The long Mars

Troisième tome de la série débutée avec La longue TerreThe long Mars débute quelques années après le second tome de la série.
Suite aux événements catastrophiques qui termine le second tome, l’humanité se remet peu à peu et se répand d’avantage dans la longue Terre, surtout dans les Terre proche du Datum (la Terre d’origine de l’humanité). Le roman, comme ses deux prédécesseurs, est surtout centré sur le destin des États-Unis. Il combine trois trame narratives qui, pour deux d’entre elles, finissent par se croiser.
La première est l’exploration, par Sally Linsay et son père de la longue Mars à la recherche d’une Mars abritant de la vie intelligente. La seconde est une expédition militaire et scientifique dans le but d’attendre un nouveau record dans la distance de Terres parallèles atteintes (et vaguement explorées) loin du Datum. La troisième est une enquête menée par Joshua Valienté et l’IA Lobsang sur l’existence possible d’une nouvelle humanité, beaucoup plus intelligente, et née de la dispersion de l’humanité dans la longue Terre.
A titre personnel, je trouve que cette série se bonifie à chaque tome. Les limites de la série étant que les auteurs cherchent plus à développer un univers (« World building ») qu’à poser une intrigue forte. Ainsi si l’évolution du monde et les différentes expéditions enquêtes sont très intéressantes, si la construction des différents personnages et excellente et, souvent, truculente, la construction d’une intrigue forte liant les différentes trames narratives est beaucoup plus lâche. Et c’est sans doute le reproche principal qu’on peut faire à The long Mars (et au reste de la série). Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un livre passionnant à lire (et à écouter tant le lecteur choisit est bon), très bien écrit par deux maîtres des littératures de l’imaginaire.

The Onion Girl

The Onion Girl se déroule, comme une bonne partie des livres de De Lint, dans la cité nord-américaine fictive de Newford. Dans cette version de notre monde les esprits sont une réalité tangible, bien que cachée, et en Amérique (et Newford entre autres), les esprits ancestraux des indiens rencontres les esprits venus en Amérique avec les différentes vagues migratoires.
Dans The Onion Girl, De Lint revient sur plusieurs personnages féminins déjà apparues dans plusieurs nouvelles : Sophie (qui en rêve à une seconde vie dans une ville qu’elle a rêvée), Wendy et Jilly Coppercorn une artiste qui perçoit les créatures magiques qui vivent dans la ville. C’est sur cette dernière que le roman est centré.
Jilly est victime d’un accident qui l’a laisse à moitié paralysée sur un lit d’hôpital. Alors qu’un ami indien demande à des esprits de l’aider à guérir, ceux-ci lui disent qu’il faut d’abord qu’elle soigne d’elle même une blessure plus ancienne. Jily a été en effet victime d’abus sexuels, par son frère, dans sa jeunesse.
Alors que Jily, qui peut maintenant rejoindre le monde des esprits en rêve, lutte pour comprendre comment soigner un traumatisme aussi ancien et fort, sa petite sœur, perdue de vue depuis que Jily a fugué de sa famille durant son adolescence, réapparait dans sa vie d’une manière violente.
The Onion Girl est un roman de fantasy urbaine de qualité. Le récit oscille entre notre monde et le monde des esprits, le présent et le passé, la vie de Jily et de sa sœur. Le roman est parfois violent vu qu’il traite d’abus sexuels. La lectrice du roman est très agréable à écouter.

The Wolves of Midwinter

En m’attaquant, en version audio, au dernier roman de Anne Rice, The Wolves of Midwinter, je savais que j’allais lire un texte moyen (surtout après avoir déjà lu le premier tome de la série) ; la réalité fut bien pire.
Au niveau de l’histoire, le second tome débute là où le premier s’arrêtait : Reuben connait maintenant l’origine de sa lycanthropie, il vit avec les autres lycanthropes dans la grande demeure qu’il a hérité et Noël approche. Le roman se centre sur plusieurs intrigues qui sont peu à peu résolue : un fantôme, la présence du peuple de la forêt (de puissant esprit), le fait que Reuben sera bientôt père, la transformation de Laura (sa petite-amie) en lycanthrope, la grande fête de Noël et les traditions, plus intimes, des lycanthropes, la vie de couple de ses parents et son frère.
The Wolves of Midwinter est bien écrit et le lecteur fait un bon travail pour en rendre l’écriture et le rythme. Ceci étant dit, c’est à peu près la seule qualité du roman. Les intrigues se déroulent avec une extrême lenteur et se résolvent d’elles-mêmes sans que les agissements des personnages semblent avoir prise sur elles (et en plus elles se résolvent de manières positives). Des enjeux plus grands (l’existence d’autres types d’immortelles) sont entrevus mais pas exploités ni expliqués. Finalement, Reuben (le personnage focale et principal du roman) est un Marty Stu en puissance qui passe sont temps à se demander quel est le sens de sa vie alors que l’univers conspire pour tous lui donner sur un plateau.
Bref, même si je suis plutôt bon public, The Wolves of Midwinter est un roman à fuir.
Lu dans le cadre du challenge SFFF au féminin

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Lagoon

Lagoon, le dernier roman en date de Nnedi Okorafor, est une histoire de premier contact entre humains et extraterrestres se déroulant dans la capitale nigérienne de Lagos. Le roman mélange avec bonheur les éléments traditionnels du « premier contact » avec l’imaginaire nigérien et les luttes de pouvoir du pays.
Lagoon suit les pas des trois personnages, un rappeur ghanéen, un militaire et une biologiste marine, qui se retrouvent réunis par le hasard (ou pas) sur une plage de Lagos alors que des extraterrestres amerrissent dans la baie. Contactés par leur émissaire, une jeune femme qui peut changer d’apparence, entre autres choses, ils se lanceront dans une odyssée dans la ville de Lagos afin de permettre à l’émissaire de rencontrer le président nigérien.
Le roman est divisé en plusieurs parties qui correspondent à des changement de ton dans l’histoire. Ainsi si la première partie met surtout en avant les différents groupes nigériens qui sont intéressés par exploiter/approcher l’extraterrestre (l’armée, une église évangélique, des ravisseurs intéressés par l’argent, un groupe trans, etc.) et a un ton plutôt comique, les parties suivantes montre Lagos au proie à des émeutes incontrôlées jusqu’à la rencontre tant attendue et aux changement quis e dessinent pour le Nigéria.
Lagoon utilise le Nigéria réel et fantasmé, les extraterrestres côtoient ainsi les esprits locaux et les sorciers et sorcières sont également une réalité. Dans ce sens le roman est une représentation de la réalité nigérienne perçue et vécue par ses habitants.
Si le roman a une fin un peu abrupte, mais néanmoins bien menée, il constitue une bonne lecture qui reprend et réinterprète dans le contexte africain un trope de la littérature (et des films) de science-fiction.
Lu dans le cadre du challenge SFFF au féminin

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Happy Hour In Hell

Débutant quelques jours après la fin de The Dirty Streets of Heaven, Happy Hour In Hell suit toujours les aventures de Boby Dollar, un ange vivant dans la ville imaginaire de Saint-Judas et travaillant comme avocat pour défendre les âmes des trépassés.
A la fin du premier tome de la série, Boby se trouve dans une position délicate : il est tombé amoureux d’une démone, son meilleur ami, un ange également, a fait défection pour créer, avec l’aide d’un mystérieux archange et d’autres anges, une « troisième voie » entre l’Enfer et le Paradis, il est sous enquête par la hiérarchie angélique, un Grand Duc des Enfers s’intéresse à lui car il a en sa possession la plume d’un archange, mais lequel ?, qui a passé un accord avec le Grand Duc. En plus de tous ses problèmes, un démon qui avait été supposément détruit réapparait et menace Boby afin de savoir où se trouve la plume.
C’est dans ce contexte que Boby décide de se rendre aux enfers afin de délivre sa petite-ami des griffes du Grand Duc. Happy Hour In Hell est donc avant tous le récit des pérégrinations de Boby aux enfers ; pérégrinations qui ne seront pas de tous repos et qui laisseront à Boby un gout amer.
Si cette série m’intéresse toujours et que j’ai pris plaisir à l’écoute de ce second tome, je dois bien avouer que la décente aux enfers occupent beaucoup trop d’espace dans un roman qui est avant tous une grande parenthèse durant laquelle les intrigues concernant la troisième voies et la politique angélique sont relégués au second plan. C’est bien dommage car les questions que ces intrigues soulèvent me semblent le plus intéressant dans la série. J’espère que le troisième tome apportera plus de réponses et de développement de ce côté-là.

The Tropic of Serpents

The Tropic of Serpents: A Memoir by Lady Trent est le second volume des mémoire de Lady Trent, une biologiste étudiant les dragons dans un monde fantastique qui ressemble fortement au monde du dix-huitième – dix-neuvième siècle.
Ainsi, après avoir narré le début de sa carrière dans le premier tome, Lady Trent (puisque la série est écrite à la première personne, ce qui rend admirablement bien en livre audio) continue la présentation de ses mémoires avec le récit des années qui suivent son retour en « Angleterre » de première expédition et sa seconde expédition qui se déroule dans les marais/jungles « d’Afrique ».
Le lecteur trouvera ainsi le récit de cette seconde expédition organiser afin d’étudier les grands serpents africains. Au menu : politique étrangère, long mois dans des marais hostiles, apprentissage auprès de la population locale, épreuves initiatiques, conflits et découvertes sur la biologie des dragons.
J’aime toujours autant cette série d’aventure fort sympathique.
Lu dans le cadre du challenge SFFF au féminin

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The Gospel of Loki

The Gospel of Loki est une ré-écriture de l’histoire des dieux norses (Odin, Thor, etc.) du point de vue, et raconter par, le dieu Loki.
Présenté en plusieurs livres, avec avant chaque chapitre une leçon / maxime que Loki a appris durant l’épisode raconté, The Gospel of Loki reprend, de ce que j’en connais en les modifiant très peu voir pas du tous, les différents éléments de l’histoire d’Asgard et des dieux qui y vivent. Loki raconte dont la création du monde, la montée en puissance d’Odin, la manière dont celui-ci l’a fait venir dans le monde, la guerre entre les Ases et les Vanes, l’époque plus calmes des « aventures et voyages » des dieux, puis l’arrivée du Ragnarök et Ragnarök lui même. The Gospel of Loki se veut la présentation de l’histoire du point de vue de Loki qui justifie ses différentes actions, souvent négatives, contre les Dieux.
Le roman est bien écrit et très divertissant à lire. La version audio ajoute sans doute beaucoup à l’expérience de lecture tant le roman, écrit à la première personne, se prête bien à la lecture à haute voix; le narrateur est de plus excellent. Bien que The Gospel of Loki ne ré-écrive pas fondamentalement le mythe, il reste une lecture très agréable qui m’a beaucoup plus.
Lu dans le cadre du challenge SFFF au féminin

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Hild

Premier tome d’une futur trilogie, Hild décrit la première partie de la vie de sainte Hilda de Whitby qui a vécu au septième siècle et a été la témoin, et une des actrices, de la christianisation de l’Angleterre. Peu de choses sont connues de sa vie et Nicola Griffith a effectué un travail de reconstruction basé sur les connaissances que l’on a de l’époque.
Née d’une lignée royale, son père est empoisonné alors qu’elle est encore une enfant. Sa mère trace pour Hild une destinée hors du commun en tirant profit de ses grandes capacités d’observation et de déduction. Suite à un rêve « prophétique », Hild est la « lumière du monde », elle devient la prophétesse (« seer ») du roi anglais Edwin de Northumbria, son oncle.
Roman complet et complexe, Hild montre la manière dont l’Angleterre se christianise : les tensions entre traditions irlandaises et romaines, la conversion des élites, les changements dans le rôle des femmes. Le roman a un narrateur externe qui focalise son point du vue sur Hild, sur les épreuves qu’elle traverse, les conflits avec l’évêque envoyé depuis Rome, etc.
Le roman utilise une langue soutenue qui m’a demandé une ou deux heures d’écoutes du livre audio pour être vraiment à l’aise. La lectrice de ce dernier est d’ailleurs très agréable. En bref, Hild est un roman de très bonne qualité que je ne peux que conseiller.
Lu dans le cadre du challenge SFFF au féminin

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The Shining Girls

The Shining Girls (Les Lumineuses dans son titre français) de Lauren Beukes est un roman, se déroulant à Chicago, qui met en scène un serial killer un peu particulier; en effet celui-ci a élu domicile dans une maison qui lui permet de voyager dans le temps, depuis ses années 20 natal jusqu’en 1993.
Harper Curtis, le tueur, chasse des femmes lumineuses à travers le temps afin de les éliminer et continuer à pouvoir utiliser la maison. Il les rencontre une fois, leurs donne un objet, puis, plusieurs années après pour elle, quelques jours-semaines pour lui, il les assassines, et leur prend un objet personnel qu’il réutilisera chez une autre. Le lecteur suit Harper dans ses voyages, ses meurtres, sa folie et son obsession de compléter les boucles temporelles qui parsèment sa vie.
Le lecteur suit aussi, au fil des chapitres, les points de vue de victimes de Harper. Et particulièrement le point de vue de Kirby Mazrachi, une jeune fille vivant en 1992-93 et qui a survécu à une attaque de Harper en 1989. Obsédée par ce drame, elle tente de comprendre et de retrouver le tueur.
Roman au point de vues multiples, The Shining Girls est à la fois un roman noir et un roman de voyage dans le temps. Bien écrit et passionnant, il se double, dans sa version audio, de nombreux lecteurs qui donne une tonalité différente selon le personnage dont le point de vu est utilisé. Ceci étant dit, je regrette deux choses : un manque d’explication sur les raisons des voyages dans le temps et de femmes lumineuses (il y en a une, mais je la trouve vite expédié et moyennement convaincante) et le caractère inexorable du récit (logique pour un récit de voyage dans le temps où une partie du récit est en fait déjà « écrit » de point de vue de certains personnages) qui pose en fait à la fois Harper, mais surtout Kirby en spectateurs qui ne font que suivre ce qui arrive sans pouvoir, pour Kirby, l’influencer. Je regrette également une fin abrupte qui aurait, à mon sens, mérité un épilogue.

The Telling

The Telling (Le Dit d’Aka en français) se déroule dans le cycle de l’Ekumen, un cycle de SF se déroulant sur de nombreux siècle où les humains forment une communauté galactique assez lâche et où le groupement de l’Ekumen envoi des représentants sur de nombreuses planète. Les romans du cycle ne font que partager un même univers et se lisent de manière totalement indépendant.
Dans The Telling, le lecteur suit Sutty une anthropologue terrienne de l’Ekumen en poste sur la planète Aka. Ce monde vit depuis deux générations une modernisation à marche forcée avec un gouvernement centrale qui fait table rase du passé en détruisant livres et artefacts, en plaçant les tenants de l’ancienne culture en camp idéologique et en regardant uniquement vers l’avenir. Il n’y a qu’une poignée de représentant de l’Ekumen et ceux-ci sont cantonnés, et surveillés, dans une seule ville.
C’est donc avec surprise que Sutty apprend que l’ambassadeur de l’Ekumen a obtenu l’autorisation de l’envoyer en mission d’observation sans restrictions dans une région campagnarde. Sutty va y découvrir les restes d’une culture orale et écrite riche qu’une poignée de sages tentent de sauver.
The Telling est un roman riche qui propose, à travers le prisme de la science-fiction, une critique de la révolution culturelle chinoise. Il propose également une réflexion sur les influences culturels, la religion et les fanatismes (Sutty a vécu une période de l’histoire terrienne ou une nation chrétienne a su imposer ses valeurs à une partie importante de la planète).  C’est une vrai réussite qui se double d’un vrai plaisir de lecture !
Je vous laisse avec une petite citation : 

« « Believe is the wound that knowledge heals«