avec le lien vers ma chronique, le pourquoi / pourquoi il faut le lire et un lien vers le grand géant où le lecteur peut se procurer l’ouvrage.

Conte de la Tisseuse : la ré-édition de son premier recueil de nouvelles. Une ré-écriture de contes, légendes et mythes qui est un vrai bonheur à la lecture. C’est sans doute la porte d’entrée royale pour découvrir Léa Silhol, à conseiller avant tous aux fans de nouvelles et de Fantasy. (A noté que l’édition collector diffère de l’édition normal pour sa couverture rigide et par une petite série de portraits de créatures féeriques jamais auparavant publié, à réservé aux fans ou aux amoureux des couvertures rigides).

Sacra vol. 1 et Sacra vol. 2 : deux recueils de nouvelles qui se répondent, proposant quelques nouvelles déjà parues au part avant et beaucoup d’inédits. A leur actuel, c’est pour moi les deux meilleurs recueils publiés par l’auteure. Les différents textes oscillent entre de la Fantasy, avec une version fantastique de Venise, et de la Fantasy Urbaine. Si vous aimez les nouvelles, les rélfexions sur l’art, Venise et la Fantasy Urbaine (urbaine par romance, attention) ces deux recueils sont fait pour vous.

Possession Point : un roman d’Urban Fantasy en forme de road movie. Se déroulant à notre époque, le roman narre la lute d’un gang de Fays perdus dans notre monde qui les rejette et les craint et cherchant la mythique cité de Frontière qui pourrait devenir leur havre. Un roman pour ceux qui aime l’Urban Fantasy.

Sous le Lierre : un gros roman presque plus proche de la littérature blanche (du Réalisme Magique par certain aspect) que de la Fantasy qui se lit comme l’histoire de la rébellion d’une jeune fille au caractère bien trempé face aux traditions anciennes de son petit coin d’Angleterre. Se passant au début du XXe siècle, le roman parlera à ceux qui aiment leur Fantasy légère, les récits de passage de l’adolescence à la vie d’adulte et les traditions païennes liées à la Nature.

La Sève et le Givre : premier roman publié de Silhol, premier tome d’une trilogie pour l’heure inachevée (mais qui dans mes souvenirs se tient tous seul) et seul ouvrage disponible en poche (chez Point Fantasy), ce roman, que j’ai lu bien avant d’avoir un blog, est de la Fantasy féerique qui retrace un conflit entre les cours d’ombre et de lumière. Un roman fait pour ceux qui aime la Fantasy féerique et l’écriture riche et « vénéneuse » (pour citer le quatrième de couverture.

Voila terminer le tour des ouvrages disponibles de Léa Silhol. J’espère vous avoir donner l’envie d’en prendre un et de le lire.

Dans tous les cas n’oubliez pas que ce qui compte c’est d’y prendre plaisir.

 

Le Village

Premier roman d’Emmanuel Chastellière, Le Village est une vraie réussite. Roman fantastique, il donne au lecteur une histoire avec un mystère épais qui se découvre peu à peu au fil de la lecture. Difficile donc d’en parler en tentant d’en révéler le moins possible.
Je peux néanmoins écrire que le roman débute par le réveil d’une jeune femme (à la fin de l’adolescence) dans une vielle demeure bourgeoise. Elle n’a aucuns souvenirs de sa vie et commence alors l’exploration des environs : la demeure, un pont, la campagne, un village désert, les marais alentours…. Et surtout la présence de docteurs de peste, de loups mort-vivant, d’un troll qui semble vouloir capturer la jeune fille; et aussi, retranché dans les marais, d’autres jeunes gens, ayant eu aussi perdu la mémoire, se nommant « les enfants perdus » et qui tentent eux aussi de survivre et de trouver une sortie.
En parallèle, l’histoire d’un village touché par une peste étrange et d’un mystérieux camelot qui arrive une nuit pour proposer une solution qui damnera le village et ses habitants.
Sur ces base, Le Village est un roman diablement bien écrit et efficace qui déroule une histoire angoissante et mystérieuse avec juste ce qu’il faut de pathos et de relations entre individus. Une vraie réussite qu’il faut lire !