21st Century Skills

21st Century Skills Learning for life in our times est un ouvrage américain d’une fondation de réflexion sur l’éducation. Il propose une réflexion sur les compétences à acquérir au vingt-et-unième siècle et sur la manière dont l’école et l’enseignement doit changer pour les inclure dans le cursus des élèves.

Ainsi, selon les auteurs, les compétences importantes de notre siècle sont la pensée critique, les compétences liées aux travail en groupe et au multiculturalisme, l’adaptabilité, l’apprentissage autonome, l’innovation, la créativité et les compétences liées aux nouvelles technologies (« Information, Media et ICT literacy »).

Pour développer ces compétences chez les élèves, l’école doit abandonner le mode d’enseignement magistral et développer le travail sur des projets. Les auteurs vont même plus loin en demandant à ce que l’organisation pratique de l’école change avec, par exemple, des salles de classe plus ouverte et plus favorable à l’échange entre élèves.

En tant qu’enseignant, je trouve cette ouvrage intéressant et je partage plusieurs de ses points de vue. Néanmoins, je regrette que, comme souvent dans ce genre de discussion, un certain nombre de point soient systématiquement peu abordés : que faire des élèves peu scolaires et/ou défavorisés socialement, comme gérer les résistances émergent des élèves eux même habitués aux formes traditionnelles d’enseignement, etc. De la même manière, j’ai une tendance naturelle, et peut-être parfois exagérée, à me méfier un peu des ouvrages qui, comme celui-ci, émanent de fondations ou de groupes de réflexions privés financés par des groupements économiques et privés dont l’idéologie n’est pas toujours clairement apparente.

Peter & Max

Bill Willingham est très connu pour être l’auteur d’une séries de comics à succès intitulée Fables. Cet excellent comics met en scène des personnages de fables et de contes de fée qui ont du, depuis quelques siècles, se réfugiés dans notre monde, à New York, car leur monde ont été conquis par une armée commandé par un mystérieux Empereur. Les Fables, car c’est le nom qu’il se donnent, réfugiées ont signé un accord qui pardonnent touts leurs crimes avant l’arrivée à Fabletown, le quartier qu’ils occupent, à l’insu des humains, dans New York. Ainsi la Belle et la Bête sont respectivement assistante du maire, le prince charmant, et shérif, Blanche Neige est mariée au grand méchant loup, Frau Tottenkinder dirige les quelques sorciers qui ont pu se réfugier à Fabletown, etc.

Du comics, Willingham est passé au roman avec Peter & Max a Fables novel. Ce roman, superbement illustré par Steve Leialoha et contenant en bonus une courte BD, narre les aventures des deux frères ennemis Peter et Max. Le roman, à l’image de ce qui y fait dans les comics, est une ré-écriture de l’histoire du flutiste d’Hamelin. Il narre, tout d’abord l’histoire de Peter qui a hérité de Frost la flute magique familiale et de son frère Max rongé par la jalousie et l’envie alors que les armées de l’Empire déferlent sur leur monde. Peter se réfugiera à Hamelin où il deviendra voleur et Max perdu dans la forêt noir rentrera en possession d’une autre flute magique qui fera de lui un être puissant et maléfique. En parallèle, l’histoire se passe également de nos jours alors que Max entre dans notre monde et que son frère Peter, réfugié à Fabletown, s’en va l’affronter pour la dernière fois.

Autant le dire d’emblée, ce roman est un petit bijou fort agréable à lire et qui pourra même intéresser ceux qui, honte à eux, ne connaissent pas le comics. Les illustrations superbes qui illustrent l’ouvrage ainsi que la couverture rigide en font de plus un fort belle objet. Mon seul regret est la fin de l’histoire qui, si logique et tout à fait dans le ton, arrive peut-être un peu abruptement au vue de toute la tension narrative accumulée dans le roman.

Le Roi du cinéma muet

En me baladant, il y a quelque temps, sur le site Blog-O-Book, je suis tombé sur une offre pour un service de presse d’un livre indien (Le Roi du cinéma muet); intrigué, je me suis dit que cela ferait une lecture sympathique et, en deux trois mouvements, j’ai reçu mon exemplaire.

Je viens d’en finir la lecture avec forte difficulté. Ce roman raconte, à la première personne, la vie d’Abani Chatterjee qui, à Calcuta au début du XXe siècle, devient acteur de film muet avant de connaitre la déchéance et un retour attendu dans un film de Fritz Lang qui ne sortira jamais.

Pour être correcte, je dois reconnaitre que l’écriture du roman est bien fait, Abani raconte sa vie avec un vocabulaire et un ton qui montre bien la haute opinion de lui même qu’à ce personnage. Les péripéties qui émaillent sa vie sont rocambolesques au possible et m’ont fait sourire. Pourtant, pourtant…. je dois admettre que je n’ai pas accroché, difficile à dire pourquoi, peut-être le sentiment que j’aurais du lire le roman en anglais, ou alors le fait qu’il est si centré sur l’histoire du cinéma muet qu’il manque peut-être à mon gout de réflexion sur l’histoire de l’Inde. Enfin bref, au final un roman qui a des qualités mais qui moi m’a laissé froid.

N’espérez pas vous débarrasser des livres

N’espérez pas vous débarrasser des livres est une la retranscription d’une conversation entre le philosophe et romancier (entre autre) italien Umberto Eco et l’écrivain et dramaturge français Jean-Claude Carrière. Ces deux hommes de lettres, nés au début des années 30, mènent une longue conversation sur les différents aspects des livres (historiques, utilisations, bibliothèques, conservations, oublis, etc.).

Comme on peut s’y attendre avec deux hommes de lettres tel que Eco et Carrière la conversation qu’ils mènent est d’un niveau très élevé et utilise de nombreuses références livresques et historiques. Elle est émaillée, comme toutes conversations, de nombreuses digressions forts intéressantes.

Maintenant cette conversation a en partie les défauts de ses qualités : elle est élevée, spirituelle, bourrée de références et… tenue par deux intellectuelles qui ont presque 80 ans. De fait, je pense qu’une partie de leur interprétation de l’évolution technologique et de l’avenir du livre (notamment électronique) est en partie marquée par la génération à laquelle ils appartiennent. Ceci étant dit, cette ouvrage reste une lecture très intéressante qui rebutera sans doute les personnes qu’une trop grande démonstration de culture intellectuelle et général dérange.

Generation X

Generation X de Douglas Coupland est considéré par beaucoup comme un roman majeur de la littérature anglo-saxonne. Il dépeint la première génération née après le baby boom (soit dans les années 60 et 70).

Le roman se déroule en Californie à la fin des années quatre-vingt et suit la vie de trois jeunes adultes (deux garçons et une fille entre 20 et 30 ans) vivant de petits boulots et refusant d’entrer dans le système. Le roman, écrit à la première personne par l’un des garçons, suit le parcours de ces membres typiques de la génération x qui oscille entre désenchantement, froide et quasi-cynique lucidité, envie de liberté et marginalisation. Le récit est émaillé d’histoires qu’ils se racontent et qui sont des plongées métaphoriques dans les rêves et aspiration de cette génération.

Au niveau inter-textuelle les bas de pages du roman présente des définitions et des dessins expliquant cette génération. En voici deux exemples :

« Mental Groud Zero: the location where one visualizes oneself during the dropping of the atomic bomb; frequently, a shopping mall. »

« Strangelove reproduction: Having children to make up for the fact that one no longer believes in the future. »

Je n’ai pas aimé ce roman. S’il m’a parfois arraché quelques sourires et que pas mal des définitions proposées en bas de page visent assez juste, j’ai trouvé le portrait brossé de la génération X (à laquelle j’appartiens bien que je sois nés à la fin des années 70) très déprimante. Bien que la génération X soit souvent considérée comme une génération moins chanceuse que la présidente (arrivée sur le marché du travail à la fin des Trente Glorieuses et ayant moins d’opportunités que la génération précédente), je ne suis pas sur que la vision si pessimiste et désenchantée proposée par Coupland soit la bonne. Un roman culte et célèbre certes, mais qui m’aura laissé de marbre.

La Chinafrique

Ce livre me faisait de l’œil depuis sa sortie en 2008; j’ai profité d’une préparation de cours afin de le lire enfin. Et le moins que l’on puisse dire c’est que j’en ai apprécié la lecture.

Les deux auteurs, journalistes, proposent une enquête sur les liens de plus en plus important en l’Afrique et la Chine. De l’Angola au Soudan, en passant par le Congo, l’Algérie ou le Sénégal, les auteurs sont partis à la rencontre des Chinois qui investissent en Afrique. Ils ont également discuté avec les Africains qui assistent mi-émerveillés mi-agacés à cette déferlante venue de l’est.

La Chinafrique montre comment la Chine investit massivement en Afrique afin de sécuriser son approvisionnement en matières-premières. Il montre également comment les gouvernements africains accueilles à bras ouvert ces investissements espoir de progrès qui sont offerts en échange de matières-premières et qui ne sont pas assortis de conditions liées à la démocratie ou aux droits de l’homme.

Mais dans le même temps, l’ouvrage, qui est avant tous une enquête de terrain, montre également les doutes des élites africaines, les problèmes concrets accompagnant cette vague chinoise (le fait que les Chinois ne se mélangent pas avec la population étant un des problèmes récurrents). Finalement, les auteurs se posent la question de savoir si les investissement chinois sont une chance pour l’Afrique où un risque très important.

Une lecture fichtrement intéressante et très actuelle.

The War of the Flowers

The War of the Flowers est un gros roman d’Urban Fantasy. The0 est un trentenaire américain, chanteur, dont la vie est au point mort. Alors que le groupe dans lequel il joue semble sur le point de se débarrasser de lui, sa petite-amie fait une fausse couche, le quitte et sa mère meurt peu après.

Alors qu’il se demande ce qui ne va pas dans sa vie, une créature surnaturelle l’attaque et une pixie vient à sa rescousse. Propulsé dans une Féérie où la magie est une science, pourchassé de tout part, Thé aura fort à faire pour rester en vie et éclaire les zones d’ombre de son passé qui doivent beaucoup aux Fleurs, les sept familles régnantes.

The War of the Flowers est un bon gros (~800 pages) roman qui souffre malheureusement de quelques longueurs. Mais que cela n’empèche pas les amateurs d’Urban Fantasy d’en profiter.

©ontent

©ontent est un recueil d’une trentaine d’articles publiés ici et là par Cory Doctorow. L’auteur est un fervent défenseur de l’utilisation raisonnée d’Internet, et est également un avocat acharné de la révision des lois de la propriété intellectuelle afin de facilité l’échange de bien culturel via Internet.

Les différents textes proposés dans ©ontent tournent donc autour de ces différentes questions. Ainsi, une grande partie d’entre eux critiquent, décortiquent et contextualisent les questions des liens entre copyright et nouvelles technologies, et entre nouvelles technologies et culture . Mais au delà des ces questions, le recueil discute aussi de question comme la singularité, la censure, la lecture sur écran, et les évolutions technologiques de l’informatique et du Net.

Si, on peut discuter de certaines propositions de Doctorow, sa prose incisive et ses réflexions sont non-seulement agréable à lire mais propose une réflexion salutaire sur certaines évolutions de nos sociétés faces à ce qu’on appelle les nouveaux médias. De plus, si vous voulez vous faire une idée du contenu du recueil, butiner quelques articles ou tous simplement lire le recueil sans avoir à le payer : il se trouve en téléchargement légal sur le site de Doctorow.

Jeu est un autre

Jeu est un autre est un numéro de la revue français Yellow Submarin, le premier que je lis, consacré aux jeux. Il propose plusieurs articles, une bibliographie commentée et quelques interviews sur ce thème.

Les articles proposés sont des articles d’analyse et de fond parfois un peu aride à lire (comprendre de type « universitaire » dans le fond et la forme). Ils sont, dans l’ensemble, de bonne facture et intéressants. On y trouve des articles historiques (histoire du jeu, histoire du jeu informatique), des articles d’analyse ce ce que veut dire jouer, sur les liens entre le jeu et les autres médias, sur les jeux à réalité alternée (très intéressant celui-ci, même si je me demande encore si c’est du lard ou du cochon), etc. Les quelques interviews vont de l’intéressant au très moyen (l’interview croisé Colin-Calvo par exemple) et la la bibliographie est alléchante.

Au final, un ouvrage que j’ai apprécié malgré une certaine aridité des articles. Je trouve par contre regrettable qu’aucune présentation des auteurs ne soient proposées; cela nuit un peu à la crédibilité de l’ensemble car on ne sait pas à quel titre et de quelle autorité il s’exprime ici.

Glissements

Glissements, sous titré une anthologie de troubles topographiques est un recueil de nouvelle, tiré à 70 exemplaire, paru à l’occasion des cinq ans des éditions les moutons électrique (pour les curieux, au moment où j’écris ses lignes, ils en restent à la vente) . Elle propose neuf nouvelles, dont quelques OVNIS et quatre inédits, toutes liées à des espaces (géographiques, topographiques, temporels, mathématiques, etc.) étranges et déformés. Le géographe qui sommeille profondément en moi ne pouvait qu’être attiré par une telle anthologie. Je dois dire qu’après lecture, je garde un excellent sentiment de ce recueil, même si certaines nouvelles sont vraiment étranges… elles auront par contre eu le mérite de m’avoir marquées.

« Notre-Dame d’Heisenberg », de Xavier Mauméjean, est une nouvelle très poétique se déroulant en Espagne durant la guerre civile. Des dibujantes ont le pouvoir de projeter la topographie dans les nuages et s’en serve pour tenter de concrétiser le rêve de Lorca d’une Espagne unie.

« La racine éphémère des nouveaux tenseurs », de Daylon, est un véritable OVNI qui projette le lecteur dans un futur où les flux mathématiques sous-tendant l’univers sont devenus accessibles aux hommes qui peuvent ainsi tordre les lois de la physique. Mais dans ce monde en guerre, une jeune soldat et un informaticien sont sur le point de modifier profondément le rapport des hommes à l’univers.

« La vielle maison sous la neige où personne ne va sauf toi et moi ce soir », de Rhys Hughes, débute comme une histoire classique qui voit deux aventurier partir à la recherche d’une maison abandonnée. La nouvelle tombe dans le fantastique lorsque cette maison commence à s’enfoncer dans un lac sans fond et rencontre inlassablement de nouvelles maisons de plus en plus grandes.

« Nomlieu », de Jacques Mucchielli, nous propulse dans une tour gigantesque où un employé d’une compagnie privée devenue une caméra vivant sera pris dans un combat entre habitants de la tour et ouvriers qui la construisent.

« Disparus », de John Crowley, met en scène un futur proche où un étrange vaisseau extraterrestre envoie des humanoïdes faire une étrange proposition à l’humanité.

« Ce que regarde l’Oeil », de Timothée Rey, nous envoie sur une planète étrange ou des milliers d’yeux dans le sol sont la seul source de subsistance de ses habitants; mais se rendre sur l’œil est dangereux.

« Le premier transversal », d’Harry Morgan, est une nouvelle sur le voyage dans le temps. Un professeur d’université acariâtre découvre dans sa maison une porte le menant 24 heures dans le passé. Il commence alors, de manière scientifique, à en explorer les possibilités.

« Soulever encore le poids de nos montagnes », de Léo Henry, est une nouvelle triste et fantastique, se déroulant à New York, sur l’esclavage et le déracinement.

« Nulle part à Liverion », de Serge Lehman, est une nouvelle d’anticipation dans un monde sur le point d’être dominé par les multinationales. Un jeune chercheur découvre pourtant un coin de terre qui n’apparait sur aucune carte et qui excite la convoitise des puissants.