Abeni’s Song de P. Djèlí Clark

Abeni’s Song est le premier tome d’une série de Fantasy d’inspiration africaine de P. Djèlí Clark.

Abeni est une jeune fille d’une douzaine d’années lorsque son village est attaqué par les troupes de roi-sorcier et détruit. Les adultes survivants sont capturés et emmenés pour être vendus aux « bateaux-fantômes », les enfants sont ensorcelé par une envoutante mélodie jouée par un homme au masque de bouc…

Abeni ne doit la vie sauve que grâce à la vielle « sorcière » qui protège depuis toujours son village. Débute alors pour elle une vie étrange dans une maison magique aux multiples portes et pièces. Mais dans son cœur, Abeni conserve l’envie de retrouver ses amis et sa famille et de comprendre pourquoi son village a été détruit.

Alors, lorsque la « sorcière » est attaquée par un suppôt du roi-sorcier, Abeni part en quête de sa famille avec pour allier des esprits rencontrés en chemin…

Abeni’s Song propose une histoire de Fantasy assez classique avec une enfant qui grandit dans les épreuves et les amitiés rencontrés en chemin. Mais le texte est bien écrit et l’inspiration africaine donne au tout une teinte un peu différente des habituels Fantasy inspirées des mythes européens.

Textes courts de P. Djèlí Clark

Continuant mes lectures des écrits de P. Djèlí Clark, je me suis attaqué à plusieurs de ses textes courts (nouvelles, novelettes ou novellas).

« The Angel of Khan el-Khalili« , qui comme tous les textes ici sauf un (« Les tambours du dieu noir » qui est dans un autre « monde ») se déroule dans chronologiquement quelques temps avant les événements relaté dans Le maître des djinns , suit une jeune femme, presque une enfant, qui se rend dans le grand marché du Caire pour supplier un ange de faire un miracle pour elle. Ce qu’elle demande a un prix, la vérité, qui sera pour elle élevé. Un texte très mélancolique sur le prix de la rébellion et de la rédemption.

Dans « Le mystère du tramway hanté » les agents du ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles Hamed Nasr et Onsi Youssey doivent enquêter sur une mystérieuse entité qui a décidé de prendre résidence dans un des trames aériens du Caire. L’exorcisme qu’ils vont devoir réaliser se révèlera au final bien compliqué et les feront visiter plusieurs communautés minoritaires du Caire, tous cela alors que le parlement égyptien est sur le point de statuer sur le droit de vote des femmes… Une enquête rythmée et fort sympathique.

Second texte d’un petit recueil (en français), « L’étrange affaire du djinn du Caire » lance l’enquêtrice Fatma el-Sha’arawi du ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles sur les traces du meurtrier d’un djinn. Son enquête fera le voile sur une conspiration entre djinns et anges qui risque de changer, une fois de plus, le monde. Un texte percutant et mener tambours battants.

Le premier texte, « Les tambours du dieu noir » se déroule dans une Nouvelle-Orléans alternative, en 1880, entre steampunk et magie, une jeune voleuse de la ville va se retrouver au centre d’une conspiration pour relâcher la puissance des tambours du Dieu noir sur la ville. La voleuse, accompagnée d’un équipage corsaire d’un dirigeable, aura fort à faire pour sauver sa ville entre carnaval, dieux africains et intrigues politiques. Un texte fort dont la traduction bien exécutée rend justice aux langues créoles utilisées dans la version en langue anglaise.

Le maître des djinns de P. Djèlí Clark

Lu en version audio en VO, Le maître des djinns de P. Djèlí Clark est publié en français par les éditions de l’Atalante. Il s’agit d’un roman d’une enquête d’Urban Fantasy se déroulant dans une version alternative du Caire en 1912. L’Egypte est devenu une grande puissance suit à l’apparition, dans le monde entier au XIXe siècle, de créatures surnaturels et magiques des légendes. Dans les rues du Caire se croise donc humains, mages et mystiques mais aussi Djinns et automates.

Fatma el Sha’arawi est enquêtrice au ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles; elle se retrouve à devoir géré une nouvelle partenaire et une enquête sensible : une fraternité britannique voit tous ses membres assassinés magiquement. Le principal suspect prétend être le mythique Al-Jahiz en personne, le mystique qui a ramener la magie, et multiplie les provocations et crimes au Caire.

Le maître des djinns est un roman très agréable à lire qui propose une Fantasy fraiche et noir (dans le sens « enquête) dans un Caire uchronique flamboyant.

Ring Shout de P. Djèlí Clark

Débutant comme un roman d’Urban Fantasy « à la Buffy » Ring Shout suite trois femmes noires qui, en 1922, chassent des Ku Kluxes. Les Klu Kluxes sont des créatures monstrueuses qui se cachent, en prenant leur place, sous une apparence humaine parmi les membre du Klu Klux Klan.

Sous ce prémisse sommes toutes assez classiques, se cache en fait un court roman magistrale. P. Djèli Clark  convoque en effet dans son roman des pans entiers de l’histoire américaine et des luttes raciales ayant secoués le pays. Par exemple le film Naissance d’une nation tient une place centrale dans l’intrigue, mais aussi bien sur le Clan ou encore la premier guerre mondial. Il convoque aussi des éléments réeels de la (les) cultures afro-américaine (les Gullah, les Ring shout, des légendes et mythes, etc.),

Le tout forme une tapisserie d’une extrême richesse qui vient soutenir un récit maitrisé de bout en bout aussi passionnant pour ses scènes d’actions et d’émottions que pour la réflexion sur le rôle de la haine et de la violence dans l’histoire humaine.

Franchement Ring Shout est une gemme qui réussit le tour de force de proposer une histoire palpitante d’Urban Fantasy, bien écrite et d’une richesse et profondeur rare.