Les Gardiens de Ji tome 2

Le deuil écarlate est le second tome de la troisième trilogie de Ji (la volonté du démon étant le premier) et visiblement Pierre Grimbert s’est fait conseillé par Bob pour écrire son cycle…

Ainsi, ce deuxième tome propose la suite des aventures de la troisième génération des héritiers de Ji, suite à la mystérieuse disparition des deux générations précédentes, ces jeunes adultes cherchent à comprendre se qui c’est passé et pourquoi la magie et les dieux qui ne devraient plus exister semblent réapparaitre. Pour ce faire, et escorter d’un membre de la seconde génération « réscapé », ils se renderont sur l’île de Ji et à la rencontre de Usul, Celui-Qui-Sait, et ce toujours poursuivi par un mystérieu ennemi.

La trame de ce troisième cycle, comme je l’ai déjà dis dans la critique du premier tome, reprend tout les éléments des deux premiers cycles : des jeunes gens confrontés à de mystérieux assassins, un mystère qui semble impliquer le destin même du monde, des secrets de familles dont on auraient pu penser que cette fois-ci ils ne sauraient pas secrets, une quête initiatique, des prophéties, des cachoteries entre « héritiers », etc.

Ainsi, si le premier cycle était classique mais très bien monté avec un monde original à découvrir, le deuxième sentait un peu le réchauffé mais rester agréable, ce troisième cycle me parait médiocre et n’apporte rien de nouveau à l’histoire; on prend les mêmes, ou presque, et on recommence. Me connaissant je me ferais sans doute avoir dans une année et je lirais la suite car je suis curieux de savoir comment Grimbert s’en sortira, mais à moins d’une grande surprise je serais sans doute très déçu.

Dragons

Dragons anthologie est un recueil de nouvelles tournant toutes autour de la figure du dragon. Les différentes nouvelles du recueils vont de moyen à bon et se déroulent à des époques variées et mettant en scène une infinité de variation sur le thème imposé.

A titre personnelle j’ai particulièrement apprécié Chansons pour Ouroboros de Daylon la nouvelle qui ouvre le recueil, une nouvelle exigeante, un jeu littéraire qui n’atteint toute sa saveur qu’une fois la nouvelle finie; Les années d’orichalque d’Ugo Bellagamba, une nouvelle sur des chevaliers-dragons, la mythologie scandinave et la fin d’un monde et le début d’un autre;, Au seuil de Loïkermaa de Francis Berthelot, une histoire de fraternité impossible entre un enfant et un dragon; Draco Luna de David Camus, la fin de Baudoin, le roi lépreux, et un mystérieux dragon lunaire; La suriedad d’Estelle Faye, une histoire de pirate, de mythe premier et bien sur de dragon; D’un dragon à l’autre de Jérôme Noirez, une histoire d’éveil se déroulant durant la seconde guerre mondiale; L’huile et le feu de Joahn Heliot, une histoire de dragon dans le sud des États-Unis qui a un très fort gout de polar et de pétrole, sans doute ma nouvelle favorite du recueil, et Dragon caché de Mélanie Fazi, l’histoire d’un enfant différent possédant des pouvoirs sur les plantes et où la présence du dragon est avant tout métaphorique.

Les autres nouvelles du recueils sont plus moyenne, la nouvelle de Thomas Day, la contrée du dragon, est-elle très bien écrite, mais j’ai l’étrange impression qu’elle n’est vraiment compréhensible que pour le lecteur qui a parcouru d’autres ouvrages de l’auteur, dommage !

Un regret, et de taille, l’absence de pré-face ou de postface proposant une introduction au recueil et/ou une mise en perspective. Mais si vous aimez les dragons, ce recueil est fait pour vous !

Le royaume de l’idéal

Septième volume de la série des douze Royaume (après la mer des ombres, Le rivage du labyrinthe, la majesté des mers, le vent de l’infini, les ailes du destin, et les rives du crépuscules ) le royaume de l’idéal est un recueil de cinq nouvelles (dont une un peu plus longue que les autres) et mettant en scène différents personnages déjà aperçu dans la série. Toutes les nouvelles se déroule avant les évènements narré dans les deux derniers volumes de la série. De manière général, il s’agit avant tous de grandes discussions sur les valeurs morales et politiques des souverains des douze royaumes.

– « Fleur d’hiver » présente un voyage de Taiki, peu de temps après qu’il aie choisi un souverain au royaume de Tai, dans un royaume plus au sud.

– « A la faveur de la Lune » est consacré au dilemme de Gekkei qui a assassiné le souverain du royaume de Kyô, libérant ainsi le royaume de l’égarement de son souverain, mais qui en même temps s’est rendu coupable de régicide. Il ne veut donc pas exercer le pouvoir mais semble l’homme le plus à même d’assurer l’interrègne.

– « Correspondance » est… une correspondance entre Rakushun et Yôko, quelque temps avant le couronnement de cette dernière, qui permet une plongée dans leur quotidien.

– « Utopie », la plus longue nouvelle et probablement la plus intéressante, narre les derniers temps du roi de Sai qui voulait tellement créer le royaume idéale qu’il perdit la voie.

– « Retours au pays » conte la rencontre, et la discussion, entre le roi de En et le prince de Sô en voyage incognito dans le royaume de Ryû.

Un recueil de facture moyenne, qui intéressera surtout les aficionados des douze royaumes et laissera de marbre les autres.

Gagner la guerre

Gagner la guerre est le second ouvrage de Jean-Philippe Jaworski, comme son premier, Janua Vera, il se déroule dans l’univers médiéval-renaissance du Vieux Royaume et suive les aventures de Benvenuto Gesufal, assassin dans la bonne ville de Ciudadela (et déjà présent dans le recueil cité ci-dessus) au service de son éminance le Podestat Ducatore.

Difficile de résumer cet épais volume, écrit de la main même de Benvenuto, et qui narre sa vie durant la guerre entre Ciudadela et le royaume de Ressine, mais également son implication dans les plus sordides complots de la ville durant les mois qui suivirent la victoire. L’histoire qui nous aie compté est tortueuse, riche en action et en coup bas et n’épargne pas son héros (enfin si l’on peut qualifier de héros, un assassin à la morale douteuse et qui tente avant tous de sauver sa peau). Si la grande partie de l’histoire se déroule à Ciudadela, elle se déplace également en mer et dans les campagnes environnantes. La magie est même présente, bien qu’en touche relativement subtile, et est amenée avec doigté dans la narration.

Je ne peux ainsi que vous conseillez ce livre qui émane de la plume d’un des deux ou trois meilleurs écrivains francophone du genre merveilleux en activité. Il ne me reste donc au final qu’ à formuler quatre vœux qui resteront, pour certain, sans doute pieux :

  1. De lire rapidement à nouveau la prose du sieur Jaworski.
  2. De lire un jour d’avantage sur Bourg-Preux, cité qui n’a sans doute pas livré ici tous ses secrets.
  3. De voir un jour le Vieux Royaume s’incarner en jeu de rôle (le giron d’où il est né).
  4. D’être accueilli à la table de jeu de l’auteur, qui doit être un sacré bon MJ.

PS : si vous n’êtes toujours pas convaincu vous pouvez toujours aller lire la critique du même ouvrage chez Effele.

Little Brother

Little Brother, sorti en 2008, est un 1984 adapté à l’aire du temps : Marcus est un adolescent de 17 ans qui vit à San-Francisco et qui est un petit génie de l’informatique (du genre à monter lui même son PC portable ou a bidouiller les ordinateurs de l’école afin de pouvoir contourner leurs pare-feux). Il mène une vie normale avec sa bande de pote et s’adonne régulièrement à un jeu en ligne qui implique des enquêtes IRL. Lors d’une de ces enquête, Marcus et ses amis se retrouvent au mauvais moment au mauvais endroit. Alors que San-Francisco subit une attaque terroriste digne du 11 septembre 2001, il se fait arrêter par le département de sécurité d’état et après une courte détention et un interrogatoire musclé il est relâché. Il découvre alors que sa ville est devenu un bastion sécuritaire et qu’un de ses amis n’est pas revenu du centre de détention. Il décide alors de lutter contre la privation des libertés en mettant en place un réseau (internet) clandestin de lutte.

Ce roman est bien écrit et tout à fait dans l’aire du temps. La combinaison attentat/terrorisme, « Big Brother », jeunesse et internet/informatique est très bien rendue et l’histoire s’enchaine de manière logique et agréable. Little Brother est narré à la première personne, par Marcus, qui donne régulièrement des explications sur les technologies qu’il met en œuvre; si cela ralentit par moment la lecture, cela en fait également un roman particulièrement abordable puisque les éléments les plus cryptiques sont décriptés pour le lecteur. De plus deux poste-faces, dont une de l’auteur, reviennent sur la génèse du roman et sur la sécurité informatique de manière fort intéressante.

Je ne sais pas comment Little Brother vieillira, mais aujourd’hui c’est sans conteste un roman passionnant à lire dont les thématiques sont de première importance dans nos sociétés contemporaines.

PS : une autre, bonne, critique du roman peut être trouvé chez Gromovar.
PPS : une autre, bonne, critique peut également être lue chez Efelle.
PPPS : et si vous n’êtes toujours pas convaincu : Cory Doctorow, l’auteur, est un fervent défenseur de la liberté de diffusion des œuvres culturelles sur le net. On peut donc télécharge ce roman, et ses autres écrits, gratuitement et en toute légalité depuis son site.

Le royaume blessé

Le royaume blessé est un gros roman (près de 800 pages) de low-fantasy. Il se déroule dans le même univers que les deux autres romans de fantasy de Kloetzer, mais là où ces dernier étaient centrés sur la ville de Dvern, le royaume blessé ambrase presque l’intégralité du monde.

On y suit deux histoires en parallèle qui finiront par se rencontrer. L’histoire d’un petit secrétaire impériale qui, par intérêt propre et pour sa maitresse, nonne impériale, va mener des recherches sur Eylir Ap’Callaghan le jeune frère de la version locale, et celte, d’Alexandre le Grand (Allander Ap’Callaghan). Ses recherches produisent la seconde histoire, celle d’Eylir tour à tour fils de noble, chef de guerre, mendiant, mercenaire, bandit et grand roi. le tout dans un univers où le fantastique se fait discret mais est bien là.

Difficile de résumer ce roman tant il est riche et varié. Si le début est un roman de guerre et de conquête, le second tiers est plus intimiste et la fin du roman très fantastique. J’ai beaucoup aimé, même si à certains, rares, moments l’histoire devient un peu confuse et que la richesse du récit donne parfois un peu le tournis. Si vous aimez la fantasy par petite touche, les destins épiques et les histoires envoutantes, bien écrites et construites : ce roman est pour vous.

Divergences 001

Divergence 001 est une anthologie de nouvelle appartenant au genre de l’uchronie parue dans une collection pour adolescent. Néanmoins, les nouvelles pourraient plaire à un public plus adulte.

C’est avec une grande curiosité que j’ai entamé la lecture de cette anthologie (des noms tels que Fabrice Colin ou Michel Pagel apparaissant au sommaire) et c’est avec un avis mitigés que je l’ai refermé.

Passons rapidement sur l’introduction de bonne facture et la postface plus préoccupée de voyages temporels que d’uchronies, pour nous attardé sur les nouvelles. Dans l’ensemble elles sont plutôt moyennes, bien écrites mais pas toujours intéressantes et fleuretant parfois avec le fantastique.

Mes préférées sont « le serpent qui changea le monde » de Fabrice Colin, une uchronie médiévale ou l’Afrique est le continent dominant suite à la mort d’Auguste et la survie de Cléopatre; « Le petit coup d’épée de Maurevert » de Michel Pagel (la meilleure nouvelle de l’anthologie selon moi) ou suite à la mort d’Henri de Bourbon la France est divisée entre catholiques au sud et protestants au nord; « De la part de Staline » de Roland C. Wagner qui suit trois adolescents dans un monde ou le rideau de fer coupe la France en deux, et « Une histoire très britannique » de Paul J. McAuley qui réécrit l’histoire de la conquête spatiale en mettant les Britanniques au centre de celle-ci, on obtient une nouvelle déjantée qui convoque de grands noms de la science-fiction pour leur donner des rôles bien différents que celui d’écrivains.

Les autres nouvelles sont de facture moyenne, à noter que les deux plus mauvaises du recueil sont les deux premières, le lecteur avisé passera outre ou se fera violence pour continuer sa lecture.

Chroniques du monde émergé : livre I

« Nihal est une jeune fille très étrange : oreilles pointues, cheveux bleus, yeux violets tout la distingue des autres habitants du Monde émergé. Fille d’un célèbre armurier, elle passe son temps à jouer à la guerre avec une bande de garçons. Mais la nuit, des voix plaintives et des images de mort hantent l’esprit de Nihal. Et lorsque le terrible Tyran envahit La Terre du Vent, elle comprend que ses cauchemars sont devenus réalité. L’heure du véritable combat a sonné. Nihal doit devenir une vraie guerrière et défendre la paix, à tout prix. Ses seuls alliés : Sennar, le jeune magicien, et une infaillible épée de cristal noir. »

Le livre premier des Chroniques du monde émergé est le début d’une saga de fantasy italienne récemment traduite chez Pocket Jeunesse et dont j’ai reçu un exemplaire offert afin d’en réaliser une critique. Le quatrième de couverture de ce roman, reproduit ci-dessus, donne une assez bonne idée de livre de fantasy somme toute très classique : on retrouve une carte du monde en ouverture, une héroïne jeune (le roman couvre sa vie de 13 à 18 ans), orpheline, dont les origines semble mystérieuse, qui se destine à la guerre, le tout dans un monde peuplé majoritairement d’humains et d’autres races fantastiques et qui est menacé par un tyran qui cherche à le dominer avec ces créatures horribles qui font penser à des orcs. Évidement l’héroïne va se lancer, avec un ami jeune mage plein de potentiel, dans un voyage fait d’apprentissage pour atteindre son rêve : devenir une guerrière de l’ordre masculin des chevalier-dragon et luter contre le tyran en chevauchant un puissant dragon. Son parcours est bien évidement semé d’embuches et pour atteindre son objectif elle devra apprendre à s’accepter elle-même et à aimer à nouveau la vie.

Résumé comme cela, le lecteur potentiel peut craindre un roman convenu comme il en existe beaucoup sur le marché de la fantasy. Et pourtant, malgré un style directe et une intrigue relativement simple, j’ai pris plaisir à la lecture de ce premier tome et pense sérieusement à me plonger dans la suite lors de sa sortie. Une partie du plaisir que j’en retiré, je l’avoue, est du aux souvenirs nostalgiques de mes lectures d’adolescence.

Et finalement, le livre est destiné à des adolescents qui, s’ils aiment la fantasy, ne pourront je pense qu’être conquis par un roman d’apprentissage à l’écriture simple mais à l’efficacité redoutable. Les lecteurs recherchant par contre une fantasy exigeante et originale, je ne peux que déconseillé cet ouvrage à l’histoire convenue.

Abarat, days of magic, nights of war

Second tome, sur deux aujourd’hui, d’une série de Clive Barker, Abarat, days of magic, nights of war reprend là où le premier tome, que j’ai lu il y a déjà quelques années, s’était arrêté.

On suit ainsi la seconde partie des aventures de Candy Quakenbush, une jeune fille qui est passée de la petite ville de Chikentown, Minesota, au monde merveilleux d’Abarat, un archipel où chaque île est une heure de la journée (« bloquée sur cette heure là) et dont les habitants sont tous plus extraordinaires les uns des autres. Et mal grès l’étrangeté de l’endroit, Candy s’y sent étrangement bien et déploie des aptitudes qu’elle s’ignorait posséder…

Dans ce second tome, Candy est confrontée au mystère de ses origines et au bruit de la guerre que le seigneur de minuit, Christopher Carrion, s’apprête à mener. Alors qu’elle s’approche de la vérité, le destin d’Abarat est sur le point de basculer. Semblant avoir un rôle important à jouer, Candy pourra-t-elle sauver le monde qu’elle aime temps ?

Abarat est un roman étrange, bien écrit, il ressemble à un Alice aux pays des merveilles ou au magicien d’oz tend l’univers où Candy se retrouve est étrange et fantastique. Parois même un peu trop, une des deux choses qui m’ont déranger dans ce roman, au demeurant fort plaisant, c’est le carnaval continu d’étrangetés qui se succèdent à un rythme effréné; cela participe sans doute du sentiment d’étrangeté que dégage le monde d’Abarat, mais je trouve que c’est parfois un peu « too much. » Le second reproche concerne le récit qui prend par fois des détours un peu surprenant qui l’allonge peut-être un peu trop.

Mais si vous cherchez une lecteur de fantasy décalé et étrange, ce roman est définitivement pour vous (essayer quand même de lire avant le premier tome, sinon je crains que vous ne compreniez rien du tous au récit).

La fraternité du Panca II : Soeur Ynolde

Sœur Ynolde est le second tome de la pentalogie de la fraternité du Panca commencé avec Frère Ewen.

Ynolde est maintenant en possession de deux implants et doit partir à la recherche du troisième maillon de la chaine pentavique. Elle voyage poursuivie par les ennemis de l’humanité et au proie aux même doutes qui taraudaient son père. Sa quête occupe un chapitre sur deux du roman. Dans l’autre on suit les péripéties de Silf, un jeune assassin envoyé par sa hiérarchie afin de briser la chaine.

Honnêtement, le roman n’a rien d’original et Bordage ressasse ses thèmes de prédilection en suivant un canevas quasi similaire au premier tome. Pourtant, les talents de conteur et d’écrivain de Bordage font de Sœur Ynolde un roman fort agréable à lire, qui s’il n’est pas son meilleur fait néanmoins partie des bon romain de space-opéra de Bordage.