Mission M’Other

Publié dans la collection Naos, la collection « ado » des Indes de l’Imaginaire, où plutôt republié (le roman avait était publié il y a quelques années en arrière chez Soleil dans une forme plus « ludique »), Mission M’Other, co-écrit par Bordage et Melanÿn est un sympathique, mais convenu, roman post-apo.
Le pitch : Lia, une jeune femme de 15 ans, revient sur Terre dans une capsule de survie suite à la destruction du vaisseau M’Other dont l’équipage était parti pour étudier une mystérieuse perturbation dans le système solaire. Cette perturbation était soupçonnée de manipuler une partie de la population humaine pour des buts mystérieux.
Écrit comme un journal intime, Mission M’Other suit les pérégrinations de Lia qui découvre la Terre, tente de comprendre son passé et ce qui est arrivé aux habitants de la planète. Chemin faisant elle rencontre un jeune homme écorché par la vie et un loup.
Si Mission M’Other est bien écrit et agréable à lire, le roman a une intrigue assez convenue et sans réelles surprises. Ceci étant dit, il « fait le job » et parlera sans doute d’avantage à un public plus jeune que je ne le suis.

Hier je vous donnerai de mes nouvelles

Proposant une quinzaine de nouvelles, dont quelques inédits, Hier je vous donnerai de mes nouvelles est le troisième recueil de nouvelles de Pierre Bordage. Le lecteur retrouvera ici les thèmes cher à Bordage : l’élévation de l’humanité, son futur, les changements dans les sociétés et les gens apportés apportées par les catastrophes (guerres, changements climatiques, etc.).

Dans l’ensemble les différents textes du recueil sont bien écrits et agréables à lire, ceci je trouve que Bordage est meilleurs sur des textes plus longs et dans l’ensemble les nouvelles présentées ici ne resteront pas dans ma mémoire.

A part quelques exceptions (il en faut toujours) :

  • La nouvelle qui donne le titre à ce recueil « Hier je vous donnerai de mes nouvelles », une histoire de voyage dans le temps très classique dans sa trame, mais très efficace
  • Deux nouvelles qui se répondent se déroulant dans notre futur alors que des hordes de réfugiés fuient l’Amérique du Nord en direction d’une forteresse Europe protégeant ses frontières de « l’invasion ». Deux textes très humains avec une petite touche de fantastique qui me donnent envie d’en lire d’avantage. 

Résonances

Dernier roman de space-opera de Pierre Bordage, Résonances se déroule dans un futur non daté où l’humanité à esséminé dans les étoiles. Le roman suit le voyage de deux jeunes gens qui, séparément, tente de se retrouver.
 
Sohinn est dragoneur sur l’astroport de transit de DerEstap où il défend l’infrastructure vital contre les « attaques » répétées de créatures énergétiques lorsqu’il croise le chemin de Eloya, la jeune femme entièrement voilée que son peuple (une version futuriste de musulmans fanatiques) emmène sur une planète au confins de l’espace humain pour qu’elle soit l’épouse d’une de leur divinité. Sohinn, qui comme d’autres membres de son peuple, à de faible don de prémonition sent que son destin est de rejoindre Eloya, il se lance alors à sa recherche sur les chemins de l’espace.
 
Pour qui a déjà lu Bordage, Résonances contient les divers éléments que Bordage combinent et recombinent avec talents : une humanité dispersé dans les étoiles, des humains avec quelques pouvoirs (précog, télépathie, etc.), des religions « extrêmes », des prophéties, des groupuscules qui cherchent à changer le destin de l’humanité, un/une sauveur de l’humanité, le dépassement de la condition humaine via la manipulation du temps et de l’espace, des planètes dépaysantes, des voyages spatiaux avec de nombreux rebondissements, etc.
 
Résonances est un bon roman, avec une fin un peu abrupte à mon goût (mais j’aime bien les épilogues), qui se laisse lire avec plaisir. Pour quelqu’un qui a peu lu Bordage, Résonances sera clairement un bon roman, pour ceux qui ont l’habitude de le lire, Résonances reste un roman agréable mais qui voit Bordage faire du Bordage : c’est maitrisé mais cela ne se renouvelle pas beaucoup, ni dans les thématiques ni dans les péripéties.

Le Pacte

Pour l’arrivée des Éditions de l’Atalante dans le domaine numérique, l’édition électronique des Guerriers du silence de Pierre Bordage c’est vu adjoindre une nouvelle (il serait même possible de parler d’un chapitre supplémentaire) qui forme un court prologue.
Cette nouvelle est également disponible gratuitement au téléchargement. Elle raconte la première réunion entre un Scaythe d’Hyponéros et le dirigeant de l’Église de Kreuz. C’est cette rencontre qui scelle l’alliance entre ces deux forces et qui met en branle les événements narrés dans la trilogie.
« Le Pacte » n’est, comme je le disais en préambule, pas vraiment une nouvelle, mais plutôt un chapitre sous forme de prologue. Elle intéressera surtout les personnes qui vont lire la trilogie ou qui l’ont déjà lu et qui sont curieux d’en avoir un, tout petit, peu plus.
Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.

Le chant premier

Une fois n’est pas coutume, je vais chroniquer ici un roman que j’ai abandonné en cours de lecture; mes impressions ne concerne donc que la première moitié du roman….. Il s’agit du roman Le chant premier : les derniers guerriers du Silence de Yoann Berjaud.
Sur le papier, le projet est alléchant : un roman se déroulant dans le futur de la trilogie de Bordage Les guerriers du Silence, que j’ai lu il y a déjà un bon moment mais dont je garde un excellent souvenir. Le quatrième de couverture parle de Bordage, bien sur, mais également de L’incal et de Dune.
Mais voila, à la lecture le projet tombe un peu comme un soufflé qui se dégonfle. Alors oui, l’écriture n’est pas mauvaise et le roman, pour un premier roman, me semble correct. Le problème vient qu’il ne soutient pas du tous la comparaison avec le travail de Bordage (et les références données sur le quatrième de couverture) et qu’il ne s’agit pas de Space Opera mais de Fantasy….
Je m’explique : les différents protagonistes de l’histoire se retrouve à affronter une conspiration cherchant à détruire l’univers : les servants du Dieu Noir. Dès le début de l’histoire on parle de magiciens, de sorcières, de bâtons magiques, d’artefacts mystiques, etc… Là où Bordage distillé une mystiques connectée à l’univers, Berjaud va dans la débauche de pouvoir. Là où Bordage propose des gens normaux qui se découvre, souvent un peu par hasard, un destin hors du commun, Berjaud étale des personnages sur-puissant dès le début de leur « quête ».
Au final (enfin à la moitié), j’ai un peu l’impression d’avoir été trompé sur la marchandise : je cherchais du Space Opera sensible et dépaysant et je me suis retrouvé avec de la Fantasy über-bourine. Dommage, cet fan-fi officiel avait pourtant du potentiel.

La Fraternité du Panca V : Frère Elthor

Frère Elthor est le dernier tome (après Frère Ewen, Sœur Ynolde, Frère Kalkin et Sœur Onden) de la Fraternité du Panca de Bordage. La série, bien qu’agréable à lire, n’était qu’un copié/collé avec variation à chaque ouvrage; il était donc temps qu’elle se termine.
Frère Elthor est donc le premier maillon de la chaîne quinte. Armé du feu sacré du Panca et des mémoires et expériences de quatre frères et sœurs qui l’ont précédé dans la chaîne, il doit se rendre dans le Nuage de Majdan afin de faire face au danger qui menace toute la vie de la Voie Lactée.
Bordage emmène ainsi le lecteur dans cet ultime voyage jusqu’à la confrontation final. En parallèle, au travers du regard de différents habitants de NeoTierra (le siège du Parlement universel) qui se croisent, il nous fait vire l’ambiance de fin du monde qui s’abat sur les mondes humains lorsque l’étendue de la menace est enfin reconnue et connue de tous.
L’écriture de Bordage est toujours aussi agréable à lire et le roman se lit vite. Une ambiance plus apocalyptique et introspective se dessine par rapport au quatre autres ouvrages du cycle. Ici point (trop) de civilisations différentes qui se succèdent mais plutôt la description du dernier combat et de la fin d’une civilisation.
Personnellement j’ai trouvé que ce dernier tome manquait de flamboyance et, à part un petit twist sympathique, était très convenue. Ceux qui aime Bordage apprécieront, ceux qui le découvre au travers de ce cycle également; les autres feraient sans doute mieux de passer leur chemin.

La Fraternité du Panca IV : Soeur Onden

Que dire du quatrième, sur cinq, tome (après Frère Ewen, Sœur Ynolde et Frère Kalkin) de la Fraternité du Panca ? Pierre Bordage fait du Pierre Bordage :

C’est donc du Space opera bien écrit, avec du voyage (plus vite, toujours plus vite), du dépaysement et de l’exotisme (mais moins que dans les trois tomes précédents). La quatrième sœur embarque donc, aussi, pour un voyage à l’autre bout de la galaxie à la recherche du cinquième chainon afin de reconstituer la chaîne quinte capable de sauver l’humanité de l’extinction. Elle affronte en chemin des ennemis du Panca, voie sa résolution testée et finit par trouver le dernier maillon de la chaine. Parallèlement on suit l’odysée d’un jeune garçon propulsé dans des couloirs temporels et de deux mercenaires chargés de découvrir la localisation des chefs de la Fraternité (on finit d’ailleurs par en apprendre un peu plus sur ces derniers).

Les grands thèmes sont également toujours de la partie : dispersion de l’humanité, fois dans la vie/l’univers/le hasard/l’être humaine, liens entre les branches de l’humanité, menace globale, etc. Au final un roman sympathique, mais même si le plaisir de la lecture est là, mon intérêt commence à fléchir un peu. La même chose sur quatre (bientôt sur cinq ?) tomes,. même bien écrit et divertissant cela lasse au bout d’un moment. Je dois dire que j’aurais apprécier un changement dans le « copié / collé », l’arrivée d’une surprise. Mais là non. Je lirais le prochain, mais deux ou trois tomes auraient sans doute était suffisent pour raconter cette histoire.

Ceux qui rêvent

Suite de Ceux qui sauront, Ceux qui rêvent débute une année après la fin du précédent. Toujours situé de nos jours dans un monde où la Révolution française a été un échec, ce roman mène Jean et Clara, maintenant installé ensemble et donnant des cours clandestins, vers les royaumes du Nouveau-Monde.

En effet, Clara est enlevée et Jean doit se rendre en Nouvelle-France afin d’empêcher son mariage forcé avec un riche industriel. Pour ce faire, il devra traverser l’Atlantique dans un paquebot, rentrer illégalement des les royaumes anglophones du Nouveau-Monde, traversé ces derniers et se rendre en Nouvelle-France. Et de là, qui sait, tenter de rejoindre le royaume libre d’Arcanecout.

Parallèlement aux péripéties vécues par Jean et Clara, le roman s’attache aussi aux pas d’Élan Gris, un jeune Lakota, qui quitte sa réserve sur les pas d’une vision pour rejoindre également l’Arcanecout. Guidé par son esprit totem, il devra lui aussi faire face à une population hostile pour atteindre son rêve.

Dans la veine du premier roman, mais avec une fin un peu plus optimiste (quoique…), Ceux qui rêvent prolonge ce dernier de bien belle manière en permettant l’exploration d’une Amérique uchronique monarchiste. Un roman donc fort agréable où seul l’utilisation d’une pointe de surnaturelle gâche un peu le « réalisme » de l’uchronie.

Dernières nouvelles de la terre…

Je suis toujours un peu méfiant avant de débuter la lecture d’une nouvelle de Bordage; autant ses romans sont en général bien écrit et mené, je trouve ces nouvelles souvent un bon cran en dessous. Dernières nouvelles de la terre… réuni ses nouvelles publiées ces dernières années. Et bonne surprise, je les ai trouvées bien meilleurs que celles que j’avais lu par le passé.
La plupart des nouvelles de ce recueil propose des visions du futur de la Terre. Des futurs où les idéologies, les désastres écologiques, la technologies ont détruit ou abimé l’humanité. Quelques nouvelles traitent également du voyage dans le temps ou de la dispersion de l’humanité dans l’espace.
Si aucune nouvelle du recueil ne sort particulièrement du lot, elles sont toutes de bonne facture et propose d’intéressantes visions des futurs possibles.

Ceux qui sauront

Ceux qui sauront est un roman « young adult » de Perre Bordage. Il propose une uchronie dans laquelle la révolution française a été un échec qui c’est soldé par la restauration de la monarchie. Depuis le savoir, et donc l’instruction, et la technologie sont réservées uniquement à l’élite du royaume.

Le roman se déroule en 2008 et suit, alternativement d’un chapitre à l’autre, deux adolescents. L’un est un coup noir, un membre du peuple qui suit des cours clandestins et tente du survivre dans une France où le travail se fait rare (on délocalise dans les colonies) et la vie dur; l’autre est la fille du ministre des finances, instruite et protégée des durs réalités, elle doit, à son grand désarrois, prochainement faire un bon mariage pour augmenter le statut familial.

Ces deux ados vont vivre un événement traumatique qui va les réunir, puis les séparer, mais qui va surtout changer leur manière de voir le monde. Ils n’auront alors de cesse de vouloir le changer tout en survivant.

Si la trame général est ultra classique : deux ados, deux mondes : une histoire d’amour (voir mon précédent billet), l’histoire reste fort agréable à lire et propose une vision humaniste, comme souvent avec Bordage, d’un monde totalitaire où le savoir et la technologie sont confisquées par une élite. A ma grande surprise le roman est très sombre et la fin n’a rien d’un « happy end. » Les talents de Bordage font, de plus, merveille pour proposer un roman très intéressant et agréable à lire.