The Wolves of Midwinter

En m’attaquant, en version audio, au dernier roman de Anne Rice, The Wolves of Midwinter, je savais que j’allais lire un texte moyen (surtout après avoir déjà lu le premier tome de la série) ; la réalité fut bien pire.
Au niveau de l’histoire, le second tome débute là où le premier s’arrêtait : Reuben connait maintenant l’origine de sa lycanthropie, il vit avec les autres lycanthropes dans la grande demeure qu’il a hérité et Noël approche. Le roman se centre sur plusieurs intrigues qui sont peu à peu résolue : un fantôme, la présence du peuple de la forêt (de puissant esprit), le fait que Reuben sera bientôt père, la transformation de Laura (sa petite-amie) en lycanthrope, la grande fête de Noël et les traditions, plus intimes, des lycanthropes, la vie de couple de ses parents et son frère.
The Wolves of Midwinter est bien écrit et le lecteur fait un bon travail pour en rendre l’écriture et le rythme. Ceci étant dit, c’est à peu près la seule qualité du roman. Les intrigues se déroulent avec une extrême lenteur et se résolvent d’elles-mêmes sans que les agissements des personnages semblent avoir prise sur elles (et en plus elles se résolvent de manières positives). Des enjeux plus grands (l’existence d’autres types d’immortelles) sont entrevus mais pas exploités ni expliqués. Finalement, Reuben (le personnage focale et principal du roman) est un Marty Stu en puissance qui passe sont temps à se demander quel est le sens de sa vie alors que l’univers conspire pour tous lui donner sur un plateau.
Bref, même si je suis plutôt bon public, The Wolves of Midwinter est un roman à fuir.
Lu dans le cadre du challenge SFFF au féminin

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Confessions d’un elfe fumeur de lotus

Troisième tome des Extraordinaires et fantastiques enquêtes de Sylvo Sylvain, détective privé de Raphaël Albert, Confessions d’un elfe fumeur de lotus est paradoxal à plusieurs niveaux. Déjà, il peut se lire sans problème de manière individuel et sans connaissance des deux premiers tomes, ensuite il ne contient que peu d’éléments caractéristiques de la série : ambiance rurale, pas d’enquête, pas d’ambiance steampunk. En effet, l’auteur emmène le lecteur sur les traces du passé de Sylvo Sylvain (elfe vivant dans la cité de Paname et qui a été exilé de sa forêt elfique).
Sylvo Sylvain est dans une fumerie de lotus et, entre les moments où une vielle asiatique lui prépare une nouvelle pipe, le lotus lui fait revivre son enfances et son entrée dans l’âge adulte. Confessions d’un elfe fumeur de lotus est donc une plongée dans la forêt elfique de Toujours-Verte au moment où celle-ci vis plusieurs crises : elle doit payer tribu aux humains qui sont une menace diffuse mais perpétuelle sur la survie de la forêt, elle doit affronter une époque sans l’elfe médiatrice entre la forêt (comme entité vivante) et les elfes qui l’habitent. C’est dans ce contexte que né Sylvo et qu’il grandit.
Le roman s’attache à la vie quotidienne des elfes de leur point de vu, de la naissance de Sylvo à son exil. Mais point ici d’elfes à la Tolkien (aussi respectable soient-ils), l’auteur (un roliste visiblement) reconnait que ses elfes sont fortement inspirés de ceux créés par Greg Stafford pour l’univers de jeu de rôle Glorantha; ici les elfes sont en partie végétale et vivent en symbiose avec la forêt et la nature.
Confessions d’un elfe fumeur de lotus est une grande réussit. Bien écrit et à l’histoire passionnante, Raphaël Albert réussi de plus le tours de force de montrer clairement la manière dont la mentalité elfique est autre. Si vous ne deviez qu’en lire un dans la série, que cela soit celui-ci !

Un éclat de givre

Dernier roman d’Estelle Faye, Un éclat de givre est un roman aux multiples facettes. Une manière de le définir serait d’en résumé l’intrigue. La Terre dans deux siècles a été irrémédiablement abimée par l’homme. Entre des poches de civilisations coupées les unes des autres, la terre est stérile et fracturée. Dans ce qui reste de Paris, les habitants survivent comme ils peuvent, beaucoup d’entre eux se réunissent en tribus qui occupent à la fois une niche particulière et un quartier/bâtiments de la ville.
Chet est un jeune homme bisexuel qui survit en chantant du jazz, habillé en femme, dans des bars la nuit et en rendant de menus services le jour. Engagé par un membre de la Bordure (les anciennes cités converties en fermes) pour retrouver un dealer, qui propose, comme d’autres, une nouvelle drogue permettant de résister à la chaleur, Chet doit se rendre en Enfer, un hôpital où les résidents se sont fait modifiés par des opérations extrêmes, pour le retrouver. Son enquête, qui le mène à affronter son propre passé, l’amèneront à prendre part à une lutte souterraine pour le contrôle de Paris.
Mais l’histoire n’est pas tous, le roman, très bien écrit, est un roman post-apo, mais c’est également un roman bit-litt avec un héros qui pourrait être une héroïne, avec des problèmes de cœur et une dose, raisonnable, de sexe. C’est aussi un roman de genre qui interroge, au travers de son héros, les identités sexuelles.
Les différents mélanges de Un éclat de givre pourraient être indigestes s’ils n’étaient pas aussi bien maitrisés, donnant ainsi un roman divers, riche et très intéressant dont j’ai beaucoup apprécié la lecture. Si son auteure, ou son éditeur, passe par ici et me lisent, je serais d’ailleurs très preneur d’un deuxième volume racontant l’histoire de Tess (l’amour d’enfance de Chet) et de son projet fou (rejoindre la Sibérie en train).
Lu dans le cadre du challenge SFFF au féminin

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Notre Dame des Loups

Roman court et super efficace d’Adrien Tomas, Notre Dame des Loups se déroule au milieu du XIX siècle aux États-Unis.
Un groupe d’hommes et de femmes déterminés traquent inlassablement les loup-garous qui se cachent parmi les hommes. Ils traquent en particulier la Dame, la première des garous, source de l’infection et qui a été chassé d’Europe. La Vénerie, le nom que se donne ces chasseurs, est une ancienne institution européenne qui c’est implanté en Amérique dans ce but.
Chaque chapitre du roman est présenté du point de vu d’un membre de la Vénerie et à chaque fois un destin tragique l’attend. Le lecteur suit ainsi les derniers jours de la traque en découvrant les fêlures et les rancœurs d’hommes et de femmes qui n’ont plus que la traque comme but dans la vie.
Difficile d’en dire plus, et j’en ai même peut-être déjà dis trop, sur Notre Dame des Loups; je dirais quand même que c’est un bon roman que j’ai pris plaisir à lire.

Manesh

Premier roman, et premier tome d’une trilogie, de Stefan Platteau, Manesh est un roman de fantasy non seulement bien écrit et agréable à lire, mais également passionnant.
Dans un monde qui emprunte aussi bien aux mythologies celtiques et nordiques qu’aux mythologies indiennes, et le mélange prend étonnement bien, le lecteur est invité à suivre le récit de l’expédition du capitaine Rana qui remonte un fleuve, à travers la nordique forêt du Vyanthryr, afin de trouver le mythique Roi-diseur, un oracle, afin de faire basculer le cours de la guerre civile qui voit s’affronter un puissant royaume à sa suzeraine afin d’obtenir son indépendance. Parallèlement à ce récit, narré du point de vue du barde de l’expédition, le lecteur découvre, en même temps que le barde, le récit de la vie de Manesh, un jeune homme trouvé à moitié mort dérivant sur le fleuve par l’expédition.
Contant son histoire à son rythme, Manesh dévoile, au fil de son récit, une vie peu ordinaire marqué par ses origines particulières. En effet, Manesh fait partie des rares enfants d’un géant. Ces dernier, solaires, lunaires ou des profondeurs, ont quitté le monde il y a longtemps suite aux guerres durant lesquelles les hommes les ont presque décimés. L’héritage des géants marquent pourtant profondément le monde et ses habitants. Enfant d’un géant solaire, Manesh possède des aptitudes hors du communs et une soif de comprendre le sens de sa vie.
Malgré l’utilisation de tropes commun en fantasy (les races antiques disparues mais pas totalement, la guerre entre royaumes, le voyage/la quête, le descendant des anciennes races), Manesh est un formidable roman qui se déroule au rythme du fleuve tout en proposant suffisamment de mystères pour pousser la lecteur à tourner frénétiquement les pages.

Lagoon

Lagoon, le dernier roman en date de Nnedi Okorafor, est une histoire de premier contact entre humains et extraterrestres se déroulant dans la capitale nigérienne de Lagos. Le roman mélange avec bonheur les éléments traditionnels du « premier contact » avec l’imaginaire nigérien et les luttes de pouvoir du pays.
Lagoon suit les pas des trois personnages, un rappeur ghanéen, un militaire et une biologiste marine, qui se retrouvent réunis par le hasard (ou pas) sur une plage de Lagos alors que des extraterrestres amerrissent dans la baie. Contactés par leur émissaire, une jeune femme qui peut changer d’apparence, entre autres choses, ils se lanceront dans une odyssée dans la ville de Lagos afin de permettre à l’émissaire de rencontrer le président nigérien.
Le roman est divisé en plusieurs parties qui correspondent à des changement de ton dans l’histoire. Ainsi si la première partie met surtout en avant les différents groupes nigériens qui sont intéressés par exploiter/approcher l’extraterrestre (l’armée, une église évangélique, des ravisseurs intéressés par l’argent, un groupe trans, etc.) et a un ton plutôt comique, les parties suivantes montre Lagos au proie à des émeutes incontrôlées jusqu’à la rencontre tant attendue et aux changement quis e dessinent pour le Nigéria.
Lagoon utilise le Nigéria réel et fantasmé, les extraterrestres côtoient ainsi les esprits locaux et les sorciers et sorcières sont également une réalité. Dans ce sens le roman est une représentation de la réalité nigérienne perçue et vécue par ses habitants.
Si le roman a une fin un peu abrupte, mais néanmoins bien menée, il constitue une bonne lecture qui reprend et réinterprète dans le contexte africain un trope de la littérature (et des films) de science-fiction.
Lu dans le cadre du challenge SFFF au féminin

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Happy Hour In Hell

Débutant quelques jours après la fin de The Dirty Streets of Heaven, Happy Hour In Hell suit toujours les aventures de Boby Dollar, un ange vivant dans la ville imaginaire de Saint-Judas et travaillant comme avocat pour défendre les âmes des trépassés.
A la fin du premier tome de la série, Boby se trouve dans une position délicate : il est tombé amoureux d’une démone, son meilleur ami, un ange également, a fait défection pour créer, avec l’aide d’un mystérieux archange et d’autres anges, une « troisième voie » entre l’Enfer et le Paradis, il est sous enquête par la hiérarchie angélique, un Grand Duc des Enfers s’intéresse à lui car il a en sa possession la plume d’un archange, mais lequel ?, qui a passé un accord avec le Grand Duc. En plus de tous ses problèmes, un démon qui avait été supposément détruit réapparait et menace Boby afin de savoir où se trouve la plume.
C’est dans ce contexte que Boby décide de se rendre aux enfers afin de délivre sa petite-ami des griffes du Grand Duc. Happy Hour In Hell est donc avant tous le récit des pérégrinations de Boby aux enfers ; pérégrinations qui ne seront pas de tous repos et qui laisseront à Boby un gout amer.
Si cette série m’intéresse toujours et que j’ai pris plaisir à l’écoute de ce second tome, je dois bien avouer que la décente aux enfers occupent beaucoup trop d’espace dans un roman qui est avant tous une grande parenthèse durant laquelle les intrigues concernant la troisième voies et la politique angélique sont relégués au second plan. C’est bien dommage car les questions que ces intrigues soulèvent me semblent le plus intéressant dans la série. J’espère que le troisième tome apportera plus de réponses et de développement de ce côté-là.

Les griffes du Grogneur & Gros-Œuf et Petit-Œuf

Pour ceux qui hésiteraient à se lancer dans le roman policier-pré-historique de Timothée Rey Les Souffles ne laissent pas de traces, les éditions des moutons électriques proposent en téléchargement libre deux nouvelles qui, ensemble, rendent bien l’ambiance des romans.
La première, « Gros-Œuf et Petit-Œuf », est un conte mythologique, du type de ceux du roman, qui narre l’histoire de deux Œufs, au début du monde, qui deviendront la lune et le soleil. Le conte est bien écrit avec une bonne dose d’humour.
Le second, « Les griffes du Grogneur », est une enquête de N’a-Qu’un-Œil se déroulant lors d’un rassemblement entre son clan et un autre pour une cérémonie religieuse. Les deux protagonistes de la cérémonie sont retrouvés mort à l’issue de celle-ci alors qu’ils se trouvaient dans une grotte sacrée. N’a-Qu’un-Œil doit enquêter et décider s’il s’agit d’une intervention des esprits où d’un meurtres.
J’ai bien apprécié ces deux textes, comme j’avais apprécié le roman, je pense qu’ils font une bonne lecture pour qui veut se faire une idée du roman ou pour celui qui veut retourner dans cet univers prés-historico-humoristique.
Les deux nouvelles peuvent être téléchargées sur le site des Moutons électriques.

Claire of the Sea Light

Dernier roman en date d’Edwige Danticat, Claire of the Sea Light est un roman qui se déroule en Haïti et qui suit les destins de plusieurs personnes, liées entre elle, dans la ville haïtienne de Ville Rose.
Le roman débute et se termine avec le destin de Claire Limyè Lanmè, fille d’un pécheur et dont la mère est morte en couche. Son père tente chaque année, le jour de son anniversaire, de la confier au soin de la propriétaire d’un magasin de tissus, veuve, dont la fille est morte le jour de la naissance de Claire et qui l’a nourris durant ses premiers jours.
A partir de cette première trame, le roman suit ensuite de proche en proche le destin de plusieurs personnages de la ville, dans le présent du roman et dans le passé : la propriétaire d’un magasin de tissus, un jeune des quartiers pauvres de la ville, le fils d’un notable de la ville (directeur et propriétaire de l’école que fréquente Claire), l’amante du père et présentatrice radio, la mère de l’enfant du fils du notable,…
Claire of the Sea Light tisse ainsi le portrait de Ville Rose au travers des connections et de liens qui lient plusieurs des ses habitants. Un roman fascinant, même si je l’ai trouvé un cran au dessous des ses autres écrits.

The Tropic of Serpents

The Tropic of Serpents: A Memoir by Lady Trent est le second volume des mémoire de Lady Trent, une biologiste étudiant les dragons dans un monde fantastique qui ressemble fortement au monde du dix-huitième – dix-neuvième siècle.
Ainsi, après avoir narré le début de sa carrière dans le premier tome, Lady Trent (puisque la série est écrite à la première personne, ce qui rend admirablement bien en livre audio) continue la présentation de ses mémoires avec le récit des années qui suivent son retour en « Angleterre » de première expédition et sa seconde expédition qui se déroule dans les marais/jungles « d’Afrique ».
Le lecteur trouvera ainsi le récit de cette seconde expédition organiser afin d’étudier les grands serpents africains. Au menu : politique étrangère, long mois dans des marais hostiles, apprentissage auprès de la population locale, épreuves initiatiques, conflits et découvertes sur la biologie des dragons.
J’aime toujours autant cette série d’aventure fort sympathique.
Lu dans le cadre du challenge SFFF au féminin

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