The City & the City

Second roman de China Miéville, mais le dernier paru, que je lis (après Perdido Street Station), et deuxième excellent roman. Contrairement à Perdido Street Station qui est un roman de fantasy, The City & the City est un roman noir.

Dans une cité imaginaire de l’Europe de l’Est, on suit, raconté à la première personne, l’enquête de l’inspecteur Borlú de la ville de Beszel sur l’assassinat d’une jeune étudiante en archéologie canadienne dont le corps a été retrouvé dans un parc de la ville. Une enquête qui pourrait sembler banale si le crime n’avait pas été commis à Ul Qoma. Le problème c’est que la ville d’Ul Qoma et de Beszel ne sont pas seulement deux villes rivales dont les relations politiques sont tendues mais également deux villes qui occupent le même espace physique. Les territoires des deux villes entremêlement dans l’espace et ses habitants ont l’habitude, et l’obligation, de ne pas voir l’autre ville et ses habitants.

Ce cadre étrange construit une double ville unique, deux cités fantastiques qui par leurs naturelles et absurdités me font penser à la « City » créée par Auster dans In the country of last things (Le voyage d’Anna Blume en français).

L’enquête de l’inspecteur Borlú prend une ampleur insoupçonnée lorsqu’il doit se rendre à Ul Qoma afin de résoudre l’enquête et comprendre ce qu’une légende locale, celle d’une troisième ville se trouvant entre les deux autres, « Breach » la mystérieuse et toute puissante police qui gère les brèches (toutes infractions qui nient la frontière psychologique entre les deux villes), des archéologues, des groupes nationalistes et des groupes unionistes (militant pour la réunification des deux cités en une) ont à voir dans le meurtre.

The City & the City est un roman formidable, d’une prouesse d’évocation impressionnante dans deux villes improbables. China Miéville est en train de rentrer par la grande porte parmi les auteurs qui m’ont marqué profondément. A vérifier avec ses autres romans, mais j’ai l’impression que c’est également un créateur d’univers, ou devrais-je dire de villes, de première ordre.

Red Seas under Red Skies

Cela faisait déjà quelque temps que le second tome des aventures de Locke Lamora, Red Seas under Red Skies (faisant suite à The Lies of Locke Lamora), trainait sur ma PAL. J’ai finalement trouvé le temps de le lire et si la montagne de travail en attente sur mon bureau n’en a que peu apprécié la lecture (elle n’a que peu diminué) , mon envie de Fantasy de qualité a été largement rassasiée.

Red Seas under Red Skies débute là où le tome précédent s’est arrêté. Locke et son ami Jean sont maintenant seul et ont fuit la cité de Camore. Après deux ans de travaux, ils sont prés de touché au but et voler le chef de la pègre d’une autre cité-état. Hélas pour eux, leurs véritables identités filtrent et ils se retrouvent, bien contre leur grès, au centre des intrigues politiques de la ville et à devoir prendre le large pour « jouer » aux pirates.

Comme le tome précédent, Red Seas under Red Skies met en scène une Fantasy bien écrite, haute en couleur et pleines de rebondissement sans tomber dans les poncifs du genre. Un vrai plaisir. Vivement la suite tant la fin de ce second tome m’a laissé avec une forte envie de connaitre la suite.

Perdido Street Station

Premier livre de China Miéville et gros choc. Je savais déjà que ce livre bénéficiait de critiques excellentes et qu’il avait reçu de nombreux prix, ce à quoi je ne m’attendais pas c’est qu’il soit si bon.

Perdido Street Station narre l’histoire d’Isaac, un scientifique humain aux théories radicales à qui un Garuda (des hommes ailés à tête de rapace) ayant perdu ses ailes demande de l’aider à pouvoir voler à nouveau. De là les recherches d’Isaac vont involontairement libéré sur la cité de New Crobuzon des prédateurs si dangereux que même le gouvernement se retrouve sans ressources pour y faire face.

Ce résumé ne rend pas justice à l’écriture agréable de Miéville, ni surtout au monde étonnant qu’il met en scène : la ville de New Crobuzon est une métropole du début du XXe siècle ou la magie (conçue comme sciences) côtoie des sciences plus traditionnelles. Dans ces rues se croisent des races non-humaines ayant peu à voir avec les canons de la fantasy traditionnelle. Cette Weird Fantasy (puisque c’est le nom du courant auquel Miéville « appartient) porte bien son nom. Cette fantasy doit autant au Steampunk, à la SF qu’au écrits horrifiques de Lovercraft. C’est tout simplement brillant.

Et en me relisant, je réalise que j’ai oublié de parler du vrai héros de ce récit : la ville de New Crobuzon. Cette dernière transparait à chaque page et ce sont ces nombreuses déscriptions qui font sans doute de Perdido Street Station un roman étonnant, brillant et vraiment à part.

Homo Vampiris

Pour continuer dans la mouvance « vampire », je me suis attaqué au dernier livre de Fabien Clavel : Homo Vampiris.

Sous ce titre explicite se cache un fort sympathique roman narrant, du point de vue des vampires, le destin d’un groupe de cinq vampires révolutionnaires se nommant l’ancolie. Ce groupe, séparé depuis un échec révolutionnaire à Moscou à la fin du XIXe siècle, va se retrouvé suite à l’assassinat d’une des chefs d’un groupe d’humain chassant les vampires et suite à la rencontre d’un des leurs avec Nina, une jeune vampire un peu perdue dans ce nouveau monde.

Le roman se déroule dans un futur proche et narre aussi bien une histoire vampirique qu’il dépeint un monde à l’agonie alors que la nature se détraque de tout côté. Les vampires dépeint ici sont inspirés à la fois par l’image d’Épinal des vampires romantiques et à la fois par les vampires plus modernes (de jeux de rôle où de Twilight).

Homo Vampiris est un roman prenant qui m’a bien plus, même si la fin m’a paru un peu abrupte et, en quelque sorte, ratée. Fabien Clavel, l’auteur, remonte ainsi dans mon estime de lecteur tant je n’avais peu apprécié les derniers romans que j’avais lu de lui (une série de romans de fantasy pastiches de très mauvais gout).

Twilight Saga

Curieux je me suis lancé dans la lecture de la saga de BiteLite du moment : Twilight (Twilight, New Moon, Eclipse et Breaking Dawn).

Après avoir lu, parfois en diagonal, cette volumineuse saga, j’ai décidé de ne faire qu’un billet pour les quatre tomes. Je vous résume l’intrigue en quelque mots : Bella, une ado de 16 ans, se rend au près de son père dans une des villes les plus pluvieuses des USA et fait là la rencontre d’Edward Cullen, un mystérieux et beau jeune homme dont la famille a un comportement bien étrange. Elle tombe amoureux de celui qui se révèle être un vampire « végétarien » (il ne boit pas de sang humain). Débute ainsi une histoire d’amour qui, au fils des quatre romans, écrit à la première personne du point de vue de Bella, sera mise à rude épreuve par le meilleur amis loup-garou de Bella et le reste de la communauté vampirique.

Si le premier roman (Twilight) est fort agréable à lire, bien que sans réel surprise, les deux suivants (New Moon et Eclipse) sont verbeux et traine fortement en longueur. Le dernier volume de la série (Breaking Dawn) bien qu’un peu lourd au début, se révèle au final plutôt intéressant et très prenant.

N’étant pas une jeune fille en fleur, lecteur pour qui ces romans auront sans doute le plus d’impact, je dois dire que la lecture a été par moment (les tomes 2 et 3) fastidieuse et j’ai lu en diagonal de nombreuses pages. Mais au final, étant amateur de fantastique, je dois dire que la manière dont la société vampirique est décrite m’a pas mal plus. Mon conseil de lecture : lire en entier le premier, utiliser Internet pour suivre les péripéties des second et troisième tomes et lire le quatrième en se faisant violence durant les cent premières pages.

The Fiddler of Bayou Teche

The Fiddler of Bayou Teche est une nouvelle, originellement parue dans le recueil The Coyote Road, Trickster Tales, qui a eu l’honneur d’une lecture sur le podcast anglophone gratuit de fantasy PodCastle.

L’histoire, racontée à la première personne, est celle d’une jeune albinos élevée dans le bayou par une mystérieuse femme qui, la nuit venue, soigne les loups-garous qui le hante. A la mort de cette dernière, la jeune fille reprend son « travail. » Mais elle est rapidement attirée par le village proche et par le son d’un joueur de fiddle. Celui l’ayant vu danser au son de sa musique toute la nuit, vient la cherché pour qu’elle dans avec ces cinq fils qui lui ont lancé un défi.

Je n’en dirais pas plus pour ne pas déflorer l’histoire, mais il s’agit bien d’une histoire de trickster. Merveilleusement lu, cette excellente nouvelle m’a tenu en haleine d’un bout à l’autre.

Elle peut se télécharger en cliquant sur cette phrase !

Celui qui bave et qui glougloute

Celui qui bave et qui glougloute est une nouvelle de Roland C. Wagner, éditée par Les 3 souhaits dans un court livret, en hommage à Lovercraft.

Elle met en scène un farwest uchronique et fantastique où les Amérindiens sont, un beau jour, aidé par les Martiens dans leur lutte contre les colons américains, bientôt aidés à leur tour par les Vénusiens grand ennemis des Martiens.

C’est dans ce contexte qu’un chasseur de prime et un professeur d’université tenteront de comprendre d’où viennent ces êtres étranges et ce qu’ils nous veulent vraiment. Pour ce faire, ils parcourent les États-Unis où ils croisent les Daltons, Jesse James, Calamity Jane, le nécronomicon et d’autres légendes de l’ouest. Quand à Celui qui bave et qui glougloute du titre… et bien ma fois il sera peut-être la solution…

Cette nouvelle parodique est très fraiche à lire et m’a apporté un réel plaisir de lecture, à conseiller.

Utopiales 09

Utopiales 09 est une anthologie de nouvelles parue dans le cadre du festival éponyme. Elle propose six nouvelles de Robert Charles Wilson, Catherine Dufour, Walter Jon Williams, Pierre Bordage, Stéphen Baxter et Jean-Philippe Jaworski, ainsi qu’une préface de Ugo Bellagamba.

De manière générale les nouvelles proposées ici sont de bonnes factures même si je n’ai pas accroché aux nouvelles de Bordage et à celle de Baxter.

Williams propose une nouvelle uchronique intéressante sur ce qu’aurait pu être la vie d’Elvis si elle avait été politisée.

Jaworski, qui est avouons le la raison pour laquelle j’ai acheté ce recueil, propose une sympathique nouvelle sur le destin d’une épée magique dans les grandes steppes de Mongolie.

Dufour et Wilson proposent deux textes de bonne facture, mais j’ai beaucoup de mal avec la première et son texte à la sexualité trop affirmée et à mauvaise escient à mon gout. Le second produit un texte sympathique sur la vie d’un trentenaire divorcé mais j’ai trouvé la fin à base d’entités célestes un peu bizarre.

La préface de Bellagamba sur la vie numérique et la vie réel est très juste et fort plaisante à lire.

Donc, au final, un recueil fort sympathique vu son rapport qualité/prix/temps de lecture.

Sword of Ice

Sword of Ice and Other Tales of Valdemar est un recueil de nouvelles, paru en 1996, proposant quinze histoires se déroulant dans le monde imaginaire, créé par Mercedes Lackey, de la série des Hérauts de Valdemar mais écrits par d’autres auteurs. C’est le premier recueil du genre paru dans le monde de Valdemar.

Pour ceux qui ne connaisse pas le cycle des Hérauts de Valdemar, il s’agit d’une série de Romantic Fantasy. Dans un monde médiéval fantastique l’élite du royaume de Valdemar est formé par les Hérauts. Ces derniers sont liés pour la vie à un Compagnon, un cheval blanc intelligent, qui choisit son hérauts pour ses hautes qualités morales. Le cycle se caractérise par de nombreux actes héroïques et une place importante laissée aux relations entre les personnages et aux histoires de cœur. On aime ou on aime pas, mais il n’empêche que Lackey a une plume fort agréable à lire et que son cycle est un des meilleurs du genre.

Pour en revenir à Sword of Ice and Other Tales of Valdemar, les quinze nouvelles constituant ce recueil sont, dans l’ensemble, de bonne facture et ne se déroulent pas toutes à Valdemar ni mettent toutes en scène les Hérauts. Maintenant, aucune nouvelle ne ressort fortement du lot et ne me laissera une trace profonde.

Ceci étant dit, si vous avez aimer le cycle des Hérauts de Valdema, ce recueil fait une lecture fort agréable qui permet de se replonger dans un univers riche et attrayant.

Les nombreuses vies de Harry Potter

Les nombreuses vies de Harry Potter paru il y a peu chez Les Moutons Électriques est un essai fort joliment illustré sur Harry Potter et les autres étudiants en magie célèbre de la littérature. La particularité de cette collection, la bibliothèque rouge dont ce volume est le dix-septième paru, est de traiter de son sujet comme si les personnages de fiction et les mondes dans lesquels ils évoluent étaient vrais.

Ainsi, ce volume s’ouvre par une présentation de la société des sorciers et sorcières ainsi qu’une discussion sur la magie et les différentes écoles qui l’enseignent. Il se poursuit par une chronologie détaillée des grands évènements du monde magique. Quelques nouvelles sont ensuite proposée et, finalement, un essai sur l’étymologie des noms dans Harry Potter et un autre sur la figure de l’orphelin dans la littérature du merveilleux closent l’ouvrage.

Les nombreuses vies de Harry Potter est un ouvrage intéressant et bien fait à l’esthétique léchée, il souffre néanmoins, à mon sens, de deux gros défauts. Le premier est que si le parti pris de parler des personnages de fictions comme des êtres réels est intéressant, je reste plus sceptique sur celui de mélanger la « réalité » de plusieurs œuvres fictionelles. Ainsi Harry Potter nettoient d’autres mages et Hogwart d’autres écoles. Le résultat donne parfois le sentiment d’un gros mélange qui affaiblit la portée des analyses proposées et compliquent la lecture. Deuxièmement, le choix des œuvres abordées n’est pas, comme souvent dans ce genre d’ouvrage et pour des raisons évidentes, exhaustif. Ce qui pourrait ne pas être un défaut si la manière dont le choix s’est opéré était transparent; hors ce n’est pas le cas ici. J’ai, par exemple, été très surpris de ne pas lire de mention de Jonathan Strange & Mr Norell.

Mais que ces réserves ne vous empêches pas de vous plonger dans un ouvrage fort intéressant (et dont les deux derniers articles sont les plus passionnant).