Within the Sanctuary of Wings
Wolf Moon
Célestopol
Contes d’Écryme
Seven Surrenders
The Heart of What Was Lost
Les Seigneurs de Bohen
Le roman décrit les évènements menant à la fin de l’Empire de Bohen. Il suit donc les tribulations d’une sorcière des Havres (la région côtière) ayant le pouvoir de contrôler le sel et qui se rend à la capital afin d’obtenir une entrevue avec l’Imperatrice dont la tache est de maintenir loin des côtes les vaisseaux noirs, menace constante pour les marins et la côte.
Les tribulation de Sainte-Etoile, un aventurier qui partage son crâne avec une créature issue du lointain passé de l’Empire. De retour à Bohen il s’attachera a Sorenz, le chef de guerre hermaphrodite qui ferra trembler l’Empire, et qui est lui aussi un des personnages suivit. Le tribulations aussi d’une change-forme, espionne de l’empereur qui sera à la fois témoin et actrice de la chute de l’Empire.
La vie d’une jeune femme dans le ghetto dont le frère a été banni et qui s’émancipera pour devenir une des leaders de la rébellion dans la capital. Son frère donc qui, avec l’aide d’un jeune clerc envoyé aux mines, ressuscitera une ancienne et puissante magie….
La fantasy d’Estelle Faye est un mélange d’histoires mercenaires sombres, de merveilleux, de vision crépusculaire de la fin d’un Empire, mais aussi de moment lumineux. Le roman a la fin très ouverte (je veux en savoir plus !) a aussi de nombreuses touches de romance et de questionnement de genre. Personnellement j’ai beaucoup aimé à la fois l’écriture, l’histoire et l’ambiance qui se dégage du récit, mais les choix de l’auteur sont à mon avis à la fois à même de faire adorer ou détester Les Seigneurs de Bohen.
Norse Mythology
Dernier livre de Neil Gaiman, Norse Mythology est une réécriture en langue moderne des différents mythes nordiques. Le lecteur est ainsi invité à suivre les différents dieux du panthéon nordique : Thor, Odin, Loki, Freya, Balder, etc. dans des aventures qui s’étendent de la création du monde à sa fin, Ragnarök,, voir un peu au delà.
La force de Gaiman est de proposer une version en langue moderne des mythes. Son écritures fluide et son sens de la narration font ainsi merveille et la lecture des différentes mythes nordiques est un vrai plaisir. La version audio est de plus lu par l’auteur lui même qui est un très bon lecteur.
La faiblesse du recueil, si l’on peut parler de faiblesse, est peut-être de n’être justement qu’une réécriture des mythes connus. Le lecteur familier avec les sagas de ces divinités ne trouvera ici rien à ce mettre sous la dent : points de points de vue alternatif, de nouvelles péripéties ou de de version alternatives des mythes. C’est également la force du recueil qui est de proposer une version limpide et agréable à lire des mythes.
Au bal des actifs : demain le travail
Le travail comme finalité ou au service d’une élite dans les dystopies de Karim Berouka, « Nous vivons tous dans un monde meilleur » où monde dirigé par un ordinateur ne tourne que autour du travail, de la traque aux syndicalistes et à l’ascension sociale (par le travail et la conformité), ou de Emmanuel Delporte, « Vertigeo » où il faut monter toujours plus haut en construisant la Tour.
La toute puissance des multinationales dans « La Fabrique de cercueils » de L. L. Kloetzer où des travailleurs traitent, à la chaine, des individus en animation suspendu en vu de leur envoie dans l’espace, ou de « Le profil » de Li-Cam où les multinationales sont devenus de tribus auquel les individus s’identifient complétement.
La gamification du travail, avec une évaluation des individus, est au centre de « coÊve 2015 » de Norbert Merjagnan, et transparait également dans la nouvelle de Karim Berouka.
La créativité est au centre de « Serf-made-man ? ou la créativité discutable de Nolan Peskine » de Alain Damasio qui montre que même dans ce qui semble une Utopie (revenu universel pour tous, automatisation du travail qui libère les individus du travail lui même) la parte de sens et la compétition forcenée des élites est aliénante.
Finalement deux nouvelles qui discutent du travail de l’écrivain même : le très surprenant « Le Parapluie de Goncourt » de Léo Henry qui consiste aux allers retours entre l’écrivain et ses relecteurs et éditeurs pour arriver à la nouvelle en question, et » Parfum d’une mouffette » de David Calvo qui propose un échange entre un auteur et les différents services de son éditeur dans un futur proche (ou comment mettre en avant le statut précaire de l’auteur sous couvert de la science-fiction).
Au final donc un recueil de qualité, dont le seul défaut est peut-être la vision très sombre sur le devenir du travail et des travailleurs; réalisme, avertissement ou pessimisme l’avenir le dira….