Maternités rebelles de Judith Duportail

Judith Duportail continue, avec Maternités rebelles, à réfléchir sur les injonctions faites aux femmes en utilisant ses propres expériences de vie comme fils conducteur de sa réflexion.

Ici, c’est de maternité qu’il s’agit, et pas de n’importe quelle maternité mais de maternité sola. L’autrice ayant en effet décidé, faut d’avoir trouvé un partenaire de vie (situation assez courante en effet avec les différents aléas de la vie) d’avoir recoure à la PMA afin de devenir mère.

L’essaie revient à la fois sur son expérience, et les difficultés et doutes que l’accompagne, mais propose aussi une réflexion, journalistique, sourcée, sur ce que la société attend des femmes, de la maternité et des enfants. Ce faisant elle présente des exemples très concrets de conséquences sur la vie des femmes (attitudes des médecins, par exemple).

Maternités rebelles m’a certes moins parlé que ses ouvrages précédents mais est très interessant à lire à la fois sur sa réflexion sur les attentes sociales sur la maternité que sur les possibilités réels de choisir un autre chemin. 

Dating Fatigue de Judith Duportail

Faisant en quelque sorte suit à L’amour sous algorithme, Dating Fatigue de Judith Duportail est à mi-chemin entre une enquête journalistique et un récit autobiographique (ce qui selon moi fait sa force).

Ici, l’autrice prend comme point de départ son burn-out émotionnel né de la découverte du mode de fonctionnement des plateformes de dating mais aussi du comportement des hommes en général qui, il faut le reconnaitre, ont des comportements qui n’incitent pas les femmes à la confiance.

Se développe alors une réflexion sur la manière dont il serait possible de se respecter, de se lancer dans des histoires hétérosexuelles, le tout en naviguant la complexité et les paradoxes de l’amour et du désir.

Dating Fatigue est une lecture très intéressante qui m’apporte de la réflexion sur ma propre situation (malgré le fait que je sois un homme et non une femme, que je teste des app de rencontrer que depuis très très peu de temps). La lecture de l’ouvrage me laisse néanmoins un peu déprimer car aucunes vraies pistes ne semblent s’ouvrir à la fin de la lecture. Si ce n’est, pour l’homme que je suis, de tenter de se comporter de manière décente (ce qui est quand même un comble tant cela devrait être le point de départ de la réflexion et non son point d’arrivée.

L’amour sous algorithme de Judith Duportail

Mélangeant enquête journalistique et récit autobiographique, Judith Duportail s’interroge sur une des applications de rencontre les plus connue et utilisée : Tinder.

Dans L’amour sous algorithme, la manière dont fonctionne Tinder est interrogée : entre marketing de la drague, notes secrètes et algorithmes qui reproduisent, à dessin, certaines attentes patriarcales sur les relations (différence d’âge entre homme et femme, de revenu, de statut); c’est un portait assez sombre qui est brossé ici.

En y ajoutant les effets psychologiques que l’application produit sur ses utilisateurs, analysé ici non pas en consultant des spécialistes mais sur le vécu et ressenti de l’autrice qui narre dans le détail les rencontres, les hauts et les bas de son expérience sur Tinder, le tableau est, je trouve, déprimant.

Dans un article, prolongeant cet ouvrage, l’autrice révèle que le taux de match est de plus très différents entre les hommes et les femmes (de l’ordre de 50% pour elles et 2% pour eux). Cet état de fait amène a un vécu radicalement différent : pour elle le sentiment de plaire suivit d’une avalanche de messages qui soit se ressemblent tous (il n’existe pas mille manière d’effectuer un « premier » contact), soit sont agressifs / graveleux / etc. Alors que pour les hommes, c’est la frustration de ne presque pas pouvoir connecter et la pression pour passer à une version payante.

La lecture de L’amour sous algorithme est une lecture très intéressante mais hautement déprimante. A titre personnel, pour tester depuis peu l’application, je dois dire que je partage le constat que l’autrice fait dans son livre.