Anno Dracula

Anno Dracula est une uchronie littéraire dans laquelle Dracula n’est pas mort à la fin du roman de Bram Stoker. Dracula toujours en vie, si l’on peut dire, il transforme la Reine Vitoria en un vampire et s’installe sur le trône de l’Empire britannique. L’existence des vampires devient une réalité reconnue et tous ce que Londres compte de « puissants », comme le plus bas peuple, souhaitent en devenir un.
C’est donc dans une Londres de la fin du XIXe siècle coloniser par les vampires, qui traitent la population comme des « indigènes » et qui réinstalle des lois moyenâgeuses que se déroule Anno Dracula. L’intrigue principal est une enquête qui secoue tous Londres pour découvrir qui est le mystérieux Jack l’éventreur qui s’attaque à des vampires de basse extraction. Kim Newman, l’auteur, convie alors dans son romans de nombreuses figures réels ou littéraires (et j’ai du en manquer beaucoup) pour brosser le portrait de cette Londres « alternative » : Jack, Dr Moreau, Dr Jekyll, le club Dyogène, Moreartie, Fu Manchu, etc. Les personnages principaux étant Charles Beauregard, un aventurier gentilhomme anglais, et Geneviève Dieudonné, une vampire de 200 ans qui n’est pas de la lignée de Dracula.
Là où le roman aurait pu être une collection indigeste de personnages célèbres et moins célèbres, Newman arrive a créé un univers cohérent avec une histoire, à la résolution certes un peu rapide par rapport au reste du roman, intéressante. Le lecteur du roman-audio est agréable à écouter, même si j’ai parfois trouvé qu’il donnait trop d’accent aux différents personnages non-britannique du roman. Des suites existes, je vais en tous cas lire/écouter la suivante.

Dragonflight

Parus en 1968, Dragonflight est le premier roman se déroulant dans l’univers de Pern. Constitué de deux novellas ayant valus à son auteur, Anne McCaffrey, d’être la première femme à gagner le prix Hugo et le prix Nebula.

La planète de Pern est dans un système solaire possédant une planète à l’orbite erratique qui, tous les deux cent ans, s’approche de Pern et fait pleuvoir sur elle des filaments (fils) qui dévorent tout vie. Afin de se protéger, les habitants vivent dans des forts creusés dans les montagnes et font confiance aux dragons et leurs chevaliers qui développent un lien télépathique et empathique fort pour les protéger en détruisant les fils lors de leur chute. Les dragons possèdent le pouvoir de se téléporter quasi instantanément en tous points de la planète.
Le roman débute alors qu’un intervalle particulièrement long entre deux chutes (près de quatre cent ans) est proche de toucher à sa fin. Des différents weyrs (les lieux où vivent les dragons et leurs cavaliers) qui doivent proteger la planète, il n’en reste qu’un seul encore habité. Les autres ont été mystérieusement abandonés à la fin de la dernière chute. Les chevaliers dragons sont mal perçu, la menace des fils considérée comme une chose du passé, et les vielles traditions en décrépitude.
La dernière reine dragon encore en vie a pondu des oeufs, dont un oeuf de reine. Une recherche est alors lancé pour présenter des candidats potentiels pour la naissance des dragons. F’lar, un chevalier-dragons qui croit encore à l’arrivée prochaine des fils, dirige une partie de la recherche dans une région où un même seigneur controle plusieurs forts. Il découvre là la dernière descente d’une lignée noble suposement étainte, tue l’usupateur et la ramène pour qu’elle devienne la nouvelle « reine » du weyr.
Dans la seconde partie du roman, l’arrivée des fils et la découverte d’une proprité inconnue des dragons, permet de sauver Pern et d’élucider le mystère des weyrs vides….
Bien écrit, Dragonflight est un roman agréable à lire et qui, pour moi, devrait être le point de départ pour tout lecteur désirant découvrir le cycle de la Ballade de Pern. Je l’avais lu ado, et j’ai été surpris par un ton plus adulte que dans mes souvenirs, et l’importance, dès ce premier tome, de certains personnages centraux par la suite (comme par exemple le maître-harpiste de Pern Robinton).
Lu dans le cadre du challenge Anne McCaffrey

Les Harpistes de Pern III

Quatrième tome consacré aux harpistes de Pern, The Masterharper of Pern a été écrit bien après les trois premiers tomes (fin des années 70 pour ces derniers, 1998 pour le premier) et est dirigé à un public adulte et non pas ado/jeunes adultes.
The Masterharper of Pern narre la vie d’un personnage important de la saga de Pern, le Maitre-Harpiste Robinton de sa naissance à l’arrivée imminente des fils. Le lecteur suit ainsi sa naissance d’une mère chanteuse et d’un père compositeur, ses premiers pas dans le Hall des harpistes, l’absence d’un père qui le perçoit comme une « nuisance », l’amour d’une mère, l’apparition de son génie précoce pour la musique.
Devenu compagnon harpiste, Robinton est envoyé dans divers forts de Pern. Là il y développe ses talents relationnelles et politiques, il tombe amoureux, se marie et perd sa femme de maladie. Devenu maître harpiste, il sera nommé jeune à la tête de cette important confrérie de métier (à la fois musicien, mais aussi enseignant, gardien du savoir, médiateur politique et, lorsque la situation l’exige, espion).
Ce roman est intéressant sur plusieurs points. Il montre, pour commencer, la société de Pern sous l’angle de l’homme du peuple et non pas sous celui des chevaliers-dragons. Il se déroule, ensuite, durant une période où les fils ne sont plus tombés depuis très longtemps, où l’économie de Pern prospère mais où les traditions (respect envers les chevaliers dragon et les harpistes par exemple) sont remises en question. Finalement, elle montre comment s’est construite la situation politique prévalent au début du cycle de Pern (dans l’ordre chronologique d’écriture).
Une re-lecture (je l’avais lu une première fois alors que mon anglais était balbutiant) très agréable mais qui plaira sans doute d’avantage à ceux qui connaissent déjà le cycle.

Lu dans le cadre du challenge Anne McCaffrey

 

Abarat Absolut Midnight

Troisième tome de la série Abarat (après Abarat Days of magic, Nights of war), Abarat Absolut Midnight propose une conclusion à de nombreuses intriguées débutées dans les deux premiers tomes, et ce bien que cinq ouvrages soient prévus dans cette série.
Candy Quakenbush, l’adolescente de notre monde propulsée à Abarat (un monde où chaque heure de la journée est une île et dont les habitants sont tous plus bigarrés les uns que les autres), continue sont voyages en Abarat.
Elle devient un élément central de la guerre qui se prépare sur l’île de Minuit. Le roman déroule plusieurs sous-histoires en plus de l’histoire principale (la conquête d’Abarat par Mater Motley, la Reine de Minuit) : le père de Candy qui devient un sorcier voulant purifier l’univers des monstruosités vivant en Abarat, la relation entre Candy et son « hôte » involontaire, les relations compliquées de la famille Carion et le devenir de Comecso City (un Las Vegas « fantastiques »), le danger représenté par des êtres venus « d’au delà les étoiles »..
Difficile de résumer ce roman foisonnant dont l’histoire prend parfois des trous et des détours surprenant. Si j’avais trouvé que le précédant tome partait dans beaucoup trop de direction, Abarat Absolut Midnight, en proposant une fin à certaines intrigues, est, à ce niveau, plus facilement lisible. La qualité de la lecture (car je l’ai écouté sous forme de roman audio) aide également au plaisir que j’ai eu à suivre ce livre. Sceptique à la fin du second, je suis curieux de découvrir la suite.

La Fraternité du Panca V : Frère Elthor

Frère Elthor est le dernier tome (après Frère Ewen, Sœur Ynolde, Frère Kalkin et Sœur Onden) de la Fraternité du Panca de Bordage. La série, bien qu’agréable à lire, n’était qu’un copié/collé avec variation à chaque ouvrage; il était donc temps qu’elle se termine.
Frère Elthor est donc le premier maillon de la chaîne quinte. Armé du feu sacré du Panca et des mémoires et expériences de quatre frères et sœurs qui l’ont précédé dans la chaîne, il doit se rendre dans le Nuage de Majdan afin de faire face au danger qui menace toute la vie de la Voie Lactée.
Bordage emmène ainsi le lecteur dans cet ultime voyage jusqu’à la confrontation final. En parallèle, au travers du regard de différents habitants de NeoTierra (le siège du Parlement universel) qui se croisent, il nous fait vire l’ambiance de fin du monde qui s’abat sur les mondes humains lorsque l’étendue de la menace est enfin reconnue et connue de tous.
L’écriture de Bordage est toujours aussi agréable à lire et le roman se lit vite. Une ambiance plus apocalyptique et introspective se dessine par rapport au quatre autres ouvrages du cycle. Ici point (trop) de civilisations différentes qui se succèdent mais plutôt la description du dernier combat et de la fin d’une civilisation.
Personnellement j’ai trouvé que ce dernier tome manquait de flamboyance et, à part un petit twist sympathique, était très convenue. Ceux qui aime Bordage apprécieront, ceux qui le découvre au travers de ce cycle également; les autres feraient sans doute mieux de passer leur chemin.

Les Harpistes de Pern II

Dragondrums est le troisième livre consacré aux harpistes de Pern. Là où les deux premiers racontaient l’entrée dans l’âge adulte de Menoly, celui-ci s’intéresse à Piemur, le jeune apprenti qui fut le premier ami de Menoly chez les harpistes.
Quelques années ont passé depuis l’arrivée de Menoly chez les harpistes; son ami Piemur vieillit et entré dans l’adolescence il mut. Passage obligé pour tout jeune garçon, c’est une catastrophe pour Piemur qui devait sa place chez les harpistes à sa voix. Il est recruté par le maitre harpiste Robinson afin de lui servir d’apprenti. Ceci ne devant pas se savoir (le maitre harpiste veut avant tous s’attacher les services de Piemur pour ses compétences de « roublard »), Piemur est officiellement envoyé comme apprenti à la « tour des tambours » qui servent à communiquer sur de longue distance.
Entre les difficultés de Piemur à s’y faire accepter (sa réputation le précède et il est trop brillant pour son propre bien) et les missions pour le maitre harpiste, Piemur fera son entrée dans la vie d’adulte. Une mission ne se déroulant pas comme prévu, l’amènera dans le continent Sud et lui donnera l’occasion de s’affirmer et d’avoir son propre lézard de feu.
De lecture agréable, ce troisième volume souffre des mêmes partis pris que les deux premiers : un personnage principal extrêmement doué de nature. Il n’en reste pas moins une agréable lecture.
Lu dans le cadre du challenge Anne McCaffrey

 

Les Harpistes de Pern I

Suite à la mort, en novembre dernier, de l’auteure Anne McCaffrey Traqueur Stellaire a proposé un challenge McCaffrey; cela me semble une bonne opportunité pour redécouvrir certains des romans qui ont bercé mon adolescence.
La Ballade de Pern a été un cycle que j’ai adoré lire. La planète de Pern est dans un système solaire possédant une planète à l’orbite erratique qui, tous les deux cent ans, s’approche de Pern et fait pleuvoir sur elle des filaments (fils) qui dévorent tout vie. Afin de se protéger, les habitants vivent dans des forts creusés dans les montagnes et font confiance aux dragons et leurs chevaliers qui développent un lien télépathique et empathique fort pour les protéger en détruisant les fils lors de leur chute. Les dragons possèdent le pouvoir de se téléporter quasi instantanément en tous points de la planète.
Plusieurs de mes ouvrages favoris de la Ballade de Pern ne font pas directement partie du cycle principal, mais sont consacrés aux harpistes. Les différents artisans de Pern sont en effet réunis en « guilde », celle des harpistes est assez importantes dans l’univers de Pern. En plus d’être les gardiens de l’histoire et des traditions de Pern, les harpistes sont aussi un moteur important de changement et de récolte d’information. Quatre ouvrages leurs sont consacrés : Dragonsong et Dragonsinger sont les deux premier de cette tétralogie. Ces romans se déroulent tous en parallèle/marge de l’histoire principal et, bien que pouvant être lu de manière indépendante, la compréhension de événements forgeant le destin de Pern ne peut se faire qu’en connaissant les romans composant « le cycle principal ».
Ils suivent l’histoire de Menoly. Une adolescente originaire d’un fort maritime très traditionnel. Douée pour la musique, ses parents lui interdisent d’en jouer à la mort du vielle harpiste du fort. Alors qu’une bonne partie des harpistes de Pern la cherche pour son talent, Menoly se cache, d’abord dans son fort, puis à l’extérieur croyant son talent une honte pour ses parents et son fort. Dans sa fuite, elle imprègne neuf lézards-de-feu (les « petits-cousins » des dragons que tous croyaient être une légende, nouvellement ré-découverts et qui sont recherché par tous le « gratin » de la planète).
Découverte, Menoly débute sa formation de harpiste dans un environnement nouveau pour elle. Nouvelle tête, une fille avec neuf lézards-de-feu en plus, Menoly a fort à faire pour se faire une place et construire son futur….
Dragonsong et Dragonsinger sont mes deux romans préférés de la Ballade de Pern, les relire a confirmé mes bonnes impressions adolescentes. Ces deux romans se lisent vite et sont prévus pour un public de « young adults ». Néanmoins, la tendresse que j’ai pour ces romans, ne peut m’empêcher de voir les parti pris des romans : une ado mal dans sa peau mais extrêmement douée. Ici ce n’est pas le dur labeur qui est mis en avant mais le talent qui met l’individu au dessus des autres.. Cela parlera sans doute à certains ados (ce fut en partie mon cas) mais le message donné n’est peut-être pas celui qui me semble le plus approprié.
Lu dans le cadre du challenge Anne McCaffrey
 

The Wolf Gift

J’ai un grand respect pour Anne Rice, ces ouvrages sur les vampires ont renouvelé le genre et clairement ouvert la voie à la littérature « bite-lite » ou « urban fantasy » que l’on connait aujourd’hui. C’est donc avec curiosité que j’ai attaqué la version audio de son dernier roman mettant en scène des garous.
Le lecteur suit l’histoire de Ruben, un jeune homme de bonne famille, journaliste et belle-gueule qui, lors d’un reportage sur une vielle propriété isolée prochainement mis en vente, est la victime indirecte d’un règlement de compte familiale. Seul survivant et mordu par un animal sauvage, il hérite de la propriété et se remet très rapidement de ses blessures…
Mais rapidement, il entend des voix et se transforme, la nuit tombé, en homme-loup qui, attirés par les voix, s’attaque aux criminels et aux pervers. Ruben doit ainsi faire face à une transformation qui le dépasse, à des questions morales, à l’intérêt de la presse, de la justice et du corps médical, ainsi qu’au mystère de son nouveau « talent » qui semble lié à la vielle propriété dont il est le nouveau propriétaire.
L’écoute de The Wolf Gift a été plaisante, le narrateur est bon et l’histoire sympathique. Elle n’est, hélas, que cela sympathique. L’aurais-je lu sur papier que j’aurais sans doute trouvé au roman plusieurs longueurs. En l’état, Anne Rice montre qu’elle sait écrire, mais ne produit au final qu’un roman semblable à beaucoup d’autre (sans explorer les questions liées à la nature « de groupe » du loup et avec des immortels). Au final, un roman plaisant mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Le dragon Griaule

Second recueil de Lucius Shepard que je lis, Le dragon Griaule m’apparait comme une « révélation » et, l’ouvrage terminé, une question : comment ais-je pu passer tant d’année en ignorant l’existence de cet auteur ?
Le Dragon Griaule est un recueil de six nouvelles/novelas (milieux des années 80 pour les plus anciennes aujourd’hui pour la plus récente) situées dans le même monde et tournant toute autour du puissant dragon Griaule. Celui-ci est, depuis des millénaires, paralysé, mais vivant, dans une vallée d’un monde médiévale qui pourrait être le notre. Son esprit encore puissant manipule les gens qui vivent dans les bourgs de la vallée afin d’accomplir ses mystérieux, et tortueux desseins.
Difficile de raconter les trames des six nouvelles. Présentée de manière chronologique d’écriture, elle peigne une fresque impressionnante de maitrise qui révèlent la vie, et la mort, de Griaule. Il y est question d’un artiste peignant le Griaule afin de l’empoisonner, de la découverte de l’écosystème particulier de l’intérieur du dragon, d’un procès pour meurtre « inspiré » par Griaule, de la manière dont un dragon pétrifié peut se reproduire, de la mort de Griaule, de sa résurrection dans un monde sans dragon au XXIe siècle.
L’imaginaire déployé par Shepard et le ton utilisé me font pense au recueil Des nouvelles du Tibbar de Thimotée Rey, mais avec un imaginaire plus canalisé, une écriture plus « concentrée » et une tonalité sombre plus marquée.
Un recueil dont la lecture est pour moi indispensable !

Wild Cards 2

Parus en 1987 et second tome de la série Wild Cards, après Wild Cards 1, Aces High se présente toujours sous la forme d’un ensemble de nouvelles, écrites par plusieurs auteurs, qui forment une histoire commune de notre monde changé par la libération d’un virus à la fin de la seconde guerre mondiale ayant peuplé le monde de personnes avec pouvoirs (les Aces) et de personnes déformées (les Jokers).
Les différentes nouvelles composant ce second volume reprennent la plupart des personnages principaux déjà présent dans le premier volume. Une histoire cohérente se dessine rapidement tournant autours du culte de Tiamat (qui apparait dans le premier volume également). Sans résumés tous les tours et les détours des différentes nouvelles, les trames principales sont dirigées vers différentes menaces venues de l’espace : une créature organique gigantesque venu de l’espace voulant détruire la race humaines pour s’emparer de la Terre, la venue d’un vaisseau takesian (les créateurs du virus Wild Card) sur Terre, et des observateurs d’un conglomérat mercantile englobant de nombreux monde.
Si de manière générale, les nouvelles prises individuellement sont moins intéressantes que celle du premier volume, la trame qui émerge des différentes histoires (bien que prenant parfois de trop nombreuses circonvolutions) est intéressante. Écouté en version audio, et ayant le même narrateur que le tome 1, j’attends le tome 3 avec curiosité.