The Merchant and the Alchemist’s Gate

The Merchant and the Alchemist’s Gate est une novella de Ted Chiang sur les voyages temporelles se déroulant à Bagdad à l’époque des sultans et calife.
Elle met en scène le marchant Fuwaad ibn Abbas qui narre comment il a découvert une nouvelle boutique au marché de Bagdad où un alchimiste lui présente une machine permettant de voyager 20 ans dans le futur. L’alchimiste vient du Caire où son fils à une machine similaire. L’alchimiste lui raconte l’histoire de plusieurs utilisateurs de la machine : l’un a pu faire fortune ainsi, l’autre s’est indirectement endenté, finalement la troisième a été artisante de sa propre fortune. Le marchand décide d’utiliser la porte pour revoir sa femme décédé il y a vingt ans.
The Merchant and the Alchemist’s Gate est une classique et brillante novella de voyage dans le temps où il n’est pas possible de changer les choses mais où les histoires racontées sont circulaires.
Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.

Burning Paradise

Dernier roman de Robert Charles Wilson, Burning Paradise est une uchronie SF et un road movie. L’histoire se déroule de nos jours aux États-Unis. Sauf que dans ce monde, il existe une couche supplémentaire à l’atmosphère terrestre : la radiosphère. Cette couche à comme propriété de faire rebondir les ondes radios et de permettre ainsi une communication facilitée sur la planète; nul besoin, par exemple, de satellites de communication ou d’antennes relais.
Mais ce que la quasi totalité de la planète ignore c’est que cette couche abrite une forme de vie extraterrestre parasitaire, fonctionnant comme des colonies d’insectes, et qui modifie subtilement le contenu des messages radios afin de manipuler l’histoire humaine vers une plus grande stabilité. La première guerre mondiale fut ainsi également la dernière, et la planète vit une ère de relative stabilité et de paix.
Un groupe de scientifiques, réunis sous la bannière du société de correspondance, à découvert la vérité et étudie discrétement la radiosphère et la vie qu’elle habite. Enfin étudiait, car en 2007 elle a été victime d’une vague d’assassinat perpétrée par des sim(ulacrums), des êtres humains en apparence et comportement, qui sont en fait parasité par l’hyper-colonie (la forme de vie qui réside dans la radiosphère). Depuis les survivants de l’attaque et leurs descendants se cachent.
C’est dans ce contexte qu’une adolescente, survivante, contrairement à ses parents, de l’attaque de 2007, vivant avec son jeune frère de 10 ans et sa tente, voit un sim se faire écraser sous ses fenêtres. Redoutant une attaque, elle se rend avec son frère, sa tante n’est pas là ce soir là, chez le membre de la société le plus proche : Léo Beck, un jeune comme elle survivant des attaques qui est, ce soir là, avec sa petite-amie. Les quatre jeunes partent pour une des maisons du père de Léo, un brillant scientifique parano, rare survivant de 2007. S’en suit un road movie qui les fera traverser tous le continent américain et peut-être trouver un moyen de libérer la Terre de l’influence de l’hyper-colonie.
En parallèle on suit la tante et l’oncle de l’ado qui tentent de les retrouver. L’oncle ayant reçut aussi la visite de sims, mais le premier à arriver lui a fait part d’un conflit dans la radiosphère entre l’hyper-colonie et un parasite….
Burning Paradise est un bon roman, bien écrit et bien mené. La version audio est agréable a écouté. Ceci étant dit j’ai quand même été un peu déçu par ce roman. J’ai peu lu Robert Charles Wilson, mais ce que j’ai lu de lui et les Web m’ont brossé le portrait d’un auteur proposant des textes ambitieux aux thématiques fortes. Hors Burning Paradise n’est ni ambitieux, ni révolutionnaire dans son histoire. C’est un très bon roman, court, et agréable à lire, mais sans plus. Je m’attendais en fait à autre chose qu’un roman que l’on peu qualifié de New Adult (un genre dont j’ignorai jusqu’à peu l’existence).
Au final une lecture qui m’a un peu déçue, mais un roman qui est  néanmoins excellent dans son genre.

Angle Mort 9

Le numéro 9 de la revue Angle Mort est paru il y a peu. Le principe est simple : un édito et des nouvelles qui se dévoilent peu à peu sur le site du mag, et qui peuvent se lire gratis en ligne, et une version e payante, mais pas cher, qui permet de tout à voir d’un coup avec des interviews des auteurs en bonus.
Le  numéro 9 est spécial car c’est le dernier avec l’équipe rédactionnel du début. On peut donc trouver dans ce numéro.
Un édito signé Sébastien Cevey et Laurent Queyssi qui discute de l’évolution de l’édition à l’heure d’Internet : fan-fiction, Amazon, personnages fictifs présent sur le Net… Un très bon édito (comme toujours) qui montre plusieurs facette de la manière dont le Net et les technologies permettent une évolution de la manière de créer de la littérature.
« Daltharee » de Jeffrey Ford suit un scientifique qui étudie une ville miniature mise en bouteille (avec des habitants vivants). La nouvelle suit le scientifique de ses premières études, en suivant l’arrivée du créateur de la ville qui la rejoint, jusqu’au moment où ce type de ville est partout, sous forme de minuscules poussières. Une nouvelle intrigante.
« Le chant des baleines » de Stéphane Croenne narre l’attente d’un homme dans la salle d’attente du médecin qui doit lui implanter un appareil l’empêchant d’avoir des relations sexuelles. Le tout dans un monde très religieux, et donc très contrôler, et où la médecine est un mélange d’ancien et de nouveau : pas d’anesthésie, par exemple…
« Christiana » de Laurent Kloetzer est l’histoire d’un homme qui croise une femme presque nu dans le métro et de sa relation étrange avec lui. Une nouvelle assez bizarre qui parle autant du fantasme que de la vie d’entreprise. Personnellement je l’ai trouvé assez futile.
« Tu es là ? » de Jack Skillingstead est un techno-thriller. Dans le futur un flic privé (payé par un quartier pour y travailler) enquête sur les morts sanglantes de sans-abris par ce qui ressemble fort à un nouveau Jack l’éventreur. Son enquête le ferra rentrer en possession d’un objet stockant la mémoire d’un défunt. Une longue nouvelle qui traite également de la solitude et des nouvelles technologies de communication.
Si j’aime beaucoup, et que je soutient, Angle Mort, force m’est de constater que ce que je préfère dans la revue ce sont les éditos. Le changement d’équipe rédactionnelle pour les prochains numéros me laissent donc triste pour la disparition de ceux qui en ont écrit neuf excellents,  et plein d’espoirs pour un changement dans le choix des nouvelles vers des textes qui me conviendront mieux.
Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.

Metatropolis Green Space

Troisième anthologie se déroulant dans la même version du futur, le notre, Metatropolis Green Space (après Metatropolis et Metatropolis Cascadia)se déroule dans un futur où les États-Nations ont perdu beaucoup de leur pouvoir, notamment au profit des villes, où les technologies ont continué à progresser (réalité augmentée, miniaturisation, débute de colonisation de l’espace proche, matériaux intelligents, etc.) et où les préoccupations écologistes dominent (le mouvement « green » est une force importante qui « contrôle » de nombreuses villes, les « smart dust » ont permis à des entités biologiques comme les forêts ou des hardes de devenir consciente, de gagner des droits et de pouvoir communiquer avec les humains, etc.).
Metatropolis Green Space se déroule à l’aube du XXIIe siècle, et près de 70 ans après le premier volume, et est composée de plusieurs nouvelles de différents auteurs qui partagent une thématique écologique et un univers commun. J’avais beaucoup aimés les deux premiers tomes de ces anthologies audios (seul le premier tome existe en version écrite), le troisième tome est également excellent, meilleur que le second même je trouve.
La première nouvelle du recueil de Jay Lake, « Rock of ages », met à nouveau en scène le personnage de Bashar qui apparait déjà dans les deux premiers recueil. Âgé maintenant de plus de 100 ans, mais toujours relativement en bonne forme grâce à des nanotechnologies de pointes très peu courante, il lance le spécialiste en sécurité sur les traces d’un complot intiment lié à son histoire, et à la destruction de la ville de Cascadia (dans le premier tome), qui menace l’humanité tout entière. Nouvelle bien écrite et intéressante, elle trouve sa véritable conclusion dans la dernière nouvelle du recueil qui débute, grosso modo, au moment où celle-ci se termine. Un lecteur peut familier des deux autres anthologies risque par contre de s’y perdre un peu.
« Green and Dying » d’Elizabeth Bear est sans doute la nouvelle la plus faible du recueil. Elle suit un groupe de voleurs de haut vol qui tentent de récupérer les « plans génétiques » d’un nouvel aliment sur une cité flottante. Hélas pour eux, ils seront vite confronté à une épidémie d’un virus particulièrement dangereux.
« The Desire Lines » de Karl Schroeder se déroule en Amazonie, au Pérou, et suit les pas d’un enquêteur d’origine indienne (d’Inde) qui a été engagé pour retrouver, caché dans un bout de la forêt, une puce contenant toutes les informations sur la biodiversité local. Ceci alors que deux groupes économiques sont en compétition afin de « restaurer », en la modifiant substantiellement, la biodiversité local. Un récit intéressant qui met également en scène la forêt elle-même. C’est le seul récit qui ne se déroule pas aux États-Unis.
« Midway Relics and Dying Breeds » de Seanan McGuire narre l’histoire d’une jeune femme qui vit dans un cirque/foire ambulante, l’une des dernières à pratiquer cette tradition ancienne, et qui est en charge d’un herbivore géant, génétiquement ressuscité. Une histoire aux enjeux locaux mais qui est très agréable à écouter et recèle de petites choses sur la vie au XXIIe siècle.
« Tensegrity » de Tobias S. Buckell se déroule dans une cité volante (une gigantesque sphère ultra-légère controlée par une IA). L’IA de la ville contacte un des fondateurs de la cité, un vieillard presque centenaire (le même personnage utilisé par Buckell dans les deux autres anthologies) via un surrogate, une personne prêtant son corp pour de la communication et action à distance, car elle est en train d’être désactivée après avoir été accusée de meurtre. Une nouvelle intéressante mais avec un ou deux ressorts un peu bizarre (la victime du meurtre par exemple).
« Forest of Memory » de Mary Robinette Kowal est la nouvelle qui intègre le mieux le fait que l’anthologie est audio. En effet, il s’agit du témoignage oral d’une jeune antiquaire (spécialisée dans les objets du XXe siècle) qui a passé plusieurs semaine prise en otage dans les bois par un homme masqué qui traquait les cerfs de la région afin de leur injecté un produit inconnus. Le tout alors que les cerfs forment une entité ayant des droits civiques (et les moyens de les exercer) et qu’il y a de lourdes amendes pour ceux qui les dérangent. Le fin mot de l’histoire n’est jamais donné, mais la nouvelle est très intéressante.
« Let Me Hide Myself in Thee » de Ken Scholes termine la première nouvelle du recueil en suivant la fille de Bashar alors qu’elle reçoit un appel de son père. Une nouvelle qui met à jour une dangereuse et ancienne conspiration et mettant enjeu des IA. L’une d’entre elle est d’ailleurs partie de la solution. Une nouvelle sympathique qui conclut bien le recueil.
Comme dit au début de cette chronique, Metatropolis Green Space est une anthologie qui m’a beaucoup plus. Les voix choisit pour lire les textes sont bien dans le ton et agréable à écoutée. Mon souhait serait une quatrième anthologie Metatropolis, avec peut-être le souhait de ne pas retrouver certains héros centenaires dont les consciences auraient été uploadées. Cette chronique a été possible grâce à la gentillesse du Audible Social Support qui m’a aimablement fournit le sommaire de l’anthologie qui est introuvable sur le net, qu’il en soit remercié.
Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.

Sommaire de l’anthologie :

Rock of Ages by Jay Lake (narrated by Dion Graham, Robin Miles & Mark Boyett)
Green and Dying by Elizabeth Bear (narrated by Jonathan Davis)
The Desire Lines by Karl Schroeder (narrated by Sanjiv Jhaveri)
Midway Relics and Dying Breeds by Seanan McGuire (narrated by Jennifer Van Dyck)
Tensegrity by Tobias S. Buckell (narrated by Scott Brick)
Forest of Memory by Mary Robinette Kowal (narrated by Allyson Johnson)
Let Me Hide Myself in Thee by Ken Scholes (narrated by Dion Graham & Robin Miles)

Johnny Alucard

Quatrième, et dernier, tome de la série Anno Dracula, qui prend comme point de départ le fait que Dracula a réellement existé et n’a pas été vaincu à la fin du livre Stoker mais est devenu l’époux de la reine Victoria et a révélé au monde l’existence des vampires, Johnny Alucard couvre la période allant des années 1970 à la fin des années 1990.
Dracula est mort dans les années 50 à Rome, ainsi que Charles Beauregard, mais Hollywood ne veut pas le laisser mourir. Johnny Alucard débute ainsi dans les années 70 en Transylvanie sur le tournage de Dracula de Francis Ford Copola. Kate travaille comme conseillère sur le film qui s’embourbe dans les tracasseries administratives et les difficultés de tournage. Elle fait rentrer dans le staff un vampire persécuté par la police secrète de Ceausescu. A la fin du tournage elle est arrêtée par la police et le jeune vampire, créé par Dracula durant la seconde guerre mondiale, s’envole pour les États-Unis. A New York il débute une carrière de dealer de son propre sang (qui transforme pour quelques heures des vivants en vampire) puis, après s’être installé en Californie, comme producteur de films, avec une prédilection pour Dracula. Pendant ce temps Pénélope, Geneviève et Kate traversent les trois décennies de la fin du XXe siècle avec des fortunes diverses, mais toutes sont influencés par l’homme, le vampire, que devient Johnny Alucard.
Ce dernier tome de la série est plus difficile de résumé car il est plus décousu dans sa narration. Il est néanmoins traversé par plusieurs grand thème : le mouvement transylvanien qui veut libérer la Roumanie et créer un pays gouverner par les vampires, le cinéma, avec les nombreux films réalisés par Hollywood sur les vampires, et la figure de Dracula qui bien que mort change avec chaque époque et cherche à revenir, toujours revenir.
Johnny Alucard conclut de manière intéressante la série Anno Dracula, néanmoins je dois admettre que beaucoup des références, et elles sont nombreuses, convoqués dans le roman m’ont échappé; la faute sans doute à mon manque de culture cinématographique sur les vampires et aux lois de propriétés intellectuelles qui obligent Newman a déguiser ses emprunts. Les deux premiers tiers du roman sont également très décousus dans le suivi de la narration ce qui donne une impression de patchwork au roman que je n’ai pas apprécié. Néanmoins l’histoire globale proposée est très intéressante et m’a beaucoup plus.

Les Vélins Carminae

Les Vélins Carminae est un livre étrange, paru dans la collection Ourobores des éditions Mnemos qui propose des livres décrivant des univers imaginaires, il aurait sans doute d’avantage sa place chez un éditeur de jeux de rôle. En effet, même si ce n’est pas dit explicitement sur le quatrième de couverture, Les Vélins Carminae présentent, de manière fragmentaire et « de la main d’un Nephilim », l’histoire secrète de notre monde en se basant sur le jeux de rôle Nephilim.
Dans cette univers où des êtres élémentaires très anciens, les Nephilims, s’incarnent dans des humains afin de poursuivre une quête de sapience et où des sociétés secrètes humaines luttent contre eux, notre histoire se double d’une histoire secrète, ésotérique.
Les Vélins Carminae présentent donc, dans un style assez pompeux que ceux qui ont lu le jeux de rôle connaissent bien, les grands éléments du monde de Nephilim : la naissance des Kaïms, les Sauriens et la naissance de la Lune Noir, l’Atlantide et la chute de Orichalka, les différentes époques des incarnations des Nephilims, le monde contemporains, les arcanes majeurs et mineurs, les différentes formes de magies, les quêtes, etc.
Si la lecture est sympathique pour quelqu’un qui connait le jeu (j’ai lu les différentes versions des livres de bases et une partie des nombreux suppléments parus), mais sans forcément lui en apprendre plus que ce qu’il sait déjà, je pense que la lecture des Les Vélins Carminae serait assez difficile, ou en tous cas déroutante, pour quelqu’un qui ne connait pas le jeu de rôle Nephilim.
Un livre que j’ai pris plaisir à lire donc, même si sa parution sans mention directe du jeux de rôle peut être trompeur (et si j’ai regretté que l’ouvrage ne traite pas d’avantage des Selenims, des Ar-Kaims (un pauvre petit paragraphe) et de la Qiyas (aucunes mentions).

Singulier Pluriel

Recueil de nouvelles de Lucas Moreno, Singulier Pluriel est un ouvrage que j’ai beaucoup trop tardé à lire et chroniquer, l’envie n’était pas venu et puis tout d’un coup j’ai lu le recueil en deux jours.
C’est qu’il est fort sympathique et propose une petite dizaine de nouvelles fantastiques et/ou de science-fiction se déroulant, pour la plupart en Suisse (ce qui, vivant dans ce pays, est fort agréable et change agréablement des locations lointaines et exotiques).
Le lecteur curieux trouvera donc dans ce recueil des IA, des plantes intelligentes et carnivores, des réalités virtuels (via machines ou via l’Homme lui même), des vies antérieurs qui reviennent à la conscience, une petite ville trop parfaite pour être honnête , la colonisation ratée d’une autre planète, un vampire asiatique très particulier (des plantes encore), un homme qui tue encore et encore sa femme (ou peut-être pas).
Un recueil qui s’il ne propose pas de nouvelles fulgurantes et inoubliables, tisse néanmoins tranquillement un ensemble fort agréable et équilibré qui se laisse parcourir sans fausses notes.
Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.

Mausolées

Dans le futur, après un ensemble de conflits dévastateurs qui ont fait drastiquement baissé la population mondiale (près d’un tiers de l’humanité y serait resté), rendu stérile la majorité de la population (l’humanité serait condamné en l’espace de deux siècles) et détruit le substrat culturel de notre époque (plus d’Internet, les livres sont des curiosités d’un autres âges, etc.), c’est dans ce contexte que Léo Kargo, jeune intellectuel  d’une vingtaine d’années, se rend dans la ville de Sargonne afin de se mettre a

u service de Pavel Adenito Khan. Ce dernier, un ancien chef de guerre, veut qu’il s’occupe de sa bibliothèque.

Début alors pour Kargo un jeu dangereux. Naviguant entre divers factions, dans la ville de Sargonne mais aussi au sein de la « maisonnée » de Khan, il tente de comprendre ce que lui veut le puissant chef de guerre et quel est son rôle au seins des intrigues qui mèneront à un conflit armé dans la ville.
Mausolées est un roman qui me laisse une impression étrange. D’un côté il y a plein de bonnes idées et la description du monde et des événements sont évocateurs (avec un petit côté « Enkil Bilal » pour la manière dont se mettent en place les intrigues); de l’autre il y a une écriture que je trouve assez inégale : avec des moments très bien fait et d’autres qui trainent en longueurs. Mais ce qui me gène le plus c’est un sentiment diffus d’un auteur de « blanche » qui s’encanaille en faisant de la littérature de genre et qui se sent poussé à y mettre des tropes du genre mal maitrisés : un monde post-apocalyptique, un jeu de stratégie qui se reflète dans les intrigues du roman, des mystères mystérieux qui ne seront jamais vraiment expliquer mais qui reflète l’état du monde, etc.
Au final Mausolées est un roman intéressant mais qui, à mon goût, aurait mérité un travail éditorial plus important pour l’harmoniser et le rendre vraiment bon. L’ouvrage physique est par contre de tout beauté avec une couverture vernie et rabat qui me plaisent beaucoup.

7 secondes pour devenir un aigle

Recueil de six nouvelles de Thomas Day, dont trois inédits et une version longue, 7 secondes pour devenir un aigle est un recueil écologique qui donne une version assez sombre de l’humanité.
« Mariposa » se présente sous la forme d’un suite de témoignages, des extraits de journal de bord, des lettres et une copie d’entretiens, concernant une petite île du Pacifique. Faisant la navette entre l’épopée de Magellan, la seconde guerre mondial et la décennie qui s’en suivit, « Mariposa » décrit une île où un arbre à l’écologie particulière pousse. Une belle nouvelle qui manque peut-être d’un peu d’enjeu politique.
« Sept secondes pour devenir un aigle » raconte le périple d’un jeune amérindien à travers les États-Unis avec son père. Ce dernier, un pur, est en guerre contre les entreprises pétrolières et minières qui détruisent les terres indiennes. Son combat le mènera à un acte de terrorisme violent qui se termine dans un éclaire fantastique. Une nouvelle violente très réussie.
« Éthologie du tigre » suit l’histoire d’un éthologue fasciné par les tigres, et défiguré par l’un d’entre eux, qui se rend en Birmanie afin d’enquêter sur la mort étrange de trois bébés tigres sur un chantier d’hôtel de luxe. La nouvelle suinte la corruption et la malaise alors que l’éthologue est poursuivi par la légende d’une tigresse fantôme…. Très jolis texte qui m’avait déjà beaucoup plus lors de sa première parution.
« Shikata ga nai » et « Tjukurpa » sont deux textes plus courts, et un cran en dessous je trouve. Le premier se déroule dans la zone contaminé du Japon suite à l’incident de Fukushima et suit des jeunes qui y récupère du matériel, la second se déroule en Australie et suit des jeunes décidés à libérer leur pays de l’infestation blanche.
« Lumière Noire » est presque une novella. Elle se déroule dans notre futur alors qu’un programme informatique a muté pour devenir une IA puissante, Lumière Noire, qui a décimé presque entièrement l’humanité et oblige les survivants à vivre en petit groupe (si plus de trois personnes sont présents sur une zone de 150 mètre ils prennent le risque d’être attaqués). Un jeune homme vivant dans le grand nord canadien cherche a ramener deux ordinateurs « non-infectés » à une informaticienne survivent se trouvant en Californie, sans savoir que cette dernière est une des créatrices, involontaires, de l’IA. Un texte post-apocalyptique sur les penchants destructeurs de l’humanité et la naissance d’une nouvelle divinité.
Le recueil dans son ensemble est de très bonne facture et j’ai pris plaisir à lire ces différentes nouvelles.
Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.

Kabu Kabu

Avec ce recueil de nouvelles, Nnedi Okorafor propose une vingtaine de textes, dont une partie sont inédits. S’il serait un peu fastidieux de résumé chaque texte de manière individuelle, Il est néanmoins possible d’en donner quelques généralités. Les différentes nouvelles sont ainsi toutes en lien avec l’Afrique et la plupart ont pour personnages centrales des femmes.
Si quelques nouvelles se déroulent dans des « univers » indépendant (un peu d’horreur, un peu d’urban fantasy, un poil de science-fiction), il est a noté que la plupart des nouvelles se déroulent dans des univers déjà explorés par l’auteur.
Ainsi plusieurs textes sont des extraits d’un premier roman jamais publié qui se déroule dans l’univers de Zahrah the Windseeker , une Afrique où des gens sont capables de contrôler le vent. Ces « windseeker » sont souvent persécuté par une population qui ne sait plus qu’autrefois il y en avait d’avantage. Alors ils partent sur les routes à la recherche d’un « autre » qui les complètent et qui est là quelque part, faisant de même. Les différentes nouvelles partage la même protagoniste.
Le lecteur trouvera également un texte se déroulant dans l’univers de Who fears Death et revient sur le sort des enfants mixtes. Un autre se déroule dans l’univers de The Shadow Speaker , notre monde mais en 2070 où la magie s’est rependu sur le monde. Un texte intéressant qui m’a donné envie de lire le roman s’y déroulant. Finalement, une mise en bouche (qui sera, si j’ai bien compris inclus dans celui-ci) d’un des prochain roman d’Okorafor, Lagoon, est aussi présent. Ce futur roman de science-fiction semble s’annoncer comme étant aussi écologique. Le texte ici donné à la lecture a aiguisé mon envie de lire le roman.
Au final, je suis assez partagé sur Kabu Kabu. Les textes du recueils vont du moyen au très bon et je les ai lus avec plaisir. Le choix de les réunir ensemble me laisse plus perplexe. Des textes réçents côtoient des textes très anciens, plusieurs textes sont des bouts d’un roman jamais publiés et d’autres textes se déroulent dans les autres univers de sa création; le tout accompagné de quelques textes parus ici et là. Le mélange prend mal, il manque pour moi un des fils rouges : pourquoi, par exemple, ne pas avoir repris les différents textes liés pour sortir ensemble le premier roman jamais publié, pourquoi ne pas avoir publié que des textes se déroulant dans les univers des autres romans ? Finalement certains textes semblent avoir été ajouté pour, au delà de leurs qualités intrinsèques, « faire de la masse », et un texte est un teaser pour un futur roman à paraitre.
Un recueil agréable, donc, mais mal construit et qui laisse un goût de patchwork au lecteur.
Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.