Chroniques du monde émergé : livre I

« Nihal est une jeune fille très étrange : oreilles pointues, cheveux bleus, yeux violets tout la distingue des autres habitants du Monde émergé. Fille d’un célèbre armurier, elle passe son temps à jouer à la guerre avec une bande de garçons. Mais la nuit, des voix plaintives et des images de mort hantent l’esprit de Nihal. Et lorsque le terrible Tyran envahit La Terre du Vent, elle comprend que ses cauchemars sont devenus réalité. L’heure du véritable combat a sonné. Nihal doit devenir une vraie guerrière et défendre la paix, à tout prix. Ses seuls alliés : Sennar, le jeune magicien, et une infaillible épée de cristal noir. »

Le livre premier des Chroniques du monde émergé est le début d’une saga de fantasy italienne récemment traduite chez Pocket Jeunesse et dont j’ai reçu un exemplaire offert afin d’en réaliser une critique. Le quatrième de couverture de ce roman, reproduit ci-dessus, donne une assez bonne idée de livre de fantasy somme toute très classique : on retrouve une carte du monde en ouverture, une héroïne jeune (le roman couvre sa vie de 13 à 18 ans), orpheline, dont les origines semble mystérieuse, qui se destine à la guerre, le tout dans un monde peuplé majoritairement d’humains et d’autres races fantastiques et qui est menacé par un tyran qui cherche à le dominer avec ces créatures horribles qui font penser à des orcs. Évidement l’héroïne va se lancer, avec un ami jeune mage plein de potentiel, dans un voyage fait d’apprentissage pour atteindre son rêve : devenir une guerrière de l’ordre masculin des chevalier-dragon et luter contre le tyran en chevauchant un puissant dragon. Son parcours est bien évidement semé d’embuches et pour atteindre son objectif elle devra apprendre à s’accepter elle-même et à aimer à nouveau la vie.

Résumé comme cela, le lecteur potentiel peut craindre un roman convenu comme il en existe beaucoup sur le marché de la fantasy. Et pourtant, malgré un style directe et une intrigue relativement simple, j’ai pris plaisir à la lecture de ce premier tome et pense sérieusement à me plonger dans la suite lors de sa sortie. Une partie du plaisir que j’en retiré, je l’avoue, est du aux souvenirs nostalgiques de mes lectures d’adolescence.

Et finalement, le livre est destiné à des adolescents qui, s’ils aiment la fantasy, ne pourront je pense qu’être conquis par un roman d’apprentissage à l’écriture simple mais à l’efficacité redoutable. Les lecteurs recherchant par contre une fantasy exigeante et originale, je ne peux que déconseillé cet ouvrage à l’histoire convenue.

Abarat, days of magic, nights of war

Second tome, sur deux aujourd’hui, d’une série de Clive Barker, Abarat, days of magic, nights of war reprend là où le premier tome, que j’ai lu il y a déjà quelques années, s’était arrêté.

On suit ainsi la seconde partie des aventures de Candy Quakenbush, une jeune fille qui est passée de la petite ville de Chikentown, Minesota, au monde merveilleux d’Abarat, un archipel où chaque île est une heure de la journée (« bloquée sur cette heure là) et dont les habitants sont tous plus extraordinaires les uns des autres. Et mal grès l’étrangeté de l’endroit, Candy s’y sent étrangement bien et déploie des aptitudes qu’elle s’ignorait posséder…

Dans ce second tome, Candy est confrontée au mystère de ses origines et au bruit de la guerre que le seigneur de minuit, Christopher Carrion, s’apprête à mener. Alors qu’elle s’approche de la vérité, le destin d’Abarat est sur le point de basculer. Semblant avoir un rôle important à jouer, Candy pourra-t-elle sauver le monde qu’elle aime temps ?

Abarat est un roman étrange, bien écrit, il ressemble à un Alice aux pays des merveilles ou au magicien d’oz tend l’univers où Candy se retrouve est étrange et fantastique. Parois même un peu trop, une des deux choses qui m’ont déranger dans ce roman, au demeurant fort plaisant, c’est le carnaval continu d’étrangetés qui se succèdent à un rythme effréné; cela participe sans doute du sentiment d’étrangeté que dégage le monde d’Abarat, mais je trouve que c’est parfois un peu « too much. » Le second reproche concerne le récit qui prend par fois des détours un peu surprenant qui l’allonge peut-être un peu trop.

Mais si vous cherchez une lecteur de fantasy décalé et étrange, ce roman est définitivement pour vous (essayer quand même de lire avant le premier tome, sinon je crains que vous ne compreniez rien du tous au récit).

La vie après le pétrole

La vie après le pétrole, sous titré « de la pénurie aux énergies nouvelles », est une présentation claire et agréable à lire de la situation du pétrole aujourd’hui.

Écrit par un géologue consultant sur le pétrole et le gaz naturel, ce livre discute, dans sa première partie, du pétrole comme ressource, de la manière dont celui-ci est extrait, transporté et commerciale, ainsi que de la question délicate de la déplétion et du pic de production. Les intérêts variés, et parfois divergeant, des acteurs actifs autour du pétrole sont également pris en compte.

Dans la seconde partie, Wingert, l’auteur, s’intéresse à la période de déclin du pétrole et aux énergies qui seraient susceptible de le remplacer. Il propose ainsi un très (trop à mon gout) bref historique des transitions énergétiques dans l’histoire humaine, et discute des trois aspects fondamentaux de l’après pétrole : les énergies qui pourront prendre sa place (forcément multiple), les stratégies d’économies d’énergie et les changements qui devront être apportés dans l’organisation de nos société.

Cet ouvrage est intéressant et donne une présentation complète qui à le grand avantage d’être synthétique et abordable. A titre personnel, j’ai trouvé la seconde partie un peu légère et tendant, par moment, à des lieux communs. Mais il ne fait aucuns doutes dans mon esprit que ce livre est un très bon ouvrage introductif sur le sujet.

Watchmen

Je suis un grand fan de comics même si je n’en parle pas souvent ici. Mais il manquait à ma culture le Watchmen de Moore et Gibbons. Il s’agit quand même du seul comics (« graphic novel » comme dise les ‘ricains) qui a gagné le prix Hugo et qui s’est retrouvé dans la liste des 100 meilleurs romans du XXe siècle du Time. La sortie de son adaptation filmique prochainement a fini de me convaincre de me lancer dans sa lecture. Et je n’ai pas été déçu.

Watchmen se déroule en 1985 et reflète les peurs de son époque (guerre nucléaire, guerre froide, etc.). Les costumés ont été déclarés illégal en 1977 et ils ont tous raccroché. Sauf deux qui travaillent pour le gouvernement et un qui poursuit ses activités illégalement. Alors que l’un d’entre eux est assassiné, sa mort va « déclencher » une suite d’évènement aux conséquences potentiellement tragique. Et les anciens costumés vont devoir reprendre du service et affronter les démons de leur passé.

Raconté comme cela, Watchmen ne semble guère alléchant. C’est qu’il est difficile de rendre compte de l’intelligence du scénario en se contentant d’un résumé sommaire. Les personnages ont des psychologies complexes qui donnent de la profondeur à l’histoire. Les résonances entre les différents thèmes abordés et l’actualité de années quatre-vingt sont également fortes. De plus, les différentes techniques para textuelles utilisées (différents textes à la fin de chaque épisode, comics dans le comics, citations, une horloge avançant vers minuit à la fin de chaque épisode, etc.) donnent une grande profondeur à l’œuvre de Moore et Gibbons. Si on ajoute que l’histoire est bien ficelée malgré son apparente simplicité et que le mystère de la mort d’un costumé tient en halène le lecteur jusqu’à la fin, on se retrouve face à un vrai chef d’œuvre dont j’ai énormément apprécié la lecture. Ce n’est certes pas le seul comics de qualité existant, mais Watchmen fait partie de ceux-ci.

Brother, I’m dying

Comme certain sans sont peut-être rendu compte, je suis un fan inconditionnel des écrits d’Edwige Danticat (écrivaine américaine d’origine haïtienne). C’est donc avec une curiosité certaine que je me suis lancé dans la lecture de sa dernière production (paru il y a peu en poche, mais il y a déjà une année en grand format). Et après sa lecture, je dois dire que c’est son livre qui m’a le plus touché et qui m’a laissé en pleure une fois la dernière page tournée.

L’écriture puissant de Danticat n’est pas étrangère à cette montée de larme, mais c’est sans aucun doute le caractère autobiographique, et donc « réel », de Brother, I’m dying qui en est avant tous responsable. Danticat y narre la vie de ses deux pères, le biologique immigrés aux États-Unis dans les années 70 et son oncle avec qui elle a vécu 8 ans en Haïti avant de rejoindre son père biologique. Le point de départ de ce livre est le jour de 2004 où elle a appris sa grossesse et la maladie qui condamnait son père à une mort certaine. A partir de là, Danticate revient sur les moments importants de sa vie, mais surtout c’est la vie de ces deux hommes qu’elle narre, jusqu’à leur issue tragique. Mais c’est aussi à une plongée vertigineuse dans l’histoire tumultueuse et tragique d’Haïti durant les cinquante dernières années que nous invite Brother, I’m dying. Et c’est au travers de l’histoire particulière de sa famille, histoire pourtant semblable à tant d’autres, que cette plongée s’effectue.

Au final donc un grand et beau livre qui vous prends aux tripes et que ne peut laisser indifférent.

The white tiger

The white tiger est un roman indien se déroulant en Inde de nos jours. Le roman est un ensemble de lettre écrite par Balram Halwai au premier ministre chinois qui doit venir en visite officiel en Inde. Balram narre dans ses lettres sa vie et veut lui faire comprendre ce qu’est l’Inde d’aujourd’hui.

L’histoire de Balram est celle d’un Indien de la campagne pauvre et presque illettré qui est passé du statut de chauffeur d’une famille riche à celle de petit entrepreneur, de celle de serviteur à maitre en somme. Évidement cette ascension ne s’est pas faite sans sang et Balram a assassiné son maitre pour en arriver là. Cette assassinat est d’ailleurs le file rouge du roman car s’il ont apprend dès le début, il faut attendre la fin du roman pour savoir comment Balram en est arrivé la.

J’ai bien aimé ce roman qui interroge l’Inde d’aujourd’hui, ces zones de lumière mais surtout ces zones d’ombre. Je pense par contre que si je n’avais pas eu l’occasion de lire et de réfléchir sur d’autres romans indiens, je ne l’aurais peut-être pas autant apprécié.

La fraternité du Panca II : Soeur Ynolde

Sœur Ynolde est le second tome de la pentalogie de la fraternité du Panca commencé avec Frère Ewen.

Ynolde est maintenant en possession de deux implants et doit partir à la recherche du troisième maillon de la chaine pentavique. Elle voyage poursuivie par les ennemis de l’humanité et au proie aux même doutes qui taraudaient son père. Sa quête occupe un chapitre sur deux du roman. Dans l’autre on suit les péripéties de Silf, un jeune assassin envoyé par sa hiérarchie afin de briser la chaine.

Honnêtement, le roman n’a rien d’original et Bordage ressasse ses thèmes de prédilection en suivant un canevas quasi similaire au premier tome. Pourtant, les talents de conteur et d’écrivain de Bordage font de Sœur Ynolde un roman fort agréable à lire, qui s’il n’est pas son meilleur fait néanmoins partie des bon romain de space-opéra de Bordage.

The brief wondrous life of Oscar Wao

The brief wondrous life of Oscar Wao est un roman improbable qui narre une saga familiale sur trois génération qui s’étend de la République Dominicaine de Trujillo au New York des années 80 et 90. Le roman est improbable car il mélange avec bonheur, ce qui n’était pas gagné, une saga familiale, l’histoire de la République Dominicaine, une touche de réalisme magique et des références geek à foison.

Le roman, dont le narrateur principal (mais pas le seul) est Yunior le personnage centrale de Drown, suit la vie de Oscar Wao, un jeune dominicain né et vivant aux États-Unis, gros, geek en phase terminal, obsédé par les filles mais incapable d’en avoir une seule. C’est que la famille de Oscar a une histoire particulière et transporte avec elle la malédiction du fuku (une chose typiquement dominicaine) depuis l’époque où son grand-père à tous perdu à cause du dictateur Trujillo. Les différents chapitres de The brief wondrous life of Oscar Wao narrent les différents évènements de cette saga familiale en nous plongeant dans les méandres de l’histoire dominicaine contemporaine.

Le tout est écrit avec brio et rythme et est parsemé de références geeks et de notes de bas de page sur la République Dominicaine qui présente avec un ton tout particulier l’histoire du pays. Ainsi, Trujillo est régulièrement comparé à Sauron et ses lieutenants aux spectres de l’anneau, la grand-mère d’Oscar maitrise la Voix des Bene Gesserit, etc. Ce mélange, puisque un peu de réalisme magique/fantastique c’est glissé dans le roman, aurait pu donner un OVNI littéraire indigeste; et bien il n’en ait rien et la lecture de ce livre (dont la gestation à pris onze ans) et un vrai bonheur qui devrait plaire aux geeks comme au amateur de littérature contemporaine de qualité.

The Dutch Courtesan

Comédie urbaine publiée en 1605, The Dutch Courtesan est une pièce vite lue et agréable se déroulant à Londres. Elle suit en parallèle deux histoires qui finissent par, brièvement, se croiser à la fin de la pièce. La première met en prise le jeune Freewill avec une courtisane hollandaise déterminée à ruiner son futur mariage et à atteindre à sa vie. La seconde voit un protestant cupide se faire détrousser à plusieurs reprises par un Londonien audacieux et farceur.

La pièce est constituée de nombreux dialogues savoureux et de péripéties convenues (du moins pour une audience moderne) qui m’ont bien fait rire. Une lecture agréable et rapide qui nécessite quand même un peu de familiarité avec l’anglais shakespearien.

Un hiver avec Fermi

Un hiver avec Fermi est une nouvelle de science-fiction inédite Ugo Bellagamba écrite pour le septième volet du podcast utopod.

La nouvelle retrace l’aventure spatiale humaine de la découverte des premières exo-planètes jusqu’à l’extinction de l’humanité seule, dans le vide spatiale. Le narrateur, une voix masculine dans le podcast, est une conscience désincarnée qui s’est autoproclamée historienne.

Si la nouvelle est plaisante à entendre, elle ne m’a pas marquée d’avantage.

Liens
:

Le lien vers l’épisode 7 d’Utopode;
et, pour les plus pressés, le lien direct pour télécharger l’épisode 7 (faites « enregistrer la cible du lien sous »).