La tabla de Flandes

Troisième roman écrit par Arturo Pérez-Reverte, en 1990, La Tabla de Flandes était l’un des derniers romans de cet excellent auteur espagnol que je n’avais pas encore lu. Il s’agit d’une histoire d’enquête. Julia une jeune restauratrice de tableau espagnole s’occupe de restaurer « La partie d’échec » du célèbre peintre flamand du XVe siècle Peter Van Huys. En travaillant sur le tableau elle découvre une inscription en latin demandant « Qui a tué le chevalier ? » Afin de répondre à cette question, Julia se lance dans des recherches historiques et s’intéresse à la partie d’échec représentée sur le tableau. Alors qu’elle pense détenir la solution, un meurtre violent et un mystérieux message complique la situation. Julia se retrouve en danger et doit continuer la partie débutée il y a près de 500 ans.

De bonne facture, La Tabla de Flandes est un roman policier et historique bien ficelé. Il ne s’agit par contre, et de loin, du roman le plus abouti d’Arturo Pérez-Reverte. J’ai trouvé qu’il contenait de nombreuses longueurs qui nuisent un peu au plaisir de la lecture. A conseiller au aficionado, du genre ou de l’auteur, les curieux qui veulent découvrir Pérez-Reverte devrait plutôt se tourner vers ses romans plus récent, donc l’excellent Reine du Sud.

Le temps d’un éclair

Je ne fais généralement pas dans la critique de livre de cuisine, mais j’ai obtenu le temps d’un éclair grâce au programme masse critique et me suis donc engagé à en faire une critique.

Il s’agit donc, comme le titre et la couverture le laissent deviner, d’un livre de recette d’éclairs. On trouve de tout dans ce charmant petit bouquin : des éclairs sucrés, des éclairs salés, du classique et de l’original. Je n’ai bien entendu pas réaliser l’ensemble des recettes mais quelques unes qui, avec une lecture attentive des autres, m’ont permis de me forger une idée de la qualité de ce petit livre de cuisine.

Et ma fois je dois dire que dans l’ensemble, ce livre est un vrai bonheur pour les gourmands. Les recettes sont appétissantes et celles que j’ai réalisées sont délicieuses. Les photos sont belles et donnent faims et les explications proposées permettent de réaliser les éclairs.

J’ai néanmoins quand même quelques petites critiques. La méthode proposée pour remplir les éclairs ne fonctionne pas (où en tous cas je n’ai pas sur la faire fonctionner et j’ai du « bricoler », simple à réaliser mais différent de la recette); l’utilisation des douilles n’est pas présentée et entre ce qui dit l’introduction et les recettes de petites différences sur le matériel « indispensable » nécessaire apparaissent. Rien de grave enfin de compte et je m’estime fortuné d’avoir ce livre de cuisine dans ma collection (mon tour de taille par contre fait un peu la gueule…).

Qin Coeur de Jade

Cœur de Jade est l’édition en un tome d’une trilogie dont seul le premier livre était sortit il y a déjà trois ans. L’histoire narrée se déroule dans l’antiquité chinoise (la fin de l’époque des royaumes combattants) et est fortement teintée de fantastique et de combat à la « Tigre et Dragon. » La trilogie est en fait une novelisation se déroulant dans l’univers du jeu de rôle Qin, mais elle peut se lire avec plaisir sans aucune connaissance du jeu de rôle en question.

Cœur de jade est une redoutable hors-la-loi habitée par l’esprit d’un dragon qui, avec ses compagnons le Wuxia Xia et le fangshui Trois-Vérité, parcourt les Royaumes combattants d’aventure en aventure. Un beau jour, rattrapée par son destin, elle se met au service d’un puissant clan et se lance dans l’aventure de sa vie. Mystère, combat, magie, puissants démons et son déstin seront le lot du trio.

Cœur de Jade est un roman qui se lit avec plaisir et facilité. L’auteur ne développe pas un style particulier, mais son écriture se lit agréablement. Ainsi, malgré quelques longueurs, ce roman m’a captivé du début à la fin. Mon seul souhait serait maintenant d’avoir l’adaptation en campagne de jeu de rôle de l’histoire narrée; je suis persuadé que cela ferait une campagne mémorable (que je n’aurais bien évidement jamais le temps de faire jouer !).

The Thrawn Trilogy

Ces derniers temps je suis parti dans un trip Star Wars, je suis en train de regarder à nouveau les films, de jeter un coup d’œil à certains des comics qui composent « l’univers étendu », j’ai donc également décider de relire ce qui constitue, si je ne m’abuse, la première trilogie écrite dans cette univers. The Thrawn Trilogy (ou la croisade du jedi fou comme elle a été, imparfaitement, traduite en français), de Thimothy Zahn, se déroule 5 ans après la fin des films. Alors que la Nouvelle République née sur les cendres de l’Empire est en proie à des luttes politiques intestines et rencontre de nombreuses difficultés pour unir à nouveau la Galaxie, les restes de l’Empire reprennent du poil de la bête sous le commandement du grand amiral Thrawn. Un non-humain qui servait l’Empire dans les régions inexplorées de la Galaxie et qui est de retour. Débute alors une nouvelle grande aventure pour Luke, Leia, Han Solo et leurs compagnons.

The Thrawn Trilogy n’est évidement pas l’oeuvre literaire qui révolutionna le XXe siècle, mais elle possède néanmoins de nombreuses qualités qui en rendent sa lecture fort intéressante et fort agréable pour tout fan de Star Wars.

Rois et Capitaines

Rois et Capitaines est une anthologie de nouvelles de fantasy, contrairement à l’anthologie Dragons, paru également au mois de mai, que j’avais trouvé plaisante mais sans plus, Rois et Capitaines est un vrai petit bijou.

Sans rentrer dans le détail, les différentes nouvelles qui composent se recueil, sur les rois et les capitaines (donc beaucoup de récits de bataille) sont d’excellentes factures. Mes préférées sont les nouvelles de Jean-Philippe Jaworski, de Rachel Tanner, de Lionel Davoust et et de Thomas Day; mais les autres nouvelles du recueils sont tout aussi intéressantes à lire.

Le sommaire de cette incontournable de l’imaginaire français actuel est :

  • Claire & Robert Belmas, « Dans la main de l’orage »
  • Pierre Bordage, « Dans le coeur de l’Aaran »
  • Armand Cabasson, « Serpent-Bélier »
  • Lionel Davoust, « L’impassible armada »
  • Thomas Day, « La Reine sans nom »
  • Johan Heliot, « Au plus élevé trône du monde »
  • Julien d’Hem, « Le Crépuscule de l’Ours »
  • Catherine Dufour, « Le Prince des pucelles »
  • Jean-Philippe Jaworski, « Montefellòne »
  • Laurent Kloetzer, « L’Orage »
  • Maïa Mazaurette, « Sacre »
  • Rachel Tanner, « La Demoiselle »

Gromovar en dit également le plus grand bien sur son blog !

Tancrède

Tancrède, sous titré une uchronie, est un roman, se présentant sous la forme d’un journal intime, qui narre les aventures du prince normand Tancrède de Hauteville qui part, en 1096, en croisade avec son oncle Bohémond de Tarente. Au fil de l’avancée de la croisade, Tancrède, homme de fois, va peu à peu prendre conscience de la violence des croisés et de la diversité des infidèles. Manipulé dans l’ombre par une mystérieuse société secrète, il finira par se convertir à l’Islam et mené, dans un mouvement uchronique, la reconquête de Jérusalem et l’union des royaumes musulmans, alors que l’ombre des assassins planent sur toute la seconde partie du roman.

Uchronie intéressante, Tancrède est un roman passionnant qui se lit vite, malgré, à mon goût, quelques petites faiblesses dans l’écriture qui transparaissent ça et là. Si les croisades, l’histoire et les uchronies vous attires, ce roman devrait vous combler.

Les aventures d’un tee-shirt dans l’économie globalisée

Les aventures d’un tee-shirt dans l’économie globalisée, écrit par une économiste américaine, suit la trajectoire d’un tee-shirt acheté aux États-Unis depuis le champ de coton jusqu’à sa destruction en passant pas sa fabrication et sa distribution.

Au delà de l’aspect anecdotique de l’histoire d’un tee-shirt, cet ouvrage propose une réflexion sur le fonctionnement de l’économie globalisée. Organisé en quatre parties (correspondant auxquatre grandes étapes de la vie d’un tee-shirt : croissance du coton, fabrication du tee-shirt, distribution du tee-shirt, « recyclage » du tee-shirt), Pietra Rivoli, l’auteure, montre que l’économie globalisée n’est pas tant un lieu où le marché libre règne en maitre, mais plutôt un endroit où les lobies et les politiques créent de la distorsion sans arrêt. Ainsi les acteurs de l’histoire d’un tee-shirt passent plus de temps à tenter de contourner les écueils du marché (l’esclavage pour les besoins de main-d’œuvre, par exemple) qu’à fonctionner selon les théories économiques.

Les aventures d’un tee-shirt dans l’économie globalisée est au final un livre très intéressant qui permet de mieux comprendre le fonctionnement de la globalisation. Les deux seuls reproches qu’on peut peut-être lui porter est d’être très centré sur les USA (le livre y est d’abord paru en anglais) et un certain biais libérale de son auteure.

Dehors les chiens, les infidèles

En ce moment, et par le plus grand des hasards, je suis dans une période « low fantasy ». Ainsi après Gagner la guerre et Le royaume blessé, je me suis attaqué à Dehors les chiens, les infidèles, premier roman de fantasy de Maïa Mazaurette; et ma fois bien m’en a pris tant ce roman est de bonne qualité.

Dans un monde où le soleil a disparu avec la disparition de l’étoile du matin, une arme sainte prise par Galaad pour partir en guerre et disparue avec lui, le monde est divisé entre les partisans de la lumière, les croyants, et des ténèbres, les incroyants et les sans-Dieu. Tous les cinq ans, depuis maintenant près d’un siècle, cinq questeurs sont exilés de la grande cité d’Auristelle afin de rechercher l’étoile du matin et de faire revenir le soleil. Spérance et sa clique sont de ceux-ci. Une expédition au cœur de la cité des incroyants les lancera sur la trace de la location véritable de l’arme de Galaad et les mettra en prise avec l’hypocrisie de la religion, de la politique et d’eux-même pour, peut-être, ramener la lumière.

Le monde créé par Mazaurette est un endroit sombre, où de trop rares miracles côtoient la déchéance humaine, les déformations physiques, l’obscurantisme et le fanatisme. Son écriture collant à ses personnages forme un roman sombre et oppressant que j’ai lu avec plaisir. Une vraie réussite.

l’avis de Gromovar
l’avis du Pendu

Les Gardiens de Ji tome 2

Le deuil écarlate est le second tome de la troisième trilogie de Ji (la volonté du démon étant le premier) et visiblement Pierre Grimbert s’est fait conseillé par Bob pour écrire son cycle…

Ainsi, ce deuxième tome propose la suite des aventures de la troisième génération des héritiers de Ji, suite à la mystérieuse disparition des deux générations précédentes, ces jeunes adultes cherchent à comprendre se qui c’est passé et pourquoi la magie et les dieux qui ne devraient plus exister semblent réapparaitre. Pour ce faire, et escorter d’un membre de la seconde génération « réscapé », ils se renderont sur l’île de Ji et à la rencontre de Usul, Celui-Qui-Sait, et ce toujours poursuivi par un mystérieu ennemi.

La trame de ce troisième cycle, comme je l’ai déjà dis dans la critique du premier tome, reprend tout les éléments des deux premiers cycles : des jeunes gens confrontés à de mystérieux assassins, un mystère qui semble impliquer le destin même du monde, des secrets de familles dont on auraient pu penser que cette fois-ci ils ne sauraient pas secrets, une quête initiatique, des prophéties, des cachoteries entre « héritiers », etc.

Ainsi, si le premier cycle était classique mais très bien monté avec un monde original à découvrir, le deuxième sentait un peu le réchauffé mais rester agréable, ce troisième cycle me parait médiocre et n’apporte rien de nouveau à l’histoire; on prend les mêmes, ou presque, et on recommence. Me connaissant je me ferais sans doute avoir dans une année et je lirais la suite car je suis curieux de savoir comment Grimbert s’en sortira, mais à moins d’une grande surprise je serais sans doute très déçu.

Man in the dark

Man in the dark est le dernier roman paru, à ce jour, de Paul Auster. Il est centré sur le personnage de Brill, un octogénaire, cloué par un accident de voiture dans une chaise roulante, et vivant avec sa fille divorcée et sa petite fille qui a perdu il y a peu son petit-amis. Le roman se déroule durant une nuit où Brill est étendu dans sa chambre en pleine obscurité. Afin de conjurer le sommeille et d’éviter de penser à sa femme morte d’un cancer et aux images de la décapitation du petit ami de sa petite fille, il imagine un monde où les attentats du 11 septembre n’ont pas eu lieu et où l’Amérique est en guerre avec elle-même. Le personnage centrale de ses rêveries vient de notre monde et doit y retourner pour éliminer Brill afin de mettre fin à la guerre…

Cette histoire un peu tordue est le prétexte pour plonger dans les interrogations et les doutes d’un homme au crépuscule de sa vie et des doutes et tragédies qui l’ont touchés lui et sa famille. L’écriture de Auster démontre une maitrise de la narration impressionnante et se lit avec facilité et fascination. On retrouve également dans ce roman certaine des obsessions de l’écrivain sur le sens de la vie et sur les interaction entre les personnages de fiction et leur créateur. Si j’ai aimé la lecture de Man in the dark, force est d’admettre qu’une seconde lecture me serait peut-être nécessaire pour en percer une plus grande partie des ses arcanes, une caractéristique « austerinienne » peut-être ?