Kirinyaga

Kirinyaga a fable of Utopia est un roman formé de neuf nouvelles connectées chronologiquement les unes avec les autres.
Kirinyaga raconte l’histoire de Koriba, un homme âgé qui, près de deux cents ans dans le futur, quitte un Kenya auquel il ne s’identifie pas pour fonder une colonie utopique préservant, et revenant, à la culture Kikuyu. Koriba est le mundumugu (sorcier) de la colonie et, comme tel, chargé d’y maintenir les traditions.
Koriba utilise donc tous son talent pour maintenir cette utopie, qui est avant tous une utopie personnelle, et maintenir intacte les traditions Kikuyu : excision, patriarcat fort, meurtre du premier jumeau né car il s’agit d’un démon, etc. Koriba, pourtant instruit dans de prestigieuses universités occidentales, refuse tout éducation non-Kikuyu  à « son peuple » afin de ne pas le pervertir et fait passer pour magie (l’arrivée de la pluie par exemple) ce qui en réalité est technologique (une demande, via ordinateur, de correction orbitale).
Chaque chapitre / nouvelle formant le roman est à la fois une illustration de la vie de la colonie et une parabole sur l’évolution des sociétés, l’utopie, l’acculturation, etc. Offrant une réflexion sur ce qui fait une culture, sur le progrès, mais aussi sur l’humanité elle-même, Kirinyaga n’est pas un roman qui juge, en tous cas pas de manière direct et franche, mais montre, par l’exemple, néanmoins qu’une société figée et protégée des apports extérieurs ne peut pas être viable sur le long terme. Le roman est une vraie réussite que j’ai pris plaisir à lire/écouter.

Each Ember’s Ghost

Second roman se déroulant dans l’univers du jeux de rôle Fireborn, Each Ember’s Ghost se déroule avant Embers of Atlantis. Se déroulant dans un futur proche, le monde de Fireborn voit la magie (le karma) revenir sur le monde. Avec le retour de la magie, de puissantes entités qui se sont réincarnées dans des humains se réveillent (dont notamment des dragons). Celles-ci, en retrouvant la mémoire et leurs pouvoirs, revivent les drames qui se sont passés à la fin de l’âge mythique alors que la magie disparaissait et que certains êtres étaient corrompus.
Dans le Londres d’aujourd’hui, la population sent que quelque chose ne va pas (elle évite de manière général de sortir la nuit par exemple, et la société vacille sur ses bases), la tour de Londres est désormais fermées car elle est, en quelque sorte, l’épicentre du retour de la magie aux Royaumes Unis. Un policier ayant des cauchemars, une voleuse aux capacités surnaturelles et cherchant à dévalisé la tour de Londres, et un agent secret bossant pour une branche du gouvernement chargée de protéger la population du retour du surnaturel vont se croiser dans un drame déjà joué dans le passé. Au passage, le lecteur pourra croiser des Feys, des loups-garous, des golems et des fantômes.
Roman sympathique à lire, Each Ember’s Ghost souffre, à mon avis, d’un défaut, déjà présent dans l’autre roman se déroulant dans le même univers : le lecteur qui ne connait pas le jeu de rôle manque de clef pour comprendre tous ce qui se déroule. Cela n’empêche pas d’apprécier la lecture, mais donne le sentiment de passer à côté d’une partie du roman, ce que je trouve dommage.
Bien que se déroulant dans la phase « le peuple n’a pas conscience de ce qui se passe », le roman rentre dans le cadre du challenge fin du monde.

The long earth

Collaboration entre les écrivains Terry Pratchet et Stephen Baxter, The long earth narre le voyage de Joshua Valienté et de Lobsang, une IA prétendant être la réincarnation d’un réparateur de moto tibétain le long des différentes terres parallèles à la notre.
En effet, dans le monde développé par les deux auteurs, l’humanité à découvert un moyen de passer d’une terre à une autre. Le boitier qui permet de réaliser cet exploit (une construction assez simple, fonctionnant avec une pomme de terre) a ouvert à la colonisation un nombre apparemment infini de terres parallèles vierges de toutes vies intelligentes. La « longue terre » a ainsi bouleversé l’humanité : la divisant même entre ceux qui peuvent naturellement passé d’un terre à une autre, ceux qui ont besoin d’un boitier et ceux qui en sont totalement incapable. Particularité du voyage entre les mondes : il faut être un être conscient pour pouvoir voyager dans la « longue terre » et il est impossible d’y transporter du fer et alliages de fer.
Joshua Valienté peut naturellement voyager d’un monde à l’autre et est ce que l’on pourrait appeler un baroudeur. Il est engagé par l’IA Lobsang pour lui servir de « système ultime de sauvegarde » au cas ou son dirigeable bourré d’électronique devait avoir un problème. Leur voyage le long de la « longue terre » leur permettra d’en explorer une partie des mystères; ils découvriront même des terres très différentes de la notre et enquêterons sur un danger qui semble menacer l’ensemble du multivers.
En parallèle à l’histoire de Joshua et Lobsang, des chapitres permettent de mieux comprendre les effets de la « longue terre » sur l’humanité et l’histoire depuis sa découverte.
Le roman est très bon et j’ai pris grand plaisir à l’écouter. Une mention particulière doit être fait à Michael Fenton Stevens, le narrateur, qui est excellent. Mon seul regret est une fin ouverte qui ne résout pas toutes les trames narratives et qui m’a parus un peu abrupte. J’espère qu’elle permettra la sortie d’un tome 2.

Le Volcryn

Court roman (~150 pages), Le Volcryn narre l’histoire d’une expédition, dans un futur très très lointain, scientifique de fortune se rendant dans l’espace profond pour tenter de rencontrer la mystérieuse race des volcryns qui navigueraient, si l’on en croit des légendes éparses, depuis plus longtemps que l’humanité dans l’espace.
Le roman est en fait un huis clos entre les passages de l’Armagedon, le vaisseau qui les amènent sur le lieu prévu de la rencontre, et le capitaine du vaisseau retranché derrière une cloison de protection, qui observe tous ses passagers et qui ne prend contact avec eux que grâce à un hologramme. Le mystère des Volcryns, les mystères du capitaines et l’ambiance étouffante du vaisseau, qui augmente encore lors des premiers morts, forment le cœur de ce roman écrit par George R.R. Martin en 1980.
Vite lu, il ne me laissera pas un souvenir impérissable, pas qu’il soit mauvais, mais pas non plus qu’il soit exceptionnel.

Legion

Première lecture d’un ouvrage de Brandon Sanderson, Legion est une novella de moins de 100 pages. Il s’agit d’une enquête policière menée par Stephen Leed. Riche, Stephen est probablement l’humain le plus intelligent de la planète, le plus fous également….
En effet, il est capable d’apprendre n’importe quoi en très peu de temps, sauf qu’il ne maitrise pas le sujet appris, il « l’externalise » via une hallucination. Sa grande maison a ainsi de nombreuses chambres occupées par ses nombreuses hallucinations.
Il loue ses services à ceux qui peuvent se les payer. C’est ainsi qu’il va être engagé pour enquêter sur la disparition d’un appareil photo capable de prendre des photos du passé et de son inventeur. L’enquête va le mener jusqu’en Israël accompagné de plusieurs hallucinations (un philosophe/ »knew it all », une psychologue, un GI et une traductrice).
La novella est bien écrite, sympathique à lire et, ma fois, juste la bonne taille. Une bonne lecture quoi !

A gift of dragons

Le challenge Anne McCaffrey est terminé, mais m’ayant mis en appétit j’ai décidé de continuer quelques lectures de la Grande Dame. Le guide de lecture de la ballade de Pern réalisé par Vert m’ayant appris l’existence d’un recueil de nouvelles, je n’ai pas pu résister à me le procurer.
J’ai donc attaquer la lecture du fort sympathique recueil A gift of dragons. Je pense qu’il plaira avant tous à ceux qui ont déjà lu d’autre roman de Pern tant les nouvelles ne reviennent pas sur la présentation des fondamentaux de ce monde.
« The Smallest Dragonboy » est une courte nouvelle qui raconte comment un ado, un peu plus petit que les autres, est maltraité et rallié par ses camarades alors qu’il attend à Benden avec d’autres candidats pour tenter de se lier avec un dragon. Nouvelle ancienne (elle est parue en 1973), « The Smallest Dragonboy » permet d’avoir, comme la dernière nouvelle du recueil, un aperçu de la vie des jeunes gens qui vont être présenté aux dragons nouveaus-nés pour une impression. Sympathique, elle reste, à mon goût, la moins intéressante du recueil.
« The Girl who herad dragons » permet un autre angle d’approche sur un épisode se déroulant durant (et « dans ») les renégads de Pern. La nouvelle décrit en effet la fuite de Aramina et de sa famille dans les montagnes de Perns pour échapper à la terrible Dame sans-fort, la cheffe d’un puissant groupe de brigands. La particularité d’Aramina : elle peut entendre les dragons ! La nouvelle donne un point de vue interessant sur un épisode important des Renégads de Pern. A titre personnelle, j’aurais apprécié qu’elle soit plus longue et qu’elle présente non pas seulement l’épisode de la fuite dans la montagne, mais celui, aussi intéressant, de son temps à Benden et de sa fuite vers le continent Sud.
« Runner of Pern » est la nouvelle que j’ai préférée du recueil. Elle suit l’initiation et les deux premières années de travail de Tenna, une jeune femme exerçant le métier de messagère de Pern. Ces derniers utilises les chemins tracés pour eux sur le continent nord (le seul habité à l’aube de la neuvième passe) afin de transmettre les lettres entre les forts. Occupant une fonction importante, ce corps de métier n’est que peu décrit dans les romans du cycle. La nouvelle se déroule sur les pistes et à Fort durant une foire. Si l’histoire romantique impliquant Tenna est visible loin à l’avance, son déroulement est subtilement amené.
« Ever the Twain » s’intéresse, comme la première nouvelle, à l’impression de jeunes dragons. L’histoire tourne autours d’une paire de faux jumeaux qui ne veulent pas être séparés et qui vont vivre ensemble l’attente avant la naissance des dragons et, peut-être, la réalisation du rêve de l’un qui veut devenir chevalier-dragon.
Au final, A gift of dragons est un recueil très sympathique que je conseil à tous ceux qui ont aimé les différents romans du cycle de Pern.

Brasyl

Après l’Inde, Ian McDonald propose un roman se déroulant au Brésil, mais dont l’histoire aurait sans doute pu se situer n’importe où, le Brésil, très présent dans le récit, est le cadre de l’histoire pas son centre.
Brasyl est composé de trois récits, se déroulant, au premier abord, à trois époques différentes : Rio à la veille du mondial 2006 de foot, Sao Paolo dans un futur « proche » et l’Amazonie de l’empire portugais. En 2006, le lecteur suit l’histoire d’une créatrice/journaliste de télé-réalité travaillant pour un chaine de télé brésilienne. Capoierista, elle cherche un célèbre joueur de foot pour réaliser une émission où le Brésil le jugera pour son rôle dans une défaite historique lors d’une ancienne coupe du monde. La vie de la journaliste se complique lorsqu’elle réalise qu’une femme lui ressemblant comme deux gouttes d’eau cherche à détruire sa vie.
Dans la ville de Sao Paolo du futur, le lecteur attache ses pas à un jeune homme qui trafic un peu et qui tombe amoureux d’une jeune femme qui monnaie ses services d’informaticienne sur des ordinateurs quantiques. Lorsqu’elle se fait assassiner, il cherche à comprendre pourquoi. Sa surprise est donc grande lorsqu’il tombe nez à nez avec elle, bien vivante, lors des ses recherches.
Finalement, la troisième trame narrative suit un jésuite chargé par sa hiérarchie de se rendre au cœur de l’Amazonie pour enquêter, et le cas échant agir, sur les agissement d’un jésuite qui se serait taillé un royaume esclavagiste en plein cœur de la forêt vierge. Son destin sera changé lorsqu’il « ouvrira » ses perceptions grâce au venir d’une grenouille.
Les trois histoires proposées par Ian McDonald sont évidement liées et c’est à une histoire au coeur des théories quantiques d’univers parallèles que le lecteur est convié. Le roman est moins touffu que River of Gods; il est donc plus facile d’accès. J’ai apprécié sa lecture, enfin écoute, mais je trouve qu’il y a un déséquilibre entre la partie d’exposition (les deux premiers tiers du roman) et la partie révélation. J’ai trouvé aussi la fin du roman un peu abrupte; en l’état il appellerait quasiment une suite (qui, si elle sort, je lirais avec plaisir).

River of Gods

Premier roman de Ian McDonald que je lis, enfin que j’écoute, River of Gods est un gros pavé (plus de 24 heures en roman audio) narrant les histoires croisés d’une petite dizaine de personnage  dans l’Inde balkanisée de l’an 2047.
Roman touffu, et donc difficile à résumé, River of Gods est néanmoins construit autours de plusieurs intrigues qui avance en parallèles avant de finir par se rencontrer. La première est la présence en orbite autours de la Terre d’un astéroïde contenant en son cœur un artefact extraterrestre qui semble aussi, voir plus, vieux que l’univers. Ce dernier a pour l’instant envoyé trois photographies d’individus dont le roman suit les pérégrinations.
La seconde est celle des enquêtes d’un officier indien chargé de lutter contre les IA de niveau 3, celle dont l’intelligence et l’indépendance sont proscrites presque partout sur la planète pour le risque qu’elles pourraient représenté pour l’humanité. Ses pas vont, bien sur, croiser celle d’une tel IA.
La troisième suit le destin d’une entreprise indienne dont les recherches mènent vers une nouvelle source d’énergie basée sur les théories des univers parallèles.
A ces trois intrigues se greffent d’autres thématiques importantes : géopolitiques avec une guerre pour l’eau sur le point d’éclater, sociale avec les humains modifiés génétiquement afin de ne plus avoir de sexe défini, culturel avec le gigantesque soap « Town & Country » dont les acteurs sont des IA ayant une vie virtuelle, etc.
Le roman est à lire et est super intéressant. Les différentes narrations semblent, au départ en tous cas, aller dans toutes les directions; et j’avoue avoir eu parfois un peu de mal à suivre. Les différents éléments finissent néanmoins par s’emboiter pour former une histoire impressionnante sur le thème de l’intelligence artificiel et de ce que pourrait être un futur pots-singluarité possible (tout en restant compréhensible). Le roman aurait sans doute bénéficier, pour sa lisibilité, d’être plus court, cela reste néanmoins une œuvre à lire.

Crystal Line

Troisième, et dernier, volume de la série de la transe de cristal, Crystal Line. D’avantage centré sur la guilde et la planète Ballybra que le premier volume, Crystal Line se déroule de nombreuses années après les deux premiers volumes.
Killashandra travaille depuis un nombre d’années qu’elle a cessé de compter avec son partenaire et amant. Sa mémoire est un véritable gruyère et tient encore en place en grande partie grâce à celui qu’elle aime qui prend d’avantage soins d’enregistrer ses souvenirs dans les banques de données de la guilde. Une mission pour étudier une nouvelle forme de vie, la mort du maître de la guilde et son remplacement, vont changer la vie de Killashandra; d’abord pour le pire, puis ensuite, peut-être, pour le meilleurs.
J’avais garder de ce roman un souvenir confus où Killashandra trouvait seul des réponses à des questions que la guilde se posait depuis des siècles. Au final, j’ai redécouvert un roman plus équilibré où l’héroïne est plutôt sauvée d’elle même. Une lecture agréable qui conclut de manière élégante cette série.
Lu dans le cadre du challenge Summer Star Wars et Anne McCaffrey ! 
 

Killashandra

Second volume de la transe de cristal, Killashandra se déroule peu de temps (une ou deux années) après la fin du premier volume. Re-lecture, j’ai eu la surprise de me rendre compte que, contrairement au premier volume, je ne me souvenais pas si bien de l’histoire que que je ne le pensais.
Killashandra est toujours l’amante du maitre de la guilde Heptite, mais elle n’a plus eu la chance de trouver du cristal noir (le plus recherché et, donc, le plus rentable). Ainsi, lorsque par nécessité elle coupe une veine de cristal blanc, ces derniers tombe à pique pour remplacer ceux d’un orgue sensoriel qui ont été détruit sur une petite planète isolée. Killashandra accepte alors de se rendre sur la planète afin d’installer le cristal. C’est l’occasion pour elle de gagner des crédits et surtout de pouvoir quitter Ballybra. Mais cette mission se double d’une mission d’espionnage afin de savoir si la population de la planète accepte les lois qui lui interdise de la quitter.
La mission sera délicate et, après avoir été enlevé par des rebelles, Killashandra fera la lumière sur les pratiques douteuses des dirigeants et rencontrera une personne qui changera sa vie.
Roman agréable, Killashandra est une aventure spatiale qui se double de romance. J’ai apprécié la lecture, même si, à mon gout, cela reste le moins intéressant de la trilogie.
Lu dans le cadre du challenge Summer Star Wars et Anne McCaffrey !