Moon Rising

Troisième tome et dernier (?) de ce qui devait être une duologie Luna Moon Rising débute peu de temps après la fin du second tome. La situation sur la Lune est compliquée après l’intervention des terriens et la nomination comme « Aigle de la Lune » d’un Corta.

Le roman suit les différents protagonistes déjà présenté dans les précédents romans, sur la Lune principalement mais aussi sur Terre ou la méfiance contre les « lunaires » augmente. Difficile donc de résumé les différents arcs narratifs qui se croisent et se recroisent. Les différentes corporations familiales qui contrôlent la Lune, ainsi que l’université qui se trouve sur la face obscure de l’astre et qui se voit contraint de sortir de sa neutralité, s’affrontent afin de définir le futur de la Lune et de ses relations avec la Terre.

Fidèle au ton des précédents tomes, McDonald propose un mélange de politique, action et mélo sur la Lune qui emprunte autant à des romans comme Dune qu’au tele-novelas avec leur lots de pathos familiales et retournements de situations.

Personnellement j’aime beaucoup Moon Rising  que je trouve plus dynamique que le second tome, tout en étant moins fort que le premier. Certains trouveront sans doute que le roman se perd en tours et détours, j’y vois là une caractéristique du genre tele-novelas habilement exploité mais cela ne plaira pas à tous le monde. Bien que le roman se termine avec un retournement de situation qui semble indiqué un chemin claire pour le futur de la Lune, j’espère qu’un tome suivant sera écrit afin de concrétiser les visions esquissées ici.

L’avis, plus négatif, de Gromovar.

Wolf Moon

Faisant suite à New Moon, Wolf Moon est le second tome de la série Luna de Ian McDonald. Se déroulant dans un futur proche sur la lune, habitée, vivant sous un régime de contrats où tout est négociable (il ne s’agit pas d’un pays mais d’un conglomérat d’entreprises, et produisant des ressources vitales pour la Terre, la série suit à la fois le destin de la lune et des grandes familles (et des corporations qu’elles contrôlent) qui la dirige. Luna se nourrit de multiples inspirations allant des telenovelas (Dalas sur la lune) en passant par Dune et Le Parrain.
Wolf Moon se déroule dans la continuité du premier tome dont les événements ont modifié l’équilibre du pouvoir sur notre satellite. Difficile de parler de se second tome sans dévoiler l’intrigue et les rebondissements du premier. Je resterai donc évasif. Contrairement au premier tome qui se centre sur le destin d’une famille, le second tome suit d’avantage des individus, déjà croisés dans le premier volume, qui font face aux conséquences des événements de New Moon. Quelques nouvelles têtes sont également introduites dans l’histoire et une partie du roman se déroule sur Terre.
Globalement, Wolf Moon est un cran en dessous de New Moon; comme souvent le sont les tomes du milieux. Les événements continuent d’évoluer sur la lune et les personnages suivis vont en vivre les conséquences et les dangers. Le roman reste néanmoins passionnant et très bien écrit. La société lunaire, son fonctionnement et sa mentalité est rendu avec une précision et une justesse qui la rend réelle.
Au final un très bon roman de transition qui annonce un troisième tome que je suis impatient de lire.

Luna New Moon

Dernier roman de Ian McDonald (et premier tome d’une série de deux, ou trois ?), Luna New Moon se déroule dans une centaine d’années alors que la Lune est habitée par un million et demi d’humains et qu’elle fournit en énergie (grâce l’hélium-3 contenu dans son sous-sol) et en minerais la Terre.
 
Sur la Lune l’oxygène, l’eau, la bande passante et le carbone (pour imprimer des objets) sont les quatre paramètres de bases qui sont nécessaire à la vie. Si la majorité de la population doit travailler dur pour survivre dans cette environnement hostile, cinq grandes familles, les dragons, organisées en Corporations, se partagent les richesses de notre satellite.
 
Luna New Moon suit le destin de la famille Corta, originaire du Brésil, dont la matriarche mourante, Adriana Corta a battit un empire financier basée sur l’exploitation de l’hélium-3 et qui est en conflit, plus ou moins violent, à la famille Mackenzie, d’origine australienne, qui contrôle l’exploitation minière de la Lune.
 
Le roman propose ainsi une histoire dynastique suivant la matriarche du clan Corta, ses enfants, nés sur la Lune de mère porteuse, et ses petits-enfants. Les relations au seins de la famille et avec les quatre autres dragons sont dignes de la série Dallas ou d’une telenovela brésilienne : lutte de pouvoirs entre frères et sœurs, relation avec l’ennemis de toujours la famille Mackenzie, relation avec les autres familles, avec la Lune. La loi sur la Lune est violente, tout est basé sur des contrats qui peuvent se renégocier ou se briser, les jugements par combats, parfois à mort, sont autorisés et le vendetta entre familles sont des choses qui arrivent.
 
Dans ce contexte, le roman suit les points de vue de différents membres de la famille et d’une nord-américaine récemment arrivé sur la Lune qui va se retrouver à travailler de manière proche avec la famille Corta. Le roman se lance par la tentative d’assassinat contre l’ainé de la famille et, à partir de là, montre l’évolution de la famille jusqu’à une fin qui me fait attendre le tome suivant avec impatience.

La Maison des derviches

Après un roman se déroulant au Brésil et traitant d’univers parallèles, un autre en Indes traitant d’IA, Ian McDonald propose, avec La Maison des derviches, un roman sur les nanotechnologies se déroulant à Istanbul.
Gagnant de plusieurs prix (dont celui du Planete-SF), La Maison des derviches est un roman bien écrit et agréable à lire. Il suit plusieurs personnage dans une Istanbul quelques années dans notre futur. Tous les personnages vivent, travaillent ou on un lien avec une ancienne maison de derviches transformées en groupement d’appartements.
Les différents personnages qui sont les points focaux des différents chapitre (un trader, un jeune garçon, un vieil informaticien, une vendeuse d’arts, une jeune diplômée en marketing, un jeune homme fuyant son passé) se croient dans divers intrigues qui, une fois le roman terminée, ont toutes un lien (plus ou moins grands) avec une menace terroriste. Le roman s’ouvre d’ailleurs par l’explosion d’une bombe dans un tramway de la ville.
La Maison des derviches est objectivement un roman bien écrit et agréable à lire ; malheureusement je trouve que les différentes intrigues des personnages principaux ne s’accordent entre elles que de manière très lâche. La menace représentée par les nanotechnologies, bien que présente, n’est elle aussi traitée que de manière très légère. Un roman bien écrit et maitrisé au final, mais qui manque d’une intrigue forte pour le porter.

Brasyl

Après l’Inde, Ian McDonald propose un roman se déroulant au Brésil, mais dont l’histoire aurait sans doute pu se situer n’importe où, le Brésil, très présent dans le récit, est le cadre de l’histoire pas son centre.
Brasyl est composé de trois récits, se déroulant, au premier abord, à trois époques différentes : Rio à la veille du mondial 2006 de foot, Sao Paolo dans un futur « proche » et l’Amazonie de l’empire portugais. En 2006, le lecteur suit l’histoire d’une créatrice/journaliste de télé-réalité travaillant pour un chaine de télé brésilienne. Capoierista, elle cherche un célèbre joueur de foot pour réaliser une émission où le Brésil le jugera pour son rôle dans une défaite historique lors d’une ancienne coupe du monde. La vie de la journaliste se complique lorsqu’elle réalise qu’une femme lui ressemblant comme deux gouttes d’eau cherche à détruire sa vie.
Dans la ville de Sao Paolo du futur, le lecteur attache ses pas à un jeune homme qui trafic un peu et qui tombe amoureux d’une jeune femme qui monnaie ses services d’informaticienne sur des ordinateurs quantiques. Lorsqu’elle se fait assassiner, il cherche à comprendre pourquoi. Sa surprise est donc grande lorsqu’il tombe nez à nez avec elle, bien vivante, lors des ses recherches.
Finalement, la troisième trame narrative suit un jésuite chargé par sa hiérarchie de se rendre au cœur de l’Amazonie pour enquêter, et le cas échant agir, sur les agissement d’un jésuite qui se serait taillé un royaume esclavagiste en plein cœur de la forêt vierge. Son destin sera changé lorsqu’il « ouvrira » ses perceptions grâce au venir d’une grenouille.
Les trois histoires proposées par Ian McDonald sont évidement liées et c’est à une histoire au coeur des théories quantiques d’univers parallèles que le lecteur est convié. Le roman est moins touffu que River of Gods; il est donc plus facile d’accès. J’ai apprécié sa lecture, enfin écoute, mais je trouve qu’il y a un déséquilibre entre la partie d’exposition (les deux premiers tiers du roman) et la partie révélation. J’ai trouvé aussi la fin du roman un peu abrupte; en l’état il appellerait quasiment une suite (qui, si elle sort, je lirais avec plaisir).

River of Gods

Premier roman de Ian McDonald que je lis, enfin que j’écoute, River of Gods est un gros pavé (plus de 24 heures en roman audio) narrant les histoires croisés d’une petite dizaine de personnage  dans l’Inde balkanisée de l’an 2047.
Roman touffu, et donc difficile à résumé, River of Gods est néanmoins construit autours de plusieurs intrigues qui avance en parallèles avant de finir par se rencontrer. La première est la présence en orbite autours de la Terre d’un astéroïde contenant en son cœur un artefact extraterrestre qui semble aussi, voir plus, vieux que l’univers. Ce dernier a pour l’instant envoyé trois photographies d’individus dont le roman suit les pérégrinations.
La seconde est celle des enquêtes d’un officier indien chargé de lutter contre les IA de niveau 3, celle dont l’intelligence et l’indépendance sont proscrites presque partout sur la planète pour le risque qu’elles pourraient représenté pour l’humanité. Ses pas vont, bien sur, croiser celle d’une tel IA.
La troisième suit le destin d’une entreprise indienne dont les recherches mènent vers une nouvelle source d’énergie basée sur les théories des univers parallèles.
A ces trois intrigues se greffent d’autres thématiques importantes : géopolitiques avec une guerre pour l’eau sur le point d’éclater, sociale avec les humains modifiés génétiquement afin de ne plus avoir de sexe défini, culturel avec le gigantesque soap « Town & Country » dont les acteurs sont des IA ayant une vie virtuelle, etc.
Le roman est à lire et est super intéressant. Les différentes narrations semblent, au départ en tous cas, aller dans toutes les directions; et j’avoue avoir eu parfois un peu de mal à suivre. Les différents éléments finissent néanmoins par s’emboiter pour former une histoire impressionnante sur le thème de l’intelligence artificiel et de ce que pourrait être un futur pots-singluarité possible (tout en restant compréhensible). Le roman aurait sans doute bénéficier, pour sa lisibilité, d’être plus court, cela reste néanmoins une œuvre à lire.