Lininil a disparu

Grand fan des aventures de Valérian et Laureline en format BD, c’est avec surprise et une certaine curiosité que je suis tombé sur le premier roman des su-cités.

Lininil a disparu, puisque t’elle est son nom, est un court roman parut chez Mango Jeunesse. Il se déroule dans le tentaculaire Point Central durant la période de galère des deux ex-agents spatiotemporels. La Terre a disparu et leur vaisseau abimé est en rade sur Point Central. Fauchés, ils acceptes une mission proposée par le trio d’espions shingouzs et se lance à la recherche du bi-prince Lininil qui a été enlevé.

Lors de leur recherche, nos valeureux héros parcourront Point Central de long en large et de bas en haut afin de mettre à jour une conspiration politique d’envergure. Chemin faisant, ils rencontreront toutes la ménageries peuplant régulièrement les BD de Christin et Mézières.

Passé le moment d’adaptation du au changement de format, ce roman est plaisant et retranscrit bien l’ambiance des BD. Sans être une lecture indispensable, je la conseil à tous les fans, petits ou grands, de Valérian et Laureline tant elle constitue un ajout appréciable à leurs aventures. Je me pose néanmoins la question du plaisir qu’y trouverait une personne qui ne connait pas la BD tant les références sont nombreuses.

La charmeuse de bêtes

La charmeuse de bêtes est un roman japonais de fantasy pour ados de Nahoko Uehashi en deux tomes. Dans un monde médiéval un royaume pacifique dirigé par une reine de descendance divine est protégé par un royaume vassale qui se charge de l’acte impure de la guerre. Les tôdas, des serpents géants sont utilisés par ce dernier afin de mener les combats.

C’est dans ce royaume qu’Érin, 10 ans, vit avec sa mère vétérinaire chargée de soigner les tôdas. Cette dernière a quitté son peuple de nomade pour s’installer dans un petit village. Mais les todas à sa charge meurent et elle est condamnée à mort. Faisant preuve de mystérieuse capacité de contrôle des tôdas elle sauve sa fille, Érin, d’une mort atroce. Débute alors pour Érin une vie d’orpheline qui, sur une dizaine d’année, va la menée d’un vielle apiculteur à l’académie vétérinaire. Là, son intelligence va lui permettre de contrôler les ôjûs, les oiseaux royaux seuls prédateurs connu aux tôdas, et, de fait, jouer un rôle majeur dans l’avenir des deux royaumes.


Roman d’apprentissage, La charmeuse de bêtes est un roman plaisant qui se lit rapidement. L’écriture très direct et simple (écueil du japonais ou de la traduction ?) est peu recherché et l’histoire souvent naïve. Mais le monde dépeint est dépaysant et l’histoire somme toute prenante.

Peter & Max

Bill Willingham est très connu pour être l’auteur d’une séries de comics à succès intitulée Fables. Cet excellent comics met en scène des personnages de fables et de contes de fée qui ont du, depuis quelques siècles, se réfugiés dans notre monde, à New York, car leur monde ont été conquis par une armée commandé par un mystérieux Empereur. Les Fables, car c’est le nom qu’il se donnent, réfugiées ont signé un accord qui pardonnent touts leurs crimes avant l’arrivée à Fabletown, le quartier qu’ils occupent, à l’insu des humains, dans New York. Ainsi la Belle et la Bête sont respectivement assistante du maire, le prince charmant, et shérif, Blanche Neige est mariée au grand méchant loup, Frau Tottenkinder dirige les quelques sorciers qui ont pu se réfugier à Fabletown, etc.

Du comics, Willingham est passé au roman avec Peter & Max a Fables novel. Ce roman, superbement illustré par Steve Leialoha et contenant en bonus une courte BD, narre les aventures des deux frères ennemis Peter et Max. Le roman, à l’image de ce qui y fait dans les comics, est une ré-écriture de l’histoire du flutiste d’Hamelin. Il narre, tout d’abord l’histoire de Peter qui a hérité de Frost la flute magique familiale et de son frère Max rongé par la jalousie et l’envie alors que les armées de l’Empire déferlent sur leur monde. Peter se réfugiera à Hamelin où il deviendra voleur et Max perdu dans la forêt noir rentrera en possession d’une autre flute magique qui fera de lui un être puissant et maléfique. En parallèle, l’histoire se passe également de nos jours alors que Max entre dans notre monde et que son frère Peter, réfugié à Fabletown, s’en va l’affronter pour la dernière fois.

Autant le dire d’emblée, ce roman est un petit bijou fort agréable à lire et qui pourra même intéresser ceux qui, honte à eux, ne connaissent pas le comics. Les illustrations superbes qui illustrent l’ouvrage ainsi que la couverture rigide en font de plus un fort belle objet. Mon seul regret est la fin de l’histoire qui, si logique et tout à fait dans le ton, arrive peut-être un peu abruptement au vue de toute la tension narrative accumulée dans le roman.

The War of the Flowers

The War of the Flowers est un gros roman d’Urban Fantasy. The0 est un trentenaire américain, chanteur, dont la vie est au point mort. Alors que le groupe dans lequel il joue semble sur le point de se débarrasser de lui, sa petite-amie fait une fausse couche, le quitte et sa mère meurt peu après.

Alors qu’il se demande ce qui ne va pas dans sa vie, une créature surnaturelle l’attaque et une pixie vient à sa rescousse. Propulsé dans une Féérie où la magie est une science, pourchassé de tout part, Thé aura fort à faire pour rester en vie et éclaire les zones d’ombre de son passé qui doivent beaucoup aux Fleurs, les sept familles régnantes.

The War of the Flowers est un bon gros (~800 pages) roman qui souffre malheureusement de quelques longueurs. Mais que cela n’empèche pas les amateurs d’Urban Fantasy d’en profiter.

Glissements

Glissements, sous titré une anthologie de troubles topographiques est un recueil de nouvelle, tiré à 70 exemplaire, paru à l’occasion des cinq ans des éditions les moutons électrique (pour les curieux, au moment où j’écris ses lignes, ils en restent à la vente) . Elle propose neuf nouvelles, dont quelques OVNIS et quatre inédits, toutes liées à des espaces (géographiques, topographiques, temporels, mathématiques, etc.) étranges et déformés. Le géographe qui sommeille profondément en moi ne pouvait qu’être attiré par une telle anthologie. Je dois dire qu’après lecture, je garde un excellent sentiment de ce recueil, même si certaines nouvelles sont vraiment étranges… elles auront par contre eu le mérite de m’avoir marquées.

« Notre-Dame d’Heisenberg », de Xavier Mauméjean, est une nouvelle très poétique se déroulant en Espagne durant la guerre civile. Des dibujantes ont le pouvoir de projeter la topographie dans les nuages et s’en serve pour tenter de concrétiser le rêve de Lorca d’une Espagne unie.

« La racine éphémère des nouveaux tenseurs », de Daylon, est un véritable OVNI qui projette le lecteur dans un futur où les flux mathématiques sous-tendant l’univers sont devenus accessibles aux hommes qui peuvent ainsi tordre les lois de la physique. Mais dans ce monde en guerre, une jeune soldat et un informaticien sont sur le point de modifier profondément le rapport des hommes à l’univers.

« La vielle maison sous la neige où personne ne va sauf toi et moi ce soir », de Rhys Hughes, débute comme une histoire classique qui voit deux aventurier partir à la recherche d’une maison abandonnée. La nouvelle tombe dans le fantastique lorsque cette maison commence à s’enfoncer dans un lac sans fond et rencontre inlassablement de nouvelles maisons de plus en plus grandes.

« Nomlieu », de Jacques Mucchielli, nous propulse dans une tour gigantesque où un employé d’une compagnie privée devenue une caméra vivant sera pris dans un combat entre habitants de la tour et ouvriers qui la construisent.

« Disparus », de John Crowley, met en scène un futur proche où un étrange vaisseau extraterrestre envoie des humanoïdes faire une étrange proposition à l’humanité.

« Ce que regarde l’Oeil », de Timothée Rey, nous envoie sur une planète étrange ou des milliers d’yeux dans le sol sont la seul source de subsistance de ses habitants; mais se rendre sur l’œil est dangereux.

« Le premier transversal », d’Harry Morgan, est une nouvelle sur le voyage dans le temps. Un professeur d’université acariâtre découvre dans sa maison une porte le menant 24 heures dans le passé. Il commence alors, de manière scientifique, à en explorer les possibilités.

« Soulever encore le poids de nos montagnes », de Léo Henry, est une nouvelle triste et fantastique, se déroulant à New York, sur l’esclavage et le déracinement.

« Nulle part à Liverion », de Serge Lehman, est une nouvelle d’anticipation dans un monde sur le point d’être dominé par les multinationales. Un jeune chercheur découvre pourtant un coin de terre qui n’apparait sur aucune carte et qui excite la convoitise des puissants.

Qin Coeur de Jade

Cœur de Jade est l’édition en un tome d’une trilogie dont seul le premier livre était sortit il y a déjà trois ans. L’histoire narrée se déroule dans l’antiquité chinoise (la fin de l’époque des royaumes combattants) et est fortement teintée de fantastique et de combat à la « Tigre et Dragon. » La trilogie est en fait une novelisation se déroulant dans l’univers du jeu de rôle Qin, mais elle peut se lire avec plaisir sans aucune connaissance du jeu de rôle en question.

Cœur de jade est une redoutable hors-la-loi habitée par l’esprit d’un dragon qui, avec ses compagnons le Wuxia Xia et le fangshui Trois-Vérité, parcourt les Royaumes combattants d’aventure en aventure. Un beau jour, rattrapée par son destin, elle se met au service d’un puissant clan et se lance dans l’aventure de sa vie. Mystère, combat, magie, puissants démons et son déstin seront le lot du trio.

Cœur de Jade est un roman qui se lit avec plaisir et facilité. L’auteur ne développe pas un style particulier, mais son écriture se lit agréablement. Ainsi, malgré quelques longueurs, ce roman m’a captivé du début à la fin. Mon seul souhait serait maintenant d’avoir l’adaptation en campagne de jeu de rôle de l’histoire narrée; je suis persuadé que cela ferait une campagne mémorable (que je n’aurais bien évidement jamais le temps de faire jouer !).

The Thrawn Trilogy

Ces derniers temps je suis parti dans un trip Star Wars, je suis en train de regarder à nouveau les films, de jeter un coup d’œil à certains des comics qui composent « l’univers étendu », j’ai donc également décider de relire ce qui constitue, si je ne m’abuse, la première trilogie écrite dans cette univers. The Thrawn Trilogy (ou la croisade du jedi fou comme elle a été, imparfaitement, traduite en français), de Thimothy Zahn, se déroule 5 ans après la fin des films. Alors que la Nouvelle République née sur les cendres de l’Empire est en proie à des luttes politiques intestines et rencontre de nombreuses difficultés pour unir à nouveau la Galaxie, les restes de l’Empire reprennent du poil de la bête sous le commandement du grand amiral Thrawn. Un non-humain qui servait l’Empire dans les régions inexplorées de la Galaxie et qui est de retour. Débute alors une nouvelle grande aventure pour Luke, Leia, Han Solo et leurs compagnons.

The Thrawn Trilogy n’est évidement pas l’oeuvre literaire qui révolutionna le XXe siècle, mais elle possède néanmoins de nombreuses qualités qui en rendent sa lecture fort intéressante et fort agréable pour tout fan de Star Wars.

Rois et Capitaines

Rois et Capitaines est une anthologie de nouvelles de fantasy, contrairement à l’anthologie Dragons, paru également au mois de mai, que j’avais trouvé plaisante mais sans plus, Rois et Capitaines est un vrai petit bijou.

Sans rentrer dans le détail, les différentes nouvelles qui composent se recueil, sur les rois et les capitaines (donc beaucoup de récits de bataille) sont d’excellentes factures. Mes préférées sont les nouvelles de Jean-Philippe Jaworski, de Rachel Tanner, de Lionel Davoust et et de Thomas Day; mais les autres nouvelles du recueils sont tout aussi intéressantes à lire.

Le sommaire de cette incontournable de l’imaginaire français actuel est :

  • Claire & Robert Belmas, « Dans la main de l’orage »
  • Pierre Bordage, « Dans le coeur de l’Aaran »
  • Armand Cabasson, « Serpent-Bélier »
  • Lionel Davoust, « L’impassible armada »
  • Thomas Day, « La Reine sans nom »
  • Johan Heliot, « Au plus élevé trône du monde »
  • Julien d’Hem, « Le Crépuscule de l’Ours »
  • Catherine Dufour, « Le Prince des pucelles »
  • Jean-Philippe Jaworski, « Montefellòne »
  • Laurent Kloetzer, « L’Orage »
  • Maïa Mazaurette, « Sacre »
  • Rachel Tanner, « La Demoiselle »

Gromovar en dit également le plus grand bien sur son blog !

Tancrède

Tancrède, sous titré une uchronie, est un roman, se présentant sous la forme d’un journal intime, qui narre les aventures du prince normand Tancrède de Hauteville qui part, en 1096, en croisade avec son oncle Bohémond de Tarente. Au fil de l’avancée de la croisade, Tancrède, homme de fois, va peu à peu prendre conscience de la violence des croisés et de la diversité des infidèles. Manipulé dans l’ombre par une mystérieuse société secrète, il finira par se convertir à l’Islam et mené, dans un mouvement uchronique, la reconquête de Jérusalem et l’union des royaumes musulmans, alors que l’ombre des assassins planent sur toute la seconde partie du roman.

Uchronie intéressante, Tancrède est un roman passionnant qui se lit vite, malgré, à mon goût, quelques petites faiblesses dans l’écriture qui transparaissent ça et là. Si les croisades, l’histoire et les uchronies vous attires, ce roman devrait vous combler.

Dehors les chiens, les infidèles

En ce moment, et par le plus grand des hasards, je suis dans une période « low fantasy ». Ainsi après Gagner la guerre et Le royaume blessé, je me suis attaqué à Dehors les chiens, les infidèles, premier roman de fantasy de Maïa Mazaurette; et ma fois bien m’en a pris tant ce roman est de bonne qualité.

Dans un monde où le soleil a disparu avec la disparition de l’étoile du matin, une arme sainte prise par Galaad pour partir en guerre et disparue avec lui, le monde est divisé entre les partisans de la lumière, les croyants, et des ténèbres, les incroyants et les sans-Dieu. Tous les cinq ans, depuis maintenant près d’un siècle, cinq questeurs sont exilés de la grande cité d’Auristelle afin de rechercher l’étoile du matin et de faire revenir le soleil. Spérance et sa clique sont de ceux-ci. Une expédition au cœur de la cité des incroyants les lancera sur la trace de la location véritable de l’arme de Galaad et les mettra en prise avec l’hypocrisie de la religion, de la politique et d’eux-même pour, peut-être, ramener la lumière.

Le monde créé par Mazaurette est un endroit sombre, où de trop rares miracles côtoient la déchéance humaine, les déformations physiques, l’obscurantisme et le fanatisme. Son écriture collant à ses personnages forme un roman sombre et oppressant que j’ai lu avec plaisir. Une vraie réussite.

l’avis de Gromovar
l’avis du Pendu