Noon du soleil noir de L. L. Kloetzer

Roman de Sword & Sorcery inspiré du cycle des épées et de Sherlock Holmes (enfin c’est mon sentiment personnel après lecture), ce roman de L. L. Kloetzer met en scène, sous la plume de Yors, un ancien mercenaire, les aventures / enquêtes de Noon du soleil noir, puisant sorcier qui s’installe un beau jours dans la plus grande cité du monde, La Cité de la toge noire.

Yors, tel un docteur Watson, lui sert de guide et d’associé dans son entreprise de vendre ses services de sorcier aux habitants de la cité. S’en suit plusieurs enquêtes de Noon et Yors à travers la cité qui met en évidence que plusieurs forces occultes la traversent.

Noon du soleil noir est un roman fort bien écrit et très sympathique à lire. J’espère qu’il y aura d’autres aventures / enquêtes de Noon et Yors car j’ai pris beaucoup de plaisir à ma lecture.

Vostok

Dernier roman en date de Laurent Kloetzer, Vostok débute comme un roman d’anticipation se passant à Valparaiso au Chili.
 
Suivant Leo, la sœur d’un chef de gang travaillant pour le Cartel (un groupe mafieux en guerre contre les Andins et leurs technologies avancées), Vostok commence par poser les différents personnages et le contexte avant de faire un saut de quelques années et de lancer pleinement son intrigue. Celle-ci est très maligne : un serveur sécurisé, un mot de passe à la fois complexe et simple qui nécessite de se rendre littéralement au bout du monde pour le découvrir : à Vostok, une ancienne base de recherche soviétique se trouvant en Antarctique, et où un des plus profond forage de glace au monde permet d’atteindre un lac souterrain vierge de tous contact avec le reste du globe depuis des millénaires.
 
Débute alors une mission éprouvante dans des conditions extrêmes (météorologiques et psychologiques). Evidement la mission, une fois à Vostok, va partir en sucette et les différents protagonistes vont devoir faire face aux secrets des uns et des autres, à la solitude et au froid dans un huis clos bien construit et jamais totalement étouffant.
 
Vostok est très très bien écrit et maitrisé avec une intrigue maligne et bien ficelée. Hélas l’utilisation d’un éléments quasi fantastique, le Ghost (une créature fantomatique qui accompagne deux des personnages) et dont la présence/existence  jamais expliquée permet, à plusieurs reprises, à l’intrigue de progresser sous la forme de « Deus Ex Machina » bien pratique m’ont régulièrement extrait de ma lecture. Cela est bien dommage car, je le redis, le roman est de grande qualité.

Petites Morts

Présentant plusieurs histoires, dont certaines déjà parues auparavant, du Don Juan à la mémoire défaillante nommé Jaël de Kherdan (dont les histoires ont déjà été contée dans les romans Mémoire vagabonde et La voie du cygne) officiant dans le même monde que celui du roman Le royaume blessé.
Petites morts propose cinq nouvelles, liée par des interludes. Les trois premières sont des histoires de cœurs et de sexes qui voient, dans la première, Jaël venir en aide à deux jeunes filles oppressées par les carcans familiaux, dans la seconde Jaël assiste à une mystérieuse fête pleine de débauche et de mystère, et dans la troisième il est victime d’un naufrage qui éparpillera encore un peu sa mémoire fragmentaire.
Les deux dernières nouvelles brouillent les pistes car elles nous font passer du monde de Jaël au « monde réel » dans lequel tous cela n’est que drogue virtuel et MMORPG immersif. L’histoire devient alors autre et s’attarde sur un homme, pris dans les filets d’un complot trop grand pour lui, à la recherche de sa mémoire perdue. Les vies de Jaël trouvent ainsi des échos dans le réel.
Petites morts est bien écrit et j’ai pris plaisir à sa lecture. Les thèmes de la mémoire, de la magie et du mystère planent tous le long des récits. Mais je ressort troublé de ma lecture; j’ai en effet l’impression de ne pas avoir saisi toutes les clefs pour bien le comprendre. J’ai l’impression frustrante de ne pas les avoir vues; à moins qu’elles n’existent tous simplement pas. Cleer m’avait déjà laissé cette impression là, Kloetzer auréole peut-être trop ses histoires de mystère et de sens caché (en tous cas pour moi) à mon goût…

Cleer

Cleer sous-titré une fantaisie corporate, n’est pas un roman mais un ensemble de six nouvelles se déroulant dans la même multinationale et réunissant les mêmes personnages centraux.

Cleer est le nom d’une multinationale tentaculaire qui projette une image quasi mystique de elle-même. Cette entreprise est si grande qu’elle à un service nommée Cohésion Interne chargée de gérer les problèmes internes du groupe et contrôler les dommages à son image. Vinh et Charlotte sont ces dernières recrues, le lecteur les suit dans différents projets.

Cleer montre, bien entendu, les magouilles du monde des affaires, le côté carriériste de ses employés, la complétion qui y règne… Mais Cleer est plus que cela. C’est également des nouvelles au côté mystique prononcé, une multinationale dirigée par des partners mystérieux et puissant, c’est également des touches d’anticipation et du mystère.

Étrangement, ou pas, Cohésion Interneme fait fortement penser au service Circonstance Spéciale du cycle de S&F de La Culture. Les nouvelles ont aussi une forte consonance fantastique et biblique. Si j’ai pris plaisir à lire Cleer, je dois dire que j’ai eu plus de mal avec de nombreux passages où la narration reflète les perceptions altérées des protagonistes. J’ai été également un peu frustré par les non-dits et sous-entendus sur la réalité derrière la multinationale Cleer. Je n’ai jamais été un grand fan des jeux d’énigmes.

Ceci étant dit Cleer reste un sacrément bon bouquin., comme le dit d’ailleurs Tiberix dans sa critique.