Lumières noires de N.K. Jemisin

Recueil d’une vingtaine de nouvelles de N.K. Jemisin, How long ‘til black futur month, dont la version française sort ce mois sous le titre Lumières noires, réussi le tour de force de ne proposer que de bons textes.

Je les ai picoré au fil de mes envies ces derniers mois avec bonheur. Le lecteur curieux pourra consulter la chronique de Gromovar qui détaille un peu chaque nouvelle. Pour ma part je me contenterai de dire que la plume de Jemisin tombe juste. Mettant en scène souvent des femmes, généralement des « minorités » et régulièrement le milieux urbains, les nouvelles mélangeant fantasy, SF, post-apo, Urban Fantasy, etc. sont un plaisir à lire.

Bref je ne peux que vous encourager à vous faire votre idée vous même en allant lire de ce pas ce recueil.

The Stone Sky

Troisième, et dernier, volume de la série La terre fracturée, The Stone Sky termine de manière magistrale cette série.
Comme pour le tome précédant, il est difficile de parler de la fin d’une série sans dévoiler les arcanes de ses intrigues. Néanmoins le lecteur trouvera ici la réponse aux différentes questions et mystères restés en suspens dans les autres tomes : l’origine des obélisques, des mangeurs de pierre (« stone eaters »), de la catastrophe, des gardiens….
L’écriture est toujours aussi prenante et le récit alterne, comme dans le second tome, entre Essun et sa fille, en y ajoutant le suivi de la création des obélisques dans le lointain passé du monde. Il sera beaucoup question de voyages et de déplacement (avec peut-être quelques longueurs dans le déplacement de la communauté qui a accueilli Essun).
Au final La terre fracturée est une série qui conjugue avec bonheur et maitrise aventures, construction d’un monde originale, réflexions intelligentes sur les relations entre groupes sociaux et les mécanismes de la domination et enjeux écologiques.

The Obelisk Gate

Second tome de la trilogie de La terre fracturée, The Obelisk Gate débute là où le premier tome se termine. Il est toujours difficile de parler d’un tome 2 (3, etc.) tant l’intrigue dépend souvent des tomes précédents.
En tenter de ne pas trop en dire, il est néanmoins possible de pointer les éléments suivants :
– Le personnage de Nassun, la fille de Essun, a le droit au suivi de sa propre histoire, qui prend de l’ampleur avec ce tome.
– L’histoire de Essun prend de l’ampleur avec la description de la vie dans une communauté lors du début d’une cinquième saison.
–  Les origines des cinquièmes saisons, les « mangeurs de pierre », les mystères des obélisques, les gardiens : tous ses éléments sont abordés alors que le voile lève peu à peu sur le passé complexe de ce monde.
The Obelisk Gate est un très bon roman qui combine une écriture qui pousse le lecteur dans le roman, une aventure et des secrets passionnants, et des réflexions écologiques (sur les relations homme-nature) et sociales (sur les relations dominés-dominants, sur le vernis de civilisation de l’humanité, sur l’acceptation / le rejet de la différence) amenées avec tact, à propos et intelligence. Un prix Hugo 2017 qui est clairement mérité.

La cinquième saison

La cinquième saison, the fifth season dans son titre original (langue de mon écoute/lecture, je l’ai lu en livre audio) est le premier tome de la trilogie de La terre fracturée dont le premier tome sort d’ici quelques jours en français.

N. K. Jemisin a gagné le prix Hugo pour se roman en 2016 (et également en 2017 pour le second tome, mais il faut me laisser le temps de le lire). La cinquième saison est un roman qui se part des atours classiques de Fantasy : un monde (The Stillness) caractérisé par une tectonique extrêmement instable et active qui détruit de manière régulière les civilisations (durant la cinquième saison, celle qui arrive après un événement tectonique puissant), des individus capable d’influencer ou de calmer la Terre (les Orogenes), des créatures sentientes liées à la Terre à l’agenda obscures, des obélisques de cristales flottant et se déplaçant à la surface du globe, une quête pour sauver ou détruire le monde, une « école de magie », … Le vernis de Fantasy se teinte de steampunk ou de technologies avec la maîtrise, imparfaite, de l’électricité, du verre, de l’acier ou encore de bio-implants…

Mais là ou Jemisin est très forte, c’est au niveau de son récit. Outre une plume agréable à lire et de qualité, Jemisin va utiliser les trops de la Fantasy afin de décrire comment une majorité domine et exploite une minorité. En effet les Orogenes sont si craints pour leur pouvoirs qu’ils ne sont plus considérés comme des humains. Tués à certains endroits, la plus grande puissance politique du monde, les enferme, les brise et les entraînes afin d’en faire des outils pour asseoir sa puissance (capable de calmer les soubresauts de la Terre, ils permettent de maintenir une région calme et donc de construire grandes villes et routes). Jemisin montre comment ils sont brisés et contrôlés de manière très fine.

Mais La cinquième saison n’est pas qu’un roman sur l’oppression d’une minorité, des thèmes comme l’écologie, la civilisation, les lois et la mémoire sont également très présents dans l’histoire.

L’histoire elle-même : le lecteur suit le destin de trois femmes (une enfant, une jeune femme et une mère de famille), toutes trois Orogenes. L’enfant est retiré à sa famille pour être formée à « l’académie », la jeune femme, Orogene compétente, est envoyé en mission avec l’un des plus puissants des siens, et la mère de famille, cachant ses pouvoirs, est lancée sur les routes afin de retrouver son enfant que son père a enlevé, alors qu’une cinquième saison qui s’annonce très longue débute…

La cinquième saison est un roman dont l’histoire est très agréable à lire, bien écrit et aux thématiques interessantes et bien amenés, maintenant je veux lire la suite….