The Windup Girl

The Windup Girl se déroule en Thaïlande au (selon Wikipedia) 23em siècle. Notre ère du pétrole facile, connu sous le nom « d’expansion », est finie, et l’énergie nécessaire au fonctionnement des sociétés, rare , est produite au travers de l’ingénierie génétique (des sortes d’éléphants géants faisant tournés des dynamos, piles). Les manipulations génétiques des « callories company » ont libéré des virus et des plantes OGM qui ont éradiqué la nature telle que nous la connaissons aujourd’hui.

C’est dans ce contexte, dans la capital d’un royaume thaï toujours souverain grâce à une précieuse banque de semence, que le roman propose de suivre quatre personnages dont les actions vont profondément modifié l’équilibre du royaume. Cet équilibre est un jeu dangereux entre le royaumes et les « callories company » et, à l’interne, le palais et les ministères de l’environnement et du commerce. Les quatre personnages sont: un représentant des « callories company », un réfugié chinois, une membre du ministère de l’environnement au loyauté croisée et une « Windup Girl », une humaine OGM d’origine japonaise programmée pour servir.

Le roman est complexe mais propose une vision intéressante, mais terrifiante, du futur. En plaçant son roman en Asie, Bacigalupi présente également un seting inhabituelle dans les romans d’anticipation anglophone. The Windup Girl a gagné un prix Hugo amplement mérité.

Gromovar a également beaucoup aimé !

Lu dans le cadre du challenge fin du monde.

The Old Man and the Wasteland

The Old Man and the Wasteland de Nick Cole est un roman post-apocalyptique qui est également un hommage au roman d’Hemingway Le vieil homme et la mer.

États-Unis, Arizona, dans un futur pas trop lointain : cela fait quarante ans que les États-Unis ont été victime d’une attaque nucléaire de grande envergure qui a détruit la civilisation tel que nous la connaissons. Le Vieil Homme avait une trentaine d’année alors, il vit maintenant dans une petite communauté de survivants pratiquant la récupération d’objets d’avant. Le Vieil Homme était bon à cela, mais plus maintenant, afin de faire tourner sa chance il part seul ver l’Est, la direction « maudite ». Dans son trajet en solitaire, il affrontera la faim, la soif, la fatigue, les bêtes sauvages, d’autres hommes pour, peut-être, trouver son « espadon ».

Roman très bien écrit, The Old Man and the Wasteland est une très bonne surprise. L’univers construit par Nick Cole se tient et son personnage affronte, comme celui d’Hemingway, la « nature » hostile de la « fin du monde. » Si on ajoute que la version électronique (Kindle) du roman coute la faramineuse somme de 1.28$ sur Amazon, je ne vois aucune raison de ne pas lire ce roman…

Lu dans le cadre du challenge fin du monde

After the Apocalypse

After the Apocalypse est un recueil de dix nouvelles de Maureen F. McHugh qui, comme son titre l’indique, propose dix regards sur la vie d’hommes et de femmes après (ou pendant) un événement de porte apocalyptique.


Proposant un point de vu humain, chaque nouvelle suit un ou plusieurs personnages devant « faire face », les différentes nouvelles de ce recueil sont de bonnes factures et proposent plusieurs types d’apocalypse : IA, Zombie, bombes salles, dépressions économiques, épidémies, …


Sans rentrer dans le détail des dix nouvelles, quelques unes m’ont d’avantage marquées :


Special Economics se passe dans une Chine ayant perdu une partie importante de sa population suite à un virus. La nouvelle propose une plongée dans l’univers des travailleurs à la chaines « esclavisés » par un système de dettes.


The Lost boy : a reporter at large est pour moi la meilleure nouvelle du recueil. Un journaliste écrit la vie d’un jeune garçon victime d’un syndrome d’amnésie avec développement d’une nouvelle personnalité suite à l’explosion de plusieurs bombes atomiques aux USA.


After the Apocalypse décrit la « cavale » vers le Canada de survivant d’un effondrement totale de l’économie et la société américaine.


Au final donc un excellent recueil que je ne peux que conseiller.

Lu dans le cadre du challenge fin du monde.


Fleurs de Dragon

Roman « young adult », Fleurs de Dragon est paru dans la collection d’histoire policière Gulf Stream dont j’ai découvert l’existence il y a peu. Jérôme Noirez plonge le lecteur dans le japon de la fin du XVème siècle pour une enquête de Ryôsaku, un enquêteur au service du Shogunat.

Celui-ci est chargé d’enquête sur de mystérieuses morts de samouraïs au travers du Japon. Flanqué de trois jeunes samouraïs comme garde du corps, Ryôsaku ayant en effet renoncé au port du sabre, l’enquêteur va se lancer sur la trace de dangereux moines qui planifient une sombre vengeance.

Fleurs de Dragon est un roman agréable et facile à lire qui distille une ambiance de films de sabre tout à fait sympathique. Je vais sans doute sous peu m’attaquer à la seconde, et suite de volume, enquête de Ryôsaku.

Les Princes marchands

Cycle de six tomes, ou plutôt long roman de six tomes (dont les deux derniers  n’ont pas encor été traduits en français) car, en effet, chaque tome débute là où se termine le précédent, les Princes marchands de Charles Stross reprend l’idée de base du cycle des Princes d’Ambre de Zelazny : une (ici six) famille dont les membres sont dotés de la capacité, en regardant le dessin d’un nœud particulier, de voyage entre les mondes. Comme dans les Princes d’Ambre, les familles se livrent un jeu politique complexe et dangereux. Mais contrairement aux Princes d’Ambre qui propose une saga s’étendant sur des milliers (pour ne pas dire des millions) de monde et avec des individus au statu quasi divin, Stross propose une histoire au dimension plus modeste et avec un « réalisme » plus fort.
Les Princes marchands débute lorsque Miriam, une journaliste trentenaire aux États-Unis, adoptée, découvre qu’elle fait en fait partie d’une famille de marchands inter-dimensionnels.  Ces derniers sont originaire d’un monde médiévale où ils sont de nouveaux nobles vendant leur service au pouvoir en place : ils transfèrent ainsi rapidement des courriers et de petits objets de valeur en passant par notre monde et ils transportent de la drogue en passant par le leur.
Miriam se retrouve plongé dans les intrigues du Clan (comme les familles se font appelées) et tente maladroitement de changer la situation. Son arrivée donne le coup d’envoi de modification profonde du clan. Ainsi, durant les six tomes, un nouveau monde est découvert, le gouvernement américain découvre l’existence du Clan, des révolutions éclatent dans le monde du clan et dans le nouveau monde (une monarchie victorienne avec une technologie du début du vingtième siècle). C’est ainsi la survie du Clan et de Miriam qui se trouve au centre des intrigues.
Le cycle a un côté feuilletonesque par toujours agréable; cela ne m’a néanmoins pas empêcher de le dévorer et de tourner les pages fasciné par l’histoire qui se présente. Mais au delà de la première impression, le cycle des Princes marchands me parait intéressant sur plusieurs points. Ainsi, contrairement à ma première impression, l’héroïne n’est pas toute puissante et si son arrivée provoque bien des changements, elle est avant tous un pion, important certes mais un pion quand même, sur l’échiquier d’une partie jouée par des intrigants beaucoup plus compétents qu’elle même. La réaction du gouvernement américain face à la menace représenté par le Clan est également à la hauteur de la paranoïa post-11 septembre (et si c’est jouissif à lire ce n’est pas beau à voir). Finalement, Stross propose également une réflexion sur les liens économique entre plusieurs mondes au niveau de développement différents que j’ai trouvé intéressante.
Au final, si le cycle des Princes marchands n’est pas la révélation de l’année, il reste néanmoins une lecture divertissante, agréable et une bonne variation sur les thématiques déjà abordée par les Princes d’Ambre.

Who fears death

Ayant apprécié Akata Witch et alléché par une critique de Gromovar, c’est avec curiosité que j’ai débuté l’écoute de la version audio du premier roman adulte de Nnedi Okorafor (prochainement traduit en français) : Who fears death.
Se déroulant dans une Afrique où la technologie est une chose du passé (il en reste quand même quelques traces sous la forme de, rares, ordinateurs ou talkiewalkies) et où la magie (juju) est une chose bien réel. Who fears death narre, à la première personne, la vie de Onyesonwu une enfant née d’un viol entre deux peuplades en guerre (l’une domine l’autre et la vouant peu à peu à la disparition), elle est Ewu, une enfant de la violence qui est maudite pour tous.
Onyesonwu passe néanmoins une enfance en partie protégée dans une petite ville loin des troubles. Arrivé à l’adolescence elle luttera pour se voir enseigner la sorcellerie par le sorcier du village qui ne veut pas d’apprentie. Sujet d’une prophétie, elle partira, avec d’autres jeunes vers l’Est afin de changer les choses, d’amerner la paix entre les peuples et de défaire son père un sorcier maléfique.
Who fears death propose une histoire de fantasy et de coming of age assez classique en somme. L’originalité du roman tient à l’utilisation de l’imaginaire africain et à la lutte constante des minorités et des femmes pour se faire accepter dans un monde machiste et profondément divisé.
Si j’ai beaucoup apprécié l’écriture et la fraicheur d’Akata Witch, Who fears death m’a moins plus. Cela tient sans doute à une narratrice dont la voix ne m’a pas « emportée », de quelques longueurs sur le milieux du roman et d’une structure trop classique (une prophétie, une quête, un voyage, des compagnons, etc.) que l’imaginaire africanisan et le talent de Nnedi Okorafor n’a pas réussi à sublimer. Ce roman, malgré des qualité est ainsi pour moi une petite déception.
Bien que je trouve ce positionnement discutable, la lecture de ce roman s’inscrit dans le cadre du challenge fin du monde.

Création

Création est un sympathique roman de Johan Heliot paru dans la collection Nouveaux Millénaires de J’ai Lu. Il s’agit d’un roman qui dévoile peu à peu les éléments nécessaires à la compréhension de l’intrigue.
Création se déroule dans un futur proche. Il suit, un par chapitre, plusieurs individus confrontés à une énigme millénaire : un soldat d’élite français qui se trouve, lors d’une opération dans le désert du Sinaï, projeté dans forêt, un cameraman (avec camera greffée à l’œil) engagé par un prêcheur créationniste richissime pour une expédition mystérieuse, et une biologiste travaillant pour l’armée israélienne dans un site secret.
Difficile de parler du roman sans en dévoiler l’intrigue, mais il y est question de recherches sécrètes du gouvernement israélien, des manuscrits de la mer morte et de leur, véritables, origines, d’un arbre très particulier, du jardin d’éden (et pas que métaphoriquement), de l’origine de la vie, d’univers parallèles, de webévangéliste, et de gravitons.
Si le roman n’est pas une œuvre révolutionnaire, il n’en reste pas moins un fort sympathique roman d’anticipation/SF que j’ai lu avec plaisir et que je recommanderai sans problème à des lecteurs désireux de passer un moment agréable de lecture.

Julian

Julian, tel que traduit en français chez Lune d’Encre, ou Julian Comstock: A Story of 22ndCentury America de son titre anglais est un roman de Robert Charles Wilson se déroulant aux États-Unis à la fin du vingt-deuxième siècle.
La civilisation comme nous la connaissons aujourd’hui est connu comme l’âge efflorescent du pétrole. De manière générale, la technologie a régressé au niveau de celle du XIXe siècle, la présidence des États-Unis est proche du fonctionnement de la Rome Impériale, la société est stratifiée avec au sommet une aristocratie marchande puissante, la religion est très présente sous la forme du Dominion une organisation qui a un énorme pouvoir et qui a escamoté tous les témoins de l’histoire passée.
C’est dans ce contexte que Julian narre, par la voix d’Adam Hazzard la vie et les exploits de Julian Comstock, le neveu du président. Esprit libre aux idées dangereuses selon le Dominion et dont la vie est menacée par son propre oncle. Le roman narre comment Julian et Adam sont recrutés dans l’armée, sous une fausse identité, participent à des combats, deviennent des héros et comment, enfin, Julian devient le nouveau président avant de chuter.
Julian n’est vraiment un roman d’anticipation et de réflexion sur un futur possible, mais un roman d’aventure  avec des campagnes militaires et de l’action. Le roman contient quand même des réflexions sur un futur possible mais plus comme une toile de fond que comme un contenu central au roman.
La voix lisant le roman, l’ayant écouté comme roman audio, est plaisante et agréable. J’ai apprécié le roman qui est bien écrit et très très sympa. Je me pose juste la question de savoir si une lecture « classique » ne m’aurait pas donné l’impression de quelques longueurs. Il manque également peut-être une réflexion critique sur le devenir de nos sociétés, il s’agit en effet avant tous d’un roman d’aventure.
Lu dans le cadre du challenge fin du monde

Akata Witch

Akata Witch est un roman « young adult » de l’écrivaine américaine d’origine nigérienne Nnedi Okorafor. Il s’agit, résumé brièvement, d’un Harry Potter version africaine. C’est un peu réducteur de le présenter comme cela, mais en fin de compte c’est bien de cela qu’il s’agit. A la lecture j’ai eu l’impression de lire une réécriture poste-coloniale en Afrique d’Harry Potter.
Sunny est une américaine d’origine nigérienne âgée de douze ans. Ses parents sont revenus au Nigéria où elle vit aujourd’hui. Son statut d’entre « deux-monde » n’est pas seulement contenu dans ses origines mixtes mais sur sa peau aussi, en effet Sunny est albinos : noir mais blanche. En se faisant des amis dans son quartier elle va réalisé qu’elle n’est pas totalement normal mais qu’elle fait partie du « peuple léopard ». Sunny est en effet un agent libre (« free agent »), une magicienne née de parents non-magiciens. Initié, elle va découvrir ses pouvoirs et le monde des mages. Accessoirement elle et ses trois amis vont être essentiel dans la mise en échec d’un tueur en série particulièrement puissant.
Si l’histoire n’est pas original (et la lute final contre le tueur assez rapidement expédié), l’écriture est bonne et l’utilisation d’un imaginaire africain peu usité dans les productions de fantasy donne une tonalité bien particulière au récit. Au final, si Akata Witch n’est pas le chef d’œuvre dans la fantasy urbaine pour jeunes adultes, il s’agit d’un livre bien écrit, à l’imaginaire dépaysant et de bonne facture. Personnellement je serais lecteur d’une suite (ce que la fin peut, potentiellement, permettre) (et d’une traduction en français pour pouvoir l’offrir)…

The Magician King

The Magician King est la suite du roman The Magicians de Lev Grossman. Là où le premier tome proposait une relecture d’Harry Potter et de Narnia d’un point de vue adulte en confrontant ses protagonistes à un monde magique, avec une infinité de possibilités mais sans buts pour canaliser des personnes aux pouvoirs quasi-divins. En faisant, Lev Grossman proposait une critique des clichés de la Fantasy tel que les quêtes, les mondes magiques, etc.
En proposant une suite, Lev Grossman diminue son propos (si tel était bien son propos dès le début). En effet, The Magician King reprend l’histoire quelques années après la fin du premier tome. Les quatre amis magiciens sont maintenant rois et reines de Fillory. Leur seul problème c’est l’ennuie, surtout pour Quentin qui a toujours le sentiments qu’il lui manque quelque chose. Il débute alors, sur une impulsion, une nouvelle quête pour trouver les clefs d’or. La première qu’il trouve le ramène, bien contre son grès, sur Terre. Débute alors une recherche frénétique d’une manière de retourner à Fllory. Cette quête le fera découvrir un danger qui menace l’existence même de la magie et de Fillory. Cela le ménèra du statut de loser à celui de héros avec tous ce que cela comprend de perte.
Parallèlement à cela, la manière dont Julia, l’amie d’enfance de Quentin, a appris la magie en fréquentant l’underground des petits pratiquants. Cette quête est assez intéressante en montrant l’envers du décors.
J’ai des sentiments mitigé sur ce roman. D’un côté j’en ai apprécié la lecture et les lu avec avidité pour en connaitre la fin. D’un autre côté, j’ai le sentiment qu’en proposant une suite à The Magicians, Lev Grossman a transformé ce qui aurait pu être une critique des romans de Fantasy jeunesse en une série de Fantasy comme une autre. Alors oui, il s’agit toujours d’une histoire adulte avec une méta-lecture de ce qui fait un roman de Fantasy, mais dans les fait cela devient un cycle presque comme un autre.