Man in the dark

Man in the dark est le dernier roman paru, à ce jour, de Paul Auster. Il est centré sur le personnage de Brill, un octogénaire, cloué par un accident de voiture dans une chaise roulante, et vivant avec sa fille divorcée et sa petite fille qui a perdu il y a peu son petit-amis. Le roman se déroule durant une nuit où Brill est étendu dans sa chambre en pleine obscurité. Afin de conjurer le sommeille et d’éviter de penser à sa femme morte d’un cancer et aux images de la décapitation du petit ami de sa petite fille, il imagine un monde où les attentats du 11 septembre n’ont pas eu lieu et où l’Amérique est en guerre avec elle-même. Le personnage centrale de ses rêveries vient de notre monde et doit y retourner pour éliminer Brill afin de mettre fin à la guerre…

Cette histoire un peu tordue est le prétexte pour plonger dans les interrogations et les doutes d’un homme au crépuscule de sa vie et des doutes et tragédies qui l’ont touchés lui et sa famille. L’écriture de Auster démontre une maitrise de la narration impressionnante et se lit avec facilité et fascination. On retrouve également dans ce roman certaine des obsessions de l’écrivain sur le sens de la vie et sur les interaction entre les personnages de fiction et leur créateur. Si j’ai aimé la lecture de Man in the dark, force est d’admettre qu’une seconde lecture me serait peut-être nécessaire pour en percer une plus grande partie des ses arcanes, une caractéristique « austerinienne » peut-être ?

Leviathan

Je suis un peu emprunté pour donner mon avis sur Leviathan. En effet, j’ai trouvé ce roman génial; il est d’ailleurs très proche d’être un des meilleurs romans que j’ai lus. Mais dans le même temps si je résume l’intrigue je crains qu’elle ne semble terriblement ennuyeuse :

un inconnu meurt dans l’explosion de la bombe qu’il fabriquait. Peu de temps après, et alors que l’enquête est en cours, un écrivain qui reconnait dans cet homme un de ses vieux amis décide de conter sa vie afin que le monde puisse comprendre comment son ami à fini par mourir. Débute ensuite une histoire qui se déroule sur près de vingt ans (des années 70 au début des années 90), faite de rencontres, de personnages qui se croisent, le tout sur une toile historique. Le tout afin de comprendre la vie de Sach, l’homme qui meurt au début du roman.

Raconter comme cela, l’histoire semble bien banale, mais le roman qui en découle est fascinant, l’écriture parfaitement maitrisée et la trame fascinante. Sans doute un des meilleurs romans qu’il m’a été donné de lire.

In the country of last things

Premier Paul Auster que je lis, In the coutry of last things est une très bonne surprise. Un roman noir, situé à la limite de l’anticipation, où l’on suit, à travers une lettre à son frère, les péripéties d’Anna Blume. Cette jeune fille est partie à la « City », une ville dont on ne connait pas le nom, afin d’y retrouver son frère journaliste disparu.

Le récit qui suit est surréaliste : dans la « City » la vie des hommes est broyée par le système. Des hordes de sans-abris vivent de la récupération, l’énergie est produite en réutilisant les corps des morts, un gouvernement totalitaire isole la ville de l’étranger par des murs de protection, etc. Tout dans la ville est à la fois absurde et familier ; en effet c’est notre système capitaliste poussé à son maximum, c’est l’effet destructurant de notre mode de vie à son paroxysme. Ce qui donne au final un roman étrange, avec une ambiance noire bien particulière qui me fait penser à celle du film Dark City, sans les éléments fantastiques (quoique…).

Une excellente lecture, bien écrite et vite lue, et qui, en tous ce fut le cas pour moi, ne laisse pas tout à fait indemne.