Textes courts de P. Djèlí Clark

Continuant mes lectures des écrits de P. Djèlí Clark, je me suis attaqué à plusieurs de ses textes courts (nouvelles, novelettes ou novellas).

« The Angel of Khan el-Khalili« , qui comme tous les textes ici sauf un (« Les tambours du dieu noir » qui est dans un autre « monde ») se déroule dans chronologiquement quelques temps avant les événements relaté dans Le maître des djinns , suit une jeune femme, presque une enfant, qui se rend dans le grand marché du Caire pour supplier un ange de faire un miracle pour elle. Ce qu’elle demande a un prix, la vérité, qui sera pour elle élevé. Un texte très mélancolique sur le prix de la rébellion et de la rédemption.

Dans « Le mystère du tramway hanté » les agents du ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles Hamed Nasr et Onsi Youssey doivent enquêter sur une mystérieuse entité qui a décidé de prendre résidence dans un des trames aériens du Caire. L’exorcisme qu’ils vont devoir réaliser se révèlera au final bien compliqué et les feront visiter plusieurs communautés minoritaires du Caire, tous cela alors que le parlement égyptien est sur le point de statuer sur le droit de vote des femmes… Une enquête rythmée et fort sympathique.

Second texte d’un petit recueil (en français), « L’étrange affaire du djinn du Caire » lance l’enquêtrice Fatma el-Sha’arawi du ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles sur les traces du meurtrier d’un djinn. Son enquête fera le voile sur une conspiration entre djinns et anges qui risque de changer, une fois de plus, le monde. Un texte percutant et mener tambours battants.

Le premier texte, « Les tambours du dieu noir » se déroule dans une Nouvelle-Orléans alternative, en 1880, entre steampunk et magie, une jeune voleuse de la ville va se retrouver au centre d’une conspiration pour relâcher la puissance des tambours du Dieu noir sur la ville. La voleuse, accompagnée d’un équipage corsaire d’un dirigeable, aura fort à faire pour sauver sa ville entre carnaval, dieux africains et intrigues politiques. Un texte fort dont la traduction bien exécutée rend justice aux langues créoles utilisées dans la version en langue anglaise.

The Sandman act III

Une année après avoir audio-lu les deux premières parties de l’adaptation audio du Sandman, je me suis jeté sur la troisième partie (sur probablement quatre vu ce qu’il reste du comics a adapté) dès sa sortie.

Adaptant deux arcs du comics (que je n’ai, je le rappel, pas lu) : Brief Lives et World’s End.

Le premier arc suit la quête de Morpheus et de Delirium à la recherche de leur frère disparu : Destruction. En plus de toucher à un mystère mentionné plusieurs fois auparavant, cet arc conclut l’histoire de Orphée, le fils de Morpheus.

World’s End se déroule dans une auberge à la croisée des mondes / dimensions où des voyageurs se retrouvent bloqués suite à une violente tempête. Pour faire passer le temps, les voyageurs se racontent des histoires de leur monde d’origine. A la fin de cet arc la raison de la tempête est esquissée et semble annoncer un acte IV très fort…

L’adaptation de Sandman dans son ensemble est brillante et les trois volets se retrouvent avec raison dans les meilleurs vente de Audible. Le plus dur maintenant est d’attendre la réalisation et sortie de l’acte final

Die de Kieron Gillen & Stephanie Hans

Je parle assez peu ici de comics et BD mais j’en lis en fait pas mal. Et de temps en temps je tombe sur une série qui est un niveau plus haut que « c’est sympa, je passe un bon moment », c’est le cas du comics Die, réunit en anglais dans quatre recueil.

Le pitch de base de Die pourrait se résumer par « le sourire du dragon mais en plus trash et adulte ». Le sourire du dragon est un dessin animé, sorti au début des années 80, qui propulsait un groupe d’ados dans le monde de Fantasy du jeu de rôle Dungeons & Dragons. Dans Die c’est un groupe d’ado, au début des années 90, qui se retrouve à vitre la même mésaventure : ils disparaissent durant quelques années et réapparaissent, sauf un, sur une route quelques années après. L’une a perdu son bras, tous sont clairement traumatiser par ce qu’ils ont vécus et ils sont incapables de raconter ce qui leur est arrivé. La vie reprend son court et de nombreuses années après, la réapparition d’un des dès qui les a fait disparaitre va les renvoyer vers un monde de Fantasy. Débute alors une quête pour comprendre pourquoi ils sont de retours, ce qui est arrivé à leur compagnon d’infortune qui n’est jamais revenu et comment rentrer à la maison.

De là l’histoire se développe entre traumas individuels et collectifs, rancunes anciennes et histoires présentes et passés, Die développe une histoire passionnante à la fois réflexion sur le jeux de rôle mais aussi sur l’impact de nos décisions passés sur notre présent. Chaque numéro du comics se termine par des réflexions sur la construction du comics et sur le jeux de rôle, il y a aussi des interviews, qui sont aussi passionnants à lire que instructifs. Bref Die est à mon avis un comics à lire, surtout si on fait / a fait du jeux de rôle.

Slaying the dragon de Ben Riggs

Slaying the dragon a secret history of dungeons & dragons est une enquête sur les coulisses de la création et de l’évolution de l’entreprise qui a sorti le premier jeu de rôle. Ben Riggs retrace, à l’aide de nombreux interviews qu’il a menés et documents qu’il a consultés, l’histoire de TSR (l’éditeur de D&D) de ses débuts en 1974 à son rachat par Wizards of the Coast en 1997.

Difficile de résumé en détail l’histoire de TSR ici présentée mais Riggs met en évidence certains errements de la direction de TSR tout en montrant aussi le foisonnement créatif et l’apport de cette entreprise aux jeux de rôle et à la culture populaire.

Slaying the dragon se lit avec gusto et éclaire de manière extrêmement intéressante l’histoire de D&D et du jeux de rôle. A titre personnel j’aimerai énormément un ouvrage similaire traitant de la période 1997 à nos jours.

Locklands de Robert Jackson Bennett

Troisième et dernier tome de la trilogie débutée avec Les Maîtres enlumineurs, Locklands se déroule plusieurs années après le second tome.

Les enjeux et le décors de ce dernier opus sont bien plus larges; l’auteur quitte la cité de Tevanne pour le vaste monde. Et le monde est en danger. L’entité enluminée pensante qui est né à la fin de Shorefall mène une guerre de conquête totale en transformant en esclave l’humanité. Seul deux forces semblent capables de lui tenir tête : le premier des Hiérophantes et la bande de Sancia, Berenice et Clef qui forme maintenant une nation nomade dont les membres sont liés par des enluminures.

Mais lorsque le premier des Hiérophantes est capturé par leur ennemi commun, Sancia, Berenice et Clef n’ont d’autre choix que de lancer une expédition presque désespérée au cœur des territoires qu’il contrôle afin de libérer et de tenter d’empêcher la réalité même d’être modifiée de manière définitive.

Locklands est une conclusion satisfaisante et haletante a une Fantasy qui, tome après tome, devient de plus en plus science-fictionnelle. Après, même si j’ai beaucoup apprécié ma lecture, je trouve que ce dernier opus perd en qualité et originalité ce qu’il gagne en enjeux et gravité.

The Veiled Throne & Speaking Bones de Ken Liu

Fin de la trilogie, devenue tétralogie avec le dernier tome séparé en deux gros volumes , de la Dynastie Dandelion The Veiled Throne et Speaking Bones continue l’histoire multigénérationnelle des îles de Dara. Les romans reprennent quelques temps après The Wall of Storms et se déroulent sur deux continents.

A Ukyu-Gondé, la princes Théra tente de rallier les tribus rebelles contre les Lyucu avec comme objectifs d’empêcher le lancement d’une flotte pouvant apporter des renforts aux forces lyucu qui occupent une parte de Dara. Le chemin vers la victoire est ardus et passe pas de nombreuses déconvenues et la découverte d’une culture profondément différentes.

En Dara une paix fragile règne entre les Lyucu qui ont conquis deux des îles/royaumes de Dare et le reste de l’Empire. Ici l’intrigue se scinde en plusieurs fils qui suivent ce qui se passe dans les îles occupées, à la cours et dans une des villes de l’Empire. Le lecteur est invité à suivre plusieurs jeunes gens qui seront au cœur des changements qui viennent.

Difficile de résumer cette énorme fresque peinte par Ken Liu. En effet, la tétralogie s’étend au final sur plusieurs dizaines d’années d’histoire de Dara, sur deux continents et en suivant plusieurs personnages. Liu mêlent également l’Histoire avec la petite histoire des gens du peuple. Ce qui ressort quand même c’est une tétralogie passionnante et bien écrit par un auteur « ingénieur » qui met au centre de ses intrigues l’innovations techniques, la résolution par les protagonistes de l’histoire problèmes via l’ingéniosités, la réflexion et la technique. C’est également une histoire qui prend en compte les éléments culturels et la manière dont les gens réagissent et s’adaptent (ou non) aux cultures différentes, au progrès techniques et à l’innovation.

Le Chien du Forgeron de Camille Leboulanger

Un conteur dans une auberge régale son auditoire de l’histoire de la vie, et la mort, du plus grand héros celte, qu’il a lui même connu : Cuchulainn, surnommé le Chien du Forgeron.

Débute alors un récit qui retrace sa naissance (serait-il le fils d’un dieu ?), sa jeunesse, ses premiers faits de gloire et les quêtes qu’ils mènent avec ses compagnons; mais aussi sa défiance du haut roi, sa soif de reconnaissance, sa rage….

Camille Leboulanger retrace et réécrit avec une très belle plume la légende de Cuchulainn en montrant que les hauts faits d’un héros sont interprétés dans sa légende. Car, au final, l’histoire de Cuchulainn c’est avant tous celle d’un homme enfant à qui le monde doit tous et qui ne sait avoir de limite; c’est l’histoire d’un homme qui se croit supérieur à tous, et surtout supérieur aux femmes. Bref Le Chien du Forgeron est un très bon roman que j’ai pris grand plaisir à lire.

Noon du soleil noir de L. L. Kloetzer

Roman de Sword & Sorcery inspiré du cycle des épées et de Sherlock Holmes (enfin c’est mon sentiment personnel après lecture), ce roman de L. L. Kloetzer met en scène, sous la plume de Yors, un ancien mercenaire, les aventures / enquêtes de Noon du soleil noir, puisant sorcier qui s’installe un beau jours dans la plus grande cité du monde, La Cité de la toge noire.

Yors, tel un docteur Watson, lui sert de guide et d’associé dans son entreprise de vendre ses services de sorcier aux habitants de la cité. S’en suit plusieurs enquêtes de Noon et Yors à travers la cité qui met en évidence que plusieurs forces occultes la traversent.

Noon du soleil noir est un roman fort bien écrit et très sympathique à lire. J’espère qu’il y aura d’autres aventures / enquêtes de Noon et Yors car j’ai pris beaucoup de plaisir à ma lecture.

Flamboyance de Mathieu Gaborit

Second tome du deuxième diptyque sur Abyme, Flamboyance, après La cité exsangue, débute là où le tome précédent c’est terminé.

La cité d’Abyme tel qu’elle a existé pendant longtemps, décadente, flamboyante, excentrique, est sur le point de disparaitre. Menacée par une prise de pouvoir interne et par des intérêts religieux externes, la ville subit de plein fouet un coup d’état sanglant et moralise. C’est dans ce contexte que le vieillissant Maspalio, ancien prince-voleur et conjurateur, court dans la cité pour tenter de donner une sépulture digne à son amour de jeunesse et comprendre ce qui se trame vraiment. En parallèle sa fille, dont il ignorait même l’existence, lute pour sa survie et celle de ses amis…

Avec ce final flamboyant Mathieu Gaborit détruit, pour mieux la reconstruire, la cité d’Abyme. Une fin fort intéressante pour un cycle débuté au siècle dernier.

Eyes of the Void de Adrian Tchaikovsky

Second tome de la trilogie The final Architecture (débutée avec Shards of Earth), Eyes of the Void débute peux de temps après la fin du premier tome. Le lecteur est toujours invité à suivre l’équipage du vaisseau de récupération « The Vulture God » dont les allégeances ont évolués depuis le premier roman.

En effet, le vaisseau et son équipage sont plus ou moins maintenant avec la force militaire « le Parthénon » et Idris, l’intermediary (capable de parcourir l’espace entre les systèmes sans passer par les voies existantes), les aides à développer leur propre intermediaries. Pendant ce temps les architectes continues à détruire des mondes et s’attaquent maintenant à des mondes qui étaient « protégés » par des ruines des Originators, une race ancienne maintenant disparu. Le tout alors que dans la sphère humaine des tensions de plus en plus fortes la dirige vers une guerre interne.

Quand Idris est enlevé, le reste de l’équipage du « Vulture God » se lance à sa recherche, mais Idris va peut-être découvrir l’origine des architectes et plus encore.

Eyes of the Void est un second tome fort sympathique de space opera, j’admet être curieux de connaitre la fin de la trilogie.