Aztechs

Recueil de six nouvelles de Lucius, Shepard, Aztechs propose une plongée dans l’univers étrange de cet auteur. Les textes se déroulent aux quatre coins du monde (US, Mexique, Afrique, Russie) et propose des textes fantastiques et un texte d’anticipation.
« Aztech » se déroule dans un Mexique futuriste où la frontière avec les US est une grande barrière énergétique. C’est dans ce décor qu’une petite frappe, patron d’une petite entreprise de sécurité, et sa copine, une journaliste trash, vont être embarquer dans une mission pour tuer une IA. Cette dernière semble se prendre pour Dieu et vouloir proposer l’immortalité à l’humanité….
« La présence » est une nouvelle fantastique se déroulant près de ground zero et mettant au prise un nettoyeur du site avec une étrange femme. Un beau récit de fantômes sur les conséquences du 11 septembre 2001.
« Le dernier testament » est une nouvelle d’anticipation matinée de fantastique qui se base sur un poème de François Villon. Formellement assez fascinant, mais assez étrange à lire.
« Ariel », la nouvelle que j’ai préféré, est l’histoire de la traque d’une entité issue d’un autre univers qui, peu à peu, redevient humaine. Une histoire que se complexifie à chaque page pour terminer par former une histoire éternelle qui se déroule à l’infini.
« Le rocher au crocodile » se déroule en Afrique et suit les traces d’un spécialiste des serpents qui enquête sur un homme charismatique qui se prétend homme-crocodile. Une autre de mes favoris, cette nouvelle se situe à la frontière entre folklore, fantastique et Afrique.
« L’éternité et après » se déroule à Moscou et suit une petite frappe qui veut racheter la fille qu’il aime. Celle-ci est prostituée dans une boite, l’éternité, qui voit se bousculer tous ce que Moscou compte de criminel et dont le patron n’est peut-être plus tout à fait humain. Si le début m’a plus, le côté fantasmagorique de la fin de la nouvelle m’a frustré un pu.
Globalement, j’ai trouvé ce recueil moins bon que les deux autres ouvrages que j’ai pu lire de Shepard. C’est impression vient peut-être du côté plus « weird » des nouvelles qui y sont présentés.
Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.

Le Pacte

Pour l’arrivée des Éditions de l’Atalante dans le domaine numérique, l’édition électronique des Guerriers du silence de Pierre Bordage c’est vu adjoindre une nouvelle (il serait même possible de parler d’un chapitre supplémentaire) qui forme un court prologue.
Cette nouvelle est également disponible gratuitement au téléchargement. Elle raconte la première réunion entre un Scaythe d’Hyponéros et le dirigeant de l’Église de Kreuz. C’est cette rencontre qui scelle l’alliance entre ces deux forces et qui met en branle les événements narrés dans la trilogie.
« Le Pacte » n’est, comme je le disais en préambule, pas vraiment une nouvelle, mais plutôt un chapitre sous forme de prologue. Elle intéressera surtout les personnes qui vont lire la trilogie ou qui l’ont déjà lu et qui sont curieux d’en avoir un, tout petit, peu plus.
Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.

Jagannath

Premier recueil de nouvelles traduits en anglais de l’auteure suédoise Karin Tidbeck (qui s’auto-traduit), Jagannath propose treize nouvelles résolument nordiques oscillant entre le fantastique et le « weird ».
Chaque nouvelle du recueil est construire de telle manière que le lecteur découvre un mystère par petites touches. Beaucoup ne propose pas, au final, d’explications, accentuant ainsi la sensation de mystère et ou de malaise.
Le lecteur qui s’aventure dans ce recueil y rencontrera : des amours entre humains et objets/machines, une femme cherchant le suicide dans un monde ou Jésus est revenu et est miséricordieux, un opérateur téléphonique confronté à l’étrange et à lui même, une écrivaine à l’imagination végétale, des histoires de familles (beaucoup), du folklore scandinave et des féeries (beaucoup également, mes eux préférées étant des histoires liés à la rencontre entre les mondes de féeries et le passage du temps), une étude complète sur les Pyret (folklore scandinave), une corps de femme géant abritant les survivants d’une apocalypse, et, finalement, quelques mots de l’auteure sur la traduction des ses nouvelles.
J’ai beaucoup apprécié la lecture de Jagannat. L’écriture est direct et évocatrice, les nouvelles prennent aux tripes et il m’a fallu m’accorder un moment de respiration à la fin de chaque une d’entre elle. J’espère pouvoir lire d’autres textes de Karin Tidbeck dans le futur (en anglais ou en français), traduire son premier roman sortis en suédois il y a peu ne me dérangerait pas.
Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.

The Courier’s new bicycle

The Courier’s new bicycle est un roman d’anticipation post-apo queer australien de Kim Westwood.
Dans un futur indéterminée mais proche, un vaccin contre un virus de la grippe particulièrement dangereux à rendu la grande majorité de la population stérile.
En Australie, un parti politique particulièrement conservateur et religieux est arrivé au pouvoir. Accusant tous les déviants de la société d’être en partie responsable de la situation, il gouverne en fermant un œil bienveillant sur les milices chrétiennes qui pullulent ainsi que sur les fermes qui propose divers produits, d’origine humaine ou animal (et souvent de qualité douteuse), pour retrouver sa fertilité.
Salsbury est un « homme dans un corps de femme » (le roman utilise le pronom « il » pour elle), déviant donc d’après les standards du gouvernement australien, vivant à Melbourne et étant coursier à vélo pour une des mafias qui fait dans le vente d’œstrogènes étique. Il/elle milite également dans un groupe visant à libérer des animaux exploités dans des fermes à œstrogènes.
La vie de Salsbury se compliquera lorsqu’un mystérieux groupe s’en prendra aux intérêts de sa patronne et qu’il/elle sera lancé dans une enquête pour comprendre ce qui se passe.
Le roman se lit bien et est intéressant. J’admet avoir mis un moment avant de bien comprendre qu’elle était le sexe biologique de l’héros/héroïne de l’histoire. Il y a maintenant deux grosses manières de voir ce roman. La première est de The Courier’s new bicycle comme un roman d’anticipation/post apo dépeignant une Australie conservatrice mais où les marges de la société sont grouillantes d’une activité parallèle florissante qui, somme toute, arrange bien le pouvoir en place.
La seconde est de lire le roman via sa dimension queer. Dans ce cas là, les déviants par rapport aux normes sociales en vigueurs sont présentés comme des personnes, dans l’ensemble, hautement étique. C’est effectivement parmi eux que se trouvent les personnages les plus morales du roman. Les « normaux » étant présentés soient comme franchement intégristes et étroits d’esprits, soit comme des gens manquant de courage.
Une bonne lecture donc, je regrette seulement une fin un peu trop heureuse à mon goût.
Lu dans le cadre du challenge fin du monde

Fragments d’une Fantasy Antique


Fragments d’une Fantasy Antique est un recueil de nouvelles publié dans le cadre d’un colloque sur les sources antiques de l’imaginaire contemporain, qui s’est déroulé en juin dernier. Il propose donc plusieurs nouvelles utilisant les mythes antiques ou, le texte de Clavel sur le Satyricon, des reconstructions de textes antiques.
Dans l’ensemble les nouvelles de ce recueil sont de bonnes factures. Les quatre nouvelles m’ayant le pus marquées sont :
« Le miroirs d’Electre » de Jeanne-A Debat rejoue l’histoire d’Electre à la première personne et à notre époque contemporaine. Une histoire intéressant et bien rythmée.
« Le labyrinthe » de Romain Aspe propose une vision de la création de labyrinthe du Minotaure dans laquelle Dédale cherche avant tous às’approcher des Dieux. Un texte parfois un peu psychedelique, mais fort sympathique.
« Les Dieux veulent, les Dieux prennent » de Nicolas Delong est une histoire tragique et puissante de la vengeance d’une femme devenue homme qui, sur ces vieux jours, cherche à défier les Dieux eux-mêmes.
Finalement, « Faisabilité et intérêt zootechniques de la métamorphose de masse » de Lionel Davoust est une étude scientifique sur l’opportunité d’utiliser la transformation d’humains en cochons pour lutter contre la faim dans le monde et la surpopulation. Écrite par une certaine Circé, ce texte est jouissif.
Le reste du recueil est, comme déjà dit, fort sympathique également. Une bonne lecture.

Dracula Cha Cha Cha

Troisième volume, après Anno Dracula et Bloody Red BaronDracula Cha Cha Cha se déroule en 1959 à Rome alors que tous le gotha de la communauté vampirique, et non-vampirique d’ailleurs, se prépare à célébrer le mariage (un de plus) de Dracula.
Dans le même temps, Charles Beauregard, héros du premier volume qui réside également à Rome, est mourant à passé 100 ans. Kate, vampire, amie de Charles et héroïne principale du second roman, se rend à Rome pour être près de lui, et de sa compagne la vampire Geneviève Dieudonée. L’ancien fiancée de Beauregard est elle-même à Rome comme intendante de Dracula.
Le mariage de Dracula et la réunion des trois femmes dans la vie de Charles ne vont pas se passer tranquillement. En effet, sous fond de guerre froide, un mystérieux tueur, humain, élimine les vampires les plus anciens présents en ville. Le roman se mue alors en une enquête pour comprendre les tenants et aboutissants de ces meurtres.
Ce troisième volume est très sympathique. Comme le reste de la série, il contient de nombreux personnages historiques et fictionnelles de l’époque (même si, en consultant la page wikipedia du roman, j’ai réalisé que j’avais loupé énormément de références), le plus proéminent dans le roman étant un espion britannique nommé Bond…. Certains événements ne se sont d’ailleurs pas passés comme je l’avais imaginés en début de lecture et j’ai apprécié d’être surpris pas le roman.

The Hydrogen Sonata

Huitième ouvrage du cycle de La Culture (une civilisation galactique de type libertaire, vaguement structurée et organisée par des IA prenant la forme de titanesques, et moins titanesques, vaisseaux habités), The Hydrogen Sonata est centré sur une enquête sur les origines de la civilisation galactique des Gzilt qui a failli rejoindre la Culture au moment de sa fondation et qui est sur le point de se sublimer.
Le roman débute lorsqu’un vaisseau mémoire d’une ancienne civilisation ayant sublimé, les Zidhren, est détruite par un vaisseau militaire Gzilt. La destruction repérée par un vaisseau de la Culture, le « mistake not » qui va en référé à certain de ses paires. S’en suit une enquête pour comprendre les raisons de la destruction du vaisseau. L’enquête menée par plusieurs vaisseaux de la Culture est doublée, puis secondées, par une Gzilt embarquée bien malgré elle dans ses événements. Cette dernière passait ses derniers mois avant la sublimation à perfectionner son exécution d’une pièce de musique réputée très compliquée : la fameuse sonate de l’hydrogène donnant son titre au roman. L’enquête se transformera rapidement en une chasse à l’homme pour retrouver un homme plus vieux que la Culture elle même…
Le tout dans un contexte politique compliqué. En effet, les Gzilt sont une civilisation aussi puissante que la Culture, en proie à des conflits internes post-sublimation, et qui doit gérer l’arrivée de civilisations moins avancées venus pour récupérer les restes de la civilisation sur le point de se sublimer.
Roman truculent, The Hydrogen Sonata ravira les fans du cycle de La Culture. Les machinations et les discussions entre IA sont toujours très drôles à suivre. Ayant parfois quelques longueurs, le roman m’a bine plus et la voix du lecteur (j’ai écouté le roman en version audio) était fort agréable. Les allergiques aux enquêtes et aux discussions parfois métaphysiques entre IA passeront leur chemin.

La Providence du reclus

Timothée Rey propose dans ce recueil trois nouvelles d’horreur et de fantastique se déroulant en Savoie. Le recueil est de très bonne qualité et les nouvelles m’ont beaucoup plus.

La première, « la providence du reclus » est un hommage à Lovecraft. Elle raconte l’enquête d’un homme, aujourd’hui, pour comprendre si, comme le soutenait son grand-père, Lovecraft était vraiment venu quelques jours à Annecy au début du siècle passé. Sa quête le mènera dans un petit appartement de la ville où un gastéropode attend son heure. Une réussite.

« Naseaux fumants » propose une histoire se déroulant dans la montagne et mettant au prise un jeune garçon avec une mystérieuse bête. La nouvelle est compacte et simple, mais fonctionne très bien.
Finalement, « Trente-six, dix-neuf » propulse un jeune anthropologue directement dans le sujet de sa thèse, les mythes savoyards. Ses recherches dans un village, lui montreront que si les superstitions n’ont pas disparus au XXIe siècle, le fantastique non plus.

Je ne peux que conseiller ce recueil publié par ActuSF, qui a de plus le bon goût de le proposer en format électronique sans DRM et a un prix plus qu’abordable !

D’une rive à l’autre

Recueillant toutes les nouvelles de Mathieu Gaborit parue à ce jour, D’une rive à l’autre propose au lecteur de se plonger dans les univers de ce romancier à l’imagination crépusculaire.
Aimant bien ce dernier, j’avais déjà lu la plupart des nouvelles. De manière générale, elles sont agréables à lire, mais leur niveau d’écriture de celles-ci s’améliorent dans les nouvelles les plus récentes. Le recueil est également, à mon avis, plutôt à réserver à ceux qui connaissent déjà les univers (et notamment ceux d’Agone et des Féals) de l’auteur. Le recueil est complété par une interview intéressante de l’auteur.
Au niveau du contenu, l’ouvrage propose des nouvelles variées. Sans rentrer dans le détail de chacune (le sommaire est disponible sur le site de l’éditeur), j’ai particulièrement apprécié :
« Naissances », une nouvelle dans l’univers des Féals, la plus récente et, d’après moi, la plus aboutie. Le lecteur suit la traque menée par une femme qui à tous perdu et qui lutte contre le néant qui menace de tout engloutir.
« Le Vitrail de jouvence », une autre nouvelle dans l’univers des Féals, qui réunit les thèmes cher à Gaborit de la magie et de l’artisanat autour des pouvoirs d’un vitrail particulièrement puissant.
« Mime » est une nouvelle se déroulant de nos jours et qui met en évidence, via le fantastique, la déshumanisation de nos sociétés. Une très bonne surprise.
Un recueil donc au final intéressant, mais qui je pense plaira avant tous au personne déjà famillière de l’imaginaire de l’auteur.

Black Rain S01 // E1 -2

Roman ado (ou « young adult« ), Black Rain se décline en saisons et en épisode. Le premier tome comprend les deux premiers épisodes, bien évidement liés entre eux pas une unité de lieu et de personnages et se suivant chronologiquement.

Le première épisode débute in média res en suivant deux ados se baladant dans une ville. Le lecteur comprend vite qu’il s’agit d’une construction virtuelle, l’Inside, et que les deux ados sont pensionnaires d’une institution psychiatrique dans laquelle ils sont soignés. L’Inside étant à la fois une méthode thérapeutique et un mode d’évasion pour eux. Mais la ballade se transforme rapidement en cauchemars lorsqu’un policier tueur apparait et se met à les poursuivre. Les ados auront fort à faire pour lui échapper et rejoindre la réalité.
Le second épisode se déroule dans l’institution, le lecteur y découvre les différents pensionnaires qui enquêtent sur cette décente dans l’Inside inhabituelle et qui se posent des questions sur les motivations réels du directeur du centre.
Roman à mystères, Black Rain se nourrit de différentes influences et se trouve, je trouve, à mi chemin entre le jeu de rôle Patient 13 (je serais vraiment curieux de savoir si l’auteur, Chris Debien, connait ce jeux tant les parallèles me semblent évident) et Matrix. Les deux premiers épisodes posent les bases de l’institution et de l’Inside et pose beaucoup de questions sans y apporter de réponses satisfaisantes. J’avoue avoir été séduit et attendre avec curiosité le tome suivant (sous peu il me semble) pour continuer ma lecture (par contre quel chemin remplis d’embûche pour pouvoir acheter une version légal du livre numérique en habitant en Suisse, et je ne parle même pas des DRM Adobe, un vrai absurdité).