El ángel de Nicolás

Recueil de sept nouvelles de l’auteure mexicaine Verónica Murguía, El ángel de Nicolás propose des visions d’évènements historiques et/ou mythologiques (principalement chrétiens) au travers du prisme d’une personne les vivant.
Les nouvelles sont très bien écrites et c’est un grand plaisir que de lire ce recueil. Le lecteur pourra y trouver :
  • « El idioma del paraiso » : une nourrice raconte l’expérience d’un monarque pour connaitre le langage des origines en élevant des bébés sans leur inculqué un langage terrestre, Une nouvelle glaçante !
  • « Mutanabbi » : la fuite et la fin du poète Al-Mutanabbi dans le désert qui se remémore son histoire, sa poésie et les raisons qui l’ont forcé à un exil encore et encore…
  • « El ángel de Nicolás » : Un soldat de Constantinople, alors que la cité sera bientôt attaquée, se rappel les campagne violente et la vision qui l’a sauvé et changé…
  • « La piedra » : l’histoire de Herodías qui fut mariée à deux frères, le second ayant tué le premier, et qui dépérit dans son palais alors que le prophète Jean prêche à proximité.
  • « El converso » : alors que les seigneurs du Nord de l’Europe se convertissent peu à peu au christianisme, Radbod est sur le point de se convertir, tous se passe bien jusqu’à ce que l’honneur prenne le dessus.
  • « La mujer de Lot » l’arrivée de deux anges dans la ville de Sodome est le prélude à la chute de la ville vu par les yeux de la femme de Lot.
  • « Marsias » : les déboires de Marsias le satyre qui pour être trop laid va s’attire les foudres des Dieux.
El ángel de Nicolás est un recueil très agréable à lire, les nouvelles entre fantastiques et visions historiques sont de très bonne qualités.

Un pont sur la brume

Novella publiée dans excellente collection « une heure lumière », Un pont sur la Brume est sans doute la meilleure novella de la collection pour l’instant.
L’histoire résumée en quelques mots : un Empire dans un monde de low Fantasy avec au dessus de certaines rivières et fleuves une mystérieuse brume, corrosive, dangereuse, solide comme de l’eau par endroit, parcouru de prédateurs et dont sa présence sur un très grand fleuve coupe l’Empire en deux. Des bacs effectuent certes la traversée, mais c’est une méthode hasardeuse et lente.
C’est pour cela qu’un gigantesque pont est en construction sur le fleuve. Kit Meinem d’Atyar arrive un beau jour pour remplacer l’architecte/ingénieur, décédé, de cette œuvre colossal. Débute alors pour lui un travail de plusieurs années, à la fois aventure humaine (il faut se concilier les locaux) et d’ingénierie  (il faut vaincre la Brume).
Un pont sur la Brume peut sembler être une simple histoire de low Fantasy, mais en fait c’est beaucoup plus que cela. Servit par une écriture de très grande qualité, la novella est à la fois une histoire profondément humaines sur les liens qui se tissent entre les individus et une démonstration de la manière dont des décisions politiques et techniques peuvent changer à la fois la vie des gens et leurs environnement.
Me faisant par moment penser à l’excellent Kalpa Imperial de Angelica Gorodischer, Un pont sur la Brume est un court roman à lire absolument.

Sitrinjêta

Sympathique roman de SF/Space Opera, Sitrinjeta de Christian Léourier se déroule dans un futur lointain ou l’humanité, les Solariens, peuvent se déplacer dans les étoiles et interagir avec les autres races qui l’a peuple (les humanoïdes n’étant de loin pas le type de races la plus répandue).
Le lecteur est donc amené à suivre une expédition mené par le Solarien Hénar Log Korson, une sorte de roublard/aventurier/contrebandier qui poursuit le rêve de trouver un vaisseau ayant été construit par une race disparue et ancienne, presque un mythe.
Pour ce faire il acquiert un ancien artefact au près d’un trafiquant influant espérant ainsi pouvoir entrer dans le vaisseau. Le roman raconte le voyage menant au vaisseau; voyage constitué de nombreuses péripéties : pirates, belle passagère, rencontre avec l’administration, embargo d’une planète en guerre et complots diverses (tous le monde tentant de manipuler tous le monde) pour atteindre une fin plus mystique que ce à quoi je m’attendais.

Sitrinjeta est un roman bien écrit et bien mené. S’il n’est pas le chef d’œuvre de son auteur, il remplit clairement son contrat de divertir et cela est déjà très bien.

The Fireman

Encensé par la critique américaine, c’est avec curiosité que je me suis lancé dans la lecture de The Fireman de Joe Hill.

Le pitch est alléchant : un champignon, réactivé après des millions d’années en sommeil, provoque une épidémie mondial en infectant les humains avec une maladie particulièrement impressionnante. Les infectés se voit marqué d’écailles sur le corps et finissent, pour la plupart, en torche humaine. Rapidement le lien avec les dragons est fait et alors que les structures de la société (américaine / US ici) s’effondrent et que de puissants incendies ravagent la nation, le roman se concentre sur le destin d’une infirmière infectée, et enceinte, qui trouve refuge dans une petite communauté qui semble avoir apprivoiser la maladie et vit caché et en harmonie…

Le roman développe donc la vie dans la communauté, les amitiés, mais aussi les petites mesquineries intrinsèque à ce genre d’endroit. Puis ensuite une tentative de meurtre brise l’équilibre et la communauté bascule rapidement vers un groupe sectaire qui durcit ses règles et se choisit des boucs émissaires.

Le roman se concentre donc sur l’infirmière et sa lutte pour sa survie, la survie de son enfant a naître et des amis qu’elle se fait dans la communauté. La question de la manière dont la maladie se propage,se contrôle et le risque que les brigades du feu font peser sur les infectés (des brigades qui éliminent sans merci les malades).

Si le roman est bien écrit et la description des relations au seins de la communauté vivante, il y a un problème de taille et un problème de rythme. Au niveau de la taille : le roman aurait mérité d’être bien 50% plus court afin d’être plus digeste.

Au niveau du rythme : la manière dont les rebondissements ont lieu fait penser à une série avec de nombreux cliffhangers à la fin de chaque épisode. Si le procédé fonctionne bien pour maintenir l’intérêt à la lecture, la taille du roman et le nombre de cliffhangers finissent par rendre la lecture pénible; j’ai d’ailleurs arrêter ma lecture (enfin mon écoute) du roman durant un mois avant de la reprendre. Une lecture sur un mode sérielle aurait sans doute été plus adaptée.

Au final donc, The Fireman est un roman qui a des qualités mais qui est peut-être un peu trop « écœurant », une lecture étalée dans le temps (une semaine = un chapitre ?) serait sans doute plus adaptée.

L’avis de Gromovar.

Focus : Léa Silhol

De manière général je ne fais pas beaucoup d’articles « spéciaux » sur mon blog. Je l’ai créé pour garder une trace de mes lectures et c’est ce que je fais, parfois avec un peu plus de détails, parfois avec un peu moins et toujours avec pas mal de fautes d’orthographe et de grammaire (malgré toute ma bonne volonté la langue française à l’écrit ne se laisse pas dompté).
Mais de temps à autre il me prend l’envie de tenter quelque chose, j’ai donc décidé, au grès de mes envies, de proposer de petit focus sur certains auteurs qui me plaisent beaucoup et dont je pense que vous devriez les lire; au moins pour voir si à vous aussi ils pourraient vous plaire.
Une petite tempête dans un verre d’eau a secoué il y a peu la blogosphère SF sur le rôle du blogueur. Certains auteurs semblant croire que le blogueur était là pour assurer leurs promotions, Lhisbei a donné une réponse claire et que je partage sur son blog : en résumé simplifié « je suis sur mon blog chez moi et je fais ce que je veux ! »
Ceci étant dit, j’ai lu aussi ces derniers temps plusieurs éditos / coup de gueule / poste de blog mettant en évidence l’équation simple : un auteur pour continuer à écrire (dessiner / produire / etc.) doit pouvoir gagner quelque chose (c’est le cas dans l’édito de Comics Box de ce mois, c’est ce que dit Bellamy, ou encore Léa Silhol de qui il sera question tantôt). Au final l’argument est le même : « si vous aimez un auteur / un illustrateur / une série de comics achetez ce qu’il fait pour qu’il puisse continuer à le faire. » Auquel certains ajoutent : « et faites le avant que ce dernier arrête, après il sera trop tard pour venir lui dire que vous ne trouvez plus ses œuvres ».
Les focus que je souhaites faire sont donc à la fois une manière de donner un coup de projecteur sur un auteur que j’aime, mais aussi un acte un peu militant (et égoïste) pour essayer de vous donnez envie de découvrir un auteur que j’aime pour qu’à votre tour vous l’aimiez (ou pas…)
Pour ce premier focus j’ai décidé de vous parler de Léa Silhol. Une auteure qui a pour moi une double importance. Elle a été une des éditrices de feu les éditions Oxymore dont les ouvrages m’ont fait découvrir nombre d’auteurs devenus aujourd’hui centraux dans les littératures de l’imaginaire francophones aujourd’hui (Jean-Philipe Jaworski et Mélanie Fazi, par exemple), mais m’ont également donné goût à la nouvelle.
Mais après, ou avant c’est selon, d’avoir été éditrice, Léa Silhol est aussi auteure. Une auteur qui commence à publier au début de ce siècle et qui, après une (trop longue) éclipse entre 2008 et 2014, s’est remise à être publiée depuis 2015. Ce qui a changé, c’est que pour garder son indépendance et maintenir son intégrité, elle a décidé d’être publiée par Nitchevo Factory, une structure dédiée a apporter soutient aux artistes la formant et dont l’édition est seulement une de ses activités.
Ses ouvrages sont publiés via une plateforme d’impression à la demande ce qui implique, bien que cette dernière livre les libraires, que les livres sont moins présent sur les étals des libraires et donc du coup souffre d’un manque de visibilité.
Cela étant dit qu’est ce que Léa Silhol écrit et pourquoi je trouve cela bien ?
Et bien, elle écrit de la Fantasy au sens large : ré-écritures de mythes et légendes, Urban Fantasy, Réalisme Magique, etc. Elle écrit d’ailleurs admirablement bien. Pour moi elle a son meilleurs niveau lorsqu’elle écrit des nouvelles, là où son écriture riche et précise frappe le plus fort. Mais j’aime aussi ses romans, même si certains lui reprochent un style trop chargé (à titre personnel, je trouve que ces derniers romans parus sont plus agréable de ce côté là).
Elle développe surtout un univers commun, qui a comme nom officiellement officieux « La Trame ». Tout est lié chez Léa Silhol et chaque histoire, chaque personnage, chaque événement, trouve une place sur une trame plus large.
Là où le lecteur potentiel pourrait craindre de tomber, sans le vouloir, sur des ouvrages auxquels il ne comprend rien, chaque livre est en fait une porte d’entrée possible dans « La Trame » qui se tient seul. La lecture d’autres livres venant donner plus de profondeur à l’ensemble.
Dans sa bibliographie je vous propose une petite liste de ce qui est actuellement disponible avec le lien vers ma chronique, le pourquoi / pourquoi il faut le lire et un lien vers le grand géant où le lecteur peut se procurer l’ouvrage.

Conte de la Tisseuse : la ré-édition de son premier recueil de nouvelles. Une ré-écriture de contes, légendes et mythes qui est un vrai bonheur à la lecture. C’est sans doute la porte d’entrée royale pour découvrir Léa Silhol, à conseiller avant tous aux fans de nouvelles et de Fantasy. (A noté que l’édition collector diffère de l’édition normal pour sa couverture rigide et par une petite série de portraits de créatures féeriques jamais auparavant publié, à réservé aux fans ou aux amoureux des couvertures rigides).

Sacra vol. 1 et Sacra vol. 2 : deux recueils de nouvelles qui se répondent, proposant quelques nouvelles déjà parues au part avant et beaucoup d’inédits. A leur actuel, c’est pour moi les deux meilleurs recueils publiés par l’auteure. Les différents textes oscillent entre de la Fantasy, avec une version fantastique de Venise, et de la Fantasy Urbaine. Si vous aimez les nouvelles, les rélfexions sur l’art, Venise et la Fantasy Urbaine (urbaine par romance, attention) ces deux recueils sont fait pour vous.

Possession Point : un roman d’Urban Fantasy en forme de road movie. Se déroulant à notre époque, le roman narre la lute d’un gang de Fays perdus dans notre monde qui les rejette et les craint et cherchant la mythique cité de Frontière qui pourrait devenir leur havre. Un roman pour ceux qui aime l’Urban Fantasy.

Sous le Lierre : un gros roman presque plus proche de la littérature blanche (du Réalisme Magique par certain aspect) que de la Fantasy qui se lit comme l’histoire de la rébellion d’une jeune fille au caractère bien trempé face aux traditions anciennes de son petit coin d’Angleterre. Se passant au début du XXe siècle, le roman parlera à ceux qui aiment leur Fantasy légère, les récits de passage de l’adolescence à la vie d’adulte et les traditions païennes liées à la Nature.

La Sève et le Givre : premier roman publié de Silhol, premier tome d’une trilogie pour l’heure inachevée (mais qui dans mes souvenirs se tient tous seul) et seul ouvrage disponible en poche (chez Point Fantasy), ce roman, que j’ai lu bien avant d’avoir un blog, est de la Fantasy féerique qui retrace un conflit entre les cours d’ombre et de lumière. Un roman fait pour ceux qui aime la Fantasy féerique et l’écriture riche et « vénéneuse » (pour citer le quatrième de couverture.

Voila terminer le tour des ouvrages disponibles de Léa Silhol. J’espère vous avoir donner l’envie d’en prendre un et de le lire.

Dans tous les cas n’oubliez pas que ce qui compte c’est d’y prendre plaisir.

 

Le Village

Premier roman d’Emmanuel Chastellière, Le Village est une vraie réussite. Roman fantastique, il donne au lecteur une histoire avec un mystère épais qui se découvre peu à peu au fil de la lecture. Difficile donc d’en parler en tentant d’en révéler le moins possible.
Je peux néanmoins écrire que le roman débute par le réveil d’une jeune femme (à la fin de l’adolescence) dans une vielle demeure bourgeoise. Elle n’a aucuns souvenirs de sa vie et commence alors l’exploration des environs : la demeure, un pont, la campagne, un village désert, les marais alentours…. Et surtout la présence de docteurs de peste, de loups mort-vivant, d’un troll qui semble vouloir capturer la jeune fille; et aussi, retranché dans les marais, d’autres jeunes gens, ayant eu aussi perdu la mémoire, se nommant « les enfants perdus » et qui tentent eux aussi de survivre et de trouver une sortie.
En parallèle, l’histoire d’un village touché par une peste étrange et d’un mystérieux camelot qui arrive une nuit pour proposer une solution qui damnera le village et ses habitants.
Sur ces base, Le Village est un roman diablement bien écrit et efficace qui déroule une histoire angoissante et mystérieuse avec juste ce qu’il faut de pathos et de relations entre individus. Une vraie réussite qu’il faut lire !

Fées & Automates

Anthologies des Imaginales 2016, Fées & Automates propose, sous la direction de Jean-Claude Vantroye, treize nouvelles qui font se rencontrer les figures de la fée et de l’automate.

Le sommaire :
« Smoke and Mirrors » d’Estelle Faye : une nouvelle à l’ambiance fantastique se déroulant aux Etats-Unis et où une fée propose, via un automate « donnant la bonne aventure », un pacte bien funeste. Une courte nouvelle fort sympathique.
« Le Rouet noir » de Charlotte Bousquet : une nouvelle dans l’univers de Jadis où un assassin se retrouve pris dans un piège bien sombre qui menace sa place dans la roue des réincarnation même.
« Le crépuscule et l’aube » de Fabien Cerutti : une nouvelle dans l’univers du Le Bâtard de Kosigan qui relate un épisode de la guerre entre les hommes et les fées et d’un plan pour tenter de sauver ce qui peut l’être. Un texte très bien écrit qui me fait me dire que je devrais vraiment prendre le temps de lire les romans de Cerutti.
Lle Comte et l’horloger » de Benoît Renneson est une jolie histoire où un horloger est appelé à la demeure du vieux comte de la ville, guère aimé et avec peu de pouvoir, pour réparer de toute urgence une simple boite à musique. L’utilisé de cette dernière lui ouvrira un monde de magie….
« L’énergie du Désespoir » d’Adrien Tomas fait découvrir aux lecteurs une cité où l’énergie est prélevée sur des fées retenues captives. Lorsque des agitateurs détruisent les usines de reproduction de ces dernières, des chasseurs se lance dans les profondeurs de la forêt aux fées afin d’en capturer en nombre. Une chasseuse et son automate semble bien partit pour devenir riche, ou pas…

« L’étalon » de Paul Beorn narre la fuite d’un jeune enfant prisonnier des fées. Dans sa quête pour retrouver ses parents il arrive rapidement dans un bourg où ne vivent que des hommes et où les fées semblent être les bienvenue. Une nouvelle très bien pensée et menée.

« Magie de Noël » de Gabriel Katz est une nouvelle quasi cyberpunk, narrant, dans un Paris où certains quartiers sont devenus de vraies zones de non-droit, la quête d’un père pour trouver une fée (un robot de compagnie en résumé) pour sa fille alors que celles-ci ont été interdites de vente. Une nouvelle à la conclusion bien glauque, comme il se doit pour du cyberpunk.

« Al’Ankabût » de Nabil Ouali est une nouvelle que je n’ai pas fini. Non pas tant qu’elle soit mauvaise, mais plutôt parce que l’histoire d’une petite fille et de violence m’était dure à lire; la malédiction du lecteur devenu parent et qui projette….

« Le tour de Vanderville » de Pierre Gaulon voit un forint, débutant avec une attraction d’automates, faire la rencontre d’un mystérieux collègue dont l’attraction est beaucoup plus fantastique et… féerique. Une nouvelle fantastique très bien construite.

« AuTOMate » de Pierre Bordage raconte l’histoire d’amour d’une fée, vivant incognito dans notre monde, et un homme. Une longue suite de déception face à notre monde qui tranforme chaque individu en automate. Bordage fait du Bordage et, comme souvent, si ces nouvelles sont sympathiques elles manquent d’un petit plus pour s’élever au délà du « moyen. »

« Son dernier coup d’échecs » de Jean-Claude Dunyach et Mike Reskick est une nouvelle de SF qui met en scène une jeune femme et un automate/IA joueur d’échec et d’un tournoi fasse à une race extraterrestre. Une bonne nouvelle mais d’où la thématique de la fée est passablement absente.

« Tsimoka » de Cindy Van Wilder une nouvelle se déroulant dans un cirque agréablement bien écrite mais qui ne m’a pas marquée.

« Le Plateau des Chimères » de Lionel Davoust se déroule dans l’univers d’Évanégyre et suit la conquête, par l’Empire d’Asreth d’un plateau riche en ressource magique. Seul hic, l’endroit est habitée par une puissante fée, une des dernières de sa race. En avant de l’armée, un déserteur et son mécha cherche refuge au cœur du plateau avec peut-être une solution pour la survie de la fée. La nouvelle fait partie de mes préférées du cycle d’Évanégyre…

Au final, j’ai trouvé l’anthologie des Imaginales 2016, Fées & Automates, un cran au dessus des autres années avec de nombreuses très bonnes nouvelles et quelques moyennes.

Poseidon’s Wake

Troisième, et dernier, tome de la trilogie d’Alastair Reynolds (après La Terre bleu de nos Souvenirs et Sous le vent d’acier) Poseidon’s Wake se déroule à nouveau une bonne centaine d’année après le tome précédant. Il est centré sur les fils et la petite fille de Chiku Akinia.
 Dans sa première partie le roman se déroule à la fois dans le système solaire où le fils de Chiku est ambassadeur au près des robots de mars; suite à un accident qui le laisse pour mort, il est sauvé par les robots et utilisé afin de répondre à un appel de la part de l’IA Eunice venant d’un système solaire non-colonisé. Et à la fois sur Crucible où l’appel est destiné à la fille de Chiku qui se trouve en résidence surveillée suite à l’activantion de la gigantesque structure extraterrestre se trouvant sur Crucible avec comme effet la destruction d’une arche spatiale. Ne pouvant voyager du à son âge c’est sa fille qui part, avec d’autres volontaire, en direction du système inconnu.
La seconde moitié du roman se déroule dans le système non-colonisés où les vaisseaux venu de la Terre et de Crucible vont devoir faire face à Eunice, des éléphants intelligents, une énigme-testament laissé par une ancienne race bien plus avancée et des intelligences artificiels extraterrestres.
Poseidon’s Wake a les mêmes défauts et qualités que les deux autres romans du cycle. Bien écrit, il se lit avec plaisir, mais une fois de plus son intrigue est parfois un peu complexe par rapport au résultat et les avancées de l’humanité impulsé par un facteur extérieur.
Agréable à lire, il reste néanmoins, pour moi, le moins bon de la trilogie.

La Ménagerie de papier & L’homme qui mit fin à l’histoire

Recueil de nouvelles de Ken Liu, La Ménagerie de papier est sans équivalent en anglais (un recueil du même nom existe bien mais son sommaire est différent). L’ouvrage présente une vingtaine de nouvelle d’un écrivain très doué dont les moins bon textes sont au minimum bons et les meilleurs sont du niveau des nouvelles de Ted Chiang.

Lu il y a déjà quelques semaines, je me contenterai de dire de ce recueil qui il est un indispensable pour ceux qui veulent lire des nouvelles de science-fiction (au sens large) parmi les meilleurs écrites cette dernière décennie. Ken Liu a une approche sensible des différents problèmes de nos sociétés et une écriture qui touche juste à chaque fois.
Peu de temps après cette lecture, je me suis attaqué à une novella qui vient de sortir dans la collection « Une heure lumière » : L’homme qui mit fin à l’histoire.
Il s’agit de la description d’un documentaire filmé sur une invention qui permet d’observer directement le passé, mais de manière unique; les particules servant à l’observation étant alors détruite.
Le documentaire parle des créateurs de l’invention et de son unique utilisation pour voir les exactions  de l’Unité 731, unité japonaise qui effectua des expériences médicales sur des civils chinois entre 1936 et 1945 lors de la guerre sino-nippone.
La novella est à la fois une réflexion sur le rôle de l’histoire et des historiens, de l’importance de l’histoire dans la politique international, du rôle du « devoir de mémoire » et une étude d’un pan sordide de l’histoire japonaise et chinoise. Une œuvre majeure je pense.

Sous le vent d’acier

Second tome de la trilogie d’Alastair Reynolds, débutée avec La Terre bleu de nos Souvenirs, Sous le vent d’acier se déroule deux ans après le premier tome. Centré sur la fille de Sunday Akinia, Chiku qui s’est fait clonée en deux exemplaires et synchronisé ses souvenirs entre ses clones. L’une d’entre elle est partie pour tenter rattraper le vaisseau de son arrière-grand-mère, une autre est partie dans un des gigantesques vaisseaux se dirigeant vers Crucible, la planète où une gigantesque structure extraterrestre a été détectée, la dernière restant sur Terre pour vivre une vie paisible.
Alors que la première est perdue depuis longtemps, que les deux autres Chiku vivent leur vie sans plus penser à leur clone, un message venue de celle qui se dirige ver Crucible lance Chiku sur les traces d’une IA menaçant à la fois l’humanité dans le système solaire et celle se dirigeant vers Crucible.
Ossillant entre l’histoire sur Terre et sur le vaisseau (se déroulant donc sur plus centaines d’années), les enquêtes des deux Chiku vont modifier fondamentalement la vie de l’humanité. Dans le système solaire, une chasse aux informations dangereuses et sur le vaisseau un poker politique pour comprendre ce qui attend réellement les voyageurs sur Crucible et pour résoudre le problème du freinage permettant de ne pas dépasser la destination.
Sous le vent d’acier est un roman bien écrit, agréable à lire et passionnant. Je regrette seulement qu’il partage, en partie, les défauts du premier tome : une enquête dangereuse qui mène les protagonistes à beaucoup se dépenser pour un résultat qui aurait sans doute été fondamentalement le même sans leur intervention (où en tous cas similaire), et une propension au Deus Ex-Machina qui permet soit de faire avancer l’intrigue, soit d’en résoudre (s’y ajoute le fait qu’une partie des solutions aux défis de l’humanité sont d’origine extraterrestre).
Un bon roman donc, mais pas exempts de défaut.