The Lifecycle of Software Objects

Hasard du calendrier, je m’attaque au roman de SF, au sens strict, The Lifecycle of Software Objects alors que celui-ci est auréolé de deux récents prix prestigieux : le Hugo et le Locus pour la meilleur novella (roman court).
Ce roman s’intéresse à l’émergence d’IA mais en ne prenant pas le pari, comme beaucoup d’auteurs de SF, d’une émergence rapide grâce à la programmation d’intelligence « prête à l’emploie » mais plutôt d’une émergence lente grâce à l’éducation et aux interactions avec des êtres humaines. Un développement, en somme, proche de celui de l’être humain lui-même.
Ted Chiang, l’auteur, propose de suivre les pas de deux informaticiens, Ana (programmatrice ayant travaillé dans un zoo) et Derek (chargé de l’animation et du graphisme) sur une période de dix ans. Engagé par une société d’informatique afin de développer et d’entrainer des animaux de compagnie virtuel basé sur un ADN informatique pour un univers proche de Second Life, ils vont vivre la genèse, le développement et le déclin de ses « animaux » de compagnie informatique. En étant dans le premier carré et dans le dernier groupe, ils vont les faire évoluer ver l’intelligence et l’indépendance.
Admirablement bien écrit, The Lifecycle of Software Objects aborde plusieurs questions importantes sur le développement des IA : développement de inintelligence, utilisation commercial, sexualisation, lien entre l’intelligence et les interactions sociales, indépendance, liens entre le monde virtuel et le monde réel, etc. Un article récent dont je ne retrouve plus la source disait qu’avec le développement de l’intelligence artificiel, la définition de ce qu’est l’intelligence serait modifiée en permanence afin de ne pas considérer des programmes informatiques comme intelligent; ce n ‘est pas loin d’être ce que propose Ted Chiang.
Finalement, ce roman ne propose pas une vision singulariste du développement des IA, mais un développement par le chemin lent de la maturation par l’expérience et les interactions sociales. Si vous ne deviez lire qu’un roman de SF cette année cela devrait être celui-ci !

The Hobbit

Lire Le Seigneur des anneaux, il y a de cela une vingtaine d’année, fut pour moi une verticale révélation. C’est donc avec une certaine honte que je dois admettre que je n’avais jamais lu The Hobbit avant. Voila la chose faite et je ne sais pas vraiment comment chroniques ce bouquin tant il est connus.

On y suit le voyage de Bilbo, un paisible Hobbit, embarqué dans une aventure qui le dépasse par le mage Gandalf et treize nains : tuer le dragon Smaug et récupérer son trésor dans une ancienne cité naine. Bilbo se révélera essentiel à la réussite de la mission et y gagnera un anneau d’invisibilité et de la maturité en retour. Le voyage est ponctué de rencontre digne d’un conte de fée : trolls, araignées géantes, elfes, goblins, homme-ours, ect.

C’est un roman au ton beaucoup plus léger que Le Seigneur des anneaux qui est donné à lire au lecteur. J’en ai néanmoins bien apprécié la lecture et ai hâte de le voir adapté au cinéma.

METAtropolis

METAtropolis est un recueil de nouvelles par plusieurs auteurs dans un monde partagé. Conçu à la base pour être proposé en livre audio, le recueil est également disponible en version écrite.
Le monde de METAtropolis est le notre d’ici quelques décennies alors que l’augmentation des prix de l’énergie et les désastres écologiques aient profondément modifiés notre vie quotidienne. Dans ce nouveau monde, les États traditionnels ont perdu une grande partie de leur pouvoir au profit de cité-état (ou de regroupement de cité-état) et les disparités entre habitants de cités à la pointe de la technologie et de cité ou région moins favorisées sont grandes. Le recueil centre ses histoires sur les villes et ne s’intéressent pas aux campagnes peu peuplées.
La première nouvelle, In the Forests of the Night de Jay Lake, narre la fin de la ville de Cascadiopolis, une ville, en partie souterraine, créée par des Nerds. Loin d’être une utopie à la gloire de Star-Trek, s’est avant tous une cité semi-utopique basée sur le développement de nouvelles technologies verte. Un jour un homme, Tyger, se présente au porte de la ville. Il semble être le héraut de sa destruction. C’est probablement la moins bonne nouvelle du recueille, elle laisse beaucoup de question sans réponse.
Stochasti-city de Tobias S. Buckell se passe à Denver, un videur se retrouve pris dans l’organisation de protestation à grande échelle dans le but de reconvertir un gratte-ciel en bâtiment écologique et auto-suffisent. Une nouvelle très sympathique.
The Red in the Sky is Our Blood de Elizabeth Bear se déroule également à Denver, une jeune femme ayant fuit un parrain de la mafia est contacté par de mystérieuses personnes afin d’organiser une filière de fuite pour enfant en Europe de l’Est. Avant d’accepter, ils l’emmène visiter une communauté bâtie sur le développement durable et l’entraide. Une société à visage humain. Une nouvelle présentant une autre manière de faire fonctionner une société; peut-être utopique mais la réflexion est intéressante.
Utere Nihil Non Extra Quiritationem Suis de John Scalzi est probablement la meilleure nouvelle du recueil. Elle s’attache aux pas d’un jeune homme un peu glandeur dans la cité prospère mais fermée de New St Louis. Après avoir passé son test d’aptitude, il se retrouve à travailler dans un élevage de porc et se retrouve, bien malgré lui, au premier plan alors que la cité se fait attaquer. Une plongée dans la « ville du futur ».
To Hie from Far Cilenia de Karl Schroeder débute en Europe et lance un enquêteur spécialisé dans les matériaux radioactif sur les traces d’un trafic de plutonium et d’une mystérieuse cité nommée Cilenia. L’autre excellente nouvelle de ce recueil; elle propose à la fois une réflexion sur le leg atomique du passé (notre présent) et sur le développement de société virtuel grâce aux technologies de l’information et à la réalité augmentée.
Au final, ce recueil propose une réflexion intéressante sur ce que pourrait devenir nos sociétés dans un futur pas trop lointain. Les textes sont lus par des lecteurs expérimentés et certains acteurs de la série Battlestar Galactica, ce qui donne un très bon rendu.
Lu dans le cadre du challenge fin du monde. Même si je me pose la question si c’est vraiment un texte apocalyptique, mais si Soft Apocalypse l’est, ce texte l’est très certainement.


I am Legend

J’avais lu ce classique de la littérature vampirique qu’est I am Legend il y a une grosse quinzaine d’année, j’ai donc décidé d’y jeter à nouveau un coup d’œil avec un peu plus de maturité.

Assez loin de l’adaptation cinématographique qui a en été fait il y a quelques années, I am Legend raconte l’histoire de Robert Neville, le dernier homme vivant alors que le reste de la planète a succombé à une infection les transformants en vampire sans cervelles. Le lecteur suit ses pérégrinations et ses doutes dans un monde devenu hostile.
Très bien écrit, ce roman est intéressant en lui même, mais aussi pour ses réflexions sur l’humanité. I am Legend met en effet en évidence le caractère social de l’être humain. Il reconstruit également (le roman a été publié en 1954) le mythe du vampire au travers du prisme de la science (Neville cherche une solution à l’épidémie qui a détruit son monde dans la science). Finalement, le roman montre comment une société peut être détruite et se reconstruire autre où ce qui était normal devient monstrueux.
Lu dans le cadre du challenge fin du monde.

Alter Ego Camille

Lors du dernier Masse Critique spécial BD sur Babelio, j’ai eu le plaisir de recevoir un des tomes, Camille, de la série de six tomes Alter Ego. Il s’agit d’une série de SF-Anticipation dont chaque tome est centré sur un personnage différent, levant chacun le voile sur une partie de l’intrigue et pouvant se lire indépendamment l’un de l’autre.
Dans le tome Camille, le lecteur suit la trajectoire de Camille, la fille d’une scientifique qui décède lors de l’incendie de sa maison. Elle laisse à sa fille une lettre à porter à une personne inconnue en Afrique qui lui annonce qu’elle a un cancer. Se suit alors un jeu de pistes dangereux pour comprendre sur quoi sa mère travaillait et sur les implications de ses découvertes (qui semble lié les êtres humains entre eux).
Le « premier tome » de cette série est fort sympathique et je pense que dès que mes finances s’améliorent un petit peu je vais me procurer le reste de la série afin de mieux comprendre le puzzle.

Jennifer Morgue

Second tome de la série consacré à la Laverie (l’agence ultra-secrète anglaise chargée de lutter contre les menaces « para-normales »), Jennifer Morgue louche d’avantage du côté de la parodie de James Bond que le premier tome.
Bob Howard travaille depuis maintenant quelques années sur le terrain. Il sort toujours avec Mo, la superbe philosophe rencontré lors de sa première mission (cf. tome 1). Envoyé pour participer à une réunion européenne de coordination inter-service, Bob se retrouve lancé dans une mission des plus dangereuses. Il se retrouve lié, mystiquement parlant, avec une superbe espionne (glamour niveau 3) de la Chambre Noir (l’équivalent américain de la Laverie) afin d’enquêter sur les agissements d’un milliardaire américain aux Caraïbes qui menace la race humaine dans son ensemble. En effet, ce dernier cherche a récupéré un artefact cthonien des profondeurs de l’océan alors qu’un traité avec les « profonds » (les véritables maîtres de la planète dans le sens qu’ils contrôlent les profondeurs océaniques) l’interdit.
Bardé de gadget dernier cris, Bob est embarqué dans une aventure dont il ne maitrise ni les tenant, ni les aboutissement. Jennifer Morgue est réellement une parodie de James Bond. Si cela m’a un peu agacé au début, le fait que la parodie est non seulement assumé mais également justifiée dans l’histoire même, fait de ce roman un petit bijou d’humour. Fan de Lovecraft, de X-files et d’humour british ce roman est fait pour vous.
PS : le roman est bourré de référence, et je dois dire que celle du titre m’a échappé, comme celle liée au deux autres prénoms de Bob (Oliver et Francis). Si quelqu’un peut m’éclairer je lui serais reconnaissant….

Zombie

Zombie est un court roman (une petite centaine de pages) en espagnol, paru au Chili et écrit par un auteur, Mike Wilson, argentino-étasuien. Il narre, dans une ville sans nom mais qui se trouve entre la cordillère des Andes et la mer, le sort d’adolescent rescapée d’un holocauste nucléaire.
Là où la ville n’est plus qu’un cratère de cendre noir, un quartier n’a pas été détruit (le missile n’a pas explosé et se trouve planté au centre du quartier) et les ados ont survécu (contrairement à leurs parents morts des radiations). Cinq ans après la catastrophe une petite société c’est organisée entre les enfants du quartiers et ceux qui y étaient par hasard. Entre trips de meth et désespoirs la petite communauté a survécu. Mais des jeunes sont manquants, on a retrouvé que leurs chaussures à la frontière du quartier et du cratère; dans le même temps un ado défiguré deal de la meth et repend un culte de mort basé sur son jeu de rôle de Cthulhus.
L’histoire est perçue au travers du regard de quatre ados (un chapitre = le point de vue d’un ado). Il s’agit d’une fiction vite lue qui suinte le désespoir et la mort. L’histoire n’est pas très passionnante et les relations entre ados dans la communauté très basiques. Si le pitch avait du potentiel, Zombie sonne au final très creux et trop surréaliste pour mes goûts.
Lu dans le cadre du challenge fin du monde.

Eternity Incorporated

Eternity Incorporated est un double roman post-apocalyptique. Double car dépeignant les conséquences de deux apocalypses. La première, qui a eu lieu il y a plusieurs siècles, a vu un virus faire disparaitre l’humanité et horriblement muté plusieurs animaux. Les survivants, car il y a eu des survivants, se sont réfugiés dans des bulles protectrices, coupées du monde extérieure et gérée par une I.A. : le Processeur.

Dans la dernière bulle encore habitée, ce qui reste de l’humanité survit depuis plusieurs siècle grâce au Processeur. Hors un beau jours celui-ci cesse de fonctionner. C’est le point de départ d’Eternity Incorporated qui narre, au travers de trois personnages : la chargée de la connectique de la Bulle, un musicien borderground et une « militaire » rompu au sortie à l’extérieur voient leur destin lié à l’enquête qui s’ouvre pour découvrir ce qu’il est arrivé au Processeur.

Le roman narre ainsi à la fois l’enquête sur ce qui devient vite la « Grande Panne » et l’évolution de la Bulle suite à cette dernière. L’histoire est alors assez classique : lutte entre traditionalistes et progressistes (les déconnectés qui  n’approuvaient déjà plus le Processeur avant la panne), découverte des mensonges/arrangements avec la vérité du Processeur, etc. L’ouvrage se concluant par la découverte des raisons de la Grande Panne.

Eternity Incorporated est bien écrit et agréable à lire. Il propose une intrigue classique et, ma fois, sans réelles grosses surprises. Outre l’intrigue un poil trop classique à mon goût, mon grand regret vient du rythme du roman. Je trouve en effet que l’enquête est présentée avec quelques longueurs et que les révélations finales sont très vites présentées. Cela me donne un certain sentiment de déséquilibre dans la construction du roman. Une fin plus diluées ou alors un roman plus court aurait sans doute été plus à mon goût.

Lu dans le cadre du challenge fin du monde.
 

7th Sigma

Continuant de ma veine apocalyptique, je me suis mis dans les oreilles le dernier roman de Steven Gould qui est sorti il y a peu : 7th Sigma. Le pitch du « monde » : le nord du Mexique et le Sud des États-Unis a été dévasté par des insectes nanotechnologique (personne ne sait exactement d’où ils viennent) qui dévorent tous les métaux afin de se reproduire. Pour une raison tout aussi inexpliqués l’infestation ne c’est pas étendue. Le Sud des États-Unis est devenue « les Territoires » une zone où reignent une ambiance « far-west » et où les métaux sont bannis (la population utilisent de la céramique à la place, mais certaines choses, voitures, ordinateurs par exemple, ne peuvent pas entre les Territoires).
C’est dans ce nouveau far-west que vit Kim, un jeune adolescent fugueur. Vivant dans la rue, il rencontre Ruth une sensei d’aïkido qui vient ouvrir un dojo dans les Territoires. Ruth prend Kim comme élève et ses talents naturelles attirent l’attention d’un ranger qui va l’enrôler dans les services de renseignement des Territoires. Kim mènera donc divers enquêtes (trafiques de drogue, trafique d’armes) pour le compte des renseignements tout en devenant adulte.
Le roman est inspiré du célèbre Kim de Kipling (dont des situations ouvres les différentes partie de 7th Sigma) et reprend les grandes lignes de celui-ci. Je l’ai bien aimé mais reste un peu sur ma faim car le mystère des insectes n’est qu’effleuré et reste sans véritable réponse; où plutôt sans exploration direct de leurs origines. Il n’en reste pas moins que c’est un roman plaisant qui m’a fait passé un très bon moment.
Lu dans le cadre du challenge fin du monde.

Le bureau des atrocités

Après avoir découvert Charles Stross grâce au recueil de nouvelles Wireless, j’ai été pris d’une irrépressible envie de m’attaquer à sa série « The Laundry ». Un détour par une bibliothèque plus tard, je m’attaquais au Bureau des atrocités, suivi d’une novela : La jungle de béton. Bien m’en pris car ces deux histoires sont tous simplement géniales.
La laverie (The Laundry en anglais) est une agence secrète britannique chargée de la lutte contre ce que l’on pourrait appeler le « paranormale ». Cette administration (car elle fonctionne comme une administration avec tous ses problèmes de budgets, de guerre interne et d’open space) fonctionne dans le plus grand secret. Bob est un informaticien dans cette vénérable institution, un jour sa demande de passer en service de terrain est admise. Il devra alors jonglé avec un chef inquiétant, une ancienne cheffe revancharde, le service comptable et des créatures aux angles improbables.
La première histoire tourne autours de l’enlèvement d’une philosophe américaine aux USA, d’anciens nazis et d’une menace d’un autre monde. La deuxième tourne autours d’un programme informatique, du réseau de caméras de surveillance publique anglais, de basiliques et gorgones et des joies de l’administration publique.
L’univers du Bureau des atrocités est un mélange improbable entre les horreurs lovecraftiennes, James Bond,  les mathématiques, la philosophies, l’administration et l’humour british. Cela donne un cocktail détonnant d’action, d’explications mathématico-philosphiques fumeuses (j’aime beaucoup les applications de portable qui permette des effets « surnaturelles » ou encore les algorithmes de calcules sur ordinateurs pour asservir des « démons ») et d’horreur qui est super. Je vais d’ailleurs prochainement m’attaquer à la suite.