The Flex & The Flux

 Deux premiers tomes de la série « Mancer », The Flex et The Flux sont deux romans se déroulant à New York « de nos jours ».

Certains individus développent une obsession si forte qu’ils arrivent à altérer la réalité : une personne obsédée par le feu peut le contrôle, quelqu’un obsédé par les jeux vidéos peut leur donner une réalité, etc. Ces individus, connus sous le nom de « Mancer », sont craints par tous le monde, à la fois par leu puissance mais également parce que l’Europe a été détruite à la fin de la seconde guerre mondial lorsque des « mancers » se sont affrontés et ont créer des trous dans la réalité elle-même. L’armée a une unité spécial qui les traque et leurs lave le cerveau afin de les mettre à son service. Si les « mancers » sont un danger pour la réalité, le fait que la réalité réagisse mal à leur manipulation et provoque un retour de manivelle (le flex) qui détruit ce à quoi ils tiennent le plus les rends dangereux pour leurs proches également.
Paul Tsabo est un ancien policier, divorcé avec une petite fille, il travaille pour une compagnie d’assurance. Il est également une petite célébrité pour avoir tuer une « mancer ». Acte qui le ronge, surtout depuis que son obsession pour la paperasse à fait de lui un « mancer » capable de manipuler les registres et les administrations. Lorsque sa fille passe à deux doigts de mourir bruler car une « mancer » fabrique et vend de la drogue qui donne des pouvoirs mais rend les backslach dangereux également, Paul se décide à la traquer. Durant son enquête il rencontrera et se liera d’amitié avec une « videomancer ».
 
Le second tome (The Flux) se déroule quelques années après et implique la découverte d’autres « mancers » à New York et la lute de Paul contre un ordre établis qui le menace et menace sa fille.
 
The Flex et The Flux sont deux romans d’urban fantasy fort sympathique que j’ai pris plaisir à lire.

Feuillets de cuivre

Dernier roman de Fabien Clavel, paru chez Actusf (enfin à paraitre le 5 novembre prochain), Feuillets de cuivre narre les enquête de l’inspecteur Ragon de la police parisienne à la fin du XIXe début du XXe siècle dans un Paris un peu uchronique et un peu steampunk-fantastique (l’éther est une substance bien réel et le spiritisme et la magie semble fonctionner).
L’inspecteur Ragon aussi intelligent et lettré que obèse est l’équivalent d’un Sherlock Holmes utilisant sa culture littéraire afin de résoudre des enquêtes. Le roman est en fait un ensemble de feuillets, organisé chronologiquement, décrivant les enquêtes de l’inspecteur Ragon.
La première moitié du roman peut ainsi se lire comme un ensemble de nouvelles. La seconde moitié, construit sur le même modèle, introduit un Moriarty qui tout en défiant l’inspecteur Ragon (construisant ses crimes sur des énigmes littéraire) éclaire ses enquêtes et son passé d’une autre manière.
 
Tour à tour steampunk, fantastique, clin d’œil littéraire, Feuillets de cuivre est un roman admirablement bien écrit, agréable à lire et passionnant. Je ne peux que souhaiter que Clavel écrive et publie d’autres enquête de l’inspecteur Ragon.

Les 81 frères

Roman d’Urban Fantasy, Les 81 frères de Romain D’Huissier est construit sur une structure classique :
  • un détective de l’occulte : Johnny Kwan exorciste (fat-si) de son état
  • une cité : Hong-Kong avec sa police qui laisse les « spécialistes » gérer les affaires occultes, ses créatures magiques acclimatées ou fraichement débarquées, et ses triades.
  • une enquête : un milliardaire qui s’y connait un peu en occulte et à qui on a volé des manuscrits anciens
  • un élément personnel : le mentor de Kwan est mort lors d’une altercation sans lien apparent avec l’occulte
  • une complication : une triade qui veut faire évader un démon puissant de sa prison mystique.
Mon résumé est peut-être un peu froid, mais les éléments sont habillement présentés, l’écriture agréable et le cocktail a un petit côté exotique fort sympathique. Les 81 frères est un très bon roman d’urban fantasy, agrémenté de plus d’une nouvelle déjà parue par le passé. Le roman est de plus le premier tome d’une trilogie, clairement je vais lire les deux ouvrages suivants.

Binti

Binti, dernière novella écrite par Nnedi Okorafor, avait tous les atouts pour faire envie : une auteure de qualité, une couverture sympathique et un début (une jeune fille d’une tribu africaine embarque, sans que ses parents ne l’approuvent, sur un vaisseau afin de se rendre sur une planète où une université prestigieuse l’a acceptée) avenant.
 
En débutant ma lecture, je m’attendais a une novella parlant d’entrée dans l’âge adulte, d’acceptation de soi, de conciliation entre culture dominante et culture minoritaire (et mal perçue), des thèmes classiques mais qui ont toujours un grand potentiel. Et assez rapidement la novella se perd lorsque tous le vaisseau est assassiné lors d’une attaque extraterrestre afin de s’introduire dans l’université pour récupérer un artefact volé.
 
Tous les mauvais trop y passe alors : la jeune fille est, contre tout attente, la seul survivante, la glaise dont son éthnie s’enduit a des propriétés de soin presque magique sur les extraterrestres, elle a un objet trouvé sur Terre qui lui permet de communiquer avec eux… Elle met alors au point un plan pour survivre et servir d’ambassadeur au près des autorités de l’université, plan qui, contre tous attente, fonctionne… et lui permet même d’intégrer l’université pour une fin qui redevient un peu près intéressante.
 
La novella aurait elle été écrite par une jeune écrivaine ou à destination d’un publique ados, j’aurais sans doute été plus indulgent, mais en l’état cette novella, bien écrite est d’une naïveté décevante.

Lum’en


Ensemble de nouvelles se déroulant sur l’inhospitalière planète Garance (elle possède une végétation luxuriante et une faune importante, et même une espèce intelligente, bien que les humains ne l’admettent pas, mais elle ne permet pas une agriculture adaptée au besoin humain), Lum’En décrit la colonisation de la planète (pour la récolte de minerai qui s’accumule dans les arbres de la planète), son apogée et son déclin.

 
Les différentes nouvelles forment ainsi une fresque douce-amère de la vie sur Garance dans le temps, entrecoupé de court chapitre sur l’IA près-humaine enterrée dans la planète et qui tente désespérément, et sans grands succès, du rentrer en communication avec l’humanité.
 
Les différentes nouvelles sont très plaisantes à lire et forme une fresque de grande qualité. L’existence de Lum’En, l’IA présente sur la planète, est presque de trop vu l’utilisation qu’en fait Genefort, mais elle permet une conclusion fort sympathique.
 
Lum’En est un excellent recueil dont j’ai grandement apprécié la lecture.

Dévoreur de Stefan Platteau

Conte amère sur la relation entre les adultes et les enfants, Dévoreur conte la transformation d’un montagnard en ogre.
Situé dans l’univers du roman Manesh, mais totalement indépendant de celui-ci, Dévoreur se déroule dans des alpages. Elle suit, dans un premier temps, la femme d’un mage durant l’absence de son mari qui voit son meilleur ami, vivant dans l’alpage d’en face, se transformer sous ses yeux en un homme secret et coléreux qui terrorise ses filles. Puis dans un deuxième temps c’est le mage lui même qui part affronter l’ogre dans sa tanière pour tenter de sauver ses enfants.
 
Dévoreur est un court roman, une novella, un conte où l’ogre représente la part sombre de tout un chacun et qui interroge la confiance que les enfants placent dans les adultes.
 
Dévoreur est superbement écrit. Étant parent moi même, j’ai été particulièrement touché par la moral du conte qui frappe juste. La version papier du conte est un bel objet qui est vendu (19 euros) sans doute un peu cher pour le nombre de signes du roman; la version électronique est, elle, plus abordable. Il n’en reste pas moins que ce texte en vaut clairement la peine.
L’avis de Lune.

La Justice de l’ancillaire

Premier tome, couronné pas de nombreux prix outre-Atlantique, d’une trilogie, La Justice de l’ancillaire suit le chemin vers la vengeance d’une IA de vaisseau de guerre.
 
Le vaisseau « Justice of Toren » a passé plus d’un millénaire à servir l’Empire du Radch d’annexion de planète en annexion. Composé d’un équipage humain et de plusieurs corps (des prisonniers lobotomisés) qu’elle peut contrôler (les ancillaire qui sont des extensions d’elle-même), le vaisseau était un puissant vaisseau de guerre et de pacification. Aujourd’hui détruit, il ne reste de « Justice of Toren » qu’un ancillaire qui recherche depuis vingt ans un moyen de pouvoir tuer une Anaander Mianaai (le seigneur du Radch dont la conscience est distribuée entre plusieurs ancillaires).
 
Le roman débute alors que l’ancillaire est sur le point de mettre la main sur une arme capable de l’aider à accomplir la mission qu’elle s’est donnée. L’ancillaire, sur une planète loin de tous, trouve un de ses anciens lieutenants qui a passé plusieurs centaines d’années en animation suspendue dérivant dans l’espace. Ce premier tome se concentre sur la vengeance de l’ancillaire et sur les raisons qu’il la pousse à vouloir se venger.
 
Si j’ai apprécié la lecture de  La Justice de l’ancillaire, j’ai un faible pour les IA de vaisseau, et qu’objectivement le roman est bien écrit; force m’est d’admettre qu’Ann Leckie produit ici une SF militariste somme toute assez classique et peu imaginative dans sa conclusion. Le gimmick consistant à ne pas distinguer le genre des protagonistes dans l’histoire (l’Empire Radch ne fait pas la distinction)  a surtout fait couler pas mal d’encre chez nos voisins américains mais, en soi, n’apporte pas vraiment un plus à l’histoire. Au final, donc, un roman sympathique mais classique.

Les Nefs de Pangée

Dernier livre de Christian Chavassieux, Les Nefs de Pangée est une vraie réussite que je rapprocherai des Fables de l’Humpur de Bordage ou de La horde du Contrevent de Damasio.
Située sur le continent de Pangée, bordé par l’océan de l’Unique, les habitants de Pangée sont composées de créature avec une principe femelle et plusieurs principes mâles. Les différentes nations qui forment Pangée se retrouvent unies, tous les vingt-cinq ans (l’équivalent d’un cycle), dans la grande chasse qui voit des nefs gigantesques se lancée sur l’Unique pour chasse l’Odalie, une terrible créature marine dont le sacrifice est nécessaire pour assurer la prospérité et la paix sur Pangée.
Alors que le roman débute, la neuvième chasse revient, à son point de départ, la ville côtière de Basal, vaincue sans avoir pu éliminer l’Odalie-Montagne qu’elle était partie chassée. Alors que toute la ville est frappée par la stupeur, la bourgeoisie de la ville décide de lancer la préparation de la dixième chasse qui saura composée d’une centaine de nefs et formera ainsi la plus grande chasse ayant jamais eu lieu.
A partir de là, Chavassieux débute une fresque qui s’étend sur un cycle, et un peu plus, suivant la préparation de la dixième chasse : de la construction des nefs, à la recherche par les Oracles, puis la formation du commandant de la dixième chasse et de la conteuse qui s’attachera à ses pas pour la raconter. Le lecteur suit les pas de plusieurs personnage clef : Lorgal le second fils d’une famille dont le préféré, le premier fils, son frère, a des plans grandioses pour Pangée, du commandant de la chasse et de sa conteuse et de quelques autres personnages clefs.
Si la première partie présente la préparation de la chasse, puis la chasse elle même, la seconde partie du roman apporte des bouleversements importants aux civilisations de Pangée. L’enjeu du roman devient alors autre et s’interroge sur ce qu’est l’humanité, sur la guerre et la paix, sur le devenir et l’évolution des civilisations. Difficile d’en dire plus sans lever le voile sur les retournements (dont certains sont prévisibles) de l’histoire proposés par l’auteur.
Les Nefs de Pangée est un roman superbe servit par une écriture maitrisée. En esprit chagrin je regrette une différence de rythme entre la première et la deuxième partie du roman (l’une aurait du être plus courte, ou plutôt l’autre, la seconde, plus développée), mais cette réserve ne doit pas masquer le fait que Les Nefs de Pangée est un roman de très grande qualité qui a tous pour devenir un classique.

Armada

Armada est un sympathique roman de Ernest Cline qui se passe une dizaine d’années dans notre futur.
Il suit Zack Lightma, un ado en fin d’étude. Zack est un gamer averti, il est parmi les dix meilleurs joueurs d’un jeu de combat entre vaisseaux spatiaux, il a perdu son père bébé ce qui lui laisse un tempérament un peu violent lorsqu’on le cherche sur le sujet. Son père lui a laissé de nombreux jeux vidéo et un journal dans lequel il décrit comment les jeux vidéos sont une conspirations du gouvernement afin de préparer la population à une invasion extraterrestre et les entrainés aux combats…
Lorsqu’il voit, depuis la fenêtre de sa classe, un drone de combat sortit tous droit de son jeu vidéo préféré, Zack pense à un surmenage. Mais lorsque, quelques jours plus tard, un vaisseau de l’Alliance de défense terrestre se pose dans la cours de son école et demande qu’il les accompagne sa vie bascule. Il apprend que la Terre est sur le point de vivre une véritable invasion extraterrestre et que son jeu favoris est réellement un programme d’entrainement à la défense de la Terre. Zack devient alors un rouage de la défense de la Terre, mais l’invasion ne cache-t-elle pas autre chose ?
Le roman se divise en trois parties : une sur la vie quotidienne de Zack, une sur la découverte de l’Alliance de défense terrestre et les premiers combats et finalement les moments de doute et la révélation finale.
Armada n’est pas un mauvais roman, il est bien écrit, agréable à lire et a la bonne taille pour garder le lecteur. Maintenant il n’est pas plus que cela : un roman sympathique. Il parlera sans doute a des ados/jeunes adultes gamers, il divertira un moment les autres lecteurs sans leur laisser une marque durable.

Véridienne

Véridienne, récit du demi-loup, est le premier roman de Chloé Chevalier. Il s’agit d’extrait de journaux intimes et de lettres écrits par divers personnes proches de la royauté du royaume de Véridienne et compilés par les deux suivantes (un/une compagnon pour les membres de la famille royale, il s’agit d’un enfant né exactement le jour suivant que l’enfant royal, comme tel les suivants sont des personnes importantes qui sont intégrées à la ligne de succession du royaume) des princesses du royaume.
 
Ce premier tome s’intéresse à la jeunesse et à l’entrée dans l’âge adultes des deux princesses et de leurs trois suivantes (deux pour l’héritière royale, ce qui est inhabituelle, et une pour sa cousine). Jeunes filles insouciantes, les cinq personnages vivent une enfance et une entrée dans l’âge adulte marquée par les relations d’amour/amitié/haine entre elles et en étant relativement ignorante, par choix, des évènements majeurs secouant le royaume.
 
Le royaume, divisé en deux par une chaine de montagnes, est entouré d’un royaume de nomade et d’un puissant Empire qui ne s’intéresse guère à lui. Le roi actuel est un homme en partie brisée par sa dernière campagne contre l’Empire de l’Est, en perpétuel désaccord avec la reine il ne s’occupe que peu de l’éducation de sa fille, de la cousine de celle-ci (chassée de la seconde moitié du royaume qui est, de facto, sous le contrôle de la seule véritable force armée du royaume) et de leurs suivantes. Il envoie son fils de 11 ans dans une campagne militaire contre l’Empire duquel ce dernier mettre 15 ans à revenir.
 
L’enfance des princesses est principalement marquée par les relations complexes entre elles. Durant leur adolescence tumultueuse, le retour du prince et l’apparition d’une épidémie virulente dans le royaume marque un tournant dans leur vie.
 
Véridienne est un roman intéressant qui se centre avant tous sur les relations entre des jeunes filles gâtées centrées sur elles-mêmes. Au fur et à mesure qu’elles atteignent l’âge adulte, les responsabilités et la vie du royaume de Véridienne les rattrape. Si je regrette l’impression tenace que le royaume et les régions alentours ont des contours un peu flous, je suis curieux d’avance de découvrir le second tome qui devrait marquer l’entrée dans l’âge de responsabilité des personnages.