Mers Brumeuses

Troisième tome des Récits du Demi-Loup, après Véridienne et Les terres de l’est, Mers Brumeuses continue cette saga au long cour, elle se déroule sur de nombreuses années, pour ne pas dire décennies, qui raconte un pan de l’histoire d’un petit royaume, celui du Demi-Loup, qui doit faire face à la fois aux tensions internes (il est au bord de la guerre civile et une épidémie mortelle progresse inexorablement dans le royaume) et externe (un puissant Empire à ses frontières préparent son annexion.
Chaque tome de la série me semble supérieur au précédent, et Mers Brumeuses ne fait pas exception à cela. Le lecteur continu à suivre les points de vue des différents protagonistes de cette histoire, avec même de nouvelles voix (celle de Crasus, le fils adoptif sourd de la Suivante de Véridienne, notamment). Cet opus est à nouveau hautement politique avec la montée des tensions entre les Eponas et Véridienne, et l’avancée des plans de la suivante déchue et de l’héritier, légitime ?, du trône.
Difficile de résumé tous cela, mais le lecteur trouvera rebondissement et des personnages présentés avec talents qui fait qu’aucun n’est « Le Méchant » de l’histoire.
Une plume de qualité et un récit haletant, arrive au terme de ce tome, comme pour le précédent : je veux lire la suite !

Fleurs au creux des ruines

Fleurs au creux des ruines est un recueil de quatre nouvelles de Chloé Chevalier se déroulant dans le Royaume de Véridienne. Les nouvelles, non datées chronologiquement, présentent des pans de l’histoire du Royaume.
« Notre première graine » est l’histoire d’une migration qui se passe mal. Narrée sous forme de journal elle raconte la migration d’un peuple, son installation sur de nouvelles terres, la construction d’une grande forteresse-ville creusée dans la montagne, le siège de la cité par le royaume de Véridienne et la fuite vers les grandes plaines après la défaite.
« L’Art ou la Viande » est la correspondance de deux amoureux, l’une de bonne famille, l’autre de la plèbe, que les choix de vie vont inexorablement éloigné. L’homme s’engage dans l’armée et est positionné à la frontière de Véridienne alors que l’Empire est sur le point, à la surprise de tous, d’annexer le royaume allié voisin.  La femme se forme comme architecte à l’académie des arts et se retrouve prise dans les manigances du pouvoir religieux qui préside à l’académie. Une nouvelle qui donne une vision des l’organisation sociale de Véridienne.
« Lors chantèrent les bêtes » est une nouvelle sur la gigantesque éruption qui va ravager Véridienne au travers du journal d’un noble. Une nouvelle pas inintéressante mais qui manque un peu de contexte.
« La tour sous le Gris » se déroule plusieurs décennies après l’éruption présentée dans la nouvelle précédente. Un épais nuage de cendre recouvre le Royaume dont la population est revenu à une civilisation de survie centrée autours de village isolée. Une jeune fille va s’aventurer dans les marais pour trouver de la nourriture et y rencontré un jeune homme avec qui elle va se lier et découvrir les ruines de ce qu’était Véridienne….
Les quatre nouvelles présentées dans Fleurs au creux des ruines sont de qualité inégale, si « Lors chantèrent les bêtes » est de qualité moyenne et « Notre première graine » m’a peu parlé. « L’Art ou la Viande » et « La tour sous le Gris » sont de vraies petits bijoux que j’ai vraiment adoré.

Les Terres de l’Est

Le second tome de la série des Récit du Demi-Loup (après Véridienne), Les Terres de l’Est est bien supérieur au premier tome (qui était déjà bon).
Si dans Véridienne Chloé Chevalier brossait l’enfance et l’entrée dans l’âge adulte de la princesse de Véridienne, de sa cousine seigneur des Eponas et de leurs trois suivantes, dans Les Terres de l’Est elle poursuit son récit en lançant ses personnages les uns contre les autres et en étendant leur univers (confiné au château dans le premier tome).
Une des suivantes vit dans la pauvreté avec le prince de Véridienne, tous deux ont été exilé, les Eponas sont quasiment devenu un royaume indépendant sous la férule de leur seigneure et de sa suivante, pendant qu’à Véridienne des changements s’annoncent alors que la princesse gagne en pouvoir. Le Royaume voit également l’épidémie de la Preste Mort ramenée de l’Empire de l’Est s’étendre peu.
Depuis cette situation initiale, le récit, formé des journaux intimes et lettres des différents protagonistes, se déploie sur plusieurs années en montrant à la fois l’évolution de Véridienne et des Eponas, mais aussi les voyages des exilés qui préparent une vengeance au long court. Le lecteur découvre donc d’avantage le vaste monde et le passé du prince. Le tout se mêlant pour former un récit qui prend de plus en plus d’ampleur au fils des pages.
Arrivé au terme de ce second tome, je n’attend qu’une chose : le troisième !

Véridienne

Véridienne, récit du demi-loup, est le premier roman de Chloé Chevalier. Il s’agit d’extrait de journaux intimes et de lettres écrits par divers personnes proches de la royauté du royaume de Véridienne et compilés par les deux suivantes (un/une compagnon pour les membres de la famille royale, il s’agit d’un enfant né exactement le jour suivant que l’enfant royal, comme tel les suivants sont des personnes importantes qui sont intégrées à la ligne de succession du royaume) des princesses du royaume.
 
Ce premier tome s’intéresse à la jeunesse et à l’entrée dans l’âge adultes des deux princesses et de leurs trois suivantes (deux pour l’héritière royale, ce qui est inhabituelle, et une pour sa cousine). Jeunes filles insouciantes, les cinq personnages vivent une enfance et une entrée dans l’âge adulte marquée par les relations d’amour/amitié/haine entre elles et en étant relativement ignorante, par choix, des évènements majeurs secouant le royaume.
 
Le royaume, divisé en deux par une chaine de montagnes, est entouré d’un royaume de nomade et d’un puissant Empire qui ne s’intéresse guère à lui. Le roi actuel est un homme en partie brisée par sa dernière campagne contre l’Empire de l’Est, en perpétuel désaccord avec la reine il ne s’occupe que peu de l’éducation de sa fille, de la cousine de celle-ci (chassée de la seconde moitié du royaume qui est, de facto, sous le contrôle de la seule véritable force armée du royaume) et de leurs suivantes. Il envoie son fils de 11 ans dans une campagne militaire contre l’Empire duquel ce dernier mettre 15 ans à revenir.
 
L’enfance des princesses est principalement marquée par les relations complexes entre elles. Durant leur adolescence tumultueuse, le retour du prince et l’apparition d’une épidémie virulente dans le royaume marque un tournant dans leur vie.
 
Véridienne est un roman intéressant qui se centre avant tous sur les relations entre des jeunes filles gâtées centrées sur elles-mêmes. Au fur et à mesure qu’elles atteignent l’âge adulte, les responsabilités et la vie du royaume de Véridienne les rattrape. Si je regrette l’impression tenace que le royaume et les régions alentours ont des contours un peu flous, je suis curieux d’avance de découvrir le second tome qui devrait marquer l’entrée dans l’âge de responsabilité des personnages.