Créatures

Créatures est le titre de l’anthologie 2018 des Imaginales, dirigée par Stéphanie Nicot. Comme chaque année l’anthologie présente une quinzaine de nouvelles tournant au tour du thème de l’anthologie (et depuis 2017 celle-ci est le thème du festival également, depuis 2017 également les nouvelles ne se cantonne plus au genre de la Fantasy).

Comme souvent, l’anthologie 2018 propose, dans son ensemble, de bons textes.

Le sommaire de l’anthologie réunit des noms très connus et d’autres un peu moins. Par manque de temps (je suis pas mal pris en ce moment) je ne détaillerai pas chaque texte (pardon !),

Néanmoins que le lecteur sache qu’il trouvera en ces pages, entre autre, un des premiers ordinateurs qui accède à la conscience (dans une ucrhonie de Jean-Laurent Del Socorro), des créatures hantant des villages (en Fantasy chez Anthelme Hauchecorne ou durant la seconde guerre mondiale chez Claire & Robert Belmas), des golems (chez Adrien Tomas), des créatures fabriquées (chez Fabien Cerutti), des visions du futurs (chez Élisabeth Bonarburg, Jean-Louis Trudel ou Estelle Faye) et bien d’autres choses encore.

En bref, si vous aimez les nouvelles de qualités, cette anthologies, comme toutes celles des années précédentes et un must read.

Les coups de coeurs des Imaginales

Chaque année depuis dix ans les Imaginales désigne un auteur coup de cœur qui sera mis en vedette durant le festival. A l’occasion de la dixième année de cette initiative, une anthologie proposant une nouvelle inédite de chacun a été publié. Sous la direction de Stéphanie Nicot, le lecteur peut donc lire dans Les coups de cœurs des Imaginales :
« Une Simple Promesse » de Thierry Di Rollo est une nouvelle de Fantasy qui voit une sorte de chevalier se rendre au près d’un ermite afin de pouvoir rentrer dans le territoire des morts. Une nouvelle très classique, convenue et peu imaginative.
« Le Secret de Parsigou » de Jérôme Camut est une nouvelle bi-classée fantastique-SF qui envoie un journaliste dans un petit village perdu de la France profonde dont les habitants ont semble-t-il une très grande longévité, tout en vivant avec un siècle de retard. Une des meilleurs nouvelles du recueil, très bien construite et très bien menée.
« Le Chirurgien » de Erik Wietzel est une sympathique nouvelle fantastique dans laquelle un chirurgien réputé voit, un jour, se répercute sur son corps les effets des opérations réalisées la veille.
« La Stratégie du chasseur » de Rachel Tanner a pour protagoniste la même demi-elfe que sa nouvelle proposée dans Elfes et Assassins. Une mission secrète au Kosovo sur la trace d’une juge disparue qui enquêtait sur des trafics d’organes. Une nouvelle pas forcément originale, mais qui respecte bien les canons de la bit-litt et qui ne démérite pas dans ce genre-là.
« Trois renards » de Mélanie Fazi est une nouvelle fantastique sur une musicienne qui, lorsqu’elle joue, voit, comme d’autres avant elle, les animaux. Cette connexion lui échappe peu à peu alors qu’elle s’embourbe dans une relation amoureuse violente. Une superbe nouvelle sur la violence conjugale et la musique.
« Profanation » Jean-Philippe Jaworski suit le procès, et surtout la défense, d’un pilleurs qui vole les cadavres laissés sur le champ de bataille durant les guerres de succession faisant suite à l’indépendance de Ciudalia. Une excellente nouvelle d’un autre que j’adore.
« Séréna » de Sir Cédric est une nouvelle fantastique impliquant un marchand de rêve, un client et une sirène. Mais lorsque l’on fait commerce avec celui qui pourrait être le diable, les rêves peuvent vite virer au cauchemar. Une sympathique nouvelle sur le thème du « pact avec le malin ».
« La Nuit sur le plateau du K’fên »m de Charlotte Bousquet est une nouvelle de fantasy se déroulant dans un monde inspiré des légendes arabes. Une jeune fille fuit dans le désert un maris qui lui a été imposé. Une jolie lecture durant laquelle je n’ai pu me défaire d’un sentiment de déjà lu, mais où ?
« Derrière les barreaux » de Lionel Davoust est un texte sur l’autisme et les dauphins. Surement très intéressant, le sujet un peu sensible pour moi (l’autisme, pas les dauphins) a fait que j’ai interrompu ma lecture, que l’auteur m’en excuse.
« Élixir » de Samantha Bailly narre la vie d’une puissante empathe dans une cité vivant sous un dôme de protection. Une dystopie pas forcément mal écrit mais dont le sujet a déjà été traité de nombreuse fois.
Une anthologie au final en dent de scie : de très bons textes (Fazi, Camut, Jaworski et Bousquet) côtoient des textes très convenus (Bailly, Di Rollo et Tanner) et des textes moyens (les autres).

L’avis de Gromovar.

Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.

Incontournables de la Fantasy

Avec Incontournables de la Fantasy Stéphanie Nicot propose une courte anthologie destinée à un public adolescent (mais qui a des atouts pour séduire des lecteurs plus mures) consacrée à la Fantasy.
Ainsi, après une préface discutant rapidement les particularités du genre et son ancrage en terre francophone, l’anthologiste propose plusieurs textes qu’elle présente briévement.
Il y a trois textes que je n’ai pas lus dans ce recueil : « l’épopée de Gilgames » dont j’avais déjà eu l’occasion de lire une traduction, et deux extraits tirés de Bilbo le hobbit et d’Harry Potter, deux romans que j’avais également déjà lus. Les autres textes sont à mon avis plus interessants.
« L’apprenti sorcier » de Lucien de Samosate est le texte, écrit il y a presque 2’000 ans, qui a inspiré la fameuse scène du sorcier de Fantasia. Le texte, que je ne conaissais pas, est assez facinant à lire de part sa modernité.
« Frère Cerf » de Jane Yolen est une ré-écriture heureuse du conte celtique de l’homme qui se transforme en cerf durant la journée, de sa soeur et du chasseur. Un conte d’amours et de jalousie à la fin, bien évidement, tragique.
« Pour une poignée de cailloux » de Roland C. Wagner est une nouvelle parue à la fin des années 90 dans une anthologie de fantsy paru chez Mnemos (et que j’avais déjà lu). Elle présente une version humoristique de la chasse au dragon, vu du point de vu des dragons (qui ne sont pas plus gros qu’un chat). Plaisant.
« Le gardien » de Yoss est, selon moi, la meilleure nouvelle du recueil. Un village de paysans qui subit de nombreuses attaques de brigands, un guerrier qui y vit et un puissant mage qui rend le village invinsible en donnant la source de cette invinsibilité au guerrier. Une nouvelle qui parle avant tous de pouvoir et de tyranie; quand on sait que l’auteur est cubain, la nouvelle prend une dimension supplémentaire.
Pierre Bordage offre une nouvelle sympathique sans plus avec « L’autre bord ». Cette nouvelle suit deux lutins qui traverssent la forêt pour, peut-être, apercevoir des hommes.
« De sable et de sang » est sans doute la nouvelle la plus dirigée « ado » de l’anthologie. Charlotte Bousquet présente l’histoire d’une jeune escale au service d’un seigneur cruel. Se déroulant dans une région desertique, la nouvelle parle de cheveaux et de leur élue. Bien écrite, je l’ai trouvé très calbirée « jeunes filles en fleurs ».
« Seconde Noce » de Jaworski propose une traditionelle chasse au dragon (un chevailer, un dragon et une prisionière) qui, comme souvent avec cet auteur, se termine assez mal pour la gente masculine et d’une façon non-traditionelle.
Avec trois nouvelles inédits (Jaworski, Bousquet et Bordage), cette anthologie est une lecture agréable. Les deux extraits de roman sont de trop pour moi et parler « d’incontournables » est sans doute exagéré. Il n’en reste pas moins que la lecture de l’anthologie se justifie amplement, ne serait-ce que pour la nouvelle de Yoss.
Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.

Victimes et Bourreaux

Troisième anthologie des Imaginales, Victimes et Bourreaux présente des nouvelles de fantasy, mais pas seulement, tournant autour de son titre. Comme souvent dans les anthologies, il y a du très bon et du moins bon; mais globalement le niveau de Victimes et Bourreaux est bon, bien qu’un peu en dessous des deux premières. On y trouve donc, dans l’ordre :

La stratégie de l’araignée de Charlotte Bousquet une histoire d’inspiration africaine pour cette nouvelle narrant les tourments d’une femme accusée de sorcellerie. Mais le bourreau et la victime sont-ils vraiment ceux que l’on croit ? Une très bonne entrée en matière.

Qjörll l’assassin de mIchel Robert propose un western de fantasy où une équipe de chasseurs de prime tente de ramener un assassin à la civilisation alors qu’ils sont poursuivis par la version local des Indiens. C’est épique et très sympa à lire !

Porter dans mes veines l’artefact et l’antidote de Justine Niogret est une nouvelle de science-fiction se déroulant dans un cirque. Narrant à la première personne les tourments d’un cheval végétale et de sa cavalière. Si l’histoire m’a laissé froid, j’ai trouvé à l’écriture et à la narration une poésie envoutante qui rattrape la faiblesse de l’histoire.

Que justice soit faite ! de Maïa Mazaurette plonge le lecteur au moyen age et dans les tourments d’un prêtre devenue fou cherchant la justice des hommes en torturant un survivant de la peste noire. Ce n’est pas la meilleure nouvelle du recueil mais ce n’est pas la pire non plus.

Qui sera le bourreau ? de Pierre Bordage est une intéressante nouvelle de fantasy où un empereur cruel est jugé par ses victimes. Mais sont-elles si blanches que cela ? Une nouvelle fort agréable.

Ton visage est mon cœur de Nathalie Dau propose une réflexion sur la jalousie et l’amour aux travers des yeux d’un nouveau noble. Une fable champêtre bien sympathique également.

Frères d’armes de Jeanne-A Debats est une histoire d’amitié, d’amour et de mort dans une citadelle qui forme des défenseurs du monde qui le protègent contre une invasion venue d’ailleurs. Il se dégage de cette nouvelle un sentiment d’étrangeté pour moi tant le monde décrit est étrange et peu décrit (le format imposant ce là). Une lecture sympathique mais « étrange » pour moi.

Désolation de Jean-Philippe Jaworski est pour moi la meilleure nouvelle du recueil ! Une histoire de nains et de gnomes se rendant dans une cité abandonnée habitée par un dragon… à moins qu’un lourd secret se cache dans ses murs. Un excellent récit du Vieux Royaumes.

Le deuxième œil de Sam Nell est un récit « boudhisant » où une jeune femme cherche la sagesse auprès d’un boudha en devenir. Sauf que celui-ci est un cyclope et qu’il lutte un combat contre les élèments. Une nouvelle sympathique mais le mélange fantasy et exotisme prend assez mal.

Au-delà des murs de Lionel Davoust est une nouvelle qui me laisse un sentiment mitigé. Présentant la réhabilitation d’un soldat ayant perdu la mémoire dans un monde magico-steampunk. Elle m’a semblé vaine durant quasiment toute sa lecture jusqu’à la chute final très bien trouvée. Mitigé je suis donc.

Le démon de mémoire de Paul Beorn ne m’a pas accrochée. Elle m’a si peu accrochée que je l’ai laissé tombée après quelques pages. Peut-être un effet de la lecture des deux précédentes nouvelles qui m’ont peu enclin à persevéré ?

Mazabaleh de Xavier Mauméjean est un récit biblique de Dieu et du Diable jouant (surtout Dieu) pour tester la foi de la création. Très sympathique et orignal.