Death’s End

Troisième et dernier tome de la trilogie « Remembrance of Earth’s Past », Death’s End est difficile à chroniquer sans dévoiler, même un tout petit, les différentes intrigues qui le compose.
Comme pour le tome précédant, ce troisième tome prend assez rapidement un autre chemin qui celui qui semblait tracer. Ainsi au lieu d’une histoire centrée sur les relations entre les envahisseurs et les Terriens, Death’s End propose plutôt une histoire du futur de l’humanité.
Par le truchement de la technologie d’hibernation, le lecteur suit plusieurs personnages au travers du futur de l’humanité. Et quelle future ! Rebondissement, découvertes technologies et décisions cruciales dépeignent un futur à la fois sombre et grandiose. C’est d’ailleurs une des faiblesses du roman où l’ingéniosité de l’auteur oscille sans cesse entre grandeurs et « n’importe quoi » tant les rebondissement sont parfois énormes.
Mais au delà du côté parfois un peu grotesque du texte et de certaines longueurs, Death’s End est une lecture des plus intéressantes. Le roman dépend, déjà, un futur sombre pour l’humanité dans un univers où l’hypothèse de « la sombre forêt » est le modèle de fonctionnement des civilisations spatiales. Dans cette lute pour la survie, l’humanité avec ses nombreux biais est dans l’ensemble mal équipée pour survire.
Le roman montre également comment des décisions individuels peuvent avoir un impact négatif important pour l’humanité tout entière. Mais en même temps, Death’s End insiste beaucoup sur le fait que ces décisions individuels ne sont possibles que car elles reflètent la mentalité de la société qui les ont rendus possibles. Ainsi au final si individu seul peut décider du destin de tous, c’est uniquement parce que la société dans son ensemble le permet.
Finalement l’ambition de la trilogie est énorme : décrire le futur de l’humanité dans l’espace en se basant sur une solution au problème de Fermi extrêmement pessimiste et sombre. Rien que pour cela, la trilogie de Liu Cixin est un « must read » de la science-fiction contemporaine.

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The Fireman

Encensé par la critique américaine, c’est avec curiosité que je me suis lancé dans la lecture de The Fireman de Joe Hill.

Le pitch est alléchant : un champignon, réactivé après des millions d’années en sommeil, provoque une épidémie mondial en infectant les humains avec une maladie particulièrement impressionnante. Les infectés se voit marqué d’écailles sur le corps et finissent, pour la plupart, en torche humaine. Rapidement le lien avec les dragons est fait et alors que les structures de la société (américaine / US ici) s’effondrent et que de puissants incendies ravagent la nation, le roman se concentre sur le destin d’une infirmière infectée, et enceinte, qui trouve refuge dans une petite communauté qui semble avoir apprivoiser la maladie et vit caché et en harmonie…

Le roman développe donc la vie dans la communauté, les amitiés, mais aussi les petites mesquineries intrinsèque à ce genre d’endroit. Puis ensuite une tentative de meurtre brise l’équilibre et la communauté bascule rapidement vers un groupe sectaire qui durcit ses règles et se choisit des boucs émissaires.

Le roman se concentre donc sur l’infirmière et sa lutte pour sa survie, la survie de son enfant a naître et des amis qu’elle se fait dans la communauté. La question de la manière dont la maladie se propage,se contrôle et le risque que les brigades du feu font peser sur les infectés (des brigades qui éliminent sans merci les malades).

Si le roman est bien écrit et la description des relations au seins de la communauté vivante, il y a un problème de taille et un problème de rythme. Au niveau de la taille : le roman aurait mérité d’être bien 50% plus court afin d’être plus digeste.

Au niveau du rythme : la manière dont les rebondissements ont lieu fait penser à une série avec de nombreux cliffhangers à la fin de chaque épisode. Si le procédé fonctionne bien pour maintenir l’intérêt à la lecture, la taille du roman et le nombre de cliffhangers finissent par rendre la lecture pénible; j’ai d’ailleurs arrêter ma lecture (enfin mon écoute) du roman durant un mois avant de la reprendre. Une lecture sur un mode sérielle aurait sans doute été plus adaptée.

Au final donc, The Fireman est un roman qui a des qualités mais qui est peut-être un peu trop « écœurant », une lecture étalée dans le temps (une semaine = un chapitre ?) serait sans doute plus adaptée.

L’avis de Gromovar.

Poseidon’s Wake

Troisième, et dernier, tome de la trilogie d’Alastair Reynolds (après La Terre bleu de nos Souvenirs et Sous le vent d’acier) Poseidon’s Wake se déroule à nouveau une bonne centaine d’année après le tome précédant. Il est centré sur les fils et la petite fille de Chiku Akinia.
 Dans sa première partie le roman se déroule à la fois dans le système solaire où le fils de Chiku est ambassadeur au près des robots de mars; suite à un accident qui le laisse pour mort, il est sauvé par les robots et utilisé afin de répondre à un appel de la part de l’IA Eunice venant d’un système solaire non-colonisé. Et à la fois sur Crucible où l’appel est destiné à la fille de Chiku qui se trouve en résidence surveillée suite à l’activantion de la gigantesque structure extraterrestre se trouvant sur Crucible avec comme effet la destruction d’une arche spatiale. Ne pouvant voyager du à son âge c’est sa fille qui part, avec d’autres volontaire, en direction du système inconnu.
La seconde moitié du roman se déroule dans le système non-colonisés où les vaisseaux venu de la Terre et de Crucible vont devoir faire face à Eunice, des éléphants intelligents, une énigme-testament laissé par une ancienne race bien plus avancée et des intelligences artificiels extraterrestres.
Poseidon’s Wake a les mêmes défauts et qualités que les deux autres romans du cycle. Bien écrit, il se lit avec plaisir, mais une fois de plus son intrigue est parfois un peu complexe par rapport au résultat et les avancées de l’humanité impulsé par un facteur extérieur.
Agréable à lire, il reste néanmoins, pour moi, le moins bon de la trilogie.

Sous le vent d’acier

Second tome de la trilogie d’Alastair Reynolds, débutée avec La Terre bleu de nos Souvenirs, Sous le vent d’acier se déroule deux ans après le premier tome. Centré sur la fille de Sunday Akinia, Chiku qui s’est fait clonée en deux exemplaires et synchronisé ses souvenirs entre ses clones. L’une d’entre elle est partie pour tenter rattraper le vaisseau de son arrière-grand-mère, une autre est partie dans un des gigantesques vaisseaux se dirigeant vers Crucible, la planète où une gigantesque structure extraterrestre a été détectée, la dernière restant sur Terre pour vivre une vie paisible.
Alors que la première est perdue depuis longtemps, que les deux autres Chiku vivent leur vie sans plus penser à leur clone, un message venue de celle qui se dirige ver Crucible lance Chiku sur les traces d’une IA menaçant à la fois l’humanité dans le système solaire et celle se dirigeant vers Crucible.
Ossillant entre l’histoire sur Terre et sur le vaisseau (se déroulant donc sur plus centaines d’années), les enquêtes des deux Chiku vont modifier fondamentalement la vie de l’humanité. Dans le système solaire, une chasse aux informations dangereuses et sur le vaisseau un poker politique pour comprendre ce qui attend réellement les voyageurs sur Crucible et pour résoudre le problème du freinage permettant de ne pas dépasser la destination.
Sous le vent d’acier est un roman bien écrit, agréable à lire et passionnant. Je regrette seulement qu’il partage, en partie, les défauts du premier tome : une enquête dangereuse qui mène les protagonistes à beaucoup se dépenser pour un résultat qui aurait sans doute été fondamentalement le même sans leur intervention (où en tous cas similaire), et une propension au Deus Ex-Machina qui permet soit de faire avancer l’intrigue, soit d’en résoudre (s’y ajoute le fait qu’une partie des solutions aux défis de l’humanité sont d’origine extraterrestre).
Un bon roman donc, mais pas exempts de défaut.

The Long Cosmos

En chroniquant le tome 4 de la série de la Longue Terre, La longue Utopie, je regrettais que le tome 5 prévu dès le départ ne voit jamais le jour suite à la disparition de Terry Pratchet. Ce fut donc avec surprise, et contentement, que je découvris, il y a quelques mois, la sortie du tome cinq, et dernier de la série : The Long Cosmos.
 
Ecrit en grande partie à quatre mains, terminé par Baxter en utilisant le plan prévu pour la série, The Long Cosmos conclut la série tel que prévue par ses auteurs. Se déroulant soixante ans après le premier tome et mettant en scène les personnages survivants déjà apparu dans les autres tomes, dont Joshua Valiente maintenant dans la soixantaine, The Long Cosmos débute avec une invitation venue des étoiles. Résonant à travers toutes les longues Terres, perçue par les créatures capables naturellement de passer d’une Terre à l’autre, mais également captée par les radios télescopes scrutant l’espace profond,  l’invitation peut se résumer en une courte phrase : « Rejoignez nous ».
 
Débute alors un projet fous, fruit de la collaboration entre les nexts (des humains super intelligents apparu avec l’expansion de l’humanité sur la Longue Terre) et les humains normaux, pour tenter de répondre à cette invitation.
 
Le lecteur suit bien évidement divers personnage dans l’avancée du projet, mais également Joshua Valiente qui, suite à un accident, se retrouve à partager la vie d’une tribu de Trolls et en apparent plus sur ces créatures et sur la Longue Terre.
 
Concluant de fort belle manière la série, The Long Cosmos propose toujours une construction de monde et une histoire de l’humanité brillante, des personnages bien construits, une écriture agréable à lire, mais propose aussi une intrigue plus structurée que dans les autres tomes. Définitivement une grande série pour moi.

Le Marteau de Thor

Faisant suite au Château des millions d’années, Le Marteau de Thor débute là où le tome précédent se termine.
 
Alternant toujours les points de vue de narration, avec entre les chapitres des sauts temporelles éclairant le passé des différents personnages et donnant un avant goût, parfois, de la direction futur prise par l’histoire, Le Marteau de Thor se centre avant tous sur une mission secrète allemande en territoire britannique, en 1939, afin de récupérer une mystérieuse arme trouvée en Irak pour l’agent allemand Friedrich Saxhäuser, qui passe ici au second plan.
 
Difficile d’en dire d’avantage, j’en ai même déjà peut-être trop dit, sans déflorer l’intrigue. Je me contenterai de mettre donc en avant ce qui me semble être les qualités et les défauts du roman. Au niveau défaut, le sentiment que la trame de fond (une présence extraterrestre sur Terre) n’avance que peu et que les deux premiers tomes ne sont en fait qu’un préambule à quelques choses de plus vaste qui arrive par la suite (histoire secrète ou uchronie, pour l’instant les deux romans sont dans le camp du premier, mais difficile à dire par la suite). Au niveau qualité : une écriture très maitrisée, des personnages complets et complexes dont le passé éclaire les actions actuelles, comme dans le premier tome tous les protagonistes sont profondément humains, même les salauds ont des qualités humaines.
 
A noter que les deux premiers tomes, et j’espère bientôt le troisième qui vient de sortir, existe en format audio. La lecture, ou plutôt l’écoute, du Marteau de Thor fut très agréable malgré un lecteur un peu mécanique par moment. La suite maintenant !

Mongrels

Mongrels raconte, à la première personne un chapitre sur deux, et à la troisième pour les autres chapitres qui sont des flashbacks, le fin de l’enfance et l’adolescence d’un jeune américain pauvre, vivant sur les routes avec son oncle et sa tante, et qui a la particularité d’être issu d’une famille de loup-garous.
 
Tout l’intérêt du roman est là, c’est de voir la vie sur les routes, entre pauvreté, petits-boulots, violence et criminalité qui caractérise ces loup-garous qui n’ont rien de désirable. Le narrateur ne peut pas se transformer, encore, c’est donc un point de vu d’enfants et d’ados qui est donnés à lire.
 
Difficile d’en dire plus car il n’y a pas à proprement parler une seule histoire dans Mongrels, mais une collection de moment montrant la vie sur la route et l’entrée dans l’âge adulte d’un enfant balloté par son oncle et sa tante d’un bout à l’autre du pays dans un road-trip qui ressemble à une fuite en avant.
 
Une lecture pas inoubliable mais sympathique quand même, fort bien rendu en livre audio.

The man who rained

Second roman de Ali Shaw, que j’ai découvert avec The trees, The man who rained est un roman de découverte de soi et de romance.
 
Lorsque le père d’Elsa, qui comptait beaucoup pour elle et qui était chasseur de tornades/orages meurt, tué par une tornade, Elsa décide de changer de vie et quitte New York pour la petite ville de Thunderstown.
 
Dans cette petite ville marquée par son lien avec la météo Elsa va découvrir que le « temps qu’il fait » peut s’incarner dans des animaux et dans un homme, Finn, dont elle va tomber amoureuse. Dans une communauté où toutes les manifestions de la météo sont craintes et éliminées (une personne est même chargée de tuer les animaux qui ont du vent dans leurs veines), l’existence même de Finn met leur relation en danger.
 
Ali Shaw sait construire des personnages détaillés et décrire leurs relations de manière admirable. The man who rained est donc un roman poétique minutieusement construit où la vie des personnages est le pivot autour duquel se construit l’histoire.

In the Labyrinth of Drakes

Quatrième tome des mémoires de Lady Trent, la célèbre naturaliste étudiant les dragons (la série se passe dans un XIXe siècle ressemblant au notre, mais dont les nations sont imaginaires, où les dragons existent).
 
In the Labyrinth of Drakes narre les recherches qu’elle a effectué, pour le compte de l’armée Scirling  (L’Angleterre) dans le désert d’Akhia afin de développer une méthode d’élevage des dragons pour que l’armée puisse utiliser leurs os, une fois préservé, comme matériaux de construction.
 
Son séjour sera bien sur émaillé de nombreuses péripéties (enlèvement, sabotage, tentative d’assassinat, etc.), d’un soupçon de politique, de relations personnelles parfois compliquées, de réflexion sur la place des femmes et de découvertes.
 
La série sur « Lady Trent » est bien écrite et mélange aventures, politiques et découvertes sur les dragons de manière heureuse. In the Labyrinth of Drakes est totalement dans le ton et au niveau des autres volumes de la série. J’attend le suivant avec curiosité et impatience.

The Trees

Je me fait en ce moment une petite cure de New Weird avec des romans de qualité. The Trees de Ali Shaw est l’un de ceux-ci. Le pitch du roman est très simple : une nuit , sans que personne ne sache pourquoi, des arbres poussent sur l’ensemble de la planète et mette à bas notre civilisation; un groupe de personnes traversent le Royaume Uni pour se rendre en Irlande au près de la femme de l’un d’eux.
Dis comme cela, l’intrigue parait simple, mais c’est sans compter le talent de Ali Shaw créé et fait vivre des personnages d’une rare justesse.
Il y a Adrien le professeur dont la femme est en stage en Irlande au moment de l’arrivée des arbres. Perdu, ne sachant pas que faire de sa vie, et cela déjà avant la Forêt, il se retrouve à partir pour retrouver sa femme, vivant au passage un voyage qui va le changer.
Il y a ensuite Hannah, la mère célibataire, bobo écolo qui voit d’abord dans l’arrivée des arbres le retour salvateur à la nature, avant de devoir affronter ce qu’implique la fin de la civilisation. Son fils Seb, ado pour qui l’informatique est tous qui va devoir arriver à l’âge adulte dans un monde bien différent du sien.
Finalement il y a Hiroko, une ado japonaise rencontrée sur la route qui traine son passé et un bagage de survivaliste qui la rend particulièrement apte à la survie mais peut-être pas aux rapports avec ses semblables
Ses quatre personnages vont faire le voyage en commun, en passant des mystères de la forêt (une touche de fantastique de plus en plus importante) aux communautés de survivants avant de trouver leur place (ou pas) dans ce nouveau monde .
Si The Trees est peut-être parfois un peu long, il s’agit d’un roman bien maitrisé où le prémisse post-apocalyptique permet à l’auteur de décrire des personnages profondément humain face à eux même, aux autres et à la nature.

L’avis de Gromovar (qui est responsable de cette lecture).