City of Stairs de Robert Jackson Bennett

City of Stairs, ou La Cité des Marches dans sa traduction française qui sort à la fin février 2024, est le premier tome d’une trilogie de Robert Jackson Bennett. J’ai lu ce livre dans sa version originale (anglaise).

Le monde est divisé en deux nations : Saypur, ancienne colonie d’esclaves du Continent devenu la nation qui domine le monde; le Continent qui jusqu’à il y a une septantaine d’année dominait le monde sous la direction d’un plusieurs divinités. Mais Saypur s’est révoltée et grâce un puissant chef de guerre a tué les dieux. Aujourd’hui, la mention des divinités ou de leurs miracles est chose interdite sur le Continent, et bien que certains de leurs miracles fonctionnent encore (alors qu’ils ne devraient plus, les divinités étant mortes), la plupart des gens se sont résignés à la disparition des divinités et au contrôle du Continent par Saypur.

Alors lorsqu’un historien venu à Bulikov, l’ancienne cité sainte (car lieu où siégeait les dieux), est assassiné, Shara et son « géant » d’assistant, aussi barbare qu’efficace, se rendre dans la cité pour élucider sa mort.

Shara est la petite fille du chef de guerre qui a tué les divinités, la nièce de la puissante ministre des Affaires étrangères, et surtout une espionne, une historienne spécialiste de l’histoire divine du Continent et exilée sur le Contient depuis de nombreuses. À son arrivée à Bulikov, elle va donner un grand coup de pied dans une fourmilière et mettre à jour plusieurs complots à même de changer le cours de l’histoire…

City of Stairs est un roman bien écrit, peut-être un peu long par moment, qui mène tambours battant une enquête aux nombreux rebondissements dans un monde qui fourmille de petites trouvailles fort sympathiques.

Locklands de Robert Jackson Bennett

Troisième et dernier tome de la trilogie débutée avec Les Maîtres enlumineurs, Locklands se déroule plusieurs années après le second tome.

Les enjeux et le décors de ce dernier opus sont bien plus larges; l’auteur quitte la cité de Tevanne pour le vaste monde. Et le monde est en danger. L’entité enluminée pensante qui est né à la fin de Shorefall mène une guerre de conquête totale en transformant en esclave l’humanité. Seul deux forces semblent capables de lui tenir tête : le premier des Hiérophantes et la bande de Sancia, Berenice et Clef qui forme maintenant une nation nomade dont les membres sont liés par des enluminures.

Mais lorsque le premier des Hiérophantes est capturé par leur ennemi commun, Sancia, Berenice et Clef n’ont d’autre choix que de lancer une expédition presque désespérée au cœur des territoires qu’il contrôle afin de libérer et de tenter d’empêcher la réalité même d’être modifiée de manière définitive.

Locklands est une conclusion satisfaisante et haletante a une Fantasy qui, tome après tome, devient de plus en plus science-fictionnelle. Après, même si j’ai beaucoup apprécié ma lecture, je trouve que ce dernier opus perd en qualité et originalité ce qu’il gagne en enjeux et gravité.

Shorefall de Robert Jackson Bennett

Second tome de la trilogie, après Les Maîtres enlumineurs qui sort prochainement en français, Shorefall de Jackons Bennet débute quelques années après la fin du premier tome et élève grandement les enjeux de ce monde de Cyberpunk Fantasy.

Attention spoilers pour ceux n’ayant pas lu le premier tome…

Quelques années ont passé depuis les exploits de Sansia, avec un petit groupe elle est maintenant à la tête d’une petite maison marchande qui tente de changer Tevanne en démocratisant les objets enluminés. Mais lorsque une des grandes maisons marchandes ramène à la vie les premiers des Hierophants, dont la maitrise des enluminures étaient tel que l’ont dit qu’il créa un dieu, c’est la nature de la réalité est en périle.

Sansia et ses compagnons vont tous faire pour s’opposer à cette nouvelle menace et défendre Valeria, la puissante enluminure sentiente. Mais cette dernière a des projets pour la réalité bien à elle aussi.

Porté par un sentiment d’urgence et de fin du monde, Shorefall ressuscite le passé de son monde afin de l’éclairer d’une manière différente. Le côté Cyberpunk est toujours là, le plaisir de lecture aussi même si, sur ce second tome, l’affrontement de deux entités surpuissantes donne parfois le sentiment que les personnages sont plus spectateurs que acteurs de l’intrigue.

Les Maîtres enlumineurs de Robert Jackson Bennett

Premier tome d’une trilogie, Les Maîtres enlumineurs de Robert Jackson Bennett sort chez AMI (si le COVID ne retarde pas à nouveau sa parution) en français courant mars, mais j’ai déjà pu l’audio-lire en VO (sous le titre Foundryside).

Présenté par certains, avec une certaine justesse,  comme un roman Cyberpunk déguisé en roman de Fantasy, Les Maîtres enlumineurs s’attache au pas de Sansia, une ancienne esclave dans des plantations, un sujet de laboratoire aux pouvoirs limités (elle sent les objets) et surtout voleuse talentueuse dans la cité de Tevanne (le « centre » du monde).

Le monde développé par Jackson Bennett est commandé par les maisons marchandes qui, depuis la cité de Tevanne, ont conquis peu à peu leurs voisins. Le « secret » de leurs puissances : des objets enluminés (« scrived ») avec une écriture magique qui change leurs réalités (des épées se croient plus rapide, des murs plus solides, des flèches plus rapides, etc.). Cette écriture est dérivée d’une écriture plus ancienne dont les gens savent peu de chose sinon que ses inventeurs auraient eu des pouvoirs quasi-divins.

Lorsque Sansia se retrouve a voler un artefact ancien, une clef, elle se retrouve projeté dans des intrigues qui la dépassent. Pour sauver sa vie, Sansia va devoir découvrir ce qui se cache derrière des manigances des puissants et découvrir, au passage, des secrets dangereux…

Les Maîtres enlumineurs propose effectivement une intrigue digne d’un roman Cyberpunk mais dont la technologie se manifeste sous la forme d’une écriture magique logique. Ce premier tome est une vraie réussite.