Mélangeant enquête journalistique et récit autobiographique, Judith Duportail s’interroge sur une des applications de rencontre les plus connue et utilisée : Tinder.
Dans L’amour sous algorithme, la manière dont fonctionne Tinder est interrogée : entre marketing de la drague, notes secrètes et algorithmes qui reproduisent, à dessin, certaines attentes patriarcales sur les relations (différence d’âge entre homme et femme, de revenu, de statut); c’est un portait assez sombre qui est brossé ici.
En y ajoutant les effets psychologiques que l’application produit sur ses utilisateurs, analysé ici non pas en consultant des spécialistes mais sur le vécu et ressenti de l’autrice qui narre dans le détail les rencontres, les hauts et les bas de son expérience sur Tinder, le tableau est, je trouve, déprimant.
Dans un article, prolongeant cet ouvrage, l’autrice révèle que le taux de match est de plus très différents entre les hommes et les femmes (de l’ordre de 50% pour elles et 2% pour eux). Cet état de fait amène a un vécu radicalement différent : pour elle le sentiment de plaire suivit d’une avalanche de messages qui soit se ressemblent tous (il n’existe pas mille manière d’effectuer un « premier » contact), soit sont agressifs / graveleux / etc. Alors que pour les hommes, c’est la frustration de ne presque pas pouvoir connecter et la pression pour passer à une version payante.
La lecture de L’amour sous algorithme est une lecture très intéressante mais hautement déprimante. A titre personnel, pour tester depuis peu l’application, je dois dire que je partage le constat que l’autrice fait dans son livre.