The Doubt Factory

Excellent roman « Young Adult » de Paolo Bacigalupi, The Doubt Factory est un thriller qui a pour thème « l’industrie du doute », celle qui permet, par une manipulation des médias, des tribunaux et de la science, de semer le doute qui permettra à un produit potentiellement nuisible de rester plus longtemps sur le marché. De ce point de vue, il sera sans doute plus « instructif » pour son public cible que pour les personnes plus matures pour qui ce business est connus.
Alix est une jeune étudiant de 17 ans dans un collège huppé de l’état de New-York. Sa vie oscille entre ses quelques amis, dont sa meilleure amie, l’école, son petit frère hyper-actif qu’elle doit « garder à l’œil » et sa famille aisée. Son père travaille dans le « relationnel » pour de grandes entreprises. Sa vie bascule le jour où un groupe, « 2.0 », s’en prend à son collège, puis directement à elle.
Au fil du roman, Alix, et le lecteur, comprend que « 2.0 » en venut en fait à son père et au rôle qu’il a joué dans le maintien sur le marché de produits dangereux. Menacée puis prise elle-même de doute, Alix va progressivement grandir en remettant en cause le rôle de son père, le tout avec une zeste de romance adolescente et de syndrome de Stockholm…
The Doubt Factory est donc un thriller de qualité, bien écrit, avec une histoire intéressante sur une thématique contemporaine. Que demander de plus ?

My Real Children

Dernier roman à ce jour de Jo Walton, My Real Children a été une véritable claque pour moi. Le roman passionnant est bien écris aborde certaines thématique qui font vibrer une corde sensible chez moi (l’impact d’un choix sur une vie, le passage du temps, la perte de la mémoire).
Le roman suit la vie (ou plutôt les vies) de Patricia, une femme née en 1926 et qui, en 2015, depuis la chambre de sa maison de retraite en Angleterre se remémore sa vie; ses vies en fait car avec le grand âge, et la confusion qui va avec, Patricia se souvient de deux vies distinctes : l’une où elle épouse Marc et a quatre enfant avec lui, avant de divorcer et de reprendre sa liberté, l’autre où elle ne l’épouse pas et vit avec une autre femme avec qui elle « aura » trois enfants.
Alors que le lecteur découvre les deux vies de Patricia, dont l’enfance et l’adolescence aux Royaumes-Unis sont identiques, présentées de manière chronologique, c’est deux styles de vie et presque deux mondes différents qui s’offrent à lui. En effet, outre les changements apportés par le choix d’épouser Marc ou non, les deux vies de Patricia se déroulent dans deux uchronies par rapport à notre histoire.
Dans la vie où Patricia épouse Marc, elle devient une femme au foyer qui vit dans une relation conjugale insatisfaisante : rapidement mère de quatre enfants, elle doit faire face à un mari froid et distant qui la déprécie. Peu à peu elle retrouve une autonomie dans la vie associative avant de divorcer, une fois ses enfants grands, et de faire un peu de politique au niveau local. Cette Patricia vit dans un monde en paix où, après l’assassinat de Kennedy (en 1963) dans l’explosion d’une bombe, l’URSS arrive en premier sur la Lune, lançant une course aux étoiles qui aboutira à la création d’une base lunaire et la préparation d’une mission pour Mars, et à une libéralisation beaucoup plus rapide de l’URSS.
Dans son autre vie, Patricia fait sa vie avec une femme, avec qui elle aura, plus tardivement, trois enfants. Là, Patricia vit une vie épanouie entre le Royaume-Uni et l’Italie. Elle se dédie à l’écriture de guides touristiques qui deviennent rapidement des bestsellers. Mais son bonheur conjugal est assombris par un monde beaucoup plus violent : la crise des missiles cubains aboutis à l’oblitération nucléaire de Miami et de Kiev et à une guerre froide beaucoup plus tendue; la course vers l’espace a bien lieu, mais les bases sur la Lune et en orbite sont fortement militarisées.
Les thématiques de My Real Children sont multiples : uchronie, comme nos choix influences nos vies, l’homosexualité, la filiation, la manière dont nous changeons au cours de notre vie, etc.
Magnifiquement bien écrit, My Real Children, comme je le disais au début de ce billet, m’a profondément touché. Il rejoint la liste des meilleurs romans qu’il m’a été donné de lire dans ma vie.
Lu dans le cadre du challenge SFFF au féminin
http://ledragongalactique.blogspot.ch/2014/03/challenge-sfff-au-feminin.html?showComment=1394271167545#c7928591275848414423

The Magician’s Land

Troisième, et dernier tome, de la série des magiciens de Lev Grossman (après The Magicians et The Magician King), The Magician’s Land est un roman sur l’entrée dans l’âge adulte, ou plutôt ce qui se passe lorsqu’on y arrive.
Si le second tome m’avait laissé un sentiment mitigé, le dernier tome me réconcilie avec la série et me donne envie de la voir à la fois comme une critique adulte des romans de Fantasy et d’Urban Fantasy et une métaphore de la sortie de l’enfance/adolescence (premier tome), de l’entrée dans la vie adulte (le second) et de l’entrée de plein pied dans celle-ci (ce tome).
Quentin a été chassé du monde magique de Fillory. Revenu dans notre monde, il décide de se prendre en main et trouve, tous d’abord, une place d’enseignant junior à Brakebills Preparatory College of Magic, avant de devoir reconsidérer, une fois de plus, son choix de carrière et se faire engagé par un oiseau qui parle afin de retrouver une étrange mallette. Accompagné en cela par Plum, une jeune magicienne également virée de Brakebills et qui est également liée à Fillory. En parallèle, sur Fillory, la fin du monde est prophétiser et les rois et reines de ce monde se lance dans un quête désespérée pour sauver leur monde.
Difficile d’en dire d’avantage sans révéler toute l’intrigue, mais j’ai beaucoup aimé ce roman qui conclut de manière très intéressante la trilogie de Lev Grossman.

Sleeping Late on Judgement Day

Troisième tome de la série (après The Dirty Streets of Heaven et Happy Hour In Hell), Sleeping Late on Judgement Day débute peu de temps après le second tome de la série.
Bobby, un avocat angélique officiant de la ville californienne, et imaginaire, de Saint-Judas a eu une vie compliquée ces derniers temps : tombé amoureuse d’une démone, il est allé en enfer pour tenter de la retrouver, a cru y être arrivé et s’est fait avoir par un grand duc des enfers; il a été impliqué, bien malgré lui, dans l’apparition d’une « troisième voie » qui a soustrait des âmes au paradis et dont un de ses amis angélique est membre. Pour couronner le tout, il a mis à jour une conspiration impliquant un archange et un grand duc des enfers en ayant même, brièvement, en sa possession la plume de l’archange impliqué.
Revenu à la case départ, ou presque, Bobby décide de se procurer l’autre symbole de la conspiration : la corne du grand duc. Pour ce faire il décide d’en apprendre le plus possible sur l’archange responsable de la « troisième voie » qu’il a réussit à identifier. Devant navigué entre un groupe néo-nazi qui pense qu’il a déjà la corne, des amazones venus l’aider, une archange qui est une ancienne déesse perse et les soupçons de ses chefs (le paradis et ses archanges), Bobby aura fort à faire pour sauver son âme et récupérer sa petite-amie….
Plus interessant que le second tome, Sleeping Late on Judgement Day m’a beaucoup plus. Il propose une conclusion aux divers arcs narratifs ouvert dans le premier tome de la série, tout en proposant d’autres pour une éventuelle suite. Perso je suis fan !

The Dystopia Chronicles

Faisant suite directe à The Atopia Chronicles, The Dystopia Chronicles suit plusieurs des personnages principaux du premier volume qui parcours le monde, d’abord ensemble, puis rapidement de manière séparée, afin de retrouver le corps d’un de leurs amis qui a été emporté par son proxy (l’IA qui s’occupe du corps d’un individu, entre autre, lorsque ce dernier est occupé dans le cyberespace).
Ces recherches se font dans un monde en plein changement : le système de réalité virtuel d’Atopia est déployé dans le monde entier, des tensions croissantes émergent entre Atopia et Terra Nova (l’autre « île mobile indépendante ») qui laisse voir la possibilité d’une guerre, les personnages passent du statut de suspects à celui de terroriste. L’histoire montre un monde bipolarisé, introduisant des hommes-animaux génétiquement modifiés et divers factions anti/pro-technologique.
Difficile d’en dire d’avantage sans déflorer les divers péripéties et surprises de l’intrigue. Ceci étant dit, j’ai beaucoup moins apprécié ce second tome : il s’égare dans des délires mystiques de fin du monde, des intelligences sorties du lointain passé de la Terre, des mondes parallèles…. La vision du futur intéressante du premier tome est ici complétement mise de côté pour une intrigue qui s’égare dans des méandres inutiles.
Mon conseil, lisez le premier tome en ignorant l’intrigue posée par son prologue et en ferment un oeil sur son twist final et épargnez vous la pénible lecture du second tome !

Rogues

Anthologie centrée sur les fripouilles, Rogues propose 21 nouvelles inédites couvrant l’ensemble des genres des littératures de l’imaginaire.
Après une introduction de George R. R. Martin, la première nouvelle du recueil, « Tough Times All Over » de Joe Abercrombie, se déroule dans la cité médiéval de Sipani. La nouvelle utilise la technique du MacGuffin, dans ce cas un mystérieux paquet, qui, volé au courrier qui le transportait, passe de main en main en faisant découvrir au lecteur une belle brochette de malandrins. Une nouvelle fort sympathique, même si le MacGuffin se devine dès le début.
« What Do You Do? » de Gillian Flynn se déroule de nos jours. Une prostituée reconvertie dans la voyance et le nettoyage spirituel, autrement appelé « utiliser la crédulité des gens pour se faire de l’argent ». Mais voila, quand une femme des beaux quartiers vient lui demander de l’aide avec sa maison, et son beau-fils adolescent, elle arrive dans une maison réellement hantée ; à moins qu’il ne s’agisse d’une manipulation de la femme ; ou de l’ado… Une nouvelle très agréable et rondement mené.
« The Inn of the Seven Blessings » de Matt Hughes a un petit côté vancien bien agréable. Un voleur tombe par hasard sur une statuette contenant un vieux dieu de la chance affaiblie. Un peu forcé par ce dernier, il se lance dans une mission risquée pour sauve le propriétaire de la statuette, puis le dieu lui-même. Une nouvelle légère fort sympathique.
“Bent Twig” de Joe R. Lansdale est une nouvelle sur les personnages de la série Hap et Leonard (que je n’ai pas lu). Se déroulant à notre époque, Hap et Leonard forment un duo assez violent. Dans cette nouvelle, ils vont récupérer une de leur proche (une jeune fille droguée et ancienne prostituée) qui a disparu. Dans une petite ville américaine, leur enquête les mènera dans un ancien cinéma où la pègre local, et les officiels corrompus se réunissent. Une nouvelle violente et rondement menée.
“Tawny Petticoats” de Michael Swanwick se déroule dans une Nouvelle-Orléans parallèle où la science est légèrement différente de la notre et a produit, entre autres, des hommes animaux , une drogue transformant les gens en zombies (vodoo style) et des encres rendant les billets de banque infalsifiable. C’est dans cette ville que deux escrocs s’associe avec une jolie jeune femme afin de monter un flan aux trois parrains de la ville afin de leur extorquer une grosse somme d’argent. Un plan compliqué et dangereux qui ne marchera pas comme les deux escrocs l’avaient escompté. Une nouvelle réjouissante à lire.
“Provenance” de David W. Ball est centré sur l’histoire d’un tableau qui est vendu à un collectionneur aux États-Unis. La manière dont le tableau a été perdu, puis retrouvé, puis trimballer de part le monde, le tout avec un petit twist final est sympathique, même si je dois avouer que je ne suis pas directement rentrer dedans dès le début.
“The Roaring Twenties” de Carrie Vaughn se déroule, de nos jours, dans un bars fréquenté par des créatures surnaturelles. Deux femmes, dont la mystérieuse Mme M., aident un couple à prendre la tangente. Utilisant pour se faire, divers tactiques dignes de grands escrocs, même si Mme M. aurait pu faire tous cela grâce à sa magie; une lecture plaisante.
En débutant la lecture de “A Year and a Day in Old Theradane” de Scott Lynch, je m’attendais à une histoire se déroulant dans l’univers des Gentlemen Bastards, ma surprise fut grande (et bonne) de constater que cela n’était pas le cas. Se déroulant dans la ville de Theradane, la nouvelle suit un groupe de voleurs, retraités et qui ont acheté leur sécurité au parlement de mages de la ville, qui doit reprendre du service depuis qu’une des leurs a, dans un moment d’ébriété, insulté un des mages de la ville. Cette dernière, afin de conserver sa liberté, doit, en l’espace d’une année, voler une rue ! Une nouvelle truculente qui est un vrais bonheur à lire.
“Bad Brass” de Bradley Denton se déroule de nos jours dans un lycée américain. Un petit voleur/escroc revient dans sa ville d’origine pour travailler comme remplacent dans le lycée dirigé par son ex-femme. Au passage s’il peut voler un peu d’argent à un groupe de lycéens qui cherchent à revendre les instruments du cours de musique… Une nouvelle sans fantastique fort sympathique.
“Heavy Metal” de Cherie Priest est une sympathique petite nouvelle qui, de mon point de vue, ne rentre pas dans le thème de l’anthologie. Apparemment située dans un des univers de l’auteur, la nouvelle voit un enquêteur se rendre dans une petite ville minière afin de lutter contre une créature qui a noyé, dans l’ancienne mine, deux étudiants.
“The Meaning of Love” de Daniel Abraham est une nouvelle de Fantasy se déroulant dans un quartier d’une ville « en dehors de la loi ». Un prince qui s’y cache demande à son homme de confiance et ami de libérer une esclave dont il est tombé amoureux. Une nouvelle avec un plan tordu, un empoisonneur et du poisons.
“A Better Way to Die” de Paul Cornell est une histoire assez plate et alambiquée se déroulant au XIX siècle au Royaumes-Unis, dans un monde où les puissants peuvent atteindre des mondes parallèles. Un vielle espion doit faire face à son double plus jeune, amené depuis une réalité parallèle, lors de son service pour la couronne. Une histoire tiré d’une série de romans (si j’ai bien compris) et qui en l’état est très frustrante car toutes les clefs pour la comprendre ne sont pas totalement données.
“Ill Seen in Tyre” de Steven Saylor se déroule dans la série de romans de l’auteur dans une antiquité de fantasy où un jeune homme et son précepteur voyagent afin de voir les sept merveilles du monde. Lors d’une escale à Tyr, la ville natale du précepteur, ce dernier souhaite faire l’acquisition d’un ensemble de livres de magie liés aux exploits des héros locaux : Fafhrd et le Souricier Gris. Construit comme un hommage aux personnages de Fritz Leiber (dont les finesses m’ont sans doute échappées vu que je  n’ai jamais lu Leiber), la nouvelle est agréable à lire.

“A Cargo of Ivories” de Garth Nix suit une aventure de deux personnages déjà présents dans d’autres oeuvres de l’auteur (que je n’avais jamais lu) : un mage immortel qui est une marionnette et son compagnon. Les deux compères, dans cette aventure, cherche à récupérer une caisse contenant des figurines en ivoire dont certaines sont des portes d’entrée dans le monde pour des dieux jugés dangereux; le but est de détruire ces figurines. Lors du cambriolage de la demeure où est gardé la caisse, une rencontre avec une jeune voleuse et le réveil, accidentel, de l’un des dieux va compliquer l’affaire. Une nouvelle plaisante.

« Diamonds From Tequila” de Walter Jon Williams est narré à la première personne et se déroule au Mexique sur le set d’un film d’action. L’acteur principal, le narrateur, décide d’agir suite au meurtre d’une des actrices, sa supposée petite amie. Son enquête le mènera vers un des membres de la production qui, grâce à une imprimante 3D, pourrait légèrement changer le fonctionnement du trafic de drogue. Évidemment tous cela ne se fait pas sans une bonne dose de cynisme, de coups tordus et de gros sous. Une très bonne nouvelle.

“The Caravan to Nowhere” de Phyllis Eisenstein suit un de ses personnages : un ménestrel, dans un monde de Fantasy, ayant la capacité de se téléporter à tout endroit qu’il a déjà visité / vu. Dans cette nouvelle, il traverse un désert avec une caravane de marchand. Lors de l’escale dans une oasis au milieu du désert, afin de de récupérer du sel et une mystérieuse drogue que l’on trouve dans des grottes à proximité le ménestrel et le chef de la caravane doivent faire face à un complot. Une nouvelle divertissante.

“The Curious Affair of the Dead Wives” de Lisa Tuttle est une sympathique nouvelle « Sherlok Holmes style » (un autre duo de détectives, un homme, une femme, à la même époque) qui suit une enquête sur la mort supposé d’une jeune fille et d’un homme d’affaire qui l’aurait en fait enlevé…

“How the Marquis Got His Coat Back” de Neil Gaiman se déroule dans l’univers de Neverwhere, Londres dans laquelle les différentes stations de métro sont le siège d’un monde caché et magique. Dans cette sympathique nouvelle (qui l’est bien plus lorsque l’on a lu le roman), le personnage du Marquis de Carabas passe par différente tribulation afin de récupérer son manteau.

“Now Showing” de Connie Willis est une critique du système « d’entertainment » contemporain. Se déroulant dans un futur très proche, la nouvelle suit les pérégrinations d’une jeune fille dans un centre-commercial/cinéma multiplex pour arriver à voir un film. Son ex et ce qui semble une conspiration de la part du multiplex semble ne pas vouloir lui permettre de voir le film. Une nouvelle un peu déroutante au début mais au final très intéressant.

Premier texte que j’ai l’occasion de lire de Patrick Rothfuss, “The Lightning Tree” est une très bonne surprise. Suivant les pas d’un garçon d’auberge qui rend de menus services (mensonges, conseils, voir actions) pour les enfants de la bourgade, elle propose au fil de la lecture une intrigue prenante et un personnage principal qui prend de la profondeur au fils des pages.

« The Rogue Prince, or, a King’s Brother » de George R. R. Martin narre, du point de vue d’un historien, l’histoire du prince Daemon Targaryen. Situé dans le monde de la série A Song of Ice and Fire,et se déroulant plusieurs centaines d’années avant les événements de la célèbre série, la nouvelle est agréable à lire et montre les divers intrigues se déroulant à la cours des Tagaryen. Presquel , à la novella « The Princess and the Queen, or, the Blacks and the Greens » (que je n’ai pas lu), elle manque juste d’un fin satisfaisante.

Au final c’est grosse anthologie (une trentaine d’heures dans sa version audio) contient de nombreuses bonnes nouvelles et est un vrai plaisir à lire.

Avec quelques auteures (Carrie Vaughn, Gillian Flynn, Cherie Priest, Phyllis Eisenstein, Lisa Tuttle, Connie Willis) le recueil rentre dans le cadre du challenge SFFF au féminin

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A Better World

Second tome d’une série, A Better World débute trois mois après la fin du premier tome. Suite au scandale rendu publique à la fin du premier tome, le vice-président, un professeur d’histoire, a pris les rênes des États-Unis et l’agence gouvernementale chargée de contrôlé les « brillants » (apparu au début des années 80, les brillants, 1% de la population, ont tous un don, tel que le génie stratégique, la capacité de lire les gens comme dans un livre ou, pour les moins puissants, de factoriser des grands nombres ou d’estimer le nombre de bonbon dans un jarre, qui leur permet, dans une spécialité précise, d’exceller) a perdu beaucoup de son pouvoir.
Nick Cooper, ancien agent d’élite de cette agence, est en congé prolongé lorsque le président l’engage comme un de ses conseiller. En but au radicalisme des autres conseillers, le pays doit faire face à une attaque terroriste de grande ampleur qui laisser trois cités américaines sans nourritures et sans électricités. Face à la menace terroriste, Nick se démène pour tenter d’empêcher une guerre civile. Découvrant qu’il a été un pion du génie de la stratégie John Smith, il commence une course contre le montre.
Dans le même temps, un scientifique fait son possible pour protéger sa famille dans la cité de Cleveland, une des trois cité en état de siège, alors que ses travaux sont peut-être la clef de la paix ou d’une révolution.
Si les thématiques abordés par le roman ne sont pas neuves, A Better World est une lecture prenante et agréable. Cette série me plait vraiment beaucoup et j’espère pouvoir lire prochainement le tome suivant.

Atopia Chronicles

Premier volume d’une série, Atopia Chronicles propose une vision du « monde de demain ». Dans un futur proche, le développement de l’informatique et des modules d’interface permet d’implanter directement sur le système nerveux une interface avec le cyberespace et une puissante IA qui accompagne, et peut même prendre le contrôle du corps, l’individu.
Dans ce monde deux nouveaux états, construits sur des plateformes maritimes, sont en confrontation, Atopia et Terra Nova. Cognix, le consortium derrière Atopia, a développé le système pssi qui permet d’expérimenter à la fois la réalité virtuelle et la réalité augmentée directement via une interface cérébrale, la rendant ainsi indistinguable de la réalité elle-même. Le système permet également l’enregistrement permanent du vécu des individus, la surveillance de leurs paramètres vitaux, la conscience multiple. Le système génère également sa propre IA qui sert de secrétaire virtuel hautement performant et qui prend en charge le pilotage du corps lorsque l’individu se trouve dans le cyberspace (pour manger, faire du sport ou se laver, voir avoir des interactions sociales) ou quand des éléments de réalités augmentés cachent la réalité (éviter de rentrer dans des gens si vous avez décidez de les effacer de votre champ visuel, par exemple.
Le roman centre son intrigue sur la préparation, et ses conséquences proches, du lancement du système pssi pour le grand public. En effet, si le système est utilisé depuis une vingtaine d’années à Atopia (avec des enfants qui ont grandi avec le système installé dès leur naissance), le reste du monde utilise des systèmes de réalité virtuel et augmentée plus primitifs.
Chaque chapitre du roman, dans ses deux premiers tiers du moins, suit un personnage différent, d’Atopia ou d’ailleurs, proposant une vision des différentes utilisations, et dangers, possible du système pssi. Chaque chapitre se déroule en même temps, le lecteur acquiert ainsi peu à peu une vision globale des enjeux du lancement du système pssi ; et bien évidement il y a des choses cachées et des complots dans les complots. Le dernière tiers du roman voit les différents éléments mis en place se rencontrer et interagir entre eux, un groupe de personnage d’Atopia est alors au centre de la narration.
Le roman est excellent et propose une réflexion intéressante sur les réalités virtuels et leurs utilisations. L’utilisation de plusieurs points de vues sur un même événement et malin car il met le lecteur dans la position de l’utilisateur du système pssi capable de fractionner sa conscience. Le twist final est peut-être de trop, j’attends d’avoir lu le second tome pour me décider.

Widdershins

Se déroulant plusieurs années après The Onion Girl, Widdershins propose une conclusion à l’histoire de Jilly. Le roman noue plusieurs trames narratives qui se croisent et se répondent.
Le roman débute lorsque Lizzie, une violoniste jouant d’un groupe de musique celtique traditionnelle, rencontre coup sur coup des bogans, un « cousin » de la tribu des corbeaux (un esprit amérindien) et un cousin cerf. Elle se retrouve alors, bien malgré elle, prise en otage d’un conflit qui la dépasse, entrainant avec elle Geordie et Jilly.
A partir de ce point de départ, le roman se subdivise en différentes trames narratives. Il y a ce qui arrive à Jilly, qui se retrouve a devoir faire face, de manière très directe, à ses terreurs d’enfant (elle a été abusée par son frère) dans le monde des esprits. Lizzie se retrouve a devoir trouver son chemin dans ce même monde des esprits après avoir été enlevé par les bogans.
Plusieurs esprits se lance a la recherche de Jilly et Lizzie (par devoir ou par amitié profonde et sincère) mais se retrouve rapidement pris dans l’inimité existante entre les esprits amérindiens et les Fays venus d’Irlande avec les migrations européennes. Les tensions deviennent si importantes que le clan des Buffalo est sur le point de déclencher une guerre. Une dispute entre un esprit saumon et un esprit corbeau sont la source de tous cela, leur relation et leur implication est également décrite dans le roman.
Excellent roman, Widdershins prend toute sa dimensions pour les lecteurs qui ont déjà lu une partie du cycle de Newford et qui ont lu The Onion Girl. Bien que pouvant se lire sans trop de difficulté sans ce « bagage », je ne le conseillerai pas comme cela.

Robogenesis

Séquelle au roman Robopocalypse, Robogenesis débute à la fin de ce dernier. Les humains ont vaincu, en payant le prix fort et avec l’aide des « freeborn », des robots humanoïdes sentients, l’IA Archos 14 qui livrait une guerre totale contre l’humanité en l’ayant porté au bord de l’extinction.
La fin de la guerre, après l’euphorie de la victoire, laisse place à un replis identitaires qui met particulièrement à mal les individus marqués par le conflits : ceux qui ont été modifié par Archos 14 et sont devenus en partie machine. Alors que deux armées se constituent, de manière apparemment indépendante, pour marcher sur Cheyenne Montaign, renommée Freeborn City, une autre IA, qui a vécue caché, menace, et manipule, une nouvelle fois l’humanité.
Le roman se concentre sur plusieurs individus, déjà apparus dans Robopocalypse, racontant leurs trajectoires après la victoire avant que celles-ci se rencontrent : la « mère » de tous les freeborns au Japon, une adolescente aux yeux cybernétiques et son frère à New York, un sergent victorieux de l’armée indienne de Grey Horse, un soldat mort mais vivant transformé en machine, le robot ayant détruit Archos 14, et quelques autres.
Robogenesis est, à mon goût, meilleurs que Robopocalypse. Plus concentré et nécessitant moins d’introduction, l’histoire à plus de punch et est plus prenante. L’ayant lu en version audio, le narrateur, identique au premier roman, est toujours aussi agréable à écouter. Mon seul regret est une fin un peu rapide qui laisse une place important à un Deus Ex Machina, le twist final, bien que prévisible, est par contre fort sympathique.