Elfes et Assassins

Anthologie de l’édition 2013 des Imaginales, Elfes et Assassins proposent 13 nouvelles sur ce thème hautement important dans la littérature de Fantasy.
Ainsi, après une introduction des anthologistes, Pierre Bordage, avec « La Dernière affaire de Sagamor », une nouvelle bien écrite mais très classique d’un assassin engagé pour éliminé une elfe, créature rare et puissante.
Raphaël Albert propose une enquête de son elfe détective Sylvo Sylvain. Basé du point de vue du client, la nouvelle, « La Seconde Mort de Lucius Van Casper », narre la traque d’un puissant non-mort dans Paris. Bien écrite, elle se fond dans le thème sans forcer. J’aime décidément beaucoup  Sylvo Sylvain et la Paname de Fantasy qu’il parcourt.
Nathalie Le Gendre donne à lire, avec « La Légende d’à peu près Punahilkka », le voyage d’un conteur et de son apprenti. Pour faire passer le temps, le conteur narre l’histoire de Punahikka qui tombe dans un piège, une histoire qui, malheureusement pour l’apprenti, est bien plus réel qu’il ne semble…
Jean-Philippe Jaworski, dans « Le Sentiment du fer », revient sur la guerre d’indépendance de Ciudalia, dans l’univers des Vieux Royaumes. Un maitre assassin est recruté afin de voler à un patricien un, livre de poésie, qui est aussi un traité d’escrime, du plus célèbre spadassin elfe. Une mission qui dévoile les raisons probables de la victoire du Ciudalia contre son puissant voisin…
Anne Fakhouri, avec « Du rififi entre les oreilles », narre une histoire se déroulant à Chicago durant la prohibition. Elle suit un gang au service de Capone qui est spécialisé dans l’élimination de membre de la féerie. Pour sa prochaine mission, urgente, elle doit en plus se coltiner un demi-elf qui est le neveu du patron. Une nouvelle fort sympathique, peut-être un peu trop burlesque dans sa conclusion.
Rachel Tanner, dans « La Nature de l’exécuteur »,est dans une ambiance proche de la nouvelle de Fakhouri, mais dans une touche contemporaine. Une demi-elfe, ex-militaire, est chargée par les services secrets français d’éliminer un elfe qui est un des cerveaux de la protestation contre la construction de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes; problème : il s’agit de son oncle.
Jeanne-A Debats, avec « Eschatologie du vampire », met en scène Raphael, le vampire du roman Métaphysique du vampire, qui doit, à notre époque et alors qu’il ne travaille plus pour l’Église, éliminer l’anthécriste et sauver le monde de l’apocalypse programmé pour fin 2012. Le tout accompagné d’une elfe et alors que le destructeur du monde est un ado amoureux du fils caché de Titiana. Le lecteur retrouvera ici l’humour cynique et décapant de l’auteure.
« Elverwhere », de Xavier Mauméjean,est une uchronie fantastique dans laquelle l’Europe a été conquise par les cours de féerie unifiée. La nouvelle narre la préparation de la première visite officielle du souverain en Europe et sur le complot mis en place pour l’éliminer.
David Bry, dans « J’irai à la clairière », envoie un jeune homme élevé dans un monastère, au moyen âge, éliminer un elfe protecteur de la forêt. Cette traque, effectuée à contre-cœur, serre la grandeurs de l’Église…
Johan Heliot, avec « Grise Neige », propose une nouvelle très triste se déroulant durant la seconde guerre mondiale et où un enfant survivant tente d’éliminer les militaires nazis. Bien que très belle, et un peu prévisible, je regret qu’une nouvelle aussi sombre aie été choisie pour clore le recueil.
Anne Duguël (aka Gudule) donne à lire une superbe nouvelle, mais parfaitement insoutenable : « Le Sourire de Louise ». Elle narre l’histoire d’une petite fille près à sacrifier sa propre chaire pour les gentils elfes lui permettent d’avoir sa maman, ré-mariée et mère de deux autres enfants de son nouveau lit, rien que pour elle.
Finalement, si l’ensemble des nouvelles sont de très bonne facture, il y a deux nouvelles que je n’ai pas aimé du tous, pour ne pas dire que je ne les aie pas vraiment comprises : « Sans Douleur » de Fabrice Colin et « Libera me » de Fabien Clavel.
Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.

Le Calice du Dragon

S’insérant dans le cycle du Dragon Griaule, Le calice du dragon débute peut avant le moment où débute la fresque sur Griaule et se termine après la mort du dragon. Pour ceux peu familier avec ce cycle, le dragon Griaule est un gigantesque dragon pétrifié quelque part en Amérique latine (une Amérique largement fantasmée et fantastique) autour, et sur lequel s’est développé tout une flore et faune et une ville. Le dragon pétrifié étant toujours vivant, il étant son influence subtile sur les régions environnantes….
Le Calice du Dragon s’intéresse à la vie de Richard Rosacher, un jeune chimiste un peu paumé qui découvre que le sang de Griaule, une fois injecté en petite quantité dans le corps humain, est une puissante drogue qui permet aux gens de voir la vie de manière positive. Ainsi débute la vie de « commerçant » de Richard; une vie sans cesse renouvelée  (il sera tour à tour trafiquant, richissime homme d’affaire, prophète douteur d’une religion à Griaule, stratège militaire et exilé). Son histoire est liée à Griaule, bien sur, à la ville de Teocinte et à l’ambitieux conseiller Brèque.
Ce roman, le seul du cycle, est une vraie réussite. S’il peut être lu indépendamment du reste des nouvelles concernant Griaule, je pense qu’il prend vraiment tous son sel pour celui qui à lu le premier recueil.

Léviathan Le Pouvoir

Dernier tome de la trilogie Léviathan (La Chute, La Nuit), Léviathan Le Pouvoir conclut l’histoire de Michael Petersen, un biologiste marin qui a peur de la mer et qui découvre que son passé est fabriqué et que ses proches ne sont pas ceux qu’ils prétendent être. La dernière pierre de cette bonne trilogie est, comme les deux autres romans, difficile à chroniquer sans donner quelques révélations. Le lecteur qui veut garder la fraicheur de ces dernières est invités à ne pas lire la chronique : « you have been warned » !
Dans ce dernier tome, Michael avance à grand pas dans la découverte de son passé. Il a des moments de « lucidité » où il arrive a transcender les limitations humaines comme le puissant mage qu’il a été. Son double obscure cherche toujours a obtenir vengeance du Comité, le groupe de puissant mage responsable de l’état de Michael. Dans le même temps, l’agent du FBI qui a découvert un moyen de détecter les mages est courtisé par la main droite (le nom qui est donné aux agents qui lutte contre les mages et pour maintenir l’humanité dans ses limitations) et, de manière plus brutale, par ceux de la main gauche (le Comité).
Ce roman voit les choses bougés et, arrivé à son terme, une partie de l’univers de l’échiquier du monde de Léviathan n’est plus le même…
J’ai beaucoup aimé cette trilogie. Arrivé à son terme j’ai hâte de pouvoir y retourner (ma frustration de savoir que certaines nouvelles s’y déroulant, « la voie du serpent » surtout, seront difficile, voir impossible à me procurer, est grande). Un autre regret, mais léger, est la manière dont la main droite est présenté : je trouve que pour être ennemis des mages elle est particulièrement incompétente et sous-équipée pour les affronter; peut-être qu’un texte la présentant de manière plus efficace et attrayante serait une bonne addition à cet univers que j’apprécie beaucoup.

River of Stars

Se déroulant près de 400 ans après Under Heaven, River of Stars se déroule dans l’Empire de Kitai (une Chine quasi historique avec un soupçon de fantastique).
L’Empire a perdu une province face aux tribus des steppes il y a de cela quelques siècles, ils paient tribu (sous un autre nom) a ses voisins et les noblesses méprisent (et craint) les métiers des armes. Pourtant l’Empire est toujours prospère et voit fleurir les arts. C’est surtout le premier ministre et la court (lieux d’intrigues nombreuses) qui dirigent le pays tant l’Empereur est surtout préoccupé par l’extension et l’amélioration de ses jardins.
C’est dans ce contexte que River of Stars suit la trajectoire de plusieurs personnages jetés face à l’histoire en marche et au tourment et changement qui menace Kitai. Il y un bandit qui deviendra soldat souhaitant restaurer la grandeur de Kitai et récupéré la province perdue; il y a une jeune femme, trop éduquée par son père, qui rentre dans la famille impériale; et puis il y a un premier ministre vieillissant et un poète exilé. La trajectoire de ses personnages (surtout les deux premiers, figures centrales du récit) vont se croiser et se recroiser dans cette fresque s’étendant durant plusieurs décennies.
 Guy Gavriel Kay livre un roman riche et prenant où le monde ne vit pas que pour les personnages et où le souffle de l’histoire peut balayer les ambitions les plus grandes et purs. Le narrateur, le même que pour Under Heaven, est excellent et renforce l’attrait du récit. Le seul, léger, bémol que je pourrais faire est le manque d’une accroche claire pour lancer l’histoire (mais il faut dire que celle de Under Heaven reste une des meilleurs que j’ai pu lire).

Reines et Dragons

Reines et Dragons est l’anthologie, 2012, du festival des Imaginales. Su le thème des reines et des dragons, Lionel Davoust & Sylvie Miller ont sélectionné un ensemble de textes de fantasy qui sont, dans l’ensemble, de bonne facture.
« Le Dit du Drégonjon et de son Elfrie » de Chantal Robillard est un conte (une fable ?) formellement très intéressante, sur la domination masculine. Sur le fond, j’avoue avoir été un peu déçu par une histoire qui m’est un peu passé au dessus…
« Chuchoteurs du dragon » de Thomas Geha se déroule dans un royaume où un dragon choisit, via une marque, deux monarques. La reine actuelle, par amour, va chercher à comprendre ce que cache la caste qui veille sur la volonté du dragon. Elle découvrira un dangereux secret. Une nouvelle classique que j’ai pris plaisir à lire.
« Ophëa » d’Adrien Thomas narre le défis d’une Reine, veuve à cause d’un dragon, lancé à la noblesse : elle épousera celui qui vengera son époux. Un savoureux twist final change la perspective sur la situation initiale.
« Au cœur du Dragon » d’Anne Fakhouri se déroule en des montagnes où une caste de grimpeurs va chercher dans les pics les pierres précieuses se trouvant dans les nids des dragons. Le lecteur suit l’initiation de deux jeunes gens (dont l’un à une origine mystérieuse). Une nouvelle fort sympathique qui m’a fait penser au film Dragon, bien que j’aurai aimé en savoir plus sur les « origines mystérieuses ».
« Achab était amoureux » de Justine Niogret est une nouvelle étrange que j’ai pas du tous aimé…
« Morflam » de Pierre Bordage voit une reine devoir affronter un dragon qui se trouve être le miroir de sa manière de régner. Convenu, mais bien écrit.
« Azr’Khila » de Charlotte Bousquet est un superbe texte sur une vengeance de la part d’une vielle femme dont la tribu nomade a été massacré par des pillards urbains. Le texte, d’ambiance africaine (ais-je trouvé), est violent et très fort (surtout la fin qui vient comme un coup de poing).
Autre bon texte du recueil, « Où vont les Reines » de Vincent Gessler se déroule dans un royaume dont la reine se rend chaque année dans les montagnes afin d’affronter les dragons. La princesse, tombée enceinte d’un officier de la garde, doit s’y rendre à son tour. Un texte qui commence comme une fable guerrière et qui se termine par être une histoire de femme et de maternité.
« Le Monstre de Westerham » de Erik Wietzel narre comment un jeune dragon part à la recherche des hommes afin de ramener un trophée et finit par se lié d’amitié avec une reine cherchant à reconquérir son royaume. Une nouvelle qui aurait pu être une histoire d’amitié mais qui, au final, ne l’est pas vraiment.
« Under a Lilac Tree » de Matthieu Gaborit est l’autre texte dont j’ai le sentiment d’être passé à côté. Une histoire de Urban Fantasy où une femme s’occupe d’un monde magique assez poétique et part à la recherche du dragon pour l’aider à survivre à ses rêves…
« Cet œil brillant qui la fixait » de Nathalie Dau est un très bon texte qui narre comment les cadeaux de soleil et de la lune ont été utilisé par deux peuples afin de se faire la guerre. Mais quand une jeune princesse est sélectionnée pour devenir la Créature qui défend l’un des royaumes, les choses vont changer. Une histoire avant tous romantique et tragique.
« Les Sœurs de la Tarasque » de Mélanie Fazi est une des autres bonnes nouvelles du recueil. Sur une île, à l’époque contemporaine, des jeunes filles sont marquées et préparées dans une école spéciale afin eue l’une d’entre elle serve d’épouse au dragon. la narratrice est une de ses jeunes filles qui doute et qui est plus attirée par l’une de ses camarades que par le dragon. Alors quand cette dernière est choisie par le dragon, elle devient curieuse. La fin m’a laissé sur ma faim et j’avoue espérer pouvoir lire à nouveau un texte se déroulant dans le même « univers ».
Reines et Dragons est un bon recueil de nouvelle, le seul reproche que je pourrais lui faire est d’avoir un thème assez convenue ce qui se reflète en partie sur les choix d’histoires présentées.
Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.

Fanhunter: Las montañas de la locura

Lors d’une récent séjour en Espagne, quel n’a pas été ma surprise de voir sur les rayonnages d’un libraire, un roman de  Cels Piñol se déroulant dans l’univers du jeu de rôle parodique Fanhunter (et de son petit frère Fanpiro). Les deux jeux sont des versions comiques de l’Appel de Cthulhu et du Monde des Ténèbres. Le résumé m’apprend en plus que ce roman débute au moment où se termine les montagnes hallucinées de Lovecraft….
C’est donc avec une certaine curiosité, et appréhension, que je me suis lancé dans la lecture de Fanhunter: Las montañas de la locura. L’histoire est relativement simple à résumer : un richissime homme d’affaire, âgé semble-t-il de plusieurs siècles, cherche à mettre en place une expédition pour se rentre au pôle afin de protéger l’humanité d’une menace ancienne. Il recrute, entre autre, Erika Constantine, la fille de John, afin de l’accompagner et de devenir sa biographe.
A partir de là le roman narre la mise en place de l’expédition, ce qui implique entre autre de recruter des hommes et surtout de mettre la main sur la copie du Necromicon qui appartenait au récent décédé Lovecraft. L’expédition en elle même n’occupant que le dernier quart du roman.
Bonne surprise, la lecture est plaisante et le roman intéressant. Cels Piñol propose un mélange entre son univers fantastique (le lecteur y croisera même un fanpiro, un vampire se nourrissant de livre), l’imaginaire fantastique littéraire et des personnalités marquantes qui ont vraiment existé. Le tous mâtiné de technologie en avance sur son temps (clones du Dr Moreau, radio très longue portée, stylo bille, etc.). C’est probablement ce dernier point qui a un peu coincé avec moi : pourquoi faire un roman pseudo-historique pulp, si c’est pour y introduire des technologies datant de la fin du XXe siècle ?
Au final, un bon roman quand même, ce qui, vu le matériel de départ (des jeux de rôle parodique) n’était pas gagné. Si je retombe sur un livre de l’auteur, je me laisserai volontiers tenter à nouveau.

The Best of All Possible Worlds

Second roman de Karen Lord, The Best of All Possible Worlds est un roman de science-fiction se déroulant dans un futur indistinct où l’humanité a atteint les étoiles. Les Terrans (le nom des terriens) se sont mélangés à trois autres « races » (ou plutôt devrais-je dire « branches de l’humanité) et vivent sur de nombreuses planètes. Le roman se déroule sur l’une d’entre elle uniquement : Cygnus Beta.
 Une des branches de l’humanités, les Sadiri, ont vu leur planète détruite. Les seuls survivants, principalement des hommes, sont ceux qui étaient hors-planète à ce moment-là. Une colonie de Sadiri s’installe sur Cygnus Beta et, afin de sauver leur race, lance un programme de recherche d’épouse potentiel. Les Sadiri ont en effet cultivé des pouvoirs télépathiques et une culture particulière qu’il souhaite préservé.
Le conseiller Dllenak, avec la bénédiction du gouvernement de Cygnus Beta, part donc en une mission d’une année visitant les différentes sous-cultures de la planète afin de trouver des candidates potentiels (analyses génétiques et culturels à l’appuis). Dans son équipe se trouve Grace Delarua, une biologiste, qui est aussi la narratrice du récit.
Le roman est un mélange de science-fiction « à l’ancienne » (les Sadiri font fortement penser à des Vulcains, par exemple), de roman d’exploration (les différentes sous-cultures de Cygnus Beta sont autant d’occasion de confrontation à des cultures exotiques) et de romance (avec, l’inévitable ?, histoire d’amour entre Delarua et Dllenak).
Je dois admettre que je suis partagé sur ce roman. Je l’ai « lu » en version audio et j’ai apprécié mon écoute (la narratrice est excellente) . Mais dans le même temps je ne peux m’empêcher de penser que si je l’avais lu de manière traditionnelle, il me saurait tombé des mains assez rapidement. L’écriture est pourtant bonne, le « worldbuilding » bien fait… et pourtant j’ai le sentiment qu’il manque un je ne sais quoi à The Best of All Possible Worlds pour être vraiment excellent.

Planète à louer

Dans un futur proche, notre planète rentre en contact avec une civilisation intergalactique. La rencontre ne se déroule, hélas, pas à l’avantage de la Terre. Ecrasée par la supériorité technologique des races extraterrestres, elle devient une planète pauvre, isolé du reste de la galaxie et où les aliens viennent passer leurs vacances.
Le futur que décrit Yoss, dans la tradition de la Science-fiction classique, est particulièrement déprimant. L’humanité, réduite à être ;des citoyens de seconde zone, vivote sur les miettes que veulent bien lui laissé les Xenos. Une part importante des femmes, et des hommes, se prostituent pour gagner leur pitance, la toute puissante sécurité planétaire, gangrénée par la corruption et le népotisme, maintient l’ordre, les mafias font leur beurre sur les pauvres et l’office de promotion du tourisme dirige réellement la planète pour le compte des Xenos.
Ce tableau (une illustration assumée science-fictionelle du Cuba des années nonante) est présenté au sein de sept nouvelles liées par une unité de lieu et des personnages récurent. Chaque nouvelle traite d’une problématique : prostitution, sport, exil pour les artiste, corruption de la sécurité planétaire, fuite des cerveau, émigration clandestine et survie grâce à la générosité d’un Xenos.
Si j’ai pu lire que Planète à louer pèche par une science-fiction trop classique et une certaine transparence de son propos, , j’ai personnellement beaucoup apprécié la lecture de ce recueil. En effet, Yoss écrit bien (ou/et est sacrément bien traduit) et réussi à produire une critique de Cuba qui peut également se lire comme un ouvrage de science-fiction pure. Pour moi une vraie réussite !
Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.

Interférences

Sous une couverture que je trouve archi-moche, Interférences propose cinq merveilleuses nouvelles de l’auteur cubain Yoss.
Trois sont liées entre elle par les lieux et la chronologie. Elles se déroulent sur notre planète et mettent en scènes les rivalités existantes entre le petit pays et le grand pays. Le petit pays est dirigé par un « dictateur affable (Guide éclairé de son Peuple) » alors que le grand pays est une démocratie. Dans la première nouvelle, « les interférences » un citoyen du petit pays voit sa télé se mettre à capter les trois chaines nationales dans le futur. S’en suit la description minutieuse de l’utilisation de ces connaissance par le petit pays : un vrai régal à lire (mention spéciale pour la technique de réparation cinétique, taper avec un marteau, de réparation du petit pays).
« Les pièces » voit une étrange épidémie frapper le grand pays, et dans une moindre mesure le petit pays. Des individus se transforme en pièce de construction, très solide et organique, avant de former d’étrange machinerie. Finalement, dans « les cheminées », l’orgueil national des deux pays est testé lorsqu’il s’agit de construire  une cheminée d’usine plus grande que celle du voisin. Une nouvelle satirique à la chute glaçante.
Deux nouvelles « bonus » closent se recueil :
« Ils étaient venus » décrit l’avant, le pendant et l’après d’une étrange invasion de touristes extraterrestres. Chaque phrase de la nouvelle décrivant un événement se déroulant sur Terre. Mises bout à bout elles donnent un panoramas saisissant.
« Seppuku » conte le suicide rituel de 99 samouraïs qui ont délivré leur région du règne d’un daimyo mauvais mais qui en paient l’ultime prix car ils ont failli à l’honneur du bushido. Une superbe nouvelle, je m’interroge sur sa réalité historique (si quelqu’un peu m’aider).
Au final un excellent recueil. Mon seul regret est de ne pas arriver à mettre la main sur les versions espagnoles des nouvelles (là aussi je veux bien de l’aide).
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Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.

Existence

Existence se déroule dans notre futur, 2050, et propose une réflexion sur l’avenir de la Terre et de l’humanité. Les questions qu’adressent le roman sont celles de notre place dans l’univers, de l’existence d’autres races/civilisations intelligentes, et sur les moyens de rentrer en contact avec elle.

Pour ce faire, Brin dresse le portrait de notre planète dans la seconde moitié du XXIe siècle : un monde où les États existent encore mais on perdu de leurs prestiges et de leur pouvoir (les États-Unis se sont disloqués et la Chine est devenu La grande puissance, par exemple), où les changements environnementaux ont modifiés la géographie (de nombreuses villes côtières ont été inondées) et où les réseaux se sont encore développés et la réalité augmentée « couvre » la réalité de nombreuses couches d’informations supplémentaires.
C’est dans ce contexte, non pas décrit mais vécu par les protagonistes de l’histoire, qu’un astronaute chargé de nettoyer l’espace proche des nombreux débris qui l’encombre, récupère un étrange ovoïde lisse qui est en réalité une capsule contenant les simulations virtuels de nombreuses entités extraterrestres.
Sur ce point de départ, David Brin créé un récit à facette qui suit l’astronaute ayant découvert ovoïde, un enfant autiste relié au réseau, une jeune journaliste d’investigation, un riche héritier ayant eu un accident, sa mère, un écrivain travaillant pour le mouvement de renonciation à la technologie, un pauvre chinois ayant peut-être mis la main sur un second ovoïde…
De ces différents personnages, Brin tisse un récit passionnant qui met l’humanité fasse à des choix pour assurer son avenir, explorer l’espace et entrer en contact avec d’autres civilisations. Le livre audio, en anglais, est agréable à écouter et possède plusieurs narrateurs qui facilitent le suivi du roman face aux changements de personnage focale du récit. Je regrette néanmoins une transition entre différentes époques (à partir du dernier tiers du roman) un peu abrupte et qui laisse certaines sous-récits un peu en plan. Malgré cette réserve, Existence est un roman passionnant, tous comme l’est la postface de l’auteur qui l’éclaire de manière intéressante.