Ready Player One

Cela fait plusieurs années que je voulais lire ce romand ce Ernest Cline se déroulant en 2044 alors la planète vit une crise économique globale. Une partie importante de la population passe son temps dans OASIS, un univers de réalité virtuel extrêmement riche et qui peut être accéder avec des dispositifs d’immersions en réalité virtuel poussé.
 
Alors que le roman débute, James Halliday, richissime homme d’affaire et créateur d’OASIS vient de mourir et une vidéo posthume est publiée qui lègue sa fortune et le contrôle d’OASIS à celui qui réussira à trouver trois clefs cachées dans OASIS et passer, avec, les trois portes / instances. Pour lancer la quête, Halliday laisse un journal dans lequel il détail les différents films et jeux qu’il a aimé et une énigme à résoudre.
 
De nombreuses personnes se lancent à la recherche de la première clef dans l’espoir de devenir richissime, provoquant au passage un regain d’intérêt pour la culture des années 80 et 90. Mais après plusieurs années sans que la quête ne progresse, l’intérêt du public diminue et seul une minorité poursuit encore la quête; une minorité et une corporation dont une division entière, pilotée par Nolan Sorrento, est chargée de mener la quête de Hlliday dans le but de prendre le contrôle d’OASIS.
 
Le roman suit Wade Owen Watts/Parzival, un jeune homme de 17 ans appartenant à une famille pauvre, la norme aux États-Unis, qui recherche également la première clef. Lorsque, contre tout attente, il la trouve, il se retrouve plongé, avec d’autres jeunes gens, au seins d’une quête plus dangereuse qu’il n’y parait.
 
Ready Player One est un roman très intéressant et bien mené aux multiples rebondissement. A part une ou deux scènes qui m’ont semblé un peu tirée par les cheveux, c’est une lecture agréable. A noter qu’il existe une courte fan fiction écrit par Andy Weir (l’autre du livre Le martien) sur Nola Sorrento qui change complétement la vision du personnage. Cette nouvelle (que je trouve brillante), à lire après le roman, est devenue canon depuis qu’elle a été incluse dans la dernière édition américaine d’icelle.

Joker Wild

Troisième tome de la série Wild Cards (un univers partagé de super-héros dans un monde où un virus extraterrestre à donné des pouvoirs à une partie de la population : les Aces, et déformé les plus malchanceux : les Jokers).
 
Si les deux premiers tomes sont des recueils de nouvelles, avec une trame qui se suit dans le second, Joker Wild est un roman écrit à plusieurs mains (sept auteurs pour sept personnages) qui voit sept personnages se croiser et se re-croiser autours de plusieurs intrigues individuels et de deux intrigues « collectives ». Le tout le jour, le 15 septembre 1985, où la ville de New York fête son carnaval et « célèbre » ses Jokers.
 
Une des deux intrigues est constituée par la traque d’un carnet ayant été volé à un parrain de la pègre, comme tous bon McGuffin le lecteur en saura beaucoup sur sa traque, et son parcours hiératique dans New York, mais au final il n’en apprendra que peu sur son contenu. La seconde intrigue est une prolongation du tome 2 (Aces High) avec le principal méchant qui met en branle sa vengeance envers les Aces qui ont arrêté son plan machiavélique.
 
Joker Wild est un très bon roman avec de nombreux tours et détours mais qui reste très lisible et passionnant à lire. Il n’est sans doute pas, par contre, une bonne porte d’entrée pour qui n’aurait pas lu les deux précédents.

Arkwright

La Fondation Arkwright a reçu, à la mort de l’écrivain de science-fiction Nathan Arkwrigh, un des Grands de la littérature de genre du XXe siècle, sa fortune dans le but de construire le premier vaisseau de colonisation a être envoyé en direction d’une autre étoile.
C’est l’histoire de la Fondation, au travers de la vie de plusieurs génération de membre de la famille Arkwrigh, que Arkwright présente. Le roman débute à la mort du célèbre auteurs et voit sa petite-fille, journaliste qui ne l’a que peu connus, découvrir des pans de sa vie personnelle qui ont mené à la création de la Fondation. C’est ensuite la longue course à la colonisation qui est mise en lumière, avec les moments clefs de la mise en orbite et construction du vaisseau (propulsé grâce à un canon à micro-onde placé au point de Lagrange, dirigé par une IA et dont les passagers sont des ovules et du sperme qui seront modifiés génétiquement afin de pouvoir peupler une nouvelle planète), de la longue attente durant le voyage et de la colonisation de la planète proprement dite.
Arkwright est un roman bien écrit et compacte (pour le thème) qui se focalise sur des individus vivant l’Histoire de la colonisation d’un nouveau monde. C’est au travers de leurs yeux que le lecteur découvre le paris fous d’un écrivain de science-fiction d’envoyer l’humanité sur le chemin des étoiles. C’est également, dans sa première partie, une plongée dans le monde de la science-fiction américaine et de son fandome.
Arkwright est un roman à dimension humaine que j’ai pris grand plaisir à lire même si j’ai trouvé la fin un peu plus faible que le reste du roman.

The Book of Phoenix

Se déroulant dans le passé de Who Fears Death, et expliquant la manière dont notre civilisation c’est écroulée, The Book of Phoenix se passe dans notre futur proche, où le surnaturel se mélange avec la science.
 
Une grande corporation réalise, sur sept sites répartit dans des grandes villes américaines, des expériences génétiques sur des êtres humains, des clones et des entités extraterrestres (peu nombreuses). Phoenix, sur le site numéro 7 à New York, est l’une de ces expériences. Organisme génétiquement accéléré, à deux ans elle semble en avoir 40 et à la maturité, si ce n’est l’expérience, qui va avec. N’ayant connus que le monde de la tour 7, la mort d’un ami, une autre expérience, provoque chez elle une transformation qui va la lâcher sur le monde.
 
Ne pouvant plus vraiment mourir, tel l’animal mythique dont elle porte le nom, Phoenix débute un cheminement qui la mènera des États-Unis en Afrique, puis à nouveau aux États-Unis où elle incarnera le visage de la libération pour les expériences enfermé dans les sites de recherche.
 
Nnedi Okorafor propose ici un roman à la frontière entre fantastique et science-fiction qui voit son héroïne chercher un sens à sa vie et se heurter à la froideur de ses créateurs avant de diriger sa rage vers la libération des siens, puis vers la vengeance.
 
The Book of Phoenix est un roman que j’ai pris grand plaisir à lire, bien que la fin pèche un peu par son « grobilissime ».

Sorcerer to the Crown

Premier tome d’une nouvelle série de l’écrivaine malaise, mais vivant à Londre, Zen Cho. Sorcerer to the Crown suit la lutte de Zacharias Wythe, sorcier royale de la société des « Unnatural Philosophers », dans le Royaume Unis du XIXe siècle, pour sauvegarder sa place et changer les mentalités de ses paires.
 
Wythe est en effet dans une position délicate, nègre il a servi à son maitre et mentor, son défunt prédécesseur, à prouver que les noires pouvaient aussi apprendre la magie, il doit lutter pour conserver sa place que ses collègues lui dispute à cause de sa couleur de peau. Le fait que la quantité de magie du pays, qui provient de Fairie, est en constant déclin n’aide pas.
 
Devant faire faceà la calomnie et aux manigances des autres magiciens, la vie de Wythe se complique encore lorsqu’il prend sous son aile une jeune femme douée en magique, alors que tous le monde sait qu’une femme n’a pas la carrure pour faire un sorcier (enfin aux Royaume Unis, le reste du monde n’a pas la même vision), et possédant un trésor magique inestimable. Le tout alors que la politique colonial britannique provoque l’inimité de sorcières asiatiques qui viennent tester les nerfs des sorciers anglais.
 
Sorcerer to the Crown est un roman plaisant et divertissant qui, à défaut de renouveler le genre, se laisse lire.

Written in Fire

Troisième, et dernier tome, de la série de Marcus Sakey se déroulant dans notre monde mais où une partie de la population mondiale à développer des habilités surhumaines (capacité d’abstraction, de planification, d’analyse, etc.), Written in Fire voit la conclusion des événements mis en branle dans Brillance et A better World.
 
Alors que la Maison Blanche a été détruite et que la pays est au bord de l’implosion, l’ancien agente gouvernementale et brillant Nick Cooper est à la recherche d’un scientifique qui a mise au point un sérum capable de rendre n’importe qui brillant. Sa traque va le mener à se confronter une nouvelle fois au terroriste brillant Jon Smith qui, grâce à son génie de la planification et prévision, est sur le point de réaliser son grand plan.
 
Tous cela se déroule alors que le « New Canaan Holdfast » au Wyoming (une sorte d’Israël pour les brillants) est assiégé et menacé par une armée de bric et de broc constitué de survivalistes, patriotes et milices extrémistes et que des forces dans le gouvernement lui même veulent des mesures radicales.
 
Tiraillé entre les extrémistes de tous bord, Nick Cooper tente a tous prix de rester fidèle à ses convictions, de protéger ses enfants et de rester vivant.
 
Written in Fire conclut la trilogie de la même manière qu’elle a été commencée. Le roman est agréable à lire et divertissant, mais j’ai trouvé que la répétions de la même construction une troisième fois (de manière simpliste : Nick Cooper court derrière les méchants qui ont toujours un coup d’avance sur lui avant d’avoir une fulgurance qui lui permet d’avancer) était peut-être de trop. Le roman reste néanmoins divertissant et propose une fin en demi-teinte intéressante.

Barsk

Barsk: The Elephants’ Graveyard est un roman de science-fiction/space-opera se déroulant dans un futur lointain. Une alliance de système formé par différentes espèces d’animaux intelligents contrôle une portion importante de l’espace, les seules espèces intelligentes d’ailleurs. Parmi les membres de l’alliance les animaux à fourrures sont majoritaires et déprécient clairement les animaux qui en sont dépourvu. C’est le cas des Fants, lointains descendants des éléphants terrestres, qui habitent sur une planète composés d’un archipel d’îles et dont le statut lui permet de rester à l’écart de l’Alliance.
 
C’est sur Barsk qu’est produit le Koph, une drogue qui permet aux parleurs de contacter la mémoire des morts et de converser avec eux. C’est d’ailleurs une Fant qui à la première mis découvert et codifié cela, elle était également doué de précognition et a laissé plusieurs prophétie dont une qui mentionne « le Silence » et un danger pour Barsk et les Fants.
 
Près de 800 ans après sa prophétie, des Fants qui se rendent sur l’île cimetière afin de mourir sont enlevé par une opération secrète de l’Alliance qui veut en apprendre d’avantage sur le Koph et sa fabrication. L’historien et Parleur Jorl, seul Fant ayant brièvement servis dans la Patrouille qui parcours l’espace pour l’Alliance, réalise que quelque chose d’anormal se passe. Alors qu’il prend la mer pour tenter de comprendre il se retrouvera au cœur d’une conspiration menaçant Barsk et organisée par un sénateur de l’Alliance. Personnage central pour la résolution du danger, Jorl est aussi le jouet d’un plan vieux de près de 800 ans et qui se met finalement en place.
 
Barsk: The Elephants’ Graveyard me fait penser à une version technologique et avec moins de réflexion des Fables de l’Humpur de Bordage. Si Gromovar a trouvé le roman « d’une mollesse stupéfiante » et ennuyeux, je ne serais pas aussi dur que lui. Barsk est un roman divertissant et sans grande prétention. Le lecteur friant d’une littérature de genre qui propose une réflexion de fond ferrait ainsi mieux de passer son chemin; celui qui cherche un space-opréa qui prend son temps et propose une histoire divertissante pourrait par contre y trouver son compte.

Slade House

Court roman se déroulant dans le même univers que The Bone Clocks, Slade House se présente sous la forme de cinq récits, écrit à la première personne, et espacés chacun de neuf ans (le premier en 1979 et le dernier en 2015) se déroulant au tours de la propriété de Slade House.
Cette maison de Londres à la particularité d’être habité par un frère et une sœur qui pour maintenir leur immortalité doivent sacrifier une victime chaque neuf ans. Les différents récits composant le roman narre le destin de chacune des victimes au moment de leur « prise de contact » avec Slade House.
Slade House est un roman bien écrit à mi chemin entre le fantastique et l’horreur (bien que ce dernier point soit surtout pour les personnages du roman et pas vraiment pour le lecteur). Il propose une histoire intéressante qui complète agréablement, et avec des enjeux moins grands, The Bone Clocks. L’écriture à la première personne permet de plus au livre audio (le format dans lequel j’ai lu le roman) d’être vraiment très immersif. Comme tous les romans de David Mitchel de nombreux clin d’œil sont fait à ces autres livres.
Bref Slade House est à conseillé à ceux qui veulent découvrir David Mitchel en douceur (le roman n’est pas gros, les enjeux relativement simple mais la richesse des personnages est propre à Mitchel) où à ceux qui ont apprécié The Bone Clocks et en veulent encore un peu plus.

Half a Crown

Troisième, et dernier, tome de la série du « Subtile Changement » (et qui sortira cette année en français chez Lune d’Encre), Half a Crown s’éloigne un peu des deux premiers tomes dans le sens qu’il ne s’agit plus d’une enquête policière et que l’action se déroule dans les années 60 (soit une dizaine d’année après les événements des deux volumes précédant).
Suivant la structure établi pour la série Half a Crown alterne une narration à la première personne, ici Elvira, une jeune fille de 18 ans, pupille de Carmichael, sur le point d’être présentée à la Reine et de faire ses débuts dans « le monde » et une narration à la troisième personne qui suit Carmichael, devenu chef de « The Watch », une gestapo à l’anglaise.
Carmichael a monté une cabale à l’intérieur de son organisation afin d’exfiltrer, discrètement, une partie des juifs arrêtés durant les dix années depuis qu’il est à la tête de l’organisation. Alors que le roman débute, il a fort à faire avec l’organisation d’une conférence de paix à Londres qui réunit, notamment, l’Allemagne Nazies, le Japon et le Royaume-Uni pour discuter du futur du monde alors que le Japon et l’Allemagne se partagent les restes de l’URSS qui a perdu sa longue guerre.
Elvira, quant à elle, doit être présentée devant la Reine dans peu de temps, elle se rend avec une amie et son soupirant à un rallye fasciste qui tourne mal suite à une émeute provoqué par des agitateurs qui veulent la démission du Premier Ministre jugé trop mous. Arrêtée, elle est conduite en prison et évite la déportation grâce à l’intervention de son oncle (et ce bien qu’elle soit innocente).
Alors qu’un complot fomenté par l’ex roi qui avait du abdiqué est mis en mouvement, les ennemis « politiques » de Carmichael utilise Elvira pour tenter de lui nuire. Débute alors un jeu dangereux qui risque de couter beaucoup à l’ex-inspecteur.
Prenant à bras le corps son uchronie, Jo Walton traite directement de ce qu’implique la vie sous un régime fasciste/totalitaire, du prix de la résistance et propose une fin légèrement optimiste (ce qui lui a été reproché) à sa trilogie. Bien qu’à mon avis un cran au dessous des deux autres romans du cycle, Half a Crown ne reste pas moins une fin brillante pour une trilogie indispensable.

Hamlet au paradis

Second volume de la trilogie du Subtile Changement, Hamlet au paradis (que j’ai écouté en VO) se déroule peu de temps après le premier tome. L’action se déroule toujours en 1949 dans un Royaume-Unis qui a fait la paix avec Hitler en 1940, écartant Churchil et sa clique du pouvoir. L’Europe est ainsi contrôlée en grande partie par l’Allemagne nazie qui est toujours en guerre avec la Russie de Staline, alors que les États-Unis ne sont jamais entré en guerre et vivent repliés sur eux-même.
C’est donc dans un Royaume-Unis où le fascisme monte peu à peu en puissant que l’inspecteur Carmichael se retrouve à enquêter sur la mort d’une actrice reconnue qui s’est fait exploser chez elle, avec un inconnu, alors qu’elle fabriquait une bombe. L’enquête de Carmichael occupe un chapitre sur deux alors que les autres suit Viola Lark, une jeune femme issue de l’aristocratie mais qui est devenu actrice de théâtre. Viola Lark a une famille un peu particulière, ayant plusieurs sœurs, l’une d’elle a épousé Himmler alors qu’une autre s’est tournée vers le communisme.
Alors qu’elle vient d’accepter le rôle de Hamlet dans une version « inversée » de la pièce, elle est contactée par sa sœur communiste qui va la forcer à rejoindre une conspiration. En effet, lors de la première de Hamlet, le premier ministre et Hitler, en visite diplomatique à Londre, doivent assister à la pièce; une occasion en or de les éliminer grâce à une bombe.
L’enquête de l’inspecteur Carmichael et le récit de Viola Lark, manipulée au début puis de plus en plus consentante, vont donc naturellement se rejoindre. 
 Hamlet au paradis est un excellent roman qui, au delà d’une intrigue passionnante, dépeint avec finesse une société où la montée du fascisme touche tous les citoyens. Jo Walton donne vie à des personnages qui ne sont ni tous noir, ni tous blanc ce qui renforce la puissance de son récit.
Clairement Hamlet au paradis réussit le tours de force d’être, à mon avis, encore supérieur au premier tome de la série.